Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-16
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 janvier 1913 16 janvier 1913
Description : 1913/01/16 (A33,N14509). 1913/01/16 (A33,N14509).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637858s
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53*" Année
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Jeudi 16 Janvier 43
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Le Petit Havre
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ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
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a] Dernière Heure
PARIS, TROIS HEURES MATIN
Le Problème de la Misère
Six Mois
Un An
DEPECHES COMMERCIALES
NEW-YORK, 15 JANVIER
Cotons : janvier, hausse 14 points ; mars,
hrusse 14 points ; mai, hausse 10 points ;
juillet, hausse il points. — Ferme.
Cafés a baisse 4 à 2 points.
Fr.
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On s’abonne également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de rranee
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METAUR
LONDRES, 15 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
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Comptant. ।
3 mois '
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Prix-comparés avec ceux delà deuxième Bourse
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NEW-YORK, 1S JANVIER
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CHICAGO, 15 JANVIER
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Saindoux sur.
C. DU JOUR
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L'Election Présidentielle
Les Indications de la Réunion Plénière
Bien que les deux votes émis par la réu
nion plénière, hier après-midi au Sénat,
n’aient pas été décisifs, il s’en dégage néan
moins des indications intéressantes.
Il est utile de rappeler que contrairement
à ce qui avait été annoncé, la réunion n’a
pas subi un échec, puisque 634 membres ré
publicains du Parlement étaient présents sur
736 convoqués.
La situation devenait plus claire après le
premier tour.
Les trois candidats les moins favorisés s'é-
tant désistés au second tour, il ne restait
plus que MM. Pams et Poincaré.
La lutte entre leurs partisans a été extrê
mement vive pour le second tour.
Au troisième tour, l’élection est acquise
même à la majorité relative.
Actuellement, il y a 4 sièges vacants à la
Chambre et 1 au Sénat.
Le Congrès se composera donc de 299 sé
nateurs et 593 députés, soit, au total, 892
membres.
En,admettant que tous participent au vote,
la majorité absolue requise aux deux pre
miers tours serait de 447 voix. Mais, il y a
toujours des absents, des malades.
Si l’on en évalue le nombre à une ving
taine, ce qui est peu, il faudrait donc, pour
être élu au premier et au second tour, 436
voix environ.
Mais, au troisième tour, s’il y en a un, le
candidat qui arriverait en tête serait élu
quel que soit le nombre de suffrages qu’il
aurait obtenu.
Par suite d’un malentendu, quelques séna
teurs et députés non prévenus à temps
•désistement de MM. Dubost, Deschanel
LA GUERRE D'ORIENT
Ribot, ayant porté leur» voix sur eux, il
résulta une soixantaine de voix perdues.
Qui, de M. Poincaré ou de M. Pams
bénéficiera demain ? ,
du
et
en
en
On prétend que c’est M. Poincaré qui, de
cette façon, regagnerait largement l’avance
sur son concurrent
D’un autre côté, il convie: de remarquer
qu'une centaine de conv aujourd’hui,
dont 70 unifiés,se sont as et s’abs
tiendront encore demain au troisième tour,
bq réservant pour Versailles.
Que feront également à Versailles les 110
ou 120 sénateurs et députés progressistes ou
monarchistes exclus de la réunion plénière ?
L'appoint de leurs voix amènera-t-il au
Congrès un résultat au premier tour?
A cet égard, les avis sont contradictoires.
Les amis de M. Poincaré prévoient son
élection au premier tour Quelques radicaux-
socialistes estiment qu’il lui sera difficile
d’obtenir la majorité absolue, mais ils espè
rent que leur candidat triomphera finale
ment.
Ceux de M. Pams estiment qu’il recueillera
les 430 voix necessaires pour assurer son
élection.
Enfin, les groupes avancés du Sénat pré
voient l’éventualité d’une candidature nou
velle susceptible de faire l’union du parti
républicain.
On parlait à ce propos d’une démarche
qui serait faite près de M. Léon Bourgeois
en vue de le faire revenir sur son refus.
A défaut de M. Léon Bourgeois, on parle
de M. Delcassé.
Toutefois, il ne s’agit que d’une éventualité
subordonnée à la réunion de demain et mê-
me peut être aux résultats du premier tour
de scrutin de Versailles.
Les ministres se sont réunis après le se
cond tour de scrutin en vue de délibérer sur
la situation et se prononcer notamment sur
le point de savoir s’ils devaient ou non
prendre part demain au troisième tour de
scrutin de la réunion plénière.
M. Paras n’a pas assisté à cette réunion.
Plusieurs membres du gouvernement
avaient primitivement exprimé l’avis que
les ministres ne devraient pas participer au
iroisième tour de scrutin. Après discussion,
cette opinion n’a pas été acceptée par la ma
jorité du Conseil qui a estime pretérable de
prendre part au troisième tour.
LE PARTI RÉPUBLICAIN
DEMOCRATIQUE
Un discours de M. Jules Siegfried
La commission centrale exécutive du Parti
Républicain Démocratique a donné hier soir
un dîner sous la présidence de M. Jules Sieg
fried, député du Havre. Au champagne, M.
Jules Siegfried a prononcé un discours très
applaudi dans lequel il a dit notamment :
« Au milieu de la regrettable incertitude
de l’opinion parlementaire, permettez à un
vétéran de la politique qui a pris part à cinq
élections présidentielles d’essayer de dégager
les quelques principes qui lui paraissent
dominer la situation.
» Les circonstances intérieures aussi bien
qu’exterieures s’accordent tout d’abord pour
recommander non pas le choix d’un homme
de parti, mais celui d’un homme susceptible
par son caractère et par son passé de se
placer au-dessus des partis. » (Applaudisse-
ments).
L’orateur énumère alors les prérogatives
importantes du président de la République
« Pardessustont.il représente la France
vis-à-vis d’elle-même et vis-à-vis des autres
peuples.
» Il faut dans ce posto un homme d’une
haute distinction d’esprit auquel rien de ce
qui intéresse le pays ne soit étranger. »
(Vifs applaudissements).
L’Offensive d’un Croiseur Turo
ATHÈNES, 15 janvier.— On annonce que le
croiseur turc MedRâte profitant du brouillard
est sorti pendant la dernière nuit des Darda
nelles et s’est dirigé sur Syra.
A midi, il apparut devant l'ile. Son tir fut
sans succès contre la poudrière et le dépôt
de charbon, mais il réussit contre l’usine
d’électricité.
Ayant découvert le croiseur auxiliaire Me-
kedonia mouillé dans le port pour des répa
rations, il tira quinze coups de canon sur ce
croiseur.
Recommandant du Makedonia devant le
danger ouvrit les robinets d’assurance et
coula le navire.
Le Medjidie repartit de Syra dans la direc
tion de l’Asie mineure.
Deux ouvriers ont été tués à l’usine d'élec-
tricité.
L’attitude de la Triple-Alliance
Cologne. — Le correspondant berlinois de
la Gazette de Cologne apprend de source sûre
que la triple-alliance ne s’associerait pas à la
démonstration navale devant Constantino
ple.
L’idée de l’Allemagne est de rédiger la
note collective de telle sorte qu’une porte
reste ouverte aux puissances pour de nou
velles négociations même si le gouverne
ment turc refusaitd'obtempérerà cette note.
Réunion des Ambassadeurs
Londres. — Les ambassadeurs se sont réu
nis hier après-midi au Foreing Office sous
la présidence de Sir Edward Grey.
Londres. — La prochaine réunion des am-
bassadeurs au Foreing Office aura lieu ven
dredi dans l’après-midi.
A la frontière austro-serbe
Belgrade. — On mande de Semendria que
des coups de feu ont été tirés de la rive au
trichienne, avant-hier, par des soldats au
trichiens, sur une embarcation serbe montée
par cinq personnes.
Personne n’a été atteint, mais la barque a
été transpercée par une dizaine de balles.
L’Impression en Autriche
Vienne. — Le ton des journaux du soir est
franchement pessimiste.
Tous envisagent comme possible la repri
se des hostilités puisque la Turquie se mon
tre bien décidée à ne pas céder Andrinople.
AU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'ENSEI-
GNEMENT DES BEAUX-ARTS
M. Ernest Laurent, artiste peintre, est
nommé membre du Conseil supérieur de
l’enseignement des Beaux-Arts, en rempla
cement de M. Edouard Détaille, décédé.
L'IMPORTATION DES VIANDES
EN ALLEMAGNE
Berlin. — A la Commission du budget de
la Chambre des députés, M. Schorlemer, mi-
nistre de l’agriculture, a déclaré que l’auto
risation d’importer des viandes étrangères et
du bétail vivant n’expirera pas le 1 er avril
prochain, mais sera, au contraire, prolongée
jusqu’au ier avril 1914.
* *
LES CONDITIONS DU SCRUTIN
Le vote qui aura lieu vendredi, à Ver
satiles, pour l’élection du président de la
République, aura lieu dans les mêmes con-
ditions que ceux auxquels la Chambre et le
Sénat procèdent, chaque année, pour le re-
nouvellement de leur bureau, c’est-à-dire
qu’aux deux premiers tours de scrutin la
majorité absolue sera nécessaire pour être
élu.
ÉCHOUEMENT D'UN QUATRE-MATS
SOUTHFIELDS, 15 janvier. — Le quatre-mâts
russe CRifornia s'est échoué au cours de la
dernière nuit sur File Sainte-Marie, à six mil
les au nord de la Tyne.
La mer ne tarda pas à mettre le bâtiment
en pièces.
On réussit à sauver le capitaine et sept
hommes de l'équipage.
Dix marins furent noyés.
GRAVE ACCIDENT
A BORD D'UN STEAMER
Londres, 15 janvier. — Une dépêche de
Payai (îles Açores) au Lloyd, du vapeur frai-
çais Madona, annonce qu’à la suite d’une
explosion survenue dans la chaufferie, cinq
chauffeurs ont été tués et un blessé.
Le navire a gagné Alger,
Les nécessiteux forment toujours un im
pressionnant cortège malgré toutes les œu
vres fondées pour soulager la misère. Et
les remèdes, si énergiques soient-ils, man
quent encore de complète efficacité.
Rien n’est pourtant ménagé pour mettre
un terme à la souffrance humaine. Tout le
monde s'émeut devant la détresse de celui
qui, à la suite d’un accident quelconque,
par une raison quelconque, est, momenta
nément ou définitivement, inapte à se pro
curer, sans recourir à la charité, tout ou
partie du nécessaire, et des mains secoura-
bles se tendent vers lui. Mais cette aide a
toujours un caractère de précarité.
Quiconque voudrait vivre de son travail
et non de la mendicité mérite un meilleur
sort. C’est donc à raison que la Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen affir
me que les secours publics sont une dette
sacrée et que la société doit la subsistance
aux citoyens malheureux, soit en leur pro
curant du travail, soit en assurant les
moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état
de travailler.
Ce devoir n’a pas été négligé. Les œuvres
privées se sont multipliées. Et le législateur
a, de son côté, tenté d’améliorer la situation
des indigents. Par la loi du 15 juillet 1893,
il a proclamé pour l’indigent malade le droit
à l’assistance médicale gratuite. Par la loi
du 14 juillet 1905, il lui reconnaît, quand
il est incapable de travailler ou trop vieux,
le droit à un secours en argent ou à une
hospitalisation. Les enfants abandonnés et
les enfants de filles-mères indigentes ont
également droit à un secours.
Mais il y a aussi les miséreux adultes et
valides auxquels on doit, en bonne justice,
s’intéresser. Dans un « Essai sur le problè
me de la misère », M. Anatole Weber dit
que la société a pour devoir de leur donner
toute l’aide dont ils ont besoin, mais ils
devront, de leur côté, faire l’effort néces
saire, de bon gré ou malgré eux,pour tenter
de se relever. La collectivité les y contrain
dra s’il le faut...
Certes, il y a déjà les syndicats, les coo
pératives, les mutualités et les institutions
de prévoyance sociale ; mais M. Anatole
Weber estime que leur rôle n’a pas l’effica
cité nécessaire en ce cas, ne pouvant aider
les gens les plus intéressés cependant aux
mesures de prévoyance parce que ceux-ci
vivent au jour le jour de leur salaire et
sont incapables de thésauriser pour se mettre
à l’abri du besoin.
Que faire dans ces condition ? Il faudrait,
dit-on, pour résoudre la question, diviser
les indigents en deux catégories distinctes :
les chômeurs intermittents et les chômeurs
perpétuels. Ces derniers sont des inactifs
nés. Leur proposer ou leur imposer le tra
vail ne sert de rien.
Un exemple, pris entre cent autres, le
prouve. Il y a eu récemment une Société
qui s’est constituée sous le nom d'Œuvre
des commerçants. Les membres de cette so
ciété, 1° s'interdisaient mutuellement de
faire l’aumône, 2° décidaient que tout hom
me qui leur serait adressé par une société
de bienfaisance serait immédiatement oc
cupé avec un salaire de 4 francs par jour
pendant trois jours pleins, faculté réservée,
du reste, de le garder indéfiniment s’il sa
tisfaisait.
Résultats : 727 demandes et aussi 727
offres d’emplois. Sur les 727 solliciteurs,
312 seulement acceptèrent la lettre qui les
accréditait auprès des employeurs. Sur ces
312, 174 seulement allèrent s’offrir à l'em
ployeur désigné. Sur les 174, 37,leur demi
journée faite, réclamèrent leurs 2 francs
pour aller déjeuner et ne revinrent plus ;
68 travaillèrent jusqu’au soir, touchèrent
leurs 4 francs et ne reparurent jamais ; 51
travaillèrent deux jours et prirent leur re
traite ; 18 enfin restèrent trois jours, puis
les jours suivants, puis toujours, 18 sur
727 étaient susceptibles d’assistance par le
travail.
En 1890, à 700 miséreux qui étaient en
tassés dans un refuge du Ghamp-de-Mars,
M. le pasteur Robin offrit du travail ; 100
acceptèrent en principe, 35 se présentèrent
chez le pasteur pour travailler ; au bout de
deux jours 21 seulement persistèrent. 11,
en dernière analyse, sur 700.
Dans ce même hiver, des centaines
« d’ouvriers sans travail » jouaient au bou
chon dans une galerie de l’exposition. Le
peintre Motte, qui faisait un panorama, a
besoin d'hommes pour déployer ses toiles.
Vingt sous pour deux heures. Personne ne
répond. Il finit, sur trois ou quatre cents
hommes, par en recruter 3.
Il y a des chômeurs perpétuels par in-
néilé.
Donc, répétons-le, il faut établir deux
catégories : les indigents volontaires ou
inguérissables, et les indigents malgréeux,
qui, tous, sont des victimes du chômage
forcé.
Les premiers, M. Wéber n’hésite pas, il
faut les interner dans des hospices où on
les « assistera par le travail », c’est-à-dire
qu’on obtiendra d’eux le peu de travail
qu’on en pourra tirer. Pour les autres, une
caisse nationale d’assistance et de place
ment fonctionnera.
M. Emile Faguet, consacrant un long ar
ticle à cette étude approfondie du problème
de la misère, écrit :
« Les deux moyens parallèles coûteront
beaucoup d’argent. Peut-être, mais comme
ils supprimeront la mendicité, il y a à croi
re qu’ils seront finalement une économie
par suppression de dépense. Car tous ces
gens-là vivent, et même assez bien, et il y
en a qui font fortune. De quoi vivent-ils ?
De l’argent qui servirait à hospitaliser les
uns et à aider les autres. Mais cet argent,
dans le régime actuel, est gaspillé, dissé
miné, jeté au hasard, donné deux fois, trois
fois, dix fois, et dans le régime nouveau il
serait calculé au plus juste et par consé
quent il en faudrait moins.
» Notez encore que par « l’enferme
ment », 1 attrait de la vie mendiante étant
■supprimé, non pas tous les indigents ingué
rissables seraient guéris, mais les demi-
indigents — inguérissables le seraient ; et
là est l’économie non seulement probable,
mais certaine ».
Ces mesures n’exclueraient pas la charité
privée qui a tant fait pour les besoigneux.
On pourrait, indique-t-on, chercher à créer,
sous le nom de caisse nationale d’aide se -
courable une vaste fédération, englobant,
coordonnant, unifiant les institutions cha
ritables de la France entière Elle aurait
son autonomie sous le contrôle de l’Etat.
Il serait audacieux d’affirmer que ce pro
jet soigneusement élaboré résoudrait un
problème dont nul n’ignore la complexité.
Néanmoins, le système préconisé est digne
d’être examiné, car il compléterait heureu
sement sur bien des points les œuvres ac
tuelles et les services publics d’aide sociale
déjà si bienfaisants.
H. HOLLAÊNDER.
UES AFFAIRES DU MAROC
L’Organisation en régions et en cerclas
La France militaire publie le détail de l’or
ganisation du Maroc en régions et en cer
cles :
Région de la Chaoivia. — Général Franchet
d'Esperey ; commandant : colonel Redier.
Cercles de Bou-Rechid et de Settar annexe
d’E! Borrondj.
Région de Rabat. — Commandant : colonel
Blondelat : cercle des Zaers (camp Marchand),
cercle des Zemmours (Mattziz), cercie des
Beni-Hassen (Mehedya), cercle de Gharb (Ar-
baouc).
Région de Mekivâs. — Commandant : géné
ral Dalbiez : cercle de Mekines, cercle des
Zemmours (camp Lieutenant-Bataille), an
nexe du fort Petit-Jean.
Région de Fez. — Général Gouraud : région
du Doukhala-Abda (Mazagan), lieutenant-
colonel Peltier.
Région de Marrakech. — Commandant : co
lonel Mangin, des troupes coloniales : cercle
des Rhamni (Marrrakech) et des Haha-
Chiadma (Mogador).
Maroc oriental
Général Alix : territoire d Ou ida ; général
Trumelet-Faber : cercle d'Oujda, cercle des
Beni-Snussen (Med ou Berkane).
Territoire de Taourirt (général Girardot) :
cercles de la Moulouya (Taourirt), de Ded-
den, des Beni-Guil.
Région du Sud. — Commandant : lieute-
nant-colonel Ropert : cercle du Haut-Guir.
Nos COLONIES
ALGÉRIE
Les bourses de l‘enseignement secondaire
et les indigènes
Le gouverneur général vient d’adresser
aux préfets d'A'gérie une dépêche dont il
n’est pas besoin de signaler l'importance au
point de vue de l'instraction des indigènes.
Il les prie d'inviter les administrateur» à con
voquer d’urgence les commissions munici
pales des communes mixtes pour leur de
mander le vote de crédits destinés à accroî
tre le nombre des bourses destinées aux in
digènes dans les lycées et les collèges.
Malgré les relèvements sucessits qui ont
porté de 16,000 francs en 1904 à 49,220 francs
en 1911, le crédit inscrit pour ces bourses
au budget de l’Algérie — cette dernière
somme se montre aujourd’hui insuffisante,
— Ha paru équitable au gouverneur géné
ral que les ressources des communes mix
tes, fournies pour la plus grande partie par
les indigènes, contribuassent plus que par le
passé à ces dépenses. Le contingent ainsi
procuré pour 1913 montera à 30,500 francs,
ce qui portera à 79,720 francs les disponibi
lités propres à assurer aux indigènes les bé
néfices de l’enseignement secondaire fran-
çais.
Le versement de ce fonds de concours
devra être effectué avant le 1 er lévrier pro
chain.
NTEANJGEE&
.ALLEMAGNE
Les conférences de M. Wetlerlé
et le Reichstag
Au cours de la séance du Reichstag de
mardi, le député Kœlsch, national liberal, a
déclaré :
« C’est avec un vif regret que nous avons
appris qu’un homme qui s’appelle Welterlé
voyage à l’/tranger et y dénigre sa patrie. Il
ne convient pas à un citoyen allemand de
parler ainsi de la patrie allemande. L’expres-
sion de « trahison » ne semble pas trop for
te. Nous ne pouvons pas renier ainsi notre
caractère national. (Approbations dans l’as-
sistance.) »
Au début de la séance d’hier au Reichstag,
le député conservateur libre Gamp a de-
ciaré :
Au nom des mes amis politiques, je tiens à ex
primer ici l’indignation que nous éprouvons en
constatant l’attitude du député Wetlerié en France.
Le député Wetterlô excite en territoire français
l’idée de la revanche. Les chauvins français ne
pourraient pas le faire do pire manière. (Applau
dissements). . .
Le règlement du Reichstag ne permet pas mal
heureusement que nous lui infligions un Maine,
mais on doit dire ici qu’un hommequi fait de tels
scandales devrait comprendre qu’il n’y a point de
p.ace pour lui dans la Dicte de l’empire allemand.
Le secrétaire d’Etat Delbruck a déclaré
qu’il n’avait pas à blâmer ou à approuver et
qu’il remerciait tous ceux qui avaient expri-
mé leur indignation ou leur désapprobation
au sujet d’un iacideat récent»
AVANT L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
La Réunion plénière (les Gauches
LES DEUX PREMIERS TOURS DE SCRUTIN
Les Couloirs du Luxembourg
pendant la Réunion plénière
(de notre correspondant particulier)
Paris, 15 janvier.
Les couloirs du Luxembourg ont rare
ment été aussi animés qu'aujourd'hui pour
la réunion plénière des groupes de gauche
des deux Chambre, convoqués à l'effet de
choisir un candidat à la présidence de la
République.
Il y a là non seulement la plupart des
membres du Parlement convoqués — ils
sont 738 — mais leurs amis, des hommes
politiques, des fonctionnaires et surtout
des journalistes.
Le personnel du Sénat, qui n’est pas ha
bitué à semblable affluence et à qui on a
donné de sévères consignes, est littérale
ment débordé. Pour le consoler, on lui dit
que ce sera bien pire vendredi, à l’Assem
blée nationale. Il est vrai qu’il sera aidé
par le personnel de la Chambre.
Avant l’ouverture de la réunion qui a
lieu dans la salle de Brosse, ancienne cha
pelle des pairs, on se livre à toutes sortes
de commentaires. Ces conversations ne dif
fèrent guère de celles qui étaient tenues
hier dans les couloirs des deux Chambres.
On est du reste d’avis que les réélections
de MM. Antonin Dubost et Deschanel, com
me présidents des deux Chambres, n’ont
aucune signification au point de vue de
l’élection présidentielle.
Les amis de Pams semblent fort actifs et
remplis d’espoir. Ils louent fort son amitié,
son désintéressement, ses qualités. Ils ma
nifestent une vive indignation contre une
lettre anonyme envoyée ce matin même par
’ bres de la Chambre
la poste à tous les mem --
et du Sénat et qui a pour but de nuire à
leur candidat tout en attaquant ses con-
currents et en ayant l’air de faire son éloge.
En réalité, ce factum ne peut être que
l’œuvre d’un Lemice-Terrieux,d‘un désœu
vré qui a voulu causer du scandale et du
bruit.
L’avis unanime est qu’il n’y a pas lieu de
s’arrêter longtemps à l’examen de ce ridi
cule papier.
Le vote a commencé à 2 heures précises
et a été clos à 4 heures. Le résultat a géné
ralement étonné. On s’attendait à ce que
M. Poincaré, qui arrive en tête, aurait une
majorité autrement importante.
Le désarroi a été d’abord assez grand
parmi les gouvernementaux qui se plai
gnaient amèrement des intrigues de toutes
sortes dont le président du Conseil se trou
vait victime. Il est certain que depuis huit
jours la lutte a pris un caracière peu ordi
naire, M. Poincaré étant attaqué par des
adversaires invisibles qui ne reculaient pas
devant les moyens les moins honorables et
les plus grossiers.
D’autre part, les amis de M. Pams se
déclarent sûrs du succès, d’autant plus que
l’on annonce que M. Antonin Dubost se
désiste en sa faveur.
Jusqu'à l’ouverture du scrutin pour le
second tour, l’animation n’a fait que croî
tre. Les bruits étaient contradictoires. On
assurait que M. Deschanel se désistait pu
rement et simplement, puis que M. Antonin
Dubost, revenant sur sa décision, déclarait
qu’il restait à la disposition de ses amis.
Dans un groupe, on raconte que M. Fal-
lières aurait exprimé son peu de sympathie
pour la candidature de M. Poincaré. Le pré
sident de la République aurait été mal im
pressionné par certains articles de journaux
inspirés, dit-on, par. le président du Con
seil et où il était dit que celui-ci ne serait
pas un chef d’Etat soliveau et saurait jouer
au besoin un rôle actif.
Il est vraisemblable que M. Poincaré,
dont on connaît la haute loyauté, est abso
lument étranger à ces attaques qui ne pou
vaient que dépasser le but.
M. Ribot se désisterait en faveur de M.
Poincaré.
Ce serait l’exécution d’une promesse faite
par chacun de ces hommes politiques dans
une entrevue qu’ils ont eue avant le com
mencement de la campagne présidentielle.
En résumé, pendant le second tour de
scrutin, on a le sentiment d'une lutte deve
nue personnelle entre MM. Poincaré et
Pams.
Le premier a pour lui les gouvernemen
taux, les proportionnalistes, les modérés ;
le second les arrondissementiers et tous les
autres.
Les unifiés et la droite, qui ne prennent
pas part au scrutin, pourraient bien appor
ter fa majorité au Congrès.
Et, pendant que l’on vote, il est de nou
veau question d’une candidature Bourgeois
s’il y avait un troisième tour pour clôturer
la réunion plénière.
Le résultat du second tour de scrutin a
confirmé les prévisions qu’avait fait naître
le premier tour. . .. —
La lutte est bien circonscrite entre MM:
Pams et Poincaré et il semble que ce der
nier ait moins de chances que le premier
car il n’est guère possible qu’il obtienne
plus de voix que son compétiteur dans les
60 voix qui se sont égarées sur d’autres
candidats.
Le troisième tour, qui aura lieu demain,
donnera sans doute M. Pams comme candi
dat de la réunion plénière des gauches.
Mais ce succès, quoique probable, n’est pas
absolument certain.
En effet, il reste les unifiés, les progres-
sistes € tes droitiers qui, ainsi que nous
l’avons dit, peuvent être les arbitres de I
situation.
ils représentent au total 140 voix envi
ron.
T. II-
* *
Les Candidats
Hier a eu lieu la réunion plénière de,
groupes de gauche des deux Chambres con
voqués pour un scrutin préparatoire sur les
noms des divers candidats à la présidence
de la République.
Deux tours de scrutin étaient prévus : le
premier de deux à quatre heures de l'aprèg.
midi.
CLq candidats sont en présence, à savoir :
M. Raymond Poincaré, sénateur, president'
du Conseil ;
M. Antonin Dubost, présidant du Sénat ;
M. Paul Deschanel, président de la Ch am-
bre des députés ;
M. Pams, sénateur, ministre
turc ;
M. Ribot, sénateur, ancien
Conseil.
Le Premier Tour de
de l'agricul-
président du
Scrutin
C'est dans l’ancienne chapelle des pairs
que la réunion plénière a eu lieu. Aujour-
d'hui désaffectée, elle s’appelle la « salle de
Brosse » et elle sert aux réceptions que tien-
nent quelquefois les sénateurs en dehors de
leurs séances ou de leurs réunions de
groupes.
C’est là, notamment, qu’ont été données
des conférences sur l’aviation, que l’ancien
ambissadeur des Etats-Unis White avait été
reçu sur l’initiative de M. d'Estournelles de
Constant.
Une estrade a été aménagée au fond de la
salle avec trois sièges. Sur œcôté gauche de
la salle ont été installées quatre urnes en
face desquelles, sur le côté droit, ont été
placées quatre tables pour le dépouillement.
Les votants ont été en effet partagés en qua
tre bureaux.
Il y a eu exactement 748 convocations pour
la réunion plénière.
Mais les socialistes unifiés, dont le groupe
compte 72 membres, ont décidé de ne pas
répondre à la convocation.
Dès une heure et demie, les députés et les
sénateurs commencent à arriver ; ils se
répandent dans les couloirs et la salle des
conférences.
On distribue des bulletins imprimés aux
noms des divers candidats: MM. Antonin
Dubost, Paul Deschanel, Raymond Poincaré,
Alexandre Ribot et Pams.
Il avait été convenu d’abord que des prési
dents de groupes, MM. Combes, Ratier, René
Renoult et Clementel, présideraient chacun
des quatre bureaux de vote ; mais cette dis
position a été modifiée.
Le premier bureau de vote est présidé
par M. Maurice Faure, sénateur, ayant pour
assesseurs MM. Fayot, sénateur, et Auga-
gneur, député.
Le deuxième bureau est présidé par M.
Reymonenq, sénateur, ayant pour assesseurs
MM. Murat, sénateur, et Cosnier, député.
Le troisième bureau est présidé par M.
Dessoyes, député, ayant pour assesseurs
MM. Vagnat, sénateur, et Goyrard, député.
Le quatrième bureau est présidé par M.
Clémentel, député, ayant pour assesseur»
MM. Colin, sénateur, et Bignon, député.
L’ouverture du Scrutin
À deux heures précises, M. Maurice Faure,
président du ler bureau, a déclaré le scrutin
ouvert et ajouté qu’il durerait jusqu’à quatre
heures. Les sénateurs et les députés ont
commencé aussitôt à déposer leurs voies.
M. Poincaré arrive à 3 heures pour voter.
Tous les ministres sont également présents.
On a répandu pendant le vote un libelle
sur papier de la Chambre des députés et dif-
famatoireà l'égard de MM Poincaré et Pams;
Ce factum a soulevé l’indignation generale:
On a répandu également une circulaire
posant la candidature de M. Maurice Rey-
naud, qui a protesté énergiquement contre
cette manœuvre.
Les Résultats du Premier Tour de Sorutin
Voici les résultats du premier tour de
scrutin :
MM. Poincaré
Pams ;
Dubost
Deschanel
Ribot »
Divers
Sur les 37 voix diverses, il y
M. Jean Dupuy, 7 à M. Delcassé.
180 voix
174 —
107 —
83 —
53 —
37 —
en a 22 A
On procède à un deuxième tour.
Les Résultats du Douzième Tour de Scrutin
Voici les résultats du deuxième tour :
MM. Pams
Poincaré
Ribot
Deschanel
Dubost. ...
J. Dupuy .
Delcassé ..
283 voix
272 —
25 —
22 —
8 —
7 —
3 —
On procédera à un troisième tour demain.
U GUERRE D'ORIENT
La Roumanie ee rapproche
des États Balkaniques
Bucarest, 15 janvier*
L’impression ici est meilleure depuis qua
rante-huit heures.
On est reconnaissant aux grande puissan
ces, et tout particulièrement à la France et à
la Russie, du rôle conciliiteur qu’elles ont
joue dans la dernière semaine, et qui parait
avoir porté ses fruits. .
On continue d’ailleurs, dans les mile
autorises, à considérer que le voyage de M.
Danef à Bucarest, bien qu’il n ait pas about
à des résultats positis, constitue - gageCS
kentente finale. “
(e Pages)
S Centimes
CDITOON 60 MATIN
5 Centimes
(€ Pagesy
Jeudi 16 Janvier 43
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O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l'Administratios
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Le Petit Havre
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Le Problème de la Misère
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NEW-YORK, 15 JANVIER
Cotons : janvier, hausse 14 points ; mars,
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Cafés a baisse 4 à 2 points.
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LONDRES, 15 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
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Comptant..
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3 mois.... )
£66/9
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Prix-comparés avec ceux delà deuxième Bourse
du H& janvier 1913.
NEW-YORK, 1S JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgamat. Cop...
Fer
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16 —
15 75
15 87
15 75
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70 7/8
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18 25
CHICAGO, 15 JANVIER
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Mais sur.....
Saindoux sur.
C. DU JOUR
Mai
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Mai
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53 1/4
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10 02
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51
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c. PRECED
1/8
» »
5/8
1/2
90
92
L'Election Présidentielle
Les Indications de la Réunion Plénière
Bien que les deux votes émis par la réu
nion plénière, hier après-midi au Sénat,
n’aient pas été décisifs, il s’en dégage néan
moins des indications intéressantes.
Il est utile de rappeler que contrairement
à ce qui avait été annoncé, la réunion n’a
pas subi un échec, puisque 634 membres ré
publicains du Parlement étaient présents sur
736 convoqués.
La situation devenait plus claire après le
premier tour.
Les trois candidats les moins favorisés s'é-
tant désistés au second tour, il ne restait
plus que MM. Pams et Poincaré.
La lutte entre leurs partisans a été extrê
mement vive pour le second tour.
Au troisième tour, l’élection est acquise
même à la majorité relative.
Actuellement, il y a 4 sièges vacants à la
Chambre et 1 au Sénat.
Le Congrès se composera donc de 299 sé
nateurs et 593 députés, soit, au total, 892
membres.
En,admettant que tous participent au vote,
la majorité absolue requise aux deux pre
miers tours serait de 447 voix. Mais, il y a
toujours des absents, des malades.
Si l’on en évalue le nombre à une ving
taine, ce qui est peu, il faudrait donc, pour
être élu au premier et au second tour, 436
voix environ.
Mais, au troisième tour, s’il y en a un, le
candidat qui arriverait en tête serait élu
quel que soit le nombre de suffrages qu’il
aurait obtenu.
Par suite d’un malentendu, quelques séna
teurs et députés non prévenus à temps
•désistement de MM. Dubost, Deschanel
LA GUERRE D'ORIENT
Ribot, ayant porté leur» voix sur eux, il
résulta une soixantaine de voix perdues.
Qui, de M. Poincaré ou de M. Pams
bénéficiera demain ? ,
du
et
en
en
On prétend que c’est M. Poincaré qui, de
cette façon, regagnerait largement l’avance
sur son concurrent
D’un autre côté, il convie: de remarquer
qu'une centaine de conv aujourd’hui,
dont 70 unifiés,se sont as et s’abs
tiendront encore demain au troisième tour,
bq réservant pour Versailles.
Que feront également à Versailles les 110
ou 120 sénateurs et députés progressistes ou
monarchistes exclus de la réunion plénière ?
L'appoint de leurs voix amènera-t-il au
Congrès un résultat au premier tour?
A cet égard, les avis sont contradictoires.
Les amis de M. Poincaré prévoient son
élection au premier tour Quelques radicaux-
socialistes estiment qu’il lui sera difficile
d’obtenir la majorité absolue, mais ils espè
rent que leur candidat triomphera finale
ment.
Ceux de M. Pams estiment qu’il recueillera
les 430 voix necessaires pour assurer son
élection.
Enfin, les groupes avancés du Sénat pré
voient l’éventualité d’une candidature nou
velle susceptible de faire l’union du parti
républicain.
On parlait à ce propos d’une démarche
qui serait faite près de M. Léon Bourgeois
en vue de le faire revenir sur son refus.
A défaut de M. Léon Bourgeois, on parle
de M. Delcassé.
Toutefois, il ne s’agit que d’une éventualité
subordonnée à la réunion de demain et mê-
me peut être aux résultats du premier tour
de scrutin de Versailles.
Les ministres se sont réunis après le se
cond tour de scrutin en vue de délibérer sur
la situation et se prononcer notamment sur
le point de savoir s’ils devaient ou non
prendre part demain au troisième tour de
scrutin de la réunion plénière.
M. Paras n’a pas assisté à cette réunion.
Plusieurs membres du gouvernement
avaient primitivement exprimé l’avis que
les ministres ne devraient pas participer au
iroisième tour de scrutin. Après discussion,
cette opinion n’a pas été acceptée par la ma
jorité du Conseil qui a estime pretérable de
prendre part au troisième tour.
LE PARTI RÉPUBLICAIN
DEMOCRATIQUE
Un discours de M. Jules Siegfried
La commission centrale exécutive du Parti
Républicain Démocratique a donné hier soir
un dîner sous la présidence de M. Jules Sieg
fried, député du Havre. Au champagne, M.
Jules Siegfried a prononcé un discours très
applaudi dans lequel il a dit notamment :
« Au milieu de la regrettable incertitude
de l’opinion parlementaire, permettez à un
vétéran de la politique qui a pris part à cinq
élections présidentielles d’essayer de dégager
les quelques principes qui lui paraissent
dominer la situation.
» Les circonstances intérieures aussi bien
qu’exterieures s’accordent tout d’abord pour
recommander non pas le choix d’un homme
de parti, mais celui d’un homme susceptible
par son caractère et par son passé de se
placer au-dessus des partis. » (Applaudisse-
ments).
L’orateur énumère alors les prérogatives
importantes du président de la République
« Pardessustont.il représente la France
vis-à-vis d’elle-même et vis-à-vis des autres
peuples.
» Il faut dans ce posto un homme d’une
haute distinction d’esprit auquel rien de ce
qui intéresse le pays ne soit étranger. »
(Vifs applaudissements).
L’Offensive d’un Croiseur Turo
ATHÈNES, 15 janvier.— On annonce que le
croiseur turc MedRâte profitant du brouillard
est sorti pendant la dernière nuit des Darda
nelles et s’est dirigé sur Syra.
A midi, il apparut devant l'ile. Son tir fut
sans succès contre la poudrière et le dépôt
de charbon, mais il réussit contre l’usine
d’électricité.
Ayant découvert le croiseur auxiliaire Me-
kedonia mouillé dans le port pour des répa
rations, il tira quinze coups de canon sur ce
croiseur.
Recommandant du Makedonia devant le
danger ouvrit les robinets d’assurance et
coula le navire.
Le Medjidie repartit de Syra dans la direc
tion de l’Asie mineure.
Deux ouvriers ont été tués à l’usine d'élec-
tricité.
L’attitude de la Triple-Alliance
Cologne. — Le correspondant berlinois de
la Gazette de Cologne apprend de source sûre
que la triple-alliance ne s’associerait pas à la
démonstration navale devant Constantino
ple.
L’idée de l’Allemagne est de rédiger la
note collective de telle sorte qu’une porte
reste ouverte aux puissances pour de nou
velles négociations même si le gouverne
ment turc refusaitd'obtempérerà cette note.
Réunion des Ambassadeurs
Londres. — Les ambassadeurs se sont réu
nis hier après-midi au Foreing Office sous
la présidence de Sir Edward Grey.
Londres. — La prochaine réunion des am-
bassadeurs au Foreing Office aura lieu ven
dredi dans l’après-midi.
A la frontière austro-serbe
Belgrade. — On mande de Semendria que
des coups de feu ont été tirés de la rive au
trichienne, avant-hier, par des soldats au
trichiens, sur une embarcation serbe montée
par cinq personnes.
Personne n’a été atteint, mais la barque a
été transpercée par une dizaine de balles.
L’Impression en Autriche
Vienne. — Le ton des journaux du soir est
franchement pessimiste.
Tous envisagent comme possible la repri
se des hostilités puisque la Turquie se mon
tre bien décidée à ne pas céder Andrinople.
AU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'ENSEI-
GNEMENT DES BEAUX-ARTS
M. Ernest Laurent, artiste peintre, est
nommé membre du Conseil supérieur de
l’enseignement des Beaux-Arts, en rempla
cement de M. Edouard Détaille, décédé.
L'IMPORTATION DES VIANDES
EN ALLEMAGNE
Berlin. — A la Commission du budget de
la Chambre des députés, M. Schorlemer, mi-
nistre de l’agriculture, a déclaré que l’auto
risation d’importer des viandes étrangères et
du bétail vivant n’expirera pas le 1 er avril
prochain, mais sera, au contraire, prolongée
jusqu’au ier avril 1914.
* *
LES CONDITIONS DU SCRUTIN
Le vote qui aura lieu vendredi, à Ver
satiles, pour l’élection du président de la
République, aura lieu dans les mêmes con-
ditions que ceux auxquels la Chambre et le
Sénat procèdent, chaque année, pour le re-
nouvellement de leur bureau, c’est-à-dire
qu’aux deux premiers tours de scrutin la
majorité absolue sera nécessaire pour être
élu.
ÉCHOUEMENT D'UN QUATRE-MATS
SOUTHFIELDS, 15 janvier. — Le quatre-mâts
russe CRifornia s'est échoué au cours de la
dernière nuit sur File Sainte-Marie, à six mil
les au nord de la Tyne.
La mer ne tarda pas à mettre le bâtiment
en pièces.
On réussit à sauver le capitaine et sept
hommes de l'équipage.
Dix marins furent noyés.
GRAVE ACCIDENT
A BORD D'UN STEAMER
Londres, 15 janvier. — Une dépêche de
Payai (îles Açores) au Lloyd, du vapeur frai-
çais Madona, annonce qu’à la suite d’une
explosion survenue dans la chaufferie, cinq
chauffeurs ont été tués et un blessé.
Le navire a gagné Alger,
Les nécessiteux forment toujours un im
pressionnant cortège malgré toutes les œu
vres fondées pour soulager la misère. Et
les remèdes, si énergiques soient-ils, man
quent encore de complète efficacité.
Rien n’est pourtant ménagé pour mettre
un terme à la souffrance humaine. Tout le
monde s'émeut devant la détresse de celui
qui, à la suite d’un accident quelconque,
par une raison quelconque, est, momenta
nément ou définitivement, inapte à se pro
curer, sans recourir à la charité, tout ou
partie du nécessaire, et des mains secoura-
bles se tendent vers lui. Mais cette aide a
toujours un caractère de précarité.
Quiconque voudrait vivre de son travail
et non de la mendicité mérite un meilleur
sort. C’est donc à raison que la Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen affir
me que les secours publics sont une dette
sacrée et que la société doit la subsistance
aux citoyens malheureux, soit en leur pro
curant du travail, soit en assurant les
moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état
de travailler.
Ce devoir n’a pas été négligé. Les œuvres
privées se sont multipliées. Et le législateur
a, de son côté, tenté d’améliorer la situation
des indigents. Par la loi du 15 juillet 1893,
il a proclamé pour l’indigent malade le droit
à l’assistance médicale gratuite. Par la loi
du 14 juillet 1905, il lui reconnaît, quand
il est incapable de travailler ou trop vieux,
le droit à un secours en argent ou à une
hospitalisation. Les enfants abandonnés et
les enfants de filles-mères indigentes ont
également droit à un secours.
Mais il y a aussi les miséreux adultes et
valides auxquels on doit, en bonne justice,
s’intéresser. Dans un « Essai sur le problè
me de la misère », M. Anatole Weber dit
que la société a pour devoir de leur donner
toute l’aide dont ils ont besoin, mais ils
devront, de leur côté, faire l’effort néces
saire, de bon gré ou malgré eux,pour tenter
de se relever. La collectivité les y contrain
dra s’il le faut...
Certes, il y a déjà les syndicats, les coo
pératives, les mutualités et les institutions
de prévoyance sociale ; mais M. Anatole
Weber estime que leur rôle n’a pas l’effica
cité nécessaire en ce cas, ne pouvant aider
les gens les plus intéressés cependant aux
mesures de prévoyance parce que ceux-ci
vivent au jour le jour de leur salaire et
sont incapables de thésauriser pour se mettre
à l’abri du besoin.
Que faire dans ces condition ? Il faudrait,
dit-on, pour résoudre la question, diviser
les indigents en deux catégories distinctes :
les chômeurs intermittents et les chômeurs
perpétuels. Ces derniers sont des inactifs
nés. Leur proposer ou leur imposer le tra
vail ne sert de rien.
Un exemple, pris entre cent autres, le
prouve. Il y a eu récemment une Société
qui s’est constituée sous le nom d'Œuvre
des commerçants. Les membres de cette so
ciété, 1° s'interdisaient mutuellement de
faire l’aumône, 2° décidaient que tout hom
me qui leur serait adressé par une société
de bienfaisance serait immédiatement oc
cupé avec un salaire de 4 francs par jour
pendant trois jours pleins, faculté réservée,
du reste, de le garder indéfiniment s’il sa
tisfaisait.
Résultats : 727 demandes et aussi 727
offres d’emplois. Sur les 727 solliciteurs,
312 seulement acceptèrent la lettre qui les
accréditait auprès des employeurs. Sur ces
312, 174 seulement allèrent s’offrir à l'em
ployeur désigné. Sur les 174, 37,leur demi
journée faite, réclamèrent leurs 2 francs
pour aller déjeuner et ne revinrent plus ;
68 travaillèrent jusqu’au soir, touchèrent
leurs 4 francs et ne reparurent jamais ; 51
travaillèrent deux jours et prirent leur re
traite ; 18 enfin restèrent trois jours, puis
les jours suivants, puis toujours, 18 sur
727 étaient susceptibles d’assistance par le
travail.
En 1890, à 700 miséreux qui étaient en
tassés dans un refuge du Ghamp-de-Mars,
M. le pasteur Robin offrit du travail ; 100
acceptèrent en principe, 35 se présentèrent
chez le pasteur pour travailler ; au bout de
deux jours 21 seulement persistèrent. 11,
en dernière analyse, sur 700.
Dans ce même hiver, des centaines
« d’ouvriers sans travail » jouaient au bou
chon dans une galerie de l’exposition. Le
peintre Motte, qui faisait un panorama, a
besoin d'hommes pour déployer ses toiles.
Vingt sous pour deux heures. Personne ne
répond. Il finit, sur trois ou quatre cents
hommes, par en recruter 3.
Il y a des chômeurs perpétuels par in-
néilé.
Donc, répétons-le, il faut établir deux
catégories : les indigents volontaires ou
inguérissables, et les indigents malgréeux,
qui, tous, sont des victimes du chômage
forcé.
Les premiers, M. Wéber n’hésite pas, il
faut les interner dans des hospices où on
les « assistera par le travail », c’est-à-dire
qu’on obtiendra d’eux le peu de travail
qu’on en pourra tirer. Pour les autres, une
caisse nationale d’assistance et de place
ment fonctionnera.
M. Emile Faguet, consacrant un long ar
ticle à cette étude approfondie du problème
de la misère, écrit :
« Les deux moyens parallèles coûteront
beaucoup d’argent. Peut-être, mais comme
ils supprimeront la mendicité, il y a à croi
re qu’ils seront finalement une économie
par suppression de dépense. Car tous ces
gens-là vivent, et même assez bien, et il y
en a qui font fortune. De quoi vivent-ils ?
De l’argent qui servirait à hospitaliser les
uns et à aider les autres. Mais cet argent,
dans le régime actuel, est gaspillé, dissé
miné, jeté au hasard, donné deux fois, trois
fois, dix fois, et dans le régime nouveau il
serait calculé au plus juste et par consé
quent il en faudrait moins.
» Notez encore que par « l’enferme
ment », 1 attrait de la vie mendiante étant
■supprimé, non pas tous les indigents ingué
rissables seraient guéris, mais les demi-
indigents — inguérissables le seraient ; et
là est l’économie non seulement probable,
mais certaine ».
Ces mesures n’exclueraient pas la charité
privée qui a tant fait pour les besoigneux.
On pourrait, indique-t-on, chercher à créer,
sous le nom de caisse nationale d’aide se -
courable une vaste fédération, englobant,
coordonnant, unifiant les institutions cha
ritables de la France entière Elle aurait
son autonomie sous le contrôle de l’Etat.
Il serait audacieux d’affirmer que ce pro
jet soigneusement élaboré résoudrait un
problème dont nul n’ignore la complexité.
Néanmoins, le système préconisé est digne
d’être examiné, car il compléterait heureu
sement sur bien des points les œuvres ac
tuelles et les services publics d’aide sociale
déjà si bienfaisants.
H. HOLLAÊNDER.
UES AFFAIRES DU MAROC
L’Organisation en régions et en cerclas
La France militaire publie le détail de l’or
ganisation du Maroc en régions et en cer
cles :
Région de la Chaoivia. — Général Franchet
d'Esperey ; commandant : colonel Redier.
Cercles de Bou-Rechid et de Settar annexe
d’E! Borrondj.
Région de Rabat. — Commandant : colonel
Blondelat : cercle des Zaers (camp Marchand),
cercle des Zemmours (Mattziz), cercie des
Beni-Hassen (Mehedya), cercle de Gharb (Ar-
baouc).
Région de Mekivâs. — Commandant : géné
ral Dalbiez : cercle de Mekines, cercle des
Zemmours (camp Lieutenant-Bataille), an
nexe du fort Petit-Jean.
Région de Fez. — Général Gouraud : région
du Doukhala-Abda (Mazagan), lieutenant-
colonel Peltier.
Région de Marrakech. — Commandant : co
lonel Mangin, des troupes coloniales : cercle
des Rhamni (Marrrakech) et des Haha-
Chiadma (Mogador).
Maroc oriental
Général Alix : territoire d Ou ida ; général
Trumelet-Faber : cercle d'Oujda, cercle des
Beni-Snussen (Med ou Berkane).
Territoire de Taourirt (général Girardot) :
cercles de la Moulouya (Taourirt), de Ded-
den, des Beni-Guil.
Région du Sud. — Commandant : lieute-
nant-colonel Ropert : cercle du Haut-Guir.
Nos COLONIES
ALGÉRIE
Les bourses de l‘enseignement secondaire
et les indigènes
Le gouverneur général vient d’adresser
aux préfets d'A'gérie une dépêche dont il
n’est pas besoin de signaler l'importance au
point de vue de l'instraction des indigènes.
Il les prie d'inviter les administrateur» à con
voquer d’urgence les commissions munici
pales des communes mixtes pour leur de
mander le vote de crédits destinés à accroî
tre le nombre des bourses destinées aux in
digènes dans les lycées et les collèges.
Malgré les relèvements sucessits qui ont
porté de 16,000 francs en 1904 à 49,220 francs
en 1911, le crédit inscrit pour ces bourses
au budget de l’Algérie — cette dernière
somme se montre aujourd’hui insuffisante,
— Ha paru équitable au gouverneur géné
ral que les ressources des communes mix
tes, fournies pour la plus grande partie par
les indigènes, contribuassent plus que par le
passé à ces dépenses. Le contingent ainsi
procuré pour 1913 montera à 30,500 francs,
ce qui portera à 79,720 francs les disponibi
lités propres à assurer aux indigènes les bé
néfices de l’enseignement secondaire fran-
çais.
Le versement de ce fonds de concours
devra être effectué avant le 1 er lévrier pro
chain.
NTEANJGEE&
.ALLEMAGNE
Les conférences de M. Wetlerlé
et le Reichstag
Au cours de la séance du Reichstag de
mardi, le député Kœlsch, national liberal, a
déclaré :
« C’est avec un vif regret que nous avons
appris qu’un homme qui s’appelle Welterlé
voyage à l’/tranger et y dénigre sa patrie. Il
ne convient pas à un citoyen allemand de
parler ainsi de la patrie allemande. L’expres-
sion de « trahison » ne semble pas trop for
te. Nous ne pouvons pas renier ainsi notre
caractère national. (Approbations dans l’as-
sistance.) »
Au début de la séance d’hier au Reichstag,
le député conservateur libre Gamp a de-
ciaré :
Au nom des mes amis politiques, je tiens à ex
primer ici l’indignation que nous éprouvons en
constatant l’attitude du député Wetlerié en France.
Le député Wetterlô excite en territoire français
l’idée de la revanche. Les chauvins français ne
pourraient pas le faire do pire manière. (Applau
dissements). . .
Le règlement du Reichstag ne permet pas mal
heureusement que nous lui infligions un Maine,
mais on doit dire ici qu’un hommequi fait de tels
scandales devrait comprendre qu’il n’y a point de
p.ace pour lui dans la Dicte de l’empire allemand.
Le secrétaire d’Etat Delbruck a déclaré
qu’il n’avait pas à blâmer ou à approuver et
qu’il remerciait tous ceux qui avaient expri-
mé leur indignation ou leur désapprobation
au sujet d’un iacideat récent»
AVANT L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
La Réunion plénière (les Gauches
LES DEUX PREMIERS TOURS DE SCRUTIN
Les Couloirs du Luxembourg
pendant la Réunion plénière
(de notre correspondant particulier)
Paris, 15 janvier.
Les couloirs du Luxembourg ont rare
ment été aussi animés qu'aujourd'hui pour
la réunion plénière des groupes de gauche
des deux Chambre, convoqués à l'effet de
choisir un candidat à la présidence de la
République.
Il y a là non seulement la plupart des
membres du Parlement convoqués — ils
sont 738 — mais leurs amis, des hommes
politiques, des fonctionnaires et surtout
des journalistes.
Le personnel du Sénat, qui n’est pas ha
bitué à semblable affluence et à qui on a
donné de sévères consignes, est littérale
ment débordé. Pour le consoler, on lui dit
que ce sera bien pire vendredi, à l’Assem
blée nationale. Il est vrai qu’il sera aidé
par le personnel de la Chambre.
Avant l’ouverture de la réunion qui a
lieu dans la salle de Brosse, ancienne cha
pelle des pairs, on se livre à toutes sortes
de commentaires. Ces conversations ne dif
fèrent guère de celles qui étaient tenues
hier dans les couloirs des deux Chambres.
On est du reste d’avis que les réélections
de MM. Antonin Dubost et Deschanel, com
me présidents des deux Chambres, n’ont
aucune signification au point de vue de
l’élection présidentielle.
Les amis de Pams semblent fort actifs et
remplis d’espoir. Ils louent fort son amitié,
son désintéressement, ses qualités. Ils ma
nifestent une vive indignation contre une
lettre anonyme envoyée ce matin même par
’ bres de la Chambre
la poste à tous les mem --
et du Sénat et qui a pour but de nuire à
leur candidat tout en attaquant ses con-
currents et en ayant l’air de faire son éloge.
En réalité, ce factum ne peut être que
l’œuvre d’un Lemice-Terrieux,d‘un désœu
vré qui a voulu causer du scandale et du
bruit.
L’avis unanime est qu’il n’y a pas lieu de
s’arrêter longtemps à l’examen de ce ridi
cule papier.
Le vote a commencé à 2 heures précises
et a été clos à 4 heures. Le résultat a géné
ralement étonné. On s’attendait à ce que
M. Poincaré, qui arrive en tête, aurait une
majorité autrement importante.
Le désarroi a été d’abord assez grand
parmi les gouvernementaux qui se plai
gnaient amèrement des intrigues de toutes
sortes dont le président du Conseil se trou
vait victime. Il est certain que depuis huit
jours la lutte a pris un caracière peu ordi
naire, M. Poincaré étant attaqué par des
adversaires invisibles qui ne reculaient pas
devant les moyens les moins honorables et
les plus grossiers.
D’autre part, les amis de M. Pams se
déclarent sûrs du succès, d’autant plus que
l’on annonce que M. Antonin Dubost se
désiste en sa faveur.
Jusqu'à l’ouverture du scrutin pour le
second tour, l’animation n’a fait que croî
tre. Les bruits étaient contradictoires. On
assurait que M. Deschanel se désistait pu
rement et simplement, puis que M. Antonin
Dubost, revenant sur sa décision, déclarait
qu’il restait à la disposition de ses amis.
Dans un groupe, on raconte que M. Fal-
lières aurait exprimé son peu de sympathie
pour la candidature de M. Poincaré. Le pré
sident de la République aurait été mal im
pressionné par certains articles de journaux
inspirés, dit-on, par. le président du Con
seil et où il était dit que celui-ci ne serait
pas un chef d’Etat soliveau et saurait jouer
au besoin un rôle actif.
Il est vraisemblable que M. Poincaré,
dont on connaît la haute loyauté, est abso
lument étranger à ces attaques qui ne pou
vaient que dépasser le but.
M. Ribot se désisterait en faveur de M.
Poincaré.
Ce serait l’exécution d’une promesse faite
par chacun de ces hommes politiques dans
une entrevue qu’ils ont eue avant le com
mencement de la campagne présidentielle.
En résumé, pendant le second tour de
scrutin, on a le sentiment d'une lutte deve
nue personnelle entre MM. Poincaré et
Pams.
Le premier a pour lui les gouvernemen
taux, les proportionnalistes, les modérés ;
le second les arrondissementiers et tous les
autres.
Les unifiés et la droite, qui ne prennent
pas part au scrutin, pourraient bien appor
ter fa majorité au Congrès.
Et, pendant que l’on vote, il est de nou
veau question d’une candidature Bourgeois
s’il y avait un troisième tour pour clôturer
la réunion plénière.
Le résultat du second tour de scrutin a
confirmé les prévisions qu’avait fait naître
le premier tour. . .. —
La lutte est bien circonscrite entre MM:
Pams et Poincaré et il semble que ce der
nier ait moins de chances que le premier
car il n’est guère possible qu’il obtienne
plus de voix que son compétiteur dans les
60 voix qui se sont égarées sur d’autres
candidats.
Le troisième tour, qui aura lieu demain,
donnera sans doute M. Pams comme candi
dat de la réunion plénière des gauches.
Mais ce succès, quoique probable, n’est pas
absolument certain.
En effet, il reste les unifiés, les progres-
sistes € tes droitiers qui, ainsi que nous
l’avons dit, peuvent être les arbitres de I
situation.
ils représentent au total 140 voix envi
ron.
T. II-
* *
Les Candidats
Hier a eu lieu la réunion plénière de,
groupes de gauche des deux Chambres con
voqués pour un scrutin préparatoire sur les
noms des divers candidats à la présidence
de la République.
Deux tours de scrutin étaient prévus : le
premier de deux à quatre heures de l'aprèg.
midi.
CLq candidats sont en présence, à savoir :
M. Raymond Poincaré, sénateur, president'
du Conseil ;
M. Antonin Dubost, présidant du Sénat ;
M. Paul Deschanel, président de la Ch am-
bre des députés ;
M. Pams, sénateur, ministre
turc ;
M. Ribot, sénateur, ancien
Conseil.
Le Premier Tour de
de l'agricul-
président du
Scrutin
C'est dans l’ancienne chapelle des pairs
que la réunion plénière a eu lieu. Aujour-
d'hui désaffectée, elle s’appelle la « salle de
Brosse » et elle sert aux réceptions que tien-
nent quelquefois les sénateurs en dehors de
leurs séances ou de leurs réunions de
groupes.
C’est là, notamment, qu’ont été données
des conférences sur l’aviation, que l’ancien
ambissadeur des Etats-Unis White avait été
reçu sur l’initiative de M. d'Estournelles de
Constant.
Une estrade a été aménagée au fond de la
salle avec trois sièges. Sur œcôté gauche de
la salle ont été installées quatre urnes en
face desquelles, sur le côté droit, ont été
placées quatre tables pour le dépouillement.
Les votants ont été en effet partagés en qua
tre bureaux.
Il y a eu exactement 748 convocations pour
la réunion plénière.
Mais les socialistes unifiés, dont le groupe
compte 72 membres, ont décidé de ne pas
répondre à la convocation.
Dès une heure et demie, les députés et les
sénateurs commencent à arriver ; ils se
répandent dans les couloirs et la salle des
conférences.
On distribue des bulletins imprimés aux
noms des divers candidats: MM. Antonin
Dubost, Paul Deschanel, Raymond Poincaré,
Alexandre Ribot et Pams.
Il avait été convenu d’abord que des prési
dents de groupes, MM. Combes, Ratier, René
Renoult et Clementel, présideraient chacun
des quatre bureaux de vote ; mais cette dis
position a été modifiée.
Le premier bureau de vote est présidé
par M. Maurice Faure, sénateur, ayant pour
assesseurs MM. Fayot, sénateur, et Auga-
gneur, député.
Le deuxième bureau est présidé par M.
Reymonenq, sénateur, ayant pour assesseurs
MM. Murat, sénateur, et Cosnier, député.
Le troisième bureau est présidé par M.
Dessoyes, député, ayant pour assesseurs
MM. Vagnat, sénateur, et Goyrard, député.
Le quatrième bureau est présidé par M.
Clémentel, député, ayant pour assesseur»
MM. Colin, sénateur, et Bignon, député.
L’ouverture du Scrutin
À deux heures précises, M. Maurice Faure,
président du ler bureau, a déclaré le scrutin
ouvert et ajouté qu’il durerait jusqu’à quatre
heures. Les sénateurs et les députés ont
commencé aussitôt à déposer leurs voies.
M. Poincaré arrive à 3 heures pour voter.
Tous les ministres sont également présents.
On a répandu pendant le vote un libelle
sur papier de la Chambre des députés et dif-
famatoireà l'égard de MM Poincaré et Pams;
Ce factum a soulevé l’indignation generale:
On a répandu également une circulaire
posant la candidature de M. Maurice Rey-
naud, qui a protesté énergiquement contre
cette manœuvre.
Les Résultats du Premier Tour de Sorutin
Voici les résultats du premier tour de
scrutin :
MM. Poincaré
Pams ;
Dubost
Deschanel
Ribot »
Divers
Sur les 37 voix diverses, il y
M. Jean Dupuy, 7 à M. Delcassé.
180 voix
174 —
107 —
83 —
53 —
37 —
en a 22 A
On procède à un deuxième tour.
Les Résultats du Douzième Tour de Scrutin
Voici les résultats du deuxième tour :
MM. Pams
Poincaré
Ribot
Deschanel
Dubost. ...
J. Dupuy .
Delcassé ..
283 voix
272 —
25 —
22 —
8 —
7 —
3 —
On procédera à un troisième tour demain.
U GUERRE D'ORIENT
La Roumanie ee rapproche
des États Balkaniques
Bucarest, 15 janvier*
L’impression ici est meilleure depuis qua
rante-huit heures.
On est reconnaissant aux grande puissan
ces, et tout particulièrement à la France et à
la Russie, du rôle conciliiteur qu’elles ont
joue dans la dernière semaine, et qui parait
avoir porté ses fruits. .
On continue d’ailleurs, dans les mile
autorises, à considérer que le voyage de M.
Danef à Bucarest, bien qu’il n ait pas about
à des résultats positis, constitue - gageCS
kentente finale. “
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