Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-15
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 janvier 1913 15 janvier 1913
Description : 1913/01/15 (A33,N14508). 1913/01/15 (A33,N14508).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637857c
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53* Année
N* 11,308 (6 Pages) S Centimes
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CDITION DU MATIN
$ Cenumes
(6 Pages)
Mercredi 15 Janvier 4943
Administrateur • Délégué
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TIL 10.17
Le Petit
Rédaeteur es Chef, Gérait
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 55
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ANNOREES
AU HAVRE
j A PARIS
Bureau du Journal, 112, boni 1 de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pour las Annonces judiciaires et légales
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHÉS COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 44 Janvier, Dépêche de 4 h. SO
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Domptant.
' faible
£ 70
65/-
3 mois
£ 70 -/-
-/-
60/—
ETAIN
Comptant .
£ 227 10/-
15/-
2 mois.....
soutenu
£ 225 10/-
-/-
30/-
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Comptant..
cal ne
£ 66/-
3 d
3 mois....
£ 67/-
3 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 13 janvier 1913.
NEW-YORK, 14 JANVIER
Coton» t janvier, baisse 15 points ; mars,
baisse 16 points ; mai, baisse 48 points ;
juillet, baisse 17 points. — A peine soutenu.
Calés t hausse 4 à 6 points.
NEW-YORK, 14 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgamat. Cop...
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CHICAGO, 14 JANVIER
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Juillet....
9 92
9 85
LA GUERRE D’ORIENT
La Note des Puissances
Londres. (Correspondant particulier ô-’Ha-
vas) 14 janvier. — La note des puissances,
dont le texte a été arrêté hier à Londres dans
la réunion des ambassadeurs, sera proba
blement remise demain à la Porte.
A ce qui a été dit hier sur le contenu de
cette note, il convient d’ajouter qu’elle pro
met à la Porte que tous les intérêts religieux
de la Turquie à Andrinople seront sauvegar
dés. En outre, les puissances s’engagent à
prendre des mesures pour qu’aucune des
îles de la mer Egée ne puisse servir de base
à des projets d’hostilité contre les côtes de
l’empire ottoman.
Sa Turquie ′
Constantinople. — M. Pilipescu, ministre
de l’agriculture de Roumanie est parti pour'
Bucarest.
Le gouvernement semble avoir renoncé
pour le moment à l’idée de la convocation
d'une grande assemblée consultative car
les résolutions de cette assemblée engage
raient le gouvernement.
Les plénipotentiaires ottomans n’ont pas
encore reçu l’ordre de quitter Londres.
Les échanges de vues entre les ambassa
deurs continuent.
Hier après-midi, un conseil des ministres
extraordinaire a été tenu pour discuter l’at
titude que doit observer la Porte après la
démarche des puissances.
L’impression en Russie
Vienne. — La Poldische Gorrespendenz re-
çoil de Saint-Pétersbourg une information
d’après laquelle les milieux russes compé
tents considèrent la continuation de la
guerre comme invraisemblable.
En Bulgarie
Sofia.— Le roi et les ministres partiront à
Minuit pour Mustapha Pacha où ils se rencon
treront avec le général Savoff et les com-
mandants des quatre armées bulgares.
La pénurie du Trésor turc
Londres. — Etant donnée la pénurie du
Trésor turc, il serait question de suspendre
le paiement des salaires des fonctionnaires
pendant une période de deux mois.
— —9 —
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
La candidature de M. Paul Deschanei
À l’issue de la séance de la Chambre, un
grand nombre de députes ont demandé à
fil. Paul Deschanei de laisser poser sa candi
dature à la présidence de la République.
Le président de la Chambre les a vive
ment remerciés ; il a répondu qu’il était à la
disposition de ses amis.
m . we cu
AU MINISTÈRE DE LA GUERRE
M. Lebrun, ministre de la guerre, a décidé
que le général Bourderiat, chef de cabinet
de son prédécesseur, ainsi que les officiers
de l’état-major particulier, resteraient en
fonctions jusqu’à nouvel ordre.
Le ministre a ainsi arrêté la liste des col
laborateurs civils de son cabinet : M. Ragot
a été désigné pour remplir les fonctions de
chef-adjoint à la guerre ; M. Boutroue con-
serve auprès de M. Lebrun les fonctions de
chef du secrétariat particulier ; MM. Husson,
Ferry et Lecourt sont nommés adjoints à
son cabinet.
AU PARLEMENT D'ALSAGE-LCRRAINE
Strasbourg, 14 janvier. — Aujourd’hui, à
trois heures de l’après-midi, a eu lien la re
prise des séances du Parlement d'Alsace-
Lorraine, interrompues depuis six mois.
L’ordre du jour comprenait le renouvelle
ment du bureau de la Commission perma
nente.
ORGANE RÉPUBLICAIN ) DÉMOCRATIQUE
Rs
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région [
L’ÉMISSION DE PAPIER-MONNAIE EN
ALLEMAGNE
Berlin. — La Commission du budget au
Reischtag s’est prononcée pour l’émission
illimitée de papier-monnaie.
Le ministre de l’intérieur a déclaré que
l’Allemagne, par sa situation financière, est
prête à toutes éventualités.
LA SITUATION POLITIQUE EN ESPAGNE
Madrid, 14 janvier. — Le leader républi
cain M. Azcarat a été appelé hier au palais
par le roi, qui désirait le consulter sur les
questions sociales.
On assure dans les cercles politiques que
le roi aurait décidé de recevoir toutes les no
tabilités politiques à quelque parti qu'ils ap
partiennent, pour connaître leur opinion
sur toutes les questions sociales et politiques.
TENTATIVE DE TRAVERSÉE
DES ALPES
Brigue. — L’aviateur Bielovuccie a fait
hier un vol d’essai en s’élevant à une grande
hauteur, mais par suite d’une mauvaise car
buration, il a dû atterrir.
Il compte renouveler demain sa tentative.
Au moment de l’atterrissage qui a été
brusque, l’appareil a reçu quelques avaries
légères.
LA COURSE DES SIX JOURS
Les 900 kilomètres ont été couverts par les
équipes de tête en 26 h. 2' 59".
Le belge Debaets a fait une chute malheu
reuse. Son équipier Vanhouwaert a conti
nué courageusement dans l’espoir de pou
voir reformer une nouvelle équipe dans le
cas d’un abandon possible.
A la 28 e heure, 964 kilom. 864 sont cou
verts.
Aucun changement dans la position des
coureurs.
L’allure est maintenant très vive.
La Question d’Orient
La Nota des Puissances
Les puissances se sont mises d’accord
pour donner à la Turquie le conseil de
conclure la paix. Ce conseil sera-t-il en
tendu ? On ne peut l’affirmer.
La note est conçue en termes prudents.
Elle indique toutefois à la Turquie les ris
ques que comporterait une reprise des hos
tilités. Il ne faut pas demander de gros
efforts aux malades ni aux convalescents.
La Turquie vient de traverser une crise,
une crise redoutable. Elle n'est pas en état
de se jeter de nouveau dans la mêlée. On
nous dit que ses troupes sont pleines de
confiance. Confiance téméraire : car ce
n’est pas en un mois qu’on improvise tout
ce qui manque à l’armée turque, inten
dance, étapes, services d’arrière. Enfin il
est de l’intérêt de la Turquie que la ques
tion d’Asie ne soit pas posée. Or si la
guerre recommence, qui peut garantir que
l'Arménie, le Liban, la Syrie, l’Arabie res
teront tranquilles ? Ce qui est tombé à
Kirk-Kilissé, ce n’est pas une forteresse,
c’est le dogme de l’intégrité ottomane. Il
n’y a pas de raisons pour que la Turquie
d'Asie tienne mieux que la Turquie d’Eu
rope : le plus sage est de n’y pas toucher.
Mais pour cela, une paix rapide est néces
saire.
Les puissances, quelque désagréable que
leur note puisse être à la Turquie, mar
quent donc un sens juste de ses intérêts.
Sur quoi d’ailleurs porte l’intransigeance
ottomane ? Sur les îles qui sont perdues et
sur Andrinople qui va succomber. Quel est
l’espoir de la Turquie ? Reprendre les îl es
Elle n’a pas de marine. Sauver Andrinople ?
Plus de 400,000 hommes parfaitement en
traînés l’en séparent. Alors ? Faut-il penser
que Kiamil pacha veuille pousser les choses
à bout, qu’il accepte même l’hypothèse de
l’arrivée des alliés devant Constantinople,
avec l’espoir qu’alors la situation se com
pliquera, que les puissances se diviseront ?
Vain espoir : les alliés très prudemment ne
veulent pas se brûler les. doigts à Sainte-
Sophie. La Russie, avec un réel désinté
ressement, a déclaré qu’elle ne poserait pas
dans les circonstances actuelles la question
des Détroits. Il n’y aura donc pas de com
plications.
L’unanimité des puissances est un fait
heureux — d’autant plus heureux que leur
intervention prochaine à Constantinople
n’épuisera pas leur rôle. Il leur reste à ré
gler la question d’Albanie qui n’est pas fa
cile. Elles auront sans nul doute à s’occu
per aussi du débat bulgaro-roumain, pour
lequel elles souhaitent toutes une solution
pacifique. Leur capacité de causer prend
dans ces conditions une valeur particu
lière.
Les étrangers ne s’étonneront pas que des
Français se réjouissent que la France ait,
plus qu’aucun autre pays, contribué à
maintenir le contact d’où cet accord est
sorti. Au. si bien, dans toutes les capitales,
on rend hommage à l’effort méthodique que
le cabinet de Paris a déployé pour provo
quer cet accord souhaitable. Nul ne contes
te qùe la probité de notre politique ait res
tauré et maintenu le sens de la solidarité
européenne.
Cette politique a répondu constamment
aux deux intérêts qui devaient guider no
tre action. Le premier, c’était de donner à
nos alliés et à nos amis un concours entier
et résolu : à Pétersbourg comme à Londres,
on proclame qu’il en a été ainsi. Le second,
c’était de préparer les transactions honora
bles par un loyal échange de vues : la dé
marche qui va être faite à Constantinople,
comme aussi la réunion des ambassadeurs à
Londres, prouvent que M. Poincaré a obte
nu le second résultat non moins complète-
ment que le premier.
(Le Temps),
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements.
Union Postale
Trois Mois
Six Mois
Un An
4 5O
• Fr.
10 »
• Fr.
ü 5e
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Aa »
ARLEMENT
M. Antonin Dubost réélu Président du Sénat
M. Paul Deschanei réélu Président de ta Chambre
LETTRE PARLEMENTAIRE
(DE NOTRE correspondant particulier)
Paris, le 14 janvier 1913.
Avant la Séance de la Chambre
La proximité de l’élection du président de
la République a donné à cette rentrée un
intérêt exceptionnel ; aussi nos honorables
ont-ils regagné Paris avec un empressement
inusité.
Tous ceux que la maladie n’a pas retenus
loin du Palais-Bourbon se trouvent là bien
avant l’ouverture de la séance. Tous ont
assisté aux réunions de groupes où l’on de
vait arrêter la conduite à tenir à propos du
bureau de la Chambre et se sont retrouvés
un moment après dans les couloirs sur le
passage du doyen d’âge.
Cette lois encore, c’est M. Louis Passy qui
présidait à l’ouverture de la session nouvelle.
Bien qu’il ait une année de plus, le vénéra
ble député de l’Eure n’a pas changé. Peut-
être sa démarche est-elle un peu plus lente,
un peu plus solennelle, mais il a toujours
cette fraîcheur de teint que fait ressortir da
vantage sa belle chevelure de neige, et c’est
avec une aisance parfaite, avec une dignité
grave qu’il a rendu leur salut aux deux of
ficiers qui venaient de l’escorter, l’épée à la
main, jusqu’au seuil de la salle des séances.
Dès qu’il eût franchi le tambour vert que
connaissent bien tous les habitués du Palais-
Bourbon, tous les députés se précipitèrent à
sa suite afin d’entendre le discours qu’il al
lait prononcer et de participer au premier
scrutin. Puis, ils se hâtèrent de revenir dans
les couloirs où régna, jusqu’à la fin de la
journée, une indescriptible confusion.
* «
Dans les Couloirs
Dans les couloirs du Palais-Bourbon, com-
me dans ceux du Luxembourg, on ne s’oc-
ésidence de la
cupe que de l’élection à la pr
République. On s’attendait à ce que les scru
tins d'aujourd'hui donnent une indication.
Cet espoir se trouve déçu car MM. Deschanei
et Antonin Dubost reprennent leurs sièges
avec des majorités très normales, qui sont
même accrues sur les chiffres de l’année
chiffre de voix qu’il a obtenu a dépassé de
beaucoup celui qu’il avait réuni, en mai der
nier, lors du remplacement de M. Henri
Brisson.
A cette époque, M. Dsschanel avait eu 292
voix ; il en a recueilli aujourd’hui 345. Ses
adversaires se sont abstenus, tandis que les
socialistes, selon leur habitude, se comp
taient sur le nom de M. Vaillant.
En donnant à M. Deschanei un pareil nom
bre de voix, la Chambre a-t-elle simplement
voulu lui témoigner sa sympathie et mar
quer le désir de lui voir conserver le fau
teuil ? Ou bien, comme certains le préten
dent, a-t-elle entendu faire une manifesta
tion en faveur de sa candidature à la prési
dence de la République ? Cela est bien diffi
cile à préciser. Il faudrait, en effet, connaî
tre le mobile qui a guidé chacun des votants
et savoir si tous ceux qui ont donné aujour
d’hui leur suffrage à M. Deschanei, le lui
donneront vendredi, au Congrès.
. Quoi qu’il en soit, lorsque le bureau cons
titué, M. Dsschanel a pris possession du fau
teuil, tout le monde a eu l’impression très
nette qu’il posait, ouvertement ‘cette fois, sa
Candidature à la présidence de la Républi
que.
‘ , Le ton général de son discours, sa façon
d’en souligner les passages essentiels, la so
norité même de sa voix ne laissaient aucun
doute à cet égard. Ce n’était pas simplement
un président qui remerciait ses collègues,
mais un candidat qui s’affirmait officielle
ment à la veille de la réunion plénière.
Ce discours a eu, d’ai leurs, un très vif
succès et quand M. Dsschanel en vint à sa
péroraison, la Chambre, lui fit une longue,
une chaleureuse ovation.
Le spectacle a été le même au Luxem
bourg.
Là aussi, M. Antonin Dubost a gagné des
voix sur sa dernière élection — 221 au lieu
de 196. Là aussi, le président, dans son dis
cours, a paru faire officiellement acte de
candidat. Là aussi,ses paroles ont été saluées
de longs applaudissements.
Et maintenant, attendons le résultat de la
réunion plénière. T. H.
jours été celle de nos devanciers d’assurer à la
fois la grandeur de la Franche et sa marche tou
jours en avant vers la réalisation d’un idéal de
plus en plus élevé de liberté, de justice et d’hu
manité. » (Applaudissements prolongés).
Le scrutin pour l’élection du président reste
ouvert jusqu’à trois heures trois quarts.
M. Antonin DUBOST est élu par 221 voix
sur 27% volants.
En janvier 1912, M. Antonin Dubost avait été
réélu par 136 voix sur 215 votants.
Sont élus vice-présidents : MM. Touron 243 voix,
Rasier 241, Maurice Faure 22 3, Savary 219.
Sont élus secrétaires : MM. Raymond Lecour,
Grandmaison, Hayez, Faisans, Poirson, Astier,
Mollard, Humbert.
Sont réélus questeurs : MM.Denoise, Tillaye, Rivet.
Discours de K. A. Dubost
M. Antonin Dubost a prononcé un discours dont
voici les passages principaux :
« Mes chers collègues,
» La présidence d’uno assemblée comme la vô
tre est une fonction qu’il est difficile de remplir
avec toutes les qualités qu’elle exige, mais vous
savez en faciliter l’exercice de bien des façons et
notamment par des manifestations renouvelées
de confiance comme celle d’aujourd’hui.
» J’y trouve toujours un vif encouragement aux
efforts que je tente pour vous aider dans l’accom
plissement des grands devoirs qui vous incom
bent.
» Vous allez avoir à faire connaître votre senti
ment sur les événements qui viennent de s’ac
complir en Orient.
» L’Orient représente pour notre pays une par
tie séculaire de sa propre histoire, une parcelle
de l’humanité que son génie civilisateur a profon
dément imprégnée. C’est une des provinces mo
rales que la France possède par le Monde et que
nous ne devons pas laisser s’appauvrir. (Applau
dissements).
Les peuples sont dans une anxieuse attente
des destinées encore incertaines où ils vont être
engagés.
» Un aussi grave problème ne saurait donc tar
der à subir de votre part la discussion la plus
large et la plus approfondie.
» Cette consultation sera précieuse pour le pays
et pour le gouvernement, car sur ces questions
en particulier, il y a beaucoup d’expérience et de
compétence en votre Assemblée. Et je n’y connais
pas d’autre rivalité que celle de mieux discerner
les intérêts de la Patrie. (Salve d’applaudisse
ments. )
» En votre nom, je remercie le bureau d’âge du
concours qu’il nous a prêté et je souhaite à son
vénéré président de nous le .donner pendant de
longues années. » (Applaudissements.)
La séance est levée à 6 heures.
Prochaine séance mardi.
— —
pourtant notre mécanisme parlementaire semble
vraiment fatigué ; on peut l’ameliorer avec le
concours du pays et du pouvoir exécutif, Il ne
s agit pas d’une révolution, il s’agit d’une évolu
tion dirigée contre l’anarchie au profit de l’ordre
public dans le Parlement comme dans le pays. Le
suffrage universel, qui est le maître, dira si la
besogne lui convient.
» Voici le président nommé ; je le salue en
votre nom (Mouvements divers et rires) ; mais en
votre nom, je lui rappelle respectueusement un
des plus nobles buts de sa mission. La Constitu
tion lui donne le droit de grâce, c’est-à-dire un
droit de contrôle sur le jugement des hommes.
Ce droit de grâce lui impose en même temps le
devoir de rechercher les causes morbides qui
travaillent les populations de notre temps. La dé
cadence de l’esprit et des mœurs de la famille
est la cause principale des progrès effrayants de
la criminalité juvénile et de la dépopulation. Une
maladie mentale s’est répandue comme une épi-
démie qui emporte hommes, femmes et en
fants, au mépris de la vie, au meurtre et au sui
cide.
» Plus de retard ! Plus de faiblesse ! Il faut cou
rir au devant des esprits troublés et des mœurs
coupables. Je sais qu’on ne refait pas les mœurs
comme on fabrique des lois ; mais ces lois sont-
elles appliquées dans la mesure et dans tous lus
cas où elles devraient l’être ? La presse constate
et s’inquiète ; la justice informe ; le gouverne
ment réfléchit et le temps s’écoulerait eu vains
efforts si nous n’avions pour combattre le mal, à
côté du gouvernement, a côté de la justice, l’ar-
mée des prévoyants de l’avenir, une armée de
volontaires prête à suivre les conseils et les or
dres des chefs généreux qui l’ont préparée et qui
la guident. Les mutualistes sont les soldats du
bien, ils sont légion ; par la vertu de leurs exem
ples, de leur conduite, de leur action, ils sont les
guides naturels de la moralité publique et les gar
diens de la défense sociale. Tous les présidents de
la République se sont fait une gloire d être leurs
chefs : l’élu de demain ne peut manquer d’être au
premier rang de la bataille engagée pour relever
les générations présentes et protéger les généra
tions futures.
» N’en doutons pas, mes chers collègues, le
président de la République française sera le prési
dent de la sécurité nationale ». (Applaudissements
sur divers bancs).
Le discours du doyen d’âge terminé, on ouvre
le scrutin pour la nomination du président défi,
nitif.
Il y a 535 votants.
M, Paul Deschanei est élu par 345 voix.
M. Vaillant a obtenu 61 voix.
Il y a 96 bulletins blancs ou nuis. »
M. Paul Deschanei avait été élu président après
la mort de M. Henri Brisson, le 23 mai 1912, ar
second tour de scrutin.
Il y avait eu à cette époque 626 votants et 20
bulletins blancs. M. Paul Deschanei avait obtenu
292 voix contre 208 à M. Etienne et 6 voix di
verses.
Scrutin pour la nomination de quatre vice-pré
sidents :
dernière. Il n’y a pas eu de manifestation et,
en réfléchissant même, il ne pouvait pas y
en avoir car tel qui vote pour MM. Descha-
nei ou Dubost afin de leur conserver leurs
fauteuils présidentiels peut avoir un autre
candidat pour l’Elysée.
La situation reste donc entière.
Toutes sortes de considérations sont émi
ses à propos de la retraite de M. Millerand
et de l’influence qu’elle aura sur la candida
ture de M. Poincaré. Les uns y voient un
pronostic favorable ; les autres croient que
le président du Conseil est irrémédiable
ment battu. On discute l'attitude des droites
et l’opinion générale est qu’elles se divisent.
Vers cinq heures, le bruit très accrédité a
couru que M. Pams, candidat à la présiden
ce de la République, venait de donner sa
démission de ministre de l’agriculture. On
disait qu’il voulait ainsi avoir toute sa liber
té d’action pendant les deux jours qui pré
céderont le Congrès,
Cette nouvelle a été démentie par M. Poin
caré lui-même qui a déclaré que rien dans le
langage et l’attitude de M. Pams pendant le
Conseil des ministres de ce matin n’avait in
diqué qu’il eût l’intention d’abandonner son
portefeuille.
Attendons la réunion plénière de demain
au Sénat à laquelle tous les ministres assis
teront. On est assez sceptique sur les résul
tats qu’elle donnera — si elle en donne.
La multiplicité des candidatures est causa
de cette méfiance.
se
* *
A la Chambre et au Sénat
Etant données les circonstances particu
lières dans lesquelles s’opérait, cette année,
la rentrée du Parlement, l’âpreté de lutte en
gagée entre les divers candidats à la succes
sion de M. Fallières, toute l’importance de la
journée se trouvait concentrée, à la Chambre
comme au Sénat, sur l’élection du prési
dent. ..
En dehors de ces scrutins sensationnels,
on se préoccupait fort peu de savoir à qui
seraient attribués les sièges de vice-prési
dents, de secrétaires et de questeurs, et les
allocutions des deux doyens d’âge perdaient
elles-mêmes beaucoup de leur intérêt.
Ces allocutions, que les deux Assemblées
ont écoutées avec déférence, offraient ce
pendant une particularité qu’il est bon de
souligner. Tandis que, au Luxembourg, M.
Huguet se tenait dans les généralités, se
bornant à parler de l’œuvre civilisatrice que
la France accomplit au Maroc, à célébrer la
vaillance de nos soldats et de nos aviateurs,
à faire une brève allusion à la guerre balka
nique et à la réforme électorale, M. Louis
Passy prononçait, à la Chambre, un discours
consacré presque tout entier à la prochaine
élection du president de la République.
Les conseils qu’il a donnés à ce propos, à
ses collègues, la façon dont il a envisagé le
rôle du chef de l’Etat, le vœu qu’il a expri
mé de voir celui-ci prendre une part plus
active à la direction des affaires publiques,
son désir de l’entendre plus souvent élever
la voix, ce coup de clairon qu’il a réclamé de
lui pour sonner le ralliement des principes
au-dessus des bruits et des mouvements de
l’opinion publique, ont été accueillis par les
bravos de la droite et du centre et,aussi, par
les rumeurs de la gauche avancée qui affec
tait de découvrir dans ces paroles comme un
vieux regain d’impérialisme.
C’est sur cette impression, d’ailleurs fugi
tive, que se sont ouverts les différents scru
tins.
Celui pour la présidence, le seul qui comp
tât en réalité, a donné à M. Deschanei une
très belle majorité. Non seulement celui-ci
a passé au premier tour, sans qu’aucun con
current se soit présenté. contre lui, mais le
SENAT
Séance du 14 Janvier
L’Election du Président
La séance est ouverte à deux heures par
M. HUGUET, sénateur du Pas-de-Calais, président
d’âge.
Le président appelle au bureau, pour faire fonc
tions de secrétaires, les plus jeunes sénateurs :
MM. Herriot, Loudet, Hubert, Quesnel, Perchot et
Ponteille.
Discours de M. Huguet, doyen d’âge
Le président prononce l’allocution suivante :
« Messieurs et chers collègues,
» Pour la deuxième fois, j’ai l’honneur de prési
der la séance d’ouverture de la session, et comme
l’an dernier, ce sera pour vous adresser mes vœux
les meilleurs pour l’année qui commence.
» Avec une satisfaction profonde, nous consta
tons la conclusion du traité qui a mis fin aux dif
ficultés passagères avec la noble nation espa
gnole.
» Une œuvre remarquable d’organisation s’est
accomplie au Maroc. Le régime du protectorat,
qui a donné de si heureux résultats en Tunisie,
la aussi fait sentir sa bienfaisante influence.
» Bien’ôt pacifiée par nos armes, notre nou
velle colonie s’ouvrira à la civilisation, ses riches
ses naturelles s’accroîtront et notre commerce et
noire industrie y trouveront un vaste champ d’ex-
pansion.
» Nous avons la conviction qu’une ère de pros
périté et de développement intellectuel et moral
complétera ces heureux résultats. En même
temps que le pays applaadissait à notre œuvre
marocaine, il n’a cesse d’admirer avec un intérêt
passionné les brillants faits d’armes dont nos
troupes se sont à nouveau illustrées au cours de
l’année dernière.
» Une fois de plus ils ont mis en évidence la
valeur, la hardiesse et le sang-froid de nos sol
dats et de leurs chefs et les hautes qualités mili
taires de notre armée. Nous en sommes fiers et
nous envoyons un salut fraternel à tous ceux qui
combattent pour la France au Maroc. (Vifs applau
dissements).
» Le pays a continué à suivre avec une sollici
tude émerveillée les exploits de plus en plus har
dis de nos aviateurs, tant civils que militaires.
Partout et en toutes circonstances, en dépit ■ des
pertes irréparables que la mort a causée s dans
nos rangs, ils ont fait preuve des qualités de cou
rage, d’énergie et d’endurance qui ont toujours
caractérisé notre race.
» Ils sont le témoignage éclatant du mouve
ment général qui entraîne aujourd’hui notre belle
jeunesse vers une vie de plus en plus active, de
plus en plus énergique, qui la portera à affronter
avec confiance et résolution la lutte sous toutes
ses formes. Honneur donc à ces vaillants pion
niers qui nous préparent une génération ardente
et courageuse, bien trempée physiquement et mo
ralement, et prête à tous les combats que l’avenir
pourra lui réserver.
» Aussi est-ce avec la certitude d’être votre in
terprète que j’adresse aux hommes de cœur qui
s’y dévouent l’expression de notre sympathie et
de notre admiration.
» La guerre qui a éclaté dans les Balkans n’est
pas encore terminée et Père de la paix universelle,
si jamais elle se réalise, est encore bien éloignée
de nous. Nous en retiendrons qu’une nation ne
peut encore garder sa place dans le monde que si
elle s’appuie sur une valeur militaire incontesta
ble et une forte con-cience nationale; que l’âme
des peuples ne saurait impunément être violente
et qu’une heure vient toujours où le régime de la
force est impuissant à comprimer les justes re
vendications des populations opprimées. (Vifs ap
plaudissements.)
» ′ u point de vue intérieur, l’année 1914 verra
la mise en pratique de la loi électorale nouvelle.
Sans revenir sur les débats auxquels elle a donné
lieu, qu’il nous soit permis d’espérer, dans l’inté-
rêt supérieur de la justice et de la République,
que la loi qui interviendra soit simple, claire, de
compréhension et d’application faciles, et qui réu
nisse les suffrages du pays.
» Le Sénat aura encore à s’occuper de nom
breuses lois sociales. Il a de tout temps témoigné
de la sollicitude qu’il porte aux questions écono
miques, d’assistance et d’hygiène, qui acquièrent
chaque jour une plus grande importance.
» Dans le même esprit, il s’appliquera a les étu
dier et a les résoudre avec le souci d assurer le
développement de notre richesse nationale et
l’amélioration constante du sort des travailleurs.
» Et ainsi le Sénat poursuivra, avec la confiance
et l’approbation de la nation, l’œuvre qui a tou-
Séance du 14 Janvier
L’élection du Président
La séance est ouverte à deux heures, m. LOUIS
passy, doyen d’âge, prend place au fauteuil pré-
sidentiel.. Se placent au banc des secrétaires les
plus jeunes députés de la Chambre : MM. Dumes-
nil. Python, Charles Dumas, Perreau-Pradier, Bar-
the et Fougère.
MM. Briand, Delcassé, Klolz, Fernand David, Le
brun, Guist’hau, Steeg, Chaumet et Berard sont au
banc des ministres. M. Milleraud est a son banc.
Plusieurs députés viennent lui serrer la main.
M. Deschanei est également à sa place de député
en haut de la salie au coin d’une travée à cheval
sur le centre et sur la gauche.
Les députés sont très nombreux et s’entretien
nent avec animation de l’élection prochaine du
président de la République et de la démission de
M. Milleraud.
A deux heures vingt-cinq m. louis PASSY se
lève et prononce le discours suivant :
Discours de M. Louis Passy, doyen d’âge
« Messieurs et chers collègues,
» L’usage autorise votre doyen à vous adres
ser, à l’ouverture de chaque session, des souhaits
et des réflexions dans lesquels se reflète la situa
tion des affaires de la République. Tout se résume
en ce moment dans l’événement qui s’accomplira
vendredi à Versailles.
» Ce jour-là, le Parlement nommera un prési
dent de là République ; la France attend de votre
jugement et de vos sympathies le nom de celui
qui doit da représenter pendant sept ans. J’insiste
sur ces mots : pendant sept ans, car la durée des
pouvoirs constitutionnels donne au mandat du
président de la République un caractère qui élève
l’élection au-dessus de nos votes. Nous passe
rons, et le président, notre élu, ne passera pas
avec nous.
» Voilà pourquoi le président de la République
ne peut pas être l’homme d’un parti ou des grou
pements politiques qui composeront demain l’As
semblée electorale ; il sera l’homme qui repré
sentera la France pendant sept ans, c’est-à-dire
tous les intérêts de ia grande patrie française. La
Franco acclamera comme chef de l’État tout bon
Français, qui sous la lumière éclatante d’un talent
éprouvé et des services rendus, appliquera ferme
ment les lois de la justice pour tous, de la liberté
pour tous et de la sécurité pour tous.
» Quelque grave que soit votre décision, je suis
certain qu’elle répondra dignement aux intérêts
vitaux de la France et de la République : ces in
térêts sont prévus par la Constitution. Chargé de
composer le gouvernement, le président peut
exercer sur les affaires du pays une réelle in
fluence et il en porte naturellement la responsa-
biiite morale.
» Depuis longtemps le gouvernement a pris l’ha-
pilude de laisser le président dans l’ombre des dé
libérations de ses conseils ; le public se contente
de voir le chef de l’Etat dans ses voyages officiels
à l’étranger, dans les cérémonies publiques et po
pulaires, dans son palais de t’Elysée où il donne
noblement et cordialement l’hospitalité aux hôies
de la France, aux représentants et aux illustra
tions de notre pays, mais il ne répond pas aux
invitations de la Constitution en adressant, dans
les circonstances les plus importantes, des mes
sages au Parlement.
» Dans le concert des gouvernements qui se
succèdent et qui répètent sur le même ton les
mêmes déclarations ministérielles, il serait pour
tant utile d’entendre la voix ferme du chef de
l’Etat ; elle’ serait comme un coup de clairon son
nant le ralliement- des principes au-dessus des
bruits et des mouvements de l’opinion publique,
» Il n’est pas un moment de notre vie où le pré
sident n’ait qualité pour intervenir. Il dispose de
la force armée. La Constitution ne lui demande
pas de gagner des batailles, mais de confier le
sort de la défense nationale à des patriotes et non
à des politiciens. C’est fait !
» L’obscurité de la situation extérieure justifie
mon silence ; mais quand le président a la bonne
fortune d’avoir placé autour de lui dans la direc
tion de l’armée, de la marine, des affaires étran
gères, des collaborateurs énergiques et compe
tents, nous pouvons nous abandonner en ton-e
confiance à une patrie unie pour la défense natio
nale et au rêve d’une Europe finalement unie
pour la paix. .. .. . _ ..
» Hier le corps diplomatique disait que le presi
dent de la République était un des arbitres de la
civil sation mondiale. C’est vrai. (Applaudisse
ments à droite. — Bruit à gauche.) Mais Sous cet
éloge magnifique n’oublions pas qu il doit être le
conseiller permanent et vigilant des intérêts et de
l’honneur de la France. Le président a sa part de
responsabilité historique ; il doit tout savoir et ne
jamais rien oublier.
ni. LENOII : C’est Pic de la Mirandole. (On rit.)
» Tandis que nous paraissons traverser sans
accident le défilé des ambitions internationales,
nous demeurons dans les incertitudes de la poli
tique intérieure ; cependant il faut prendre un
parti, le suffrage universel nous, guette ; 1 opi
nion publique nous attend. On parle depuis deux
ans d’une réforme électorale nécessaire. (Applau
dissements au centre), et on n’ose pas 1 accom
plir ; les intérêts particuliers s’y opposent Et
Nombre de votants..
Bulletins blancs ou nuis
Suffrages exprimés
Majorité absolue
Ont obtenu :
MM. Etienne
Puech
Massé
Dron .
. 467
: 465
. 233
369 voix Elu
. 336
. 333
. 3±4
Elu
Elu
Elu
Scrutin pour la nomination de huit secrétaires I
Nombre de votants..
Bulletins blancs ou nuis.
Suffrages exprimés
Majorité absolue....
Ont obtenu :
MM. Daniel Vincent
Renard
Dusse vel
Auriol
Maginot
Des Lyons de Feuchin.
413
1
442
207
347 voix Elu
338 Elu
331 — Elu
327 — Elu
310 — Elu
297 — Elu
297 — Elu
229 — Elu
Scrutin pour la nomination de trois questeurs ;
Nombre de votants..
Bulletins blancs ou nuis.
Suffrages exprimés
Majorité absolue
Ont obtenu :
MM.
Jean Durand
Devins
363 voix Elu
Elu
Elu
m. le PRÉSIDENT déclare la Chambre consti-
tuee.
m. PAUL DESCHANEL prend place au fauteuil.
(Applaudissements. )
M. LE
vante :
«
Discours de M, Deschanei
président prononce l’allocution sul-
Messieurs et chers Collègues,
» Votre bureau et votre président vous expri
ment leur profonde gratitude pour les hautes mar-
ques de conliasce dont vous les honorez. Je n’es
sayerai pas de contenir l’émotion que m’inspirent
vos sympathies : je ne crois pas qu’il puisse y
avoir pour un homme public joie morale plus
forte.
» Vous avez senti que, lorsque je vous disais •
« Le président doit être l’homme de l’Assemblée
entière », ce n’était point la une simple formule,
c’était, dans l’exercice de cette magistrature, 1#
règle même de ma vie ; vous avez senti que
lorsque je vous disais : « L’impartialité, à cette
place, c’est l’honneur », j’entendais par là, non
cette impartialité de geste et d’altitude qui est en
quelque sorte la partie extérieure de la fonction,
non pas même cette équité, gardienne du règle
ment, qui garantit à toutes les opinions la liberté
de la tribune et qui assure le droit égal de chacun
des représentants du peuple, mais cette impartia
lité plus haute qui comprend la légitimité d’aspi
rations en apparence contradictoires, que l’art de
la politique consiste précisément a concilier dans
une harmonie supérieure : d’une part, la conti
nuité des vues, la suite dans les desseins, sans
lesquelles il n’est point d’entreprise nationale du
rable, la garde jalouse des insitutions de défense
et de salut sans lesquelles l’indépendance et la
dignité de la Patrie peuvent être à la merci de
toutes les surprises, et, d’autre part, les impa
tiences généreuses, la noble lièvre d’une démo
cratie avide de progrès, de justice et de solide:
rité. -
» Messieurs, la Chambre élue au mois de mas
1910 a un peu plus de deux ans et demi inexis
tence. Qu’il me soit permis aujourd’hui de rappe
ler brièvement ce qu’elle a fait.
» Dans l’ordre des questions ouvrières, vous
avez poursuivi le grand œuvre de justice sociale
qui restera l’impérissable honneur de la troisième
République devant l’histoire, tel qu’aucun régime,
en aucun temps, n’en avait accompli de sembla
ble. Vous avez amendé la loi sur les retraites ou»
vrières et paysannes en abaissant a 60 ans l’âge
de la retraite, en élevant l’allocution de l’État d
100 francs, en accroissant les majorations des as
surés facultatifs. . . j „ ... .
» Vous avez mis à la disposition des Sociétés de
crédit immobilier la possibilité d’obtenir des avan
ces cons dérables de l’Etat pour la construction
et l’acquisition de maisons à bon marché, inslilué
des offices publics pour la création de ces habita
tions, donné aux communes des facilités pour la
construction de maisons destinées aux familles
nombreuses, autorisé la Ville de Paris à contrac
ter un emprunt de 200 millions, afin de sauver U
famille ouvrière des dangers qui l’assailleuit, mi
sère. alcoolisme, tuberculose.
» Vous avez voté des lois sur la durée au tra
vail dans les mines, la mise en vigueur de la con
vention de Berce sur le travail de nuit des fem
mes, l’emploi dans l’industrie des enfan S “C
moins de 13 ans, la réduction à dix heures de W
journée de travail dans l’industrie.
» Vous avez institué le code du travail, qui ré
nit et coordonne les lois ouvrières, noammen
sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs, et,
justement préoccupés q’iatroduiro plus d équilé
N* 11,308 (6 Pages) S Centimes
msr=====RSR*S
CDITION DU MATIN
$ Cenumes
(6 Pages)
Mercredi 15 Janvier 4943
Administrateur • Délégué
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
Administration, Impressions et Annonces, TIL 10.17
Le Petit
Rédaeteur es Chef, Gérait
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
à M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 55
TÉLÉPHONE : Rédaction, No 7.60
ANNOREES
AU HAVRE
j A PARIS
Bureau du Journal, 112, boni 1 de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VUE est désigné pour las Annonces judiciaires et légales
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHÉS COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 44 Janvier, Dépêche de 4 h. SO
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Domptant.
' faible
£ 70
65/-
3 mois
£ 70 -/-
-/-
60/—
ETAIN
Comptant .
£ 227 10/-
15/-
2 mois.....
soutenu
£ 225 10/-
-/-
30/-
FER
Comptant..
cal ne
£ 66/-
3 d
3 mois....
£ 67/-
3 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 13 janvier 1913.
NEW-YORK, 14 JANVIER
Coton» t janvier, baisse 15 points ; mars,
baisse 16 points ; mai, baisse 48 points ;
juillet, baisse 17 points. — A peine soutenu.
Calés t hausse 4 à 6 points.
NEW-YORK, 14 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgamat. Cop...
Fer
.. in ion
15 75
15 75
70 7/8
18 25. •
?. PRZGZDAT
16 25
16 50
72 »/»
18 25
CHICAGO, 14 JANVIER
c. DU JOUR
C. PRECED
Blé sur
Mai
94 1/8
94 1/8
Juillet....
91 »/»
91 L8
Mais sur
Mai
ol 5/8
51 3/4
Juillet....
52 1/2
52 3/4
Saindoux sar.
Mai
9 90
9 82
Juillet....
9 92
9 85
LA GUERRE D’ORIENT
La Note des Puissances
Londres. (Correspondant particulier ô-’Ha-
vas) 14 janvier. — La note des puissances,
dont le texte a été arrêté hier à Londres dans
la réunion des ambassadeurs, sera proba
blement remise demain à la Porte.
A ce qui a été dit hier sur le contenu de
cette note, il convient d’ajouter qu’elle pro
met à la Porte que tous les intérêts religieux
de la Turquie à Andrinople seront sauvegar
dés. En outre, les puissances s’engagent à
prendre des mesures pour qu’aucune des
îles de la mer Egée ne puisse servir de base
à des projets d’hostilité contre les côtes de
l’empire ottoman.
Sa Turquie ′
Constantinople. — M. Pilipescu, ministre
de l’agriculture de Roumanie est parti pour'
Bucarest.
Le gouvernement semble avoir renoncé
pour le moment à l’idée de la convocation
d'une grande assemblée consultative car
les résolutions de cette assemblée engage
raient le gouvernement.
Les plénipotentiaires ottomans n’ont pas
encore reçu l’ordre de quitter Londres.
Les échanges de vues entre les ambassa
deurs continuent.
Hier après-midi, un conseil des ministres
extraordinaire a été tenu pour discuter l’at
titude que doit observer la Porte après la
démarche des puissances.
L’impression en Russie
Vienne. — La Poldische Gorrespendenz re-
çoil de Saint-Pétersbourg une information
d’après laquelle les milieux russes compé
tents considèrent la continuation de la
guerre comme invraisemblable.
En Bulgarie
Sofia.— Le roi et les ministres partiront à
Minuit pour Mustapha Pacha où ils se rencon
treront avec le général Savoff et les com-
mandants des quatre armées bulgares.
La pénurie du Trésor turc
Londres. — Etant donnée la pénurie du
Trésor turc, il serait question de suspendre
le paiement des salaires des fonctionnaires
pendant une période de deux mois.
— —9 —
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
La candidature de M. Paul Deschanei
À l’issue de la séance de la Chambre, un
grand nombre de députes ont demandé à
fil. Paul Deschanei de laisser poser sa candi
dature à la présidence de la République.
Le président de la Chambre les a vive
ment remerciés ; il a répondu qu’il était à la
disposition de ses amis.
m . we cu
AU MINISTÈRE DE LA GUERRE
M. Lebrun, ministre de la guerre, a décidé
que le général Bourderiat, chef de cabinet
de son prédécesseur, ainsi que les officiers
de l’état-major particulier, resteraient en
fonctions jusqu’à nouvel ordre.
Le ministre a ainsi arrêté la liste des col
laborateurs civils de son cabinet : M. Ragot
a été désigné pour remplir les fonctions de
chef-adjoint à la guerre ; M. Boutroue con-
serve auprès de M. Lebrun les fonctions de
chef du secrétariat particulier ; MM. Husson,
Ferry et Lecourt sont nommés adjoints à
son cabinet.
AU PARLEMENT D'ALSAGE-LCRRAINE
Strasbourg, 14 janvier. — Aujourd’hui, à
trois heures de l’après-midi, a eu lien la re
prise des séances du Parlement d'Alsace-
Lorraine, interrompues depuis six mois.
L’ordre du jour comprenait le renouvelle
ment du bureau de la Commission perma
nente.
ORGANE RÉPUBLICAIN ) DÉMOCRATIQUE
Rs
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région [
L’ÉMISSION DE PAPIER-MONNAIE EN
ALLEMAGNE
Berlin. — La Commission du budget au
Reischtag s’est prononcée pour l’émission
illimitée de papier-monnaie.
Le ministre de l’intérieur a déclaré que
l’Allemagne, par sa situation financière, est
prête à toutes éventualités.
LA SITUATION POLITIQUE EN ESPAGNE
Madrid, 14 janvier. — Le leader républi
cain M. Azcarat a été appelé hier au palais
par le roi, qui désirait le consulter sur les
questions sociales.
On assure dans les cercles politiques que
le roi aurait décidé de recevoir toutes les no
tabilités politiques à quelque parti qu'ils ap
partiennent, pour connaître leur opinion
sur toutes les questions sociales et politiques.
TENTATIVE DE TRAVERSÉE
DES ALPES
Brigue. — L’aviateur Bielovuccie a fait
hier un vol d’essai en s’élevant à une grande
hauteur, mais par suite d’une mauvaise car
buration, il a dû atterrir.
Il compte renouveler demain sa tentative.
Au moment de l’atterrissage qui a été
brusque, l’appareil a reçu quelques avaries
légères.
LA COURSE DES SIX JOURS
Les 900 kilomètres ont été couverts par les
équipes de tête en 26 h. 2' 59".
Le belge Debaets a fait une chute malheu
reuse. Son équipier Vanhouwaert a conti
nué courageusement dans l’espoir de pou
voir reformer une nouvelle équipe dans le
cas d’un abandon possible.
A la 28 e heure, 964 kilom. 864 sont cou
verts.
Aucun changement dans la position des
coureurs.
L’allure est maintenant très vive.
La Question d’Orient
La Nota des Puissances
Les puissances se sont mises d’accord
pour donner à la Turquie le conseil de
conclure la paix. Ce conseil sera-t-il en
tendu ? On ne peut l’affirmer.
La note est conçue en termes prudents.
Elle indique toutefois à la Turquie les ris
ques que comporterait une reprise des hos
tilités. Il ne faut pas demander de gros
efforts aux malades ni aux convalescents.
La Turquie vient de traverser une crise,
une crise redoutable. Elle n'est pas en état
de se jeter de nouveau dans la mêlée. On
nous dit que ses troupes sont pleines de
confiance. Confiance téméraire : car ce
n’est pas en un mois qu’on improvise tout
ce qui manque à l’armée turque, inten
dance, étapes, services d’arrière. Enfin il
est de l’intérêt de la Turquie que la ques
tion d’Asie ne soit pas posée. Or si la
guerre recommence, qui peut garantir que
l'Arménie, le Liban, la Syrie, l’Arabie res
teront tranquilles ? Ce qui est tombé à
Kirk-Kilissé, ce n’est pas une forteresse,
c’est le dogme de l’intégrité ottomane. Il
n’y a pas de raisons pour que la Turquie
d'Asie tienne mieux que la Turquie d’Eu
rope : le plus sage est de n’y pas toucher.
Mais pour cela, une paix rapide est néces
saire.
Les puissances, quelque désagréable que
leur note puisse être à la Turquie, mar
quent donc un sens juste de ses intérêts.
Sur quoi d’ailleurs porte l’intransigeance
ottomane ? Sur les îles qui sont perdues et
sur Andrinople qui va succomber. Quel est
l’espoir de la Turquie ? Reprendre les îl es
Elle n’a pas de marine. Sauver Andrinople ?
Plus de 400,000 hommes parfaitement en
traînés l’en séparent. Alors ? Faut-il penser
que Kiamil pacha veuille pousser les choses
à bout, qu’il accepte même l’hypothèse de
l’arrivée des alliés devant Constantinople,
avec l’espoir qu’alors la situation se com
pliquera, que les puissances se diviseront ?
Vain espoir : les alliés très prudemment ne
veulent pas se brûler les. doigts à Sainte-
Sophie. La Russie, avec un réel désinté
ressement, a déclaré qu’elle ne poserait pas
dans les circonstances actuelles la question
des Détroits. Il n’y aura donc pas de com
plications.
L’unanimité des puissances est un fait
heureux — d’autant plus heureux que leur
intervention prochaine à Constantinople
n’épuisera pas leur rôle. Il leur reste à ré
gler la question d’Albanie qui n’est pas fa
cile. Elles auront sans nul doute à s’occu
per aussi du débat bulgaro-roumain, pour
lequel elles souhaitent toutes une solution
pacifique. Leur capacité de causer prend
dans ces conditions une valeur particu
lière.
Les étrangers ne s’étonneront pas que des
Français se réjouissent que la France ait,
plus qu’aucun autre pays, contribué à
maintenir le contact d’où cet accord est
sorti. Au. si bien, dans toutes les capitales,
on rend hommage à l’effort méthodique que
le cabinet de Paris a déployé pour provo
quer cet accord souhaitable. Nul ne contes
te qùe la probité de notre politique ait res
tauré et maintenu le sens de la solidarité
européenne.
Cette politique a répondu constamment
aux deux intérêts qui devaient guider no
tre action. Le premier, c’était de donner à
nos alliés et à nos amis un concours entier
et résolu : à Pétersbourg comme à Londres,
on proclame qu’il en a été ainsi. Le second,
c’était de préparer les transactions honora
bles par un loyal échange de vues : la dé
marche qui va être faite à Constantinople,
comme aussi la réunion des ambassadeurs à
Londres, prouvent que M. Poincaré a obte
nu le second résultat non moins complète-
ment que le premier.
(Le Temps),
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
l’Oise et la Somme
Autres Départements.
Union Postale
Trois Mois
Six Mois
Un An
4 5O
• Fr.
10 »
• Fr.
ü 5e
*3 »
Aa »
ARLEMENT
M. Antonin Dubost réélu Président du Sénat
M. Paul Deschanei réélu Président de ta Chambre
LETTRE PARLEMENTAIRE
(DE NOTRE correspondant particulier)
Paris, le 14 janvier 1913.
Avant la Séance de la Chambre
La proximité de l’élection du président de
la République a donné à cette rentrée un
intérêt exceptionnel ; aussi nos honorables
ont-ils regagné Paris avec un empressement
inusité.
Tous ceux que la maladie n’a pas retenus
loin du Palais-Bourbon se trouvent là bien
avant l’ouverture de la séance. Tous ont
assisté aux réunions de groupes où l’on de
vait arrêter la conduite à tenir à propos du
bureau de la Chambre et se sont retrouvés
un moment après dans les couloirs sur le
passage du doyen d’âge.
Cette lois encore, c’est M. Louis Passy qui
présidait à l’ouverture de la session nouvelle.
Bien qu’il ait une année de plus, le vénéra
ble député de l’Eure n’a pas changé. Peut-
être sa démarche est-elle un peu plus lente,
un peu plus solennelle, mais il a toujours
cette fraîcheur de teint que fait ressortir da
vantage sa belle chevelure de neige, et c’est
avec une aisance parfaite, avec une dignité
grave qu’il a rendu leur salut aux deux of
ficiers qui venaient de l’escorter, l’épée à la
main, jusqu’au seuil de la salle des séances.
Dès qu’il eût franchi le tambour vert que
connaissent bien tous les habitués du Palais-
Bourbon, tous les députés se précipitèrent à
sa suite afin d’entendre le discours qu’il al
lait prononcer et de participer au premier
scrutin. Puis, ils se hâtèrent de revenir dans
les couloirs où régna, jusqu’à la fin de la
journée, une indescriptible confusion.
* «
Dans les Couloirs
Dans les couloirs du Palais-Bourbon, com-
me dans ceux du Luxembourg, on ne s’oc-
ésidence de la
cupe que de l’élection à la pr
République. On s’attendait à ce que les scru
tins d'aujourd'hui donnent une indication.
Cet espoir se trouve déçu car MM. Deschanei
et Antonin Dubost reprennent leurs sièges
avec des majorités très normales, qui sont
même accrues sur les chiffres de l’année
chiffre de voix qu’il a obtenu a dépassé de
beaucoup celui qu’il avait réuni, en mai der
nier, lors du remplacement de M. Henri
Brisson.
A cette époque, M. Dsschanel avait eu 292
voix ; il en a recueilli aujourd’hui 345. Ses
adversaires se sont abstenus, tandis que les
socialistes, selon leur habitude, se comp
taient sur le nom de M. Vaillant.
En donnant à M. Deschanei un pareil nom
bre de voix, la Chambre a-t-elle simplement
voulu lui témoigner sa sympathie et mar
quer le désir de lui voir conserver le fau
teuil ? Ou bien, comme certains le préten
dent, a-t-elle entendu faire une manifesta
tion en faveur de sa candidature à la prési
dence de la République ? Cela est bien diffi
cile à préciser. Il faudrait, en effet, connaî
tre le mobile qui a guidé chacun des votants
et savoir si tous ceux qui ont donné aujour
d’hui leur suffrage à M. Deschanei, le lui
donneront vendredi, au Congrès.
. Quoi qu’il en soit, lorsque le bureau cons
titué, M. Dsschanel a pris possession du fau
teuil, tout le monde a eu l’impression très
nette qu’il posait, ouvertement ‘cette fois, sa
Candidature à la présidence de la Républi
que.
‘ , Le ton général de son discours, sa façon
d’en souligner les passages essentiels, la so
norité même de sa voix ne laissaient aucun
doute à cet égard. Ce n’était pas simplement
un président qui remerciait ses collègues,
mais un candidat qui s’affirmait officielle
ment à la veille de la réunion plénière.
Ce discours a eu, d’ai leurs, un très vif
succès et quand M. Dsschanel en vint à sa
péroraison, la Chambre, lui fit une longue,
une chaleureuse ovation.
Le spectacle a été le même au Luxem
bourg.
Là aussi, M. Antonin Dubost a gagné des
voix sur sa dernière élection — 221 au lieu
de 196. Là aussi, le président, dans son dis
cours, a paru faire officiellement acte de
candidat. Là aussi,ses paroles ont été saluées
de longs applaudissements.
Et maintenant, attendons le résultat de la
réunion plénière. T. H.
jours été celle de nos devanciers d’assurer à la
fois la grandeur de la Franche et sa marche tou
jours en avant vers la réalisation d’un idéal de
plus en plus élevé de liberté, de justice et d’hu
manité. » (Applaudissements prolongés).
Le scrutin pour l’élection du président reste
ouvert jusqu’à trois heures trois quarts.
M. Antonin DUBOST est élu par 221 voix
sur 27% volants.
En janvier 1912, M. Antonin Dubost avait été
réélu par 136 voix sur 215 votants.
Sont élus vice-présidents : MM. Touron 243 voix,
Rasier 241, Maurice Faure 22 3, Savary 219.
Sont élus secrétaires : MM. Raymond Lecour,
Grandmaison, Hayez, Faisans, Poirson, Astier,
Mollard, Humbert.
Sont réélus questeurs : MM.Denoise, Tillaye, Rivet.
Discours de K. A. Dubost
M. Antonin Dubost a prononcé un discours dont
voici les passages principaux :
« Mes chers collègues,
» La présidence d’uno assemblée comme la vô
tre est une fonction qu’il est difficile de remplir
avec toutes les qualités qu’elle exige, mais vous
savez en faciliter l’exercice de bien des façons et
notamment par des manifestations renouvelées
de confiance comme celle d’aujourd’hui.
» J’y trouve toujours un vif encouragement aux
efforts que je tente pour vous aider dans l’accom
plissement des grands devoirs qui vous incom
bent.
» Vous allez avoir à faire connaître votre senti
ment sur les événements qui viennent de s’ac
complir en Orient.
» L’Orient représente pour notre pays une par
tie séculaire de sa propre histoire, une parcelle
de l’humanité que son génie civilisateur a profon
dément imprégnée. C’est une des provinces mo
rales que la France possède par le Monde et que
nous ne devons pas laisser s’appauvrir. (Applau
dissements).
Les peuples sont dans une anxieuse attente
des destinées encore incertaines où ils vont être
engagés.
» Un aussi grave problème ne saurait donc tar
der à subir de votre part la discussion la plus
large et la plus approfondie.
» Cette consultation sera précieuse pour le pays
et pour le gouvernement, car sur ces questions
en particulier, il y a beaucoup d’expérience et de
compétence en votre Assemblée. Et je n’y connais
pas d’autre rivalité que celle de mieux discerner
les intérêts de la Patrie. (Salve d’applaudisse
ments. )
» En votre nom, je remercie le bureau d’âge du
concours qu’il nous a prêté et je souhaite à son
vénéré président de nous le .donner pendant de
longues années. » (Applaudissements.)
La séance est levée à 6 heures.
Prochaine séance mardi.
— —
pourtant notre mécanisme parlementaire semble
vraiment fatigué ; on peut l’ameliorer avec le
concours du pays et du pouvoir exécutif, Il ne
s agit pas d’une révolution, il s’agit d’une évolu
tion dirigée contre l’anarchie au profit de l’ordre
public dans le Parlement comme dans le pays. Le
suffrage universel, qui est le maître, dira si la
besogne lui convient.
» Voici le président nommé ; je le salue en
votre nom (Mouvements divers et rires) ; mais en
votre nom, je lui rappelle respectueusement un
des plus nobles buts de sa mission. La Constitu
tion lui donne le droit de grâce, c’est-à-dire un
droit de contrôle sur le jugement des hommes.
Ce droit de grâce lui impose en même temps le
devoir de rechercher les causes morbides qui
travaillent les populations de notre temps. La dé
cadence de l’esprit et des mœurs de la famille
est la cause principale des progrès effrayants de
la criminalité juvénile et de la dépopulation. Une
maladie mentale s’est répandue comme une épi-
démie qui emporte hommes, femmes et en
fants, au mépris de la vie, au meurtre et au sui
cide.
» Plus de retard ! Plus de faiblesse ! Il faut cou
rir au devant des esprits troublés et des mœurs
coupables. Je sais qu’on ne refait pas les mœurs
comme on fabrique des lois ; mais ces lois sont-
elles appliquées dans la mesure et dans tous lus
cas où elles devraient l’être ? La presse constate
et s’inquiète ; la justice informe ; le gouverne
ment réfléchit et le temps s’écoulerait eu vains
efforts si nous n’avions pour combattre le mal, à
côté du gouvernement, a côté de la justice, l’ar-
mée des prévoyants de l’avenir, une armée de
volontaires prête à suivre les conseils et les or
dres des chefs généreux qui l’ont préparée et qui
la guident. Les mutualistes sont les soldats du
bien, ils sont légion ; par la vertu de leurs exem
ples, de leur conduite, de leur action, ils sont les
guides naturels de la moralité publique et les gar
diens de la défense sociale. Tous les présidents de
la République se sont fait une gloire d être leurs
chefs : l’élu de demain ne peut manquer d’être au
premier rang de la bataille engagée pour relever
les générations présentes et protéger les généra
tions futures.
» N’en doutons pas, mes chers collègues, le
président de la République française sera le prési
dent de la sécurité nationale ». (Applaudissements
sur divers bancs).
Le discours du doyen d’âge terminé, on ouvre
le scrutin pour la nomination du président défi,
nitif.
Il y a 535 votants.
M, Paul Deschanei est élu par 345 voix.
M. Vaillant a obtenu 61 voix.
Il y a 96 bulletins blancs ou nuis. »
M. Paul Deschanei avait été élu président après
la mort de M. Henri Brisson, le 23 mai 1912, ar
second tour de scrutin.
Il y avait eu à cette époque 626 votants et 20
bulletins blancs. M. Paul Deschanei avait obtenu
292 voix contre 208 à M. Etienne et 6 voix di
verses.
Scrutin pour la nomination de quatre vice-pré
sidents :
dernière. Il n’y a pas eu de manifestation et,
en réfléchissant même, il ne pouvait pas y
en avoir car tel qui vote pour MM. Descha-
nei ou Dubost afin de leur conserver leurs
fauteuils présidentiels peut avoir un autre
candidat pour l’Elysée.
La situation reste donc entière.
Toutes sortes de considérations sont émi
ses à propos de la retraite de M. Millerand
et de l’influence qu’elle aura sur la candida
ture de M. Poincaré. Les uns y voient un
pronostic favorable ; les autres croient que
le président du Conseil est irrémédiable
ment battu. On discute l'attitude des droites
et l’opinion générale est qu’elles se divisent.
Vers cinq heures, le bruit très accrédité a
couru que M. Pams, candidat à la présiden
ce de la République, venait de donner sa
démission de ministre de l’agriculture. On
disait qu’il voulait ainsi avoir toute sa liber
té d’action pendant les deux jours qui pré
céderont le Congrès,
Cette nouvelle a été démentie par M. Poin
caré lui-même qui a déclaré que rien dans le
langage et l’attitude de M. Pams pendant le
Conseil des ministres de ce matin n’avait in
diqué qu’il eût l’intention d’abandonner son
portefeuille.
Attendons la réunion plénière de demain
au Sénat à laquelle tous les ministres assis
teront. On est assez sceptique sur les résul
tats qu’elle donnera — si elle en donne.
La multiplicité des candidatures est causa
de cette méfiance.
se
* *
A la Chambre et au Sénat
Etant données les circonstances particu
lières dans lesquelles s’opérait, cette année,
la rentrée du Parlement, l’âpreté de lutte en
gagée entre les divers candidats à la succes
sion de M. Fallières, toute l’importance de la
journée se trouvait concentrée, à la Chambre
comme au Sénat, sur l’élection du prési
dent. ..
En dehors de ces scrutins sensationnels,
on se préoccupait fort peu de savoir à qui
seraient attribués les sièges de vice-prési
dents, de secrétaires et de questeurs, et les
allocutions des deux doyens d’âge perdaient
elles-mêmes beaucoup de leur intérêt.
Ces allocutions, que les deux Assemblées
ont écoutées avec déférence, offraient ce
pendant une particularité qu’il est bon de
souligner. Tandis que, au Luxembourg, M.
Huguet se tenait dans les généralités, se
bornant à parler de l’œuvre civilisatrice que
la France accomplit au Maroc, à célébrer la
vaillance de nos soldats et de nos aviateurs,
à faire une brève allusion à la guerre balka
nique et à la réforme électorale, M. Louis
Passy prononçait, à la Chambre, un discours
consacré presque tout entier à la prochaine
élection du president de la République.
Les conseils qu’il a donnés à ce propos, à
ses collègues, la façon dont il a envisagé le
rôle du chef de l’Etat, le vœu qu’il a expri
mé de voir celui-ci prendre une part plus
active à la direction des affaires publiques,
son désir de l’entendre plus souvent élever
la voix, ce coup de clairon qu’il a réclamé de
lui pour sonner le ralliement des principes
au-dessus des bruits et des mouvements de
l’opinion publique, ont été accueillis par les
bravos de la droite et du centre et,aussi, par
les rumeurs de la gauche avancée qui affec
tait de découvrir dans ces paroles comme un
vieux regain d’impérialisme.
C’est sur cette impression, d’ailleurs fugi
tive, que se sont ouverts les différents scru
tins.
Celui pour la présidence, le seul qui comp
tât en réalité, a donné à M. Deschanei une
très belle majorité. Non seulement celui-ci
a passé au premier tour, sans qu’aucun con
current se soit présenté. contre lui, mais le
SENAT
Séance du 14 Janvier
L’Election du Président
La séance est ouverte à deux heures par
M. HUGUET, sénateur du Pas-de-Calais, président
d’âge.
Le président appelle au bureau, pour faire fonc
tions de secrétaires, les plus jeunes sénateurs :
MM. Herriot, Loudet, Hubert, Quesnel, Perchot et
Ponteille.
Discours de M. Huguet, doyen d’âge
Le président prononce l’allocution suivante :
« Messieurs et chers collègues,
» Pour la deuxième fois, j’ai l’honneur de prési
der la séance d’ouverture de la session, et comme
l’an dernier, ce sera pour vous adresser mes vœux
les meilleurs pour l’année qui commence.
» Avec une satisfaction profonde, nous consta
tons la conclusion du traité qui a mis fin aux dif
ficultés passagères avec la noble nation espa
gnole.
» Une œuvre remarquable d’organisation s’est
accomplie au Maroc. Le régime du protectorat,
qui a donné de si heureux résultats en Tunisie,
la aussi fait sentir sa bienfaisante influence.
» Bien’ôt pacifiée par nos armes, notre nou
velle colonie s’ouvrira à la civilisation, ses riches
ses naturelles s’accroîtront et notre commerce et
noire industrie y trouveront un vaste champ d’ex-
pansion.
» Nous avons la conviction qu’une ère de pros
périté et de développement intellectuel et moral
complétera ces heureux résultats. En même
temps que le pays applaadissait à notre œuvre
marocaine, il n’a cesse d’admirer avec un intérêt
passionné les brillants faits d’armes dont nos
troupes se sont à nouveau illustrées au cours de
l’année dernière.
» Une fois de plus ils ont mis en évidence la
valeur, la hardiesse et le sang-froid de nos sol
dats et de leurs chefs et les hautes qualités mili
taires de notre armée. Nous en sommes fiers et
nous envoyons un salut fraternel à tous ceux qui
combattent pour la France au Maroc. (Vifs applau
dissements).
» Le pays a continué à suivre avec une sollici
tude émerveillée les exploits de plus en plus har
dis de nos aviateurs, tant civils que militaires.
Partout et en toutes circonstances, en dépit ■ des
pertes irréparables que la mort a causée s dans
nos rangs, ils ont fait preuve des qualités de cou
rage, d’énergie et d’endurance qui ont toujours
caractérisé notre race.
» Ils sont le témoignage éclatant du mouve
ment général qui entraîne aujourd’hui notre belle
jeunesse vers une vie de plus en plus active, de
plus en plus énergique, qui la portera à affronter
avec confiance et résolution la lutte sous toutes
ses formes. Honneur donc à ces vaillants pion
niers qui nous préparent une génération ardente
et courageuse, bien trempée physiquement et mo
ralement, et prête à tous les combats que l’avenir
pourra lui réserver.
» Aussi est-ce avec la certitude d’être votre in
terprète que j’adresse aux hommes de cœur qui
s’y dévouent l’expression de notre sympathie et
de notre admiration.
» La guerre qui a éclaté dans les Balkans n’est
pas encore terminée et Père de la paix universelle,
si jamais elle se réalise, est encore bien éloignée
de nous. Nous en retiendrons qu’une nation ne
peut encore garder sa place dans le monde que si
elle s’appuie sur une valeur militaire incontesta
ble et une forte con-cience nationale; que l’âme
des peuples ne saurait impunément être violente
et qu’une heure vient toujours où le régime de la
force est impuissant à comprimer les justes re
vendications des populations opprimées. (Vifs ap
plaudissements.)
» ′ u point de vue intérieur, l’année 1914 verra
la mise en pratique de la loi électorale nouvelle.
Sans revenir sur les débats auxquels elle a donné
lieu, qu’il nous soit permis d’espérer, dans l’inté-
rêt supérieur de la justice et de la République,
que la loi qui interviendra soit simple, claire, de
compréhension et d’application faciles, et qui réu
nisse les suffrages du pays.
» Le Sénat aura encore à s’occuper de nom
breuses lois sociales. Il a de tout temps témoigné
de la sollicitude qu’il porte aux questions écono
miques, d’assistance et d’hygiène, qui acquièrent
chaque jour une plus grande importance.
» Dans le même esprit, il s’appliquera a les étu
dier et a les résoudre avec le souci d assurer le
développement de notre richesse nationale et
l’amélioration constante du sort des travailleurs.
» Et ainsi le Sénat poursuivra, avec la confiance
et l’approbation de la nation, l’œuvre qui a tou-
Séance du 14 Janvier
L’élection du Président
La séance est ouverte à deux heures, m. LOUIS
passy, doyen d’âge, prend place au fauteuil pré-
sidentiel.. Se placent au banc des secrétaires les
plus jeunes députés de la Chambre : MM. Dumes-
nil. Python, Charles Dumas, Perreau-Pradier, Bar-
the et Fougère.
MM. Briand, Delcassé, Klolz, Fernand David, Le
brun, Guist’hau, Steeg, Chaumet et Berard sont au
banc des ministres. M. Milleraud est a son banc.
Plusieurs députés viennent lui serrer la main.
M. Deschanei est également à sa place de député
en haut de la salie au coin d’une travée à cheval
sur le centre et sur la gauche.
Les députés sont très nombreux et s’entretien
nent avec animation de l’élection prochaine du
président de la République et de la démission de
M. Milleraud.
A deux heures vingt-cinq m. louis PASSY se
lève et prononce le discours suivant :
Discours de M. Louis Passy, doyen d’âge
« Messieurs et chers collègues,
» L’usage autorise votre doyen à vous adres
ser, à l’ouverture de chaque session, des souhaits
et des réflexions dans lesquels se reflète la situa
tion des affaires de la République. Tout se résume
en ce moment dans l’événement qui s’accomplira
vendredi à Versailles.
» Ce jour-là, le Parlement nommera un prési
dent de là République ; la France attend de votre
jugement et de vos sympathies le nom de celui
qui doit da représenter pendant sept ans. J’insiste
sur ces mots : pendant sept ans, car la durée des
pouvoirs constitutionnels donne au mandat du
président de la République un caractère qui élève
l’élection au-dessus de nos votes. Nous passe
rons, et le président, notre élu, ne passera pas
avec nous.
» Voilà pourquoi le président de la République
ne peut pas être l’homme d’un parti ou des grou
pements politiques qui composeront demain l’As
semblée electorale ; il sera l’homme qui repré
sentera la France pendant sept ans, c’est-à-dire
tous les intérêts de ia grande patrie française. La
Franco acclamera comme chef de l’État tout bon
Français, qui sous la lumière éclatante d’un talent
éprouvé et des services rendus, appliquera ferme
ment les lois de la justice pour tous, de la liberté
pour tous et de la sécurité pour tous.
» Quelque grave que soit votre décision, je suis
certain qu’elle répondra dignement aux intérêts
vitaux de la France et de la République : ces in
térêts sont prévus par la Constitution. Chargé de
composer le gouvernement, le président peut
exercer sur les affaires du pays une réelle in
fluence et il en porte naturellement la responsa-
biiite morale.
» Depuis longtemps le gouvernement a pris l’ha-
pilude de laisser le président dans l’ombre des dé
libérations de ses conseils ; le public se contente
de voir le chef de l’Etat dans ses voyages officiels
à l’étranger, dans les cérémonies publiques et po
pulaires, dans son palais de t’Elysée où il donne
noblement et cordialement l’hospitalité aux hôies
de la France, aux représentants et aux illustra
tions de notre pays, mais il ne répond pas aux
invitations de la Constitution en adressant, dans
les circonstances les plus importantes, des mes
sages au Parlement.
» Dans le concert des gouvernements qui se
succèdent et qui répètent sur le même ton les
mêmes déclarations ministérielles, il serait pour
tant utile d’entendre la voix ferme du chef de
l’Etat ; elle’ serait comme un coup de clairon son
nant le ralliement- des principes au-dessus des
bruits et des mouvements de l’opinion publique,
» Il n’est pas un moment de notre vie où le pré
sident n’ait qualité pour intervenir. Il dispose de
la force armée. La Constitution ne lui demande
pas de gagner des batailles, mais de confier le
sort de la défense nationale à des patriotes et non
à des politiciens. C’est fait !
» L’obscurité de la situation extérieure justifie
mon silence ; mais quand le président a la bonne
fortune d’avoir placé autour de lui dans la direc
tion de l’armée, de la marine, des affaires étran
gères, des collaborateurs énergiques et compe
tents, nous pouvons nous abandonner en ton-e
confiance à une patrie unie pour la défense natio
nale et au rêve d’une Europe finalement unie
pour la paix. .. .. . _ ..
» Hier le corps diplomatique disait que le presi
dent de la République était un des arbitres de la
civil sation mondiale. C’est vrai. (Applaudisse
ments à droite. — Bruit à gauche.) Mais Sous cet
éloge magnifique n’oublions pas qu il doit être le
conseiller permanent et vigilant des intérêts et de
l’honneur de la France. Le président a sa part de
responsabilité historique ; il doit tout savoir et ne
jamais rien oublier.
ni. LENOII : C’est Pic de la Mirandole. (On rit.)
» Tandis que nous paraissons traverser sans
accident le défilé des ambitions internationales,
nous demeurons dans les incertitudes de la poli
tique intérieure ; cependant il faut prendre un
parti, le suffrage universel nous, guette ; 1 opi
nion publique nous attend. On parle depuis deux
ans d’une réforme électorale nécessaire. (Applau
dissements au centre), et on n’ose pas 1 accom
plir ; les intérêts particuliers s’y opposent Et
Nombre de votants..
Bulletins blancs ou nuis
Suffrages exprimés
Majorité absolue
Ont obtenu :
MM. Etienne
Puech
Massé
Dron .
. 467
: 465
. 233
369 voix Elu
. 336
. 333
. 3±4
Elu
Elu
Elu
Scrutin pour la nomination de huit secrétaires I
Nombre de votants..
Bulletins blancs ou nuis.
Suffrages exprimés
Majorité absolue....
Ont obtenu :
MM. Daniel Vincent
Renard
Dusse vel
Auriol
Maginot
Des Lyons de Feuchin.
413
1
442
207
347 voix Elu
338 Elu
331 — Elu
327 — Elu
310 — Elu
297 — Elu
297 — Elu
229 — Elu
Scrutin pour la nomination de trois questeurs ;
Nombre de votants..
Bulletins blancs ou nuis.
Suffrages exprimés
Majorité absolue
Ont obtenu :
MM.
Jean Durand
Devins
363 voix Elu
Elu
Elu
m. le PRÉSIDENT déclare la Chambre consti-
tuee.
m. PAUL DESCHANEL prend place au fauteuil.
(Applaudissements. )
M. LE
vante :
«
Discours de M, Deschanei
président prononce l’allocution sul-
Messieurs et chers Collègues,
» Votre bureau et votre président vous expri
ment leur profonde gratitude pour les hautes mar-
ques de conliasce dont vous les honorez. Je n’es
sayerai pas de contenir l’émotion que m’inspirent
vos sympathies : je ne crois pas qu’il puisse y
avoir pour un homme public joie morale plus
forte.
» Vous avez senti que, lorsque je vous disais •
« Le président doit être l’homme de l’Assemblée
entière », ce n’était point la une simple formule,
c’était, dans l’exercice de cette magistrature, 1#
règle même de ma vie ; vous avez senti que
lorsque je vous disais : « L’impartialité, à cette
place, c’est l’honneur », j’entendais par là, non
cette impartialité de geste et d’altitude qui est en
quelque sorte la partie extérieure de la fonction,
non pas même cette équité, gardienne du règle
ment, qui garantit à toutes les opinions la liberté
de la tribune et qui assure le droit égal de chacun
des représentants du peuple, mais cette impartia
lité plus haute qui comprend la légitimité d’aspi
rations en apparence contradictoires, que l’art de
la politique consiste précisément a concilier dans
une harmonie supérieure : d’une part, la conti
nuité des vues, la suite dans les desseins, sans
lesquelles il n’est point d’entreprise nationale du
rable, la garde jalouse des insitutions de défense
et de salut sans lesquelles l’indépendance et la
dignité de la Patrie peuvent être à la merci de
toutes les surprises, et, d’autre part, les impa
tiences généreuses, la noble lièvre d’une démo
cratie avide de progrès, de justice et de solide:
rité. -
» Messieurs, la Chambre élue au mois de mas
1910 a un peu plus de deux ans et demi inexis
tence. Qu’il me soit permis aujourd’hui de rappe
ler brièvement ce qu’elle a fait.
» Dans l’ordre des questions ouvrières, vous
avez poursuivi le grand œuvre de justice sociale
qui restera l’impérissable honneur de la troisième
République devant l’histoire, tel qu’aucun régime,
en aucun temps, n’en avait accompli de sembla
ble. Vous avez amendé la loi sur les retraites ou»
vrières et paysannes en abaissant a 60 ans l’âge
de la retraite, en élevant l’allocution de l’État d
100 francs, en accroissant les majorations des as
surés facultatifs. . . j „ ... .
» Vous avez mis à la disposition des Sociétés de
crédit immobilier la possibilité d’obtenir des avan
ces cons dérables de l’Etat pour la construction
et l’acquisition de maisons à bon marché, inslilué
des offices publics pour la création de ces habita
tions, donné aux communes des facilités pour la
construction de maisons destinées aux familles
nombreuses, autorisé la Ville de Paris à contrac
ter un emprunt de 200 millions, afin de sauver U
famille ouvrière des dangers qui l’assailleuit, mi
sère. alcoolisme, tuberculose.
» Vous avez voté des lois sur la durée au tra
vail dans les mines, la mise en vigueur de la con
vention de Berce sur le travail de nuit des fem
mes, l’emploi dans l’industrie des enfan S “C
moins de 13 ans, la réduction à dix heures de W
journée de travail dans l’industrie.
» Vous avez institué le code du travail, qui ré
nit et coordonne les lois ouvrières, noammen
sur l’hygiène et la sécurité des travailleurs, et,
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