Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 janvier 1913 14 janvier 1913
Description : 1913/01/14 (A33,N14507). 1913/01/14 (A33,N14507).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637856z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53m Année
N° 11,507
(6 Pages)
S Centimes — EDNITIOIN DU HATAN
5 Centimes ,
(€3 Pages)
Marti 44 Janver 1943
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. 0. RANDOLET
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLIT Havro
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Peti
AU HAVRE.
A PARIS.
ANNONCES
===
avr
Rédacleur en Chef. Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
Bureau du Journal, 115, bouB de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
sasom erng,= mmmnnmc ma=m=LAOE
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 13 Janvier, Dépêche de 4 h. 50
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant .
B mois
soutenu
£ 72 13/-
£ 73 -/-
30/-
30/-
ETAIN
Comptant .
3 mois
calne
£ 228 3/-
£ 227 -/-
s/—
15/—
FER
Comptant..)
soutenu
£ 66/3
6 d
3 mois .... )
2 67 /3 —
6 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 10 janvier iù3.
NEW-YORK. 13 JANVIER
Cotons ! janvier, baisse 11 points ; mars,
paisse 16 points ; mai, baisse 16 points ;
juillet, baisse 15 points. — Soutenu.
Cafés i baisse 6 à 3 points.
NEW-YORK, 13 JANVIER j
M 00
C. HICDMI S
Duivre Standard disp.
46 25
17 —
— . mars
16 50
46 75
Amalgamat. Cup...
72 »/»
75 4/8
Fex .......
18 25
18 25
CHICAGO, 13
JANVIER
C.DU JOUR
C.PRBCED
Blé sur
Mai ......
94 4/8
93 1/3
Juillet....
94 1/8
90 5/8
Maïs sur
Mai ......
51 3/4
50 7/8
-— . .
Juillet....
52 3/4
51 3/4
Saindoux sur.
Mai
9 82
9 77
wxoantena
Juillet....
mamas erenoen
9 85
masasns
9 30
eosesran
LA GUERRE D’ORIENT
La Démarche des Ambassadeurs
Rome. — On télégraphie de Constantinople
lu Corriere delle Sera qu’il aurait été .décidé
que les ambassadeurs de la Triplice doivent
faire une démarche amicale auprès de la
Porte tandis que les représentants de la
Triple Entente interviendraient auprès du
gouvernement bulgare.
Londres. — Les ambassadeurs ont arrêté
hier après-midi le. texte définitif de la note
qui doit être envoyée dans la soirée à Cons-
antinople.
Le sens général de cette note est le sui-
tant : ,
Les puissances font ressortir la responsa
bilité qu’entraînerait pour le gouvernement
bttoman la reprise des hostilités amenée par
son attitude.
Les puissances parlent du concours éven-
luel qu’elles pourraient donner à l’empire
pttoman pour sa réorganisation.
Le Conseil est donné à la Porte de céder
indrinople et de s’en remettre aux grandes
puissances pour les îles de la mer Egée.
Suivant certaines informations, la note a
té télégraphiée à Constantinople.
L’Attitude de l’Autriche
Belgrade. — On mande de Neisatz (Hon-
zrie) au journal Politika que tous les remor-
peurs des Compagnies autrichiennes de na-
vigation sur le Danube ont été réquisition-
aés par l’administration militaire.
Le point choisi pour franchir la Save et
passer en Serbie serait Katch, où ont été di
rigés les plus grands remorqueurs condui-
ant des pontons et des munitions.
e=- == 9>-===
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Les députés proportionnalistes
Un certain nombre de députés se sont
éunis hier soir, sous la présidence de M.
Zharles Benoist, afin d’envisager la conduite
4 tenir par les membres du groupe, lors de
élection présidentielle.
Il a été décidé que liberté pleine et
Entière serait laissée à chacun, aussi bien
mur assister ou non à la réunion plénière
les gauches, que pour le choix d’un candi-
lat.
Une déclaration du Prince
Victor-Napoléon :
Le prince Victor-Napoléon a fait la déclara-
ion suivante au sujet de l’élection presiden-
tielle Nous la reproduisons à titre de curio-
zité documentaire :
« Comment ne pas déplorer la confusion
^aujourd’hui, le desordre gouvernemental,
p désarroi ministériel ? Il est temps qu’un
buffle d’union et de foi passe sur la France.
» Seul, le vote du peuple, directement
consulté, peut donner l’autorité nécessaire
lu chef de l’Etat.
» Que les bous citoyens aient le courage
le secouer leur indifférence et d’oublier
urs dissentiments ! »
matnorecseger me ■ naw
W CONSEIL SUPÉRIEUR DE
L’INSTRUCTION PUBLIQUE
Par arrêté du ministre de l’instruction
bublique, MM. Lavisse et Barboux ont été
10mmés vice-présidents du conseil supérieur
le l’instruction publique pour l’année 1913.
2‘EXPLOSION A BORD DU « MASSÉNA »
TOULON. — Les membres de la commis-
lion sur l’accident de la chaufferie du Mas-
)éna se sont réunis sur ce cuirassé ; ils se
sont rendu compte,que l’usure de la tuyau
terie pouvait être considérée comme l’ori-
gine de l’explosion.
@wr=r-aAgPo==-o=
L’AFFAIRE DU SOU DU SOLDAT
Les dix-neuf signataires de la circulaire du
Zou du Soldat, condamnés par la Cour d’as-
sises de la Seine à trois mois de prison, se
sont rendus hier après-midi à cinq heures à
a Santé?
Une petite manifestation s’est produits,
nais il h‘y a eu aucun incident
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
plus fort Tirage des Journaux de la Région
LE CRIME DE BEZONS
Versailles. — Le juge d’instruction a en
tendu hier M. Langlois, armurier à Paris, à
qui il a présenté le revolver saisi chez la
maîtresse d’Ibanez, accusé de participation
dans l’assassinat du receveur des postes de
Bcgons.
L’armurier a reconnu l’arme et les cartou
ches, mais il n’a pas reconnu Ibanez comme
son acheteur.
Mis en présence de ‘anarchiste Noury,
l’armurier et son vendeur l'ont formelle
ment reconnu.
TREMBLEMENT DE TERRE
CONSTANTINE. — Une violente secousse sis-
mique a été ressentie à Tigrine.
Une maison s’est écroulée. Une femme in
digène a été tuée.
EXPLOSION D’UN AÉROPLANE
Londres. — Un biplan monté par deux
aviateurs a fait explosion hier entre Dartford
et Greenwitch.
L’appareil est tombé dans la Tamise.
Les deux aviateurs se sont noyés.
UN VIOLENT INCENDIE
Alexandrie. — On signais qu’un très .
lent incendie s’est déclaré dans un entrepôt
de coton.
vio-
Les pertes sont évaluées à 1,250,000 francs
environ.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
La Course des Six Jours
Le départ de la course cycliste des 6 jours
organisée au Vélodrome d’hiver a été donné
hier soir à six heures.
Dans la première heure, 38 kilom. 761 m.
ont été couverts.
Root-Moran sont en tête.
Le train est vif.
Dans la deuxième heure, 77 kilom. 880 m.
sont couverts par toutes les équipes ensem
ble.
Les 100 kilom. sont couverts par Wan-
houvaert Debaets en 2 h. 34’ 27" 1/5.
A la troisième heure, la distance couverte
était de 116 kilom. 880.
Toutes les équipes sont ensemble, à part
Léon Georget.
ETRANGECEE
ALSACE-LORRAINE
Une Bagarre à Metz
Une bagarre, au cours de laquelle un
réchal des logis du 9e dragons a été blessé
ma-
avec son propre sabre, s’est produite dans la
nuit de dimanche à lundi, près d’un débit,
à Devant-les-Ponts, où des jeunes gens d’une
Société de musique dite « la Renaissance »
tenaient une réunion.
Le maréchal des logis Naumann revenait
de la gare Metz-Nord où il avait été au-deo.nt
de sa fiancée. En passant près du débit plu
sieurs jeunes gens, qui se trouvaient sur la
porte, se prirent de querelle avec lui, on ne
sait pas encore pour quels motifs. Le maré
chal des logis dégaina Aussitôt les jeunes
gens appelèrent au secours. Plusieurs de
leurs amis ainsi que quelques étrangers ac
coururent et il en résulta une bagarre géné
rale.
Un individu étranger à la Société s’empara
du sabre du maréchal des logis et fonça sur
lui. Non seulement il le blessa, mais il attei
gnit aussi un sociétaire nommé Hannesse.
L’état du maréchal des logis Naumann est
assez grave.
Sur les six arrestations opérées, deux seu
lement ont été maintenues, dont celle d'un
membre d’une bande de malfaiteurs, dite la
« Main noire », qui a déjà une série de cam
briolages et d’agressions à son actif.
ANGLETERRE
L’Etat anglais condamné
à payer 318 millions
Le procès intenté par la National Telephon
Company au ministère des postes et télégra
phes, à là suite du transfert de son réseau à
l’Etat, a eu hier son épilogue.
La sentence arbitrale condamne l’Etat à
une indemnité de 12.515,264 livres sterling.
La Société demandait 20 millions de livres.
ESPAGNE
Un accident de l’infant Ferdinand
On vient d’apprendre qu’au moment où la
garde du palais royal, du côté des jardins
connus sous le nom de « Campo del Moro »,
rendait les honneurs à l’infant Ferdinand,
beau-frère du roi, le cheval de l’infant s’ef
fraya, prenant le mors aux dents. Compre
nant qu’il ne pourrait le maîtriser et voyant
qu’il allait s’engager dans une rampe très
accentuée, où la chute pouvait être beaucoup
plus grave, le prince sauta à terre, mais il
tomba si malheureusement qu’il se cassa le
bras gauche près de l’épaule.
Le médecin qui fit le premier pansement
constata qu’il s’agissait d’une simple fractu
re. Il est inexact que le prince souffre d’une
commotion cérébrale, ainsi que le bruit en
avait couru. Le ministre de l’intérieur, qui
se rendit ad palais aussitôt après l’accident,
v trouva le prince fumant une cigarette.
ETATS-UNIS
La politique navale des Etats-Unis
Dans un discours qu’il a prononce devant
le Comité naval de la Chambre des repré
sentants, M. Mayer, secrétaire de la marine,
a déclaré qu’il était convaincu que toutes les
guerres futures auxquelles l’Amérique serait
obligée de participer auraient lieu dans le
voisinage du canal de Panama. Une protec
tion suffisante sera donc indispensable dans
la mer des Antilles.
M. Mayer a annoncé également qu’on étu
diait des plans pour fortifier Guantanamo,
dans l’île de Cuba, afin de protéger l’appro
che Nord-Est du canal.
M. Mayer a déclaré que les Etats-Unis et
Cuba avaient récemment conclu un traité en
vertu duquel Cuba donne aux Etats-Unis le
droit d’acheter les collines couronnant la
station navale de Guantanamo. Ces collines
seraient fortement fortifiées, parce qu’elles
possèdent une belle position stratégique. Le
bureau de stratégie navale, a-t-il dit, serait
complètement d’accord avec lui sur ce suiet.
ABONNEMENTS
Trois Moisi Six Mois
Un An
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
1 ■ gh • c ~ — — 1. CI .. .. .. . .
Autres Départements
Union Postale
On s'abonne également, SANS FRAIS,
4
14
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Fr.
44%
Fr. «
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AU GRAND CERCLE RÉPUBLICAIN
chef, conseiller général du 29 canton du
Havre.
LES Questions Politiques actuelles
-------------------- - --
CONFLRENCE DE B. JULES SIEGFRIED, DÉPITÉ
M. Jules Siegfried, député, s’était rendu
dimanche après-midi, à cinq heures et de
mie, au', Grand Cercle Républicain. Il y
trouva réunie une très nombreuse assis-
tance venue pour entendre sa causerie sûr
les questions politiques actuelles qui avait
été annoncée. Et ce fut, en même temps
qu’une remarquable conférence sur les
événements qui sollicitent l’attention du
monde politique et parlementaire, un entre
tien très cordial, un échange de vues des
plus intéressants en ce qui concerne nos
intérêts havrais.
En l’absence de M. Krause, président, que
son état de santé oblige encore à quelques
ménagements en celte saison rigoureuse,
M. Bricka, vice-président du Grand Cercle
Républicain, assisté de M. Frank Basset,
secrétaire, ouvrit la séance et donna la pa
role à M. Jules Siegfried.
*
* *
Tout d’abord, l’honorable député aborda
la question qui, sur l’heure même, faisait
l’objet des préoccupations de tous Les répu
blicains, — à savoir cet incident Millerand-
du Paty de Clam, dont nous avons fait con
naître les péripéties et la solution.
M. Jules Siegfried en fit un bref exposé ;
il concéda que, sans doute, M. Millerand
pouvait avoir certaines raisons administra
tives sérieuses pour agir comme il avait
fait, mais que, cependant, il semblait bien
qu’il n’eût pas des raisons aussi fortes au
point de vue politique. Certains de ses col
lègues au ministère n’ont pas été de l’avis
de M. Millerand, et M. Jules Siegfried ne
dissimule pas que cette opinion défavorable
est bien la sienne.
On savait à ce moment que M. Millerand
avait en plusieurs fois offert sa démission.
M. Jules Siegfried fit paît à l’assemblée
d’une dépêche que nous venions de rece
voir au Petit Havre et annonçant, en même
temps que la retraite de M. Millerand, son
remplacement à la guerre par M. Lebrun,
ministre des colonies, auquel succède
M. René Besnard.
L’assemblée accueillit cette nouvelle avec
satisfaction, estimant, avec M. Jules Sieg
fried, qu’une crise ministérielle, à quelques
jours à peine de l’élection présidentielle,
eût été extrêmement fâcheuse.
Après quelques mots sur les nouveaux
titulaires des portefeuilles de la guerre et
des colonies, dont il rappelle le passé et les
mérites, l'orateur parle de l’élection prési
dentielle.
Les candidats, dit-il, ne manquent pas et
nous n’avons nullement à redouter une
« grève présidentielle ».Et parmi les candi
dats connus ou prévus, il est des hommes
de tout premier plan. Mais aussi la situa
tion actuelle, tant intérieure qu’extérieure,
exige plus que jamais, comme futur repré
sentant de la nation, un parfait citoyen, un
parfait républicain, de haute culture intel
lectuelle et morale, connaissant à fond la
politique de son pays et le monde parlemen
taire, et capable d’apprécier les hommes,
puisque la délicate mission lui incombe de
choisir le chef du gouvernement suivant
les indications qui lui sont données par
l’opinion.
S’il lui est interdit de gouverner suivant
ses sentiments exclusivement personnels,
s’il lui est défendu de se substituer au pré
sident du Conseil ou d’essayer de le domi
ner, il doit avoir un rôle de modérateur,
présider le conseil des ministres et en diri
ger les débats avec sagesse. Rien de ce qui
concerne les œuyresphilanthropiqueset so
ciales ne lui sera étranger ; il les doit
suivre avec une sollicitude attentive. Enfin
il importe que, dans toutes les circonstan
ces,il soit capable de représenter dignement,
au milieu du concert des nations, cette
haute personne morale qu’est la France.
Pour ces éminentes fonctions, le Parle
ment a donc le devoir de choisir le meilleur
parmi les plus dignes.
Fâcheusement, il est arrivé parfois que
certains parlementaires se sont surtout lais
sé guider par l’intérêt restreint du groupe
ment auquel ils appartiennent, oubliant que
le Président de la République doit être le
représentant de la France et non celui d’une
fraction du parti républicain. Ayant à choi
sir entre des hommes éminents comme MM.
Ribot, Poincaré, Deschanel et Antonin Du-
bust — qui tous ont tant de titres à exercer
la première magistrature du pays, — il
n’est pas douteux que le Congrès s’inspirera
des hautes considérations qui s’imposent à
lui, à l’exclusion de toutes préoccupations
particulières. (Longs applaudissements).
Abordant ensuite la politique extérieure,
M. Jules Siegfried fait une revue rapide de
la situation en Orient, situation toujours
grave, mais dont on peut prévoir la solu
tion pacifique grâce à une médiation des
puissances, et dont le résultat final semble
devoir être favorable à la politique françai
se et à la Triple Entente par suite de la
constitution d’une Confédération balkani-
que faisant contre-poids aux ambitions de
l Autriche-Hongrie.
En ce qui concerne la réforme électora
le, M. Jules. Siegfried rappelle les travaux
de la Commission sénatoriale. Les débats
qui se sont produits laissent supposer que
la Chambre haute se ralliera au scrutin de
liste par fractions de département. Quelle
que soit la solution définitive, nous devons
ne pas perdre de vue la défense républicaine
dans notre région — et c’est pourquoi l’or
ganisation se poursuit d’uné Fédération des
Comités d'union républicaine de l’arrondis
sement du Havre,à laquelle ont déjà adhéré
en principe un grand nombre de Comités.
$
s *
Une question fort importante au point de
vue des intérêts havrais doit être prochai
nement soumise au Parlement : le renou
vellement, avec la Compagnie Générale
Transatlantique, de la convention postale
entre Le Havre et New-York. La convention
ancienne ayant été prorogée, la nouvelle
convention prévoit une subvention de 7
millions 200,000 francs et la construction
de quatre nouveaux navires. La durée de
la convention est portée à vingt-cinq ans.
M. Jules Siegfried explique, avec beaucoup
de précision et de clarté, les raisons des
modifications apportées au cahier des char
ges. Il parle ensuite de la campagne menée
par les partisans de Brest-Transatlantique
et, devant son auditoire où se trouvaient
nombre de personnes très compétentes en
matière de navigation, il a montré toutes
les impossibilités de ce projet.
Il réfute notamment certaines allégations
fantaisistes de M. Claude Casimir-Périer,
l’un des champions de Brest-Transatlanti
que. Placé d’ailleurs à l’extrémité de la
presqu’île armoricaine, Brest ne saurait
faire concurrence au Havre qui possède un
grand marché et constitue le port nécessai
re et admirablement situé du bassin de la
Seine et des régions du Nord de la France
si riches au point de vue industriel et
commercial. Au sujet de cette polémique,
M. Jules Siegfried cite avec éloge la cam
pagne menée en faveur du Havre par M.
Louis Brindeau, sénateur. Et revenant à la
convention postale avec la Compagnie
Transatlantique, il dit qu’elle sera très
certainement votée.
Une autre question, d’intérêt primordial,
est celle de l’établissement d’un réseau in-
tercolonial de télégraphie sans fil. Et ce pro
jet intéresse aussi le Havre.
Sans doute, durant de longues années
encore, les câbles sous-marins auront leur
utilité. Mais les merveilleux progrès de la
science ont permis de concevoir ce réseau
intercolonial français qui enserrera notre
. globe. Le projet, présenté au nom de M. le
président de la République par le président
du Conseil et par les ministres des colonies,
des travaux publics, de la guerre et des fi
nances, prévoit quatre lignes : celle
d'Orient, celle du Sud-Amérique et de
l’Afrique, celle du Pacifique, celle du Nord-
Amérique. La dépense totale est évaluée à
20 millions.
La ligne d’Orient comprendrait les postes
suivants : Un dans le sud de la France ; les
autres en Tunisie, à Djibouti, à Pondiché
ry, en Cochinchine, à Madagascar.
La ligne du Sud-Amérique et de l’Afri
que aurait un même poste initial que la
précédente dans le sud de la France, avec
les stations suivantes : côte ouest du Ma
roc, Colomb-Béchar (sud Oranais), au Sé
négal, à Tombouctou, à Bangui, à la Marti
nique.
La ligne du Pacifique, gui doit prendre
une importance particulière par suite de
l’ouverture prochaine du Canal de Panama,
réunirait entre elles les lignes d'Orient,
d’Afrique et du Sud-Amérique.
Enfin la Ligne Nord-Amérique présente
ra un intérêt surtout commercial. Ainsi
que le font déjà certaines puissantes sta
tions étrangères, il deviendra nécessaire,
pour nous,' d’organiser, dans un avenir
assez proche, une communication radio-
télégraphique avec les États-Unis.
L’emplacement de cette station serait à
l’Ouest de la France. Il pourrait être situé
au Havre, tête de ligne de nos transactions
avec l’Amérique du Nord.
En ces conditions,il importerait que,dans
l’hypothèse plus que probable de l’édifica
tion d’un Hôlel des Postes, au Havre, celui-
ci put réunir tous les services des P. T. T.
et de la ligne sans fil du Nord-Amérique.
A ce sujet, un intéressant échange de
vues et d’observations s’établit entre M. Ju
les Siegfried, plusieurs auditeurs et M. E.
Bricka, président de la réunion et vice-pré
sident de notre Chambre de commerce.
* *
M. Bricka, président de la réunion, offre
ensuite la parole aux personnes qui auraient
quelques questions à formuler.
M. Regnier, capitaine au long-cours, ex
prime le vœu qu’un sous-secrétariat de la
marine marchande soit institué, avec ratta
chement au ministère de la marine ou au
ministère du commerce. Mais il importe,
dit-il, qu’une centralisation soit effectuée,
afin d'éviter un éparpillement fâcheux d’at
tributions diverses entre plusieurs minis
tères.
M. Jules Siegfried donne sa pleine adhé
sion à ce vœu.
M. Jennequin formule différentes obser
vations au sujet de la'Réforme électorale et
attire l’attention sur ce fait que l’on arrive •
rait peut-être à une équitable représenta
tion des minorités si, avec le scrutin de
liste, obligation était imposée aux divers
groupements politiques de ne présenter que
des listes incomplètes, — c’est-à-dire que,
six députés, par exemple, devant être élus,
chacune des listes présentées ne comportait
que quatre noms. Ce serait le terme moyen
entre le système majoritaire absolu et le
système tel qu’il a été conçu de la R. P. —
lesquels, à son avis, présentent l’un et
l'autre des inconvénients.
On ne pouvait, évidemment, entrer dans
la discussion approfondie de cette idée qui,
sans doute, mérite examen.
Un auditeur propose à l’assemblée de
faire parvenir à M. Génestal, maire du
Havre, actuellement à Cannes, un télé
gramme de félicitations et de sympathie.
Cette motion est accueillie par des ap
plaudissements chaleureux et unanimes.
M. Jules Siegfried donne de M. Génestal les
plus récentes et les meilleures nouvelles.
Le bureau est chargé de transmettre à M.
Génestal l’expression des sentiments de
toute l’assemblée.
M. Bricka, président, remercie très vive
ment. au nom de tous, M. Jules Siegfried
de sa très intéressante et très remarquable
conférence où furent abordées tour à tour
les questions les plus hautes d’intérêt na
tional et les plus importantes en ce qui
concerne le développement social et écono
mique de notre cité.
Ses paroles furent soulignées d’applau
dissements prolongés.
Th. Vallée.
AU GRAND-THÉATRE
Le Comte de Luxembourg
FBoto F&y; Hsos
CBlei: Fws Klets
L’ensemble final
Puisque l’opérette française s’est endormie
sur ses lauriers, et que ceux-ci commencent
à se flétrir sons la poussière de leur vieille
gloire, c’est vers l’opérette viennoise que le
théâtre doit se retourner une fois encore et
lui demander de renouveler un répertoire
qui n’en peut mais.
Après la Veuve Joyeuse, Rêve de Valse, Amour
Tzigane, voici, précédant de quelques semai
nes la Divorcée qui terminera la saison, le
Comte de Luxembourg, de Franz Lehar.
Sans vouloir jouer au prophète, il est on
ne peut plus aisé de prédire que le Comte de
Luxembourg demeurera une des meilleures
pièces de la série.
L’ouvrage renferme, en effet, les éléments
d’un franc succès. La partition aimable et lé
gère a plus de distinction et de tenue que les
précédentes, plus d’homogénéité et d’inspira
tion originale.
L’adaptation française de MM. de Fiers et
de Caillavet a pris soin de ne pas se limiter
à une simple traduction.
La distribution que M. Coste a assurée à
cette création nous vaut, d’autre
interprétation exceptionnelle qui
part, une
justifierait
M. Jules Siegfried insiste ensuite sur la
nécessité de développer encore la longueur
des quais et la superficie des terre-pleins,
en attendant la réalisa ion totale des travaux
de notre Port actuellement en cours. Et M.
Bricka fournit, à cet égard, des renseigne
ments particulièrement intéressants, notam
ment sur la possibilité d’une extension des
quais du canal de Tancarville, avec gara
ges, dans la direction d'Harfleur.
En ce qui concerne la loi votée le 23 dé
cembre dernier sur les Habitations à Bon
Marché, M. Jules Siegfried en rappelle les
dispositions principales qu'il avait d’ail
leurs exposées en détail en de précédents
entretiens. Il émet le vœu qu’un office pu
blic d’Habitations à bon marché, (ayant pour
objet exclusif l'aménagement, la construc
tion et la gestion d'immeubles salubres .ré
gis par la loi du 12 avril 1906, ainsi que
l’assainissement de maisons existantes, la
création de cités-jardins ou de jardins ou
vriers), soit constitué au Havre.
Et cette déclaration, qui d’ailleurs est
accueillie par l'assentiment unanime de
l’assemblée, provoque un nouvel échange
d’observations fort intéressantes, auquel
prend part notamment M. le docteur Profi-
largement de nombreuses salles combles.
Nous sortons de la répétition generale du
Comte de Luxembourg, les oreilles encore
remplies des rythmes entraînants et des val
ses berceuses "qui émaillent une partition
admirablement adaptée au caractère de l’ou
vrage, et nous repassons en tête, des souve
nirs.
Ni les grandes créations qui ont assuré à
notre théâtre de longs soirs de succès doré,
ni la générale du Petit Duc ni celle de Miss
Hdyett qui amena le Pactole dans les coffres
de la direction Gaugiran, il y a vingt-quatre
ans, ni ce 1 le de Véronique, ni même celle de
la Veuve Joyeuse ne nous ont laissé une im
pression aussi favorable que la générale
d’hier.
L’illusion abuserait-elle à ce point de nos
esprits? Le Comte de Luxembourg ainsi pré
senté, ainsi défendu, a tout ce qu’il faut
pour justifier l’empressement du public, le
renouveler longuement, et donner enfin à
notre théâtre la belle phase de prospérité
pour laquelle il a fait depuis le début de la
campagne tant d’efforts et tant de sacri
fices.
Ces constatations premières étaient à noter.
Nous les consignons avec plaisir, ne serait-
ce que pour rendre à nouveau hommage à
l’artiste délicat, au parfait galant homme
qui a assumé la rude et périlleuse tâche de
diriger notre première scène,de veiller scru-
puleusement à ses intérêts artistiques, aux
intérêts materiels de la grande famille que
le théâtre fait journellement vivre, et qui,
dans cette œuvre de plus en plus âpre et
ingrate, n’a cessé de subordonner ses inté
rêts personnels à la cause de l’Art et à la
loyauté de ses engagements.
Cela dit, descendons des hauteurs philo-
sophines pour suivre sur le terrain de la
fantaisie piquante et parfois bouffonne les
aventures de Fernand de Luxembourg.
* «
C’est un joyeux compagnon, que ce jeune
comte.
Ila princièrement dépensé un royale for
tune à Paris. Dix centimes et des dettes,
voilà tout ce qui lui reste pour avoir. Aussi
n'hésite-t-il pas à donner sa signature en
garantie à son fidèle ami Brissart, un rapin
dénué de talent et d’argent, mais riche d’es
prit inventif et plaisant.
Tandis que les deux compères se deman
dent avec inguiétude comment ils vont sor-
tir de cette impasse, survient un étrange
personnage, Pawlow, l’intendant du prince
Basil Basilovitch, cousin du tsar, hospodar
de Moscovie.
Cette altesse royale est devenu amoureux
fou d’une artiste de l’Opéra-Comique, Su
zanne Didier, et s’est mis en tête de l’épou-
cer. Mais il ne peut le faire sans encourir les
rigueurs de la Cour et sans risquer sa for
tune et son titre ; aussi a-t-il recours à un
subterfuge et c’est l’objet de la démarche de
Pawlow.
De la part de son maître, il offre à Fer
nand d’épouser Suzanne Didier s’il s’engage
à divorcer trois mois après. Un chèque de
cent mille francs récompensera ce service.
Brissart, chargé des négociations, n’a par
de peine à décider son besogneux ami. Le
cérémonie a lieu en présence du consul dan?
l’atelier de Brissart. Les conjoints sont sépa-
rés par une toile de ce dernier qui sert de
paravent, car le prince a exigé que le mari
et la femme fussent complètement étran
gers l’un à l’autre.
Pour obéir à l’engagement par lequel ii
s’est lié, Fernand de Luxembourg quitte Pa
ris pendant quatre-vingt-neuf jours, mais dès
le quatre-vingt-dixième, il revient flanqué de
son fidèle Brissart, qui a cru bon, pendant
cette absence, de se faire passer pour mort.
A son retour, il a assisté à l’Opéra-Comi-
que, à la représentation d’adieu d'une jeune
et belle cantatrice dont il tombe éperdument
amoureux.
Point n’est besoin de vous dire que c’est
Suzanne Didier qui en est cause. A la veille
d’épouser le prince Basil Basilovitch, elle
quitte définitivement la scène.
Son futur époux, à cette occasion, donne
une grande fête dans le somptueux hôtel
qu’il a fait aménager pour elle.
Sous le prétexte de lui rapporter un gant
qu’elle a perdu à sa sortie du théâtre, Fer
nand s’introduit chez Suzanne. Il plaide sa
cause avec tant d’éloquence qu’il parvient à
la troubler quand, par suite d’un coup de
théâtre, ils découvrent qu’ils sont mari et
femme. Suzanne Didier s’indigne et chasse
l’homme qui a accepté de conclure un pa
reil marché.
Mais heureusement tout s’arrange. Après
avoir été berné de toutes les façons, le prin
ce consent à ce que Suzanne et Fernand de
meurent définitivement unis, cependant
c’est à une condition : on lui remboursera
ses cent mille francs.
Depuis qu’il « fait le mort » Brissart est de
venu célèbre. Ses œuvres dédaignées jadis
se vendent à prix d’or. Un amateur lui achè
te la totalité des tableaux de son atelier et
lui impose de continuer à jouer le rôle de
défunt. Le rapin, bon vivant, accepte les
deux cent mille francs promis, s’engage à
jouer la comédie du méconnu entré mort
dans la gloire, et partage l’aubaine avec F er-
nand. Fecilité générale. Bonheur conjugal
définitif.
Sur cette donnée, Franz Lehar a écrit une
musique élégante. La valse fleurit à tout bout
de chant, enlaçante, grisante, charmeuse.
Elle subjugue, entraîne, ravit, qu’elle appa
raisse à l’orchestre, qu’elle soit reprise par
la voix en solo ou à l’anisson, qu’elle soit
chantée en forte ou à « bouche fermée »
C'est le triomphe de la valse leit motive qui
se glisse à travers les fantaisies mélodiques
de cette musique aimable que les mémoires
adopteront vite et qui, dès ce soir, chanter
dans les cervelles, s’envolera du theare
dans l’echo des bravos et les papottases ""
vestiaire.
On applaudira sûrement la romance paro
digue de Basil « J ai le cœur blein damot
N° 11,507
(6 Pages)
S Centimes — EDNITIOIN DU HATAN
5 Centimes ,
(€3 Pages)
Marti 44 Janver 1943
Administrateur • Délégué
O. RANDOLET
Adresser tout ce qui concerne l’Administration
à M. 0. RANDOLET
35, Rue Fontanelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLIT Havro
Administration, Impressions 91 Annonces, TEL. 10.47
Peti
AU HAVRE.
A PARIS.
ANNONCES
===
avr
Rédacleur en Chef. Gérant
Hippolyte FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Rédaction
a M. HIPPOLYTE Fénoux
85, Rue Fontenelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction, No 7.60
Bureau du Journal, 115, bouB de Strasbourg.
( L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir les Annonces pour
( le Journal.
Le PETIT HAVRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
sasom erng,= mmmnnmc ma=m=LAOE
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 13 Janvier, Dépêche de 4 h. 50
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant .
B mois
soutenu
£ 72 13/-
£ 73 -/-
30/-
30/-
ETAIN
Comptant .
3 mois
calne
£ 228 3/-
£ 227 -/-
s/—
15/—
FER
Comptant..)
soutenu
£ 66/3
6 d
3 mois .... )
2 67 /3 —
6 d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
lu 10 janvier iù3.
NEW-YORK. 13 JANVIER
Cotons ! janvier, baisse 11 points ; mars,
paisse 16 points ; mai, baisse 16 points ;
juillet, baisse 15 points. — Soutenu.
Cafés i baisse 6 à 3 points.
NEW-YORK, 13 JANVIER j
M 00
C. HICDMI S
Duivre Standard disp.
46 25
17 —
— . mars
16 50
46 75
Amalgamat. Cup...
72 »/»
75 4/8
Fex .......
18 25
18 25
CHICAGO, 13
JANVIER
C.DU JOUR
C.PRBCED
Blé sur
Mai ......
94 4/8
93 1/3
Juillet....
94 1/8
90 5/8
Maïs sur
Mai ......
51 3/4
50 7/8
-— . .
Juillet....
52 3/4
51 3/4
Saindoux sur.
Mai
9 82
9 77
wxoantena
Juillet....
mamas erenoen
9 85
masasns
9 30
eosesran
LA GUERRE D’ORIENT
La Démarche des Ambassadeurs
Rome. — On télégraphie de Constantinople
lu Corriere delle Sera qu’il aurait été .décidé
que les ambassadeurs de la Triplice doivent
faire une démarche amicale auprès de la
Porte tandis que les représentants de la
Triple Entente interviendraient auprès du
gouvernement bulgare.
Londres. — Les ambassadeurs ont arrêté
hier après-midi le. texte définitif de la note
qui doit être envoyée dans la soirée à Cons-
antinople.
Le sens général de cette note est le sui-
tant : ,
Les puissances font ressortir la responsa
bilité qu’entraînerait pour le gouvernement
bttoman la reprise des hostilités amenée par
son attitude.
Les puissances parlent du concours éven-
luel qu’elles pourraient donner à l’empire
pttoman pour sa réorganisation.
Le Conseil est donné à la Porte de céder
indrinople et de s’en remettre aux grandes
puissances pour les îles de la mer Egée.
Suivant certaines informations, la note a
té télégraphiée à Constantinople.
L’Attitude de l’Autriche
Belgrade. — On mande de Neisatz (Hon-
zrie) au journal Politika que tous les remor-
peurs des Compagnies autrichiennes de na-
vigation sur le Danube ont été réquisition-
aés par l’administration militaire.
Le point choisi pour franchir la Save et
passer en Serbie serait Katch, où ont été di
rigés les plus grands remorqueurs condui-
ant des pontons et des munitions.
e=- == 9>-===
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
Les députés proportionnalistes
Un certain nombre de députés se sont
éunis hier soir, sous la présidence de M.
Zharles Benoist, afin d’envisager la conduite
4 tenir par les membres du groupe, lors de
élection présidentielle.
Il a été décidé que liberté pleine et
Entière serait laissée à chacun, aussi bien
mur assister ou non à la réunion plénière
les gauches, que pour le choix d’un candi-
lat.
Une déclaration du Prince
Victor-Napoléon :
Le prince Victor-Napoléon a fait la déclara-
ion suivante au sujet de l’élection presiden-
tielle Nous la reproduisons à titre de curio-
zité documentaire :
« Comment ne pas déplorer la confusion
^aujourd’hui, le desordre gouvernemental,
p désarroi ministériel ? Il est temps qu’un
buffle d’union et de foi passe sur la France.
» Seul, le vote du peuple, directement
consulté, peut donner l’autorité nécessaire
lu chef de l’Etat.
» Que les bous citoyens aient le courage
le secouer leur indifférence et d’oublier
urs dissentiments ! »
matnorecseger me ■ naw
W CONSEIL SUPÉRIEUR DE
L’INSTRUCTION PUBLIQUE
Par arrêté du ministre de l’instruction
bublique, MM. Lavisse et Barboux ont été
10mmés vice-présidents du conseil supérieur
le l’instruction publique pour l’année 1913.
2‘EXPLOSION A BORD DU « MASSÉNA »
TOULON. — Les membres de la commis-
lion sur l’accident de la chaufferie du Mas-
)éna se sont réunis sur ce cuirassé ; ils se
sont rendu compte,que l’usure de la tuyau
terie pouvait être considérée comme l’ori-
gine de l’explosion.
@wr=r-aAgPo==-o=
L’AFFAIRE DU SOU DU SOLDAT
Les dix-neuf signataires de la circulaire du
Zou du Soldat, condamnés par la Cour d’as-
sises de la Seine à trois mois de prison, se
sont rendus hier après-midi à cinq heures à
a Santé?
Une petite manifestation s’est produits,
nais il h‘y a eu aucun incident
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
plus fort Tirage des Journaux de la Région
LE CRIME DE BEZONS
Versailles. — Le juge d’instruction a en
tendu hier M. Langlois, armurier à Paris, à
qui il a présenté le revolver saisi chez la
maîtresse d’Ibanez, accusé de participation
dans l’assassinat du receveur des postes de
Bcgons.
L’armurier a reconnu l’arme et les cartou
ches, mais il n’a pas reconnu Ibanez comme
son acheteur.
Mis en présence de ‘anarchiste Noury,
l’armurier et son vendeur l'ont formelle
ment reconnu.
TREMBLEMENT DE TERRE
CONSTANTINE. — Une violente secousse sis-
mique a été ressentie à Tigrine.
Une maison s’est écroulée. Une femme in
digène a été tuée.
EXPLOSION D’UN AÉROPLANE
Londres. — Un biplan monté par deux
aviateurs a fait explosion hier entre Dartford
et Greenwitch.
L’appareil est tombé dans la Tamise.
Les deux aviateurs se sont noyés.
UN VIOLENT INCENDIE
Alexandrie. — On signais qu’un très .
lent incendie s’est déclaré dans un entrepôt
de coton.
vio-
Les pertes sont évaluées à 1,250,000 francs
environ.
DERNIÈRE HEURE SPORTIVE
La Course des Six Jours
Le départ de la course cycliste des 6 jours
organisée au Vélodrome d’hiver a été donné
hier soir à six heures.
Dans la première heure, 38 kilom. 761 m.
ont été couverts.
Root-Moran sont en tête.
Le train est vif.
Dans la deuxième heure, 77 kilom. 880 m.
sont couverts par toutes les équipes ensem
ble.
Les 100 kilom. sont couverts par Wan-
houvaert Debaets en 2 h. 34’ 27" 1/5.
A la troisième heure, la distance couverte
était de 116 kilom. 880.
Toutes les équipes sont ensemble, à part
Léon Georget.
ETRANGECEE
ALSACE-LORRAINE
Une Bagarre à Metz
Une bagarre, au cours de laquelle un
réchal des logis du 9e dragons a été blessé
ma-
avec son propre sabre, s’est produite dans la
nuit de dimanche à lundi, près d’un débit,
à Devant-les-Ponts, où des jeunes gens d’une
Société de musique dite « la Renaissance »
tenaient une réunion.
Le maréchal des logis Naumann revenait
de la gare Metz-Nord où il avait été au-deo.nt
de sa fiancée. En passant près du débit plu
sieurs jeunes gens, qui se trouvaient sur la
porte, se prirent de querelle avec lui, on ne
sait pas encore pour quels motifs. Le maré
chal des logis dégaina Aussitôt les jeunes
gens appelèrent au secours. Plusieurs de
leurs amis ainsi que quelques étrangers ac
coururent et il en résulta une bagarre géné
rale.
Un individu étranger à la Société s’empara
du sabre du maréchal des logis et fonça sur
lui. Non seulement il le blessa, mais il attei
gnit aussi un sociétaire nommé Hannesse.
L’état du maréchal des logis Naumann est
assez grave.
Sur les six arrestations opérées, deux seu
lement ont été maintenues, dont celle d'un
membre d’une bande de malfaiteurs, dite la
« Main noire », qui a déjà une série de cam
briolages et d’agressions à son actif.
ANGLETERRE
L’Etat anglais condamné
à payer 318 millions
Le procès intenté par la National Telephon
Company au ministère des postes et télégra
phes, à là suite du transfert de son réseau à
l’Etat, a eu hier son épilogue.
La sentence arbitrale condamne l’Etat à
une indemnité de 12.515,264 livres sterling.
La Société demandait 20 millions de livres.
ESPAGNE
Un accident de l’infant Ferdinand
On vient d’apprendre qu’au moment où la
garde du palais royal, du côté des jardins
connus sous le nom de « Campo del Moro »,
rendait les honneurs à l’infant Ferdinand,
beau-frère du roi, le cheval de l’infant s’ef
fraya, prenant le mors aux dents. Compre
nant qu’il ne pourrait le maîtriser et voyant
qu’il allait s’engager dans une rampe très
accentuée, où la chute pouvait être beaucoup
plus grave, le prince sauta à terre, mais il
tomba si malheureusement qu’il se cassa le
bras gauche près de l’épaule.
Le médecin qui fit le premier pansement
constata qu’il s’agissait d’une simple fractu
re. Il est inexact que le prince souffre d’une
commotion cérébrale, ainsi que le bruit en
avait couru. Le ministre de l’intérieur, qui
se rendit ad palais aussitôt après l’accident,
v trouva le prince fumant une cigarette.
ETATS-UNIS
La politique navale des Etats-Unis
Dans un discours qu’il a prononce devant
le Comité naval de la Chambre des repré
sentants, M. Mayer, secrétaire de la marine,
a déclaré qu’il était convaincu que toutes les
guerres futures auxquelles l’Amérique serait
obligée de participer auraient lieu dans le
voisinage du canal de Panama. Une protec
tion suffisante sera donc indispensable dans
la mer des Antilles.
M. Mayer a annoncé également qu’on étu
diait des plans pour fortifier Guantanamo,
dans l’île de Cuba, afin de protéger l’appro
che Nord-Est du canal.
M. Mayer a déclaré que les Etats-Unis et
Cuba avaient récemment conclu un traité en
vertu duquel Cuba donne aux Etats-Unis le
droit d’acheter les collines couronnant la
station navale de Guantanamo. Ces collines
seraient fortement fortifiées, parce qu’elles
possèdent une belle position stratégique. Le
bureau de stratégie navale, a-t-il dit, serait
complètement d’accord avec lui sur ce suiet.
ABONNEMENTS
Trois Moisi Six Mois
Un An
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
1 ■ gh • c ~ — — 1. CI .. .. .. . .
Autres Départements
Union Postale
On s'abonne également, SANS FRAIS,
4
14
KO
O
Fr.
44%
Fr. «
r
AU GRAND CERCLE RÉPUBLICAIN
chef, conseiller général du 29 canton du
Havre.
LES Questions Politiques actuelles
-------------------- - --
CONFLRENCE DE B. JULES SIEGFRIED, DÉPITÉ
M. Jules Siegfried, député, s’était rendu
dimanche après-midi, à cinq heures et de
mie, au', Grand Cercle Républicain. Il y
trouva réunie une très nombreuse assis-
tance venue pour entendre sa causerie sûr
les questions politiques actuelles qui avait
été annoncée. Et ce fut, en même temps
qu’une remarquable conférence sur les
événements qui sollicitent l’attention du
monde politique et parlementaire, un entre
tien très cordial, un échange de vues des
plus intéressants en ce qui concerne nos
intérêts havrais.
En l’absence de M. Krause, président, que
son état de santé oblige encore à quelques
ménagements en celte saison rigoureuse,
M. Bricka, vice-président du Grand Cercle
Républicain, assisté de M. Frank Basset,
secrétaire, ouvrit la séance et donna la pa
role à M. Jules Siegfried.
*
* *
Tout d’abord, l’honorable député aborda
la question qui, sur l’heure même, faisait
l’objet des préoccupations de tous Les répu
blicains, — à savoir cet incident Millerand-
du Paty de Clam, dont nous avons fait con
naître les péripéties et la solution.
M. Jules Siegfried en fit un bref exposé ;
il concéda que, sans doute, M. Millerand
pouvait avoir certaines raisons administra
tives sérieuses pour agir comme il avait
fait, mais que, cependant, il semblait bien
qu’il n’eût pas des raisons aussi fortes au
point de vue politique. Certains de ses col
lègues au ministère n’ont pas été de l’avis
de M. Millerand, et M. Jules Siegfried ne
dissimule pas que cette opinion défavorable
est bien la sienne.
On savait à ce moment que M. Millerand
avait en plusieurs fois offert sa démission.
M. Jules Siegfried fit paît à l’assemblée
d’une dépêche que nous venions de rece
voir au Petit Havre et annonçant, en même
temps que la retraite de M. Millerand, son
remplacement à la guerre par M. Lebrun,
ministre des colonies, auquel succède
M. René Besnard.
L’assemblée accueillit cette nouvelle avec
satisfaction, estimant, avec M. Jules Sieg
fried, qu’une crise ministérielle, à quelques
jours à peine de l’élection présidentielle,
eût été extrêmement fâcheuse.
Après quelques mots sur les nouveaux
titulaires des portefeuilles de la guerre et
des colonies, dont il rappelle le passé et les
mérites, l'orateur parle de l’élection prési
dentielle.
Les candidats, dit-il, ne manquent pas et
nous n’avons nullement à redouter une
« grève présidentielle ».Et parmi les candi
dats connus ou prévus, il est des hommes
de tout premier plan. Mais aussi la situa
tion actuelle, tant intérieure qu’extérieure,
exige plus que jamais, comme futur repré
sentant de la nation, un parfait citoyen, un
parfait républicain, de haute culture intel
lectuelle et morale, connaissant à fond la
politique de son pays et le monde parlemen
taire, et capable d’apprécier les hommes,
puisque la délicate mission lui incombe de
choisir le chef du gouvernement suivant
les indications qui lui sont données par
l’opinion.
S’il lui est interdit de gouverner suivant
ses sentiments exclusivement personnels,
s’il lui est défendu de se substituer au pré
sident du Conseil ou d’essayer de le domi
ner, il doit avoir un rôle de modérateur,
présider le conseil des ministres et en diri
ger les débats avec sagesse. Rien de ce qui
concerne les œuyresphilanthropiqueset so
ciales ne lui sera étranger ; il les doit
suivre avec une sollicitude attentive. Enfin
il importe que, dans toutes les circonstan
ces,il soit capable de représenter dignement,
au milieu du concert des nations, cette
haute personne morale qu’est la France.
Pour ces éminentes fonctions, le Parle
ment a donc le devoir de choisir le meilleur
parmi les plus dignes.
Fâcheusement, il est arrivé parfois que
certains parlementaires se sont surtout lais
sé guider par l’intérêt restreint du groupe
ment auquel ils appartiennent, oubliant que
le Président de la République doit être le
représentant de la France et non celui d’une
fraction du parti républicain. Ayant à choi
sir entre des hommes éminents comme MM.
Ribot, Poincaré, Deschanel et Antonin Du-
bust — qui tous ont tant de titres à exercer
la première magistrature du pays, — il
n’est pas douteux que le Congrès s’inspirera
des hautes considérations qui s’imposent à
lui, à l’exclusion de toutes préoccupations
particulières. (Longs applaudissements).
Abordant ensuite la politique extérieure,
M. Jules Siegfried fait une revue rapide de
la situation en Orient, situation toujours
grave, mais dont on peut prévoir la solu
tion pacifique grâce à une médiation des
puissances, et dont le résultat final semble
devoir être favorable à la politique françai
se et à la Triple Entente par suite de la
constitution d’une Confédération balkani-
que faisant contre-poids aux ambitions de
l Autriche-Hongrie.
En ce qui concerne la réforme électora
le, M. Jules. Siegfried rappelle les travaux
de la Commission sénatoriale. Les débats
qui se sont produits laissent supposer que
la Chambre haute se ralliera au scrutin de
liste par fractions de département. Quelle
que soit la solution définitive, nous devons
ne pas perdre de vue la défense républicaine
dans notre région — et c’est pourquoi l’or
ganisation se poursuit d’uné Fédération des
Comités d'union républicaine de l’arrondis
sement du Havre,à laquelle ont déjà adhéré
en principe un grand nombre de Comités.
$
s *
Une question fort importante au point de
vue des intérêts havrais doit être prochai
nement soumise au Parlement : le renou
vellement, avec la Compagnie Générale
Transatlantique, de la convention postale
entre Le Havre et New-York. La convention
ancienne ayant été prorogée, la nouvelle
convention prévoit une subvention de 7
millions 200,000 francs et la construction
de quatre nouveaux navires. La durée de
la convention est portée à vingt-cinq ans.
M. Jules Siegfried explique, avec beaucoup
de précision et de clarté, les raisons des
modifications apportées au cahier des char
ges. Il parle ensuite de la campagne menée
par les partisans de Brest-Transatlantique
et, devant son auditoire où se trouvaient
nombre de personnes très compétentes en
matière de navigation, il a montré toutes
les impossibilités de ce projet.
Il réfute notamment certaines allégations
fantaisistes de M. Claude Casimir-Périer,
l’un des champions de Brest-Transatlanti
que. Placé d’ailleurs à l’extrémité de la
presqu’île armoricaine, Brest ne saurait
faire concurrence au Havre qui possède un
grand marché et constitue le port nécessai
re et admirablement situé du bassin de la
Seine et des régions du Nord de la France
si riches au point de vue industriel et
commercial. Au sujet de cette polémique,
M. Jules Siegfried cite avec éloge la cam
pagne menée en faveur du Havre par M.
Louis Brindeau, sénateur. Et revenant à la
convention postale avec la Compagnie
Transatlantique, il dit qu’elle sera très
certainement votée.
Une autre question, d’intérêt primordial,
est celle de l’établissement d’un réseau in-
tercolonial de télégraphie sans fil. Et ce pro
jet intéresse aussi le Havre.
Sans doute, durant de longues années
encore, les câbles sous-marins auront leur
utilité. Mais les merveilleux progrès de la
science ont permis de concevoir ce réseau
intercolonial français qui enserrera notre
. globe. Le projet, présenté au nom de M. le
président de la République par le président
du Conseil et par les ministres des colonies,
des travaux publics, de la guerre et des fi
nances, prévoit quatre lignes : celle
d'Orient, celle du Sud-Amérique et de
l’Afrique, celle du Pacifique, celle du Nord-
Amérique. La dépense totale est évaluée à
20 millions.
La ligne d’Orient comprendrait les postes
suivants : Un dans le sud de la France ; les
autres en Tunisie, à Djibouti, à Pondiché
ry, en Cochinchine, à Madagascar.
La ligne du Sud-Amérique et de l’Afri
que aurait un même poste initial que la
précédente dans le sud de la France, avec
les stations suivantes : côte ouest du Ma
roc, Colomb-Béchar (sud Oranais), au Sé
négal, à Tombouctou, à Bangui, à la Marti
nique.
La ligne du Pacifique, gui doit prendre
une importance particulière par suite de
l’ouverture prochaine du Canal de Panama,
réunirait entre elles les lignes d'Orient,
d’Afrique et du Sud-Amérique.
Enfin la Ligne Nord-Amérique présente
ra un intérêt surtout commercial. Ainsi
que le font déjà certaines puissantes sta
tions étrangères, il deviendra nécessaire,
pour nous,' d’organiser, dans un avenir
assez proche, une communication radio-
télégraphique avec les États-Unis.
L’emplacement de cette station serait à
l’Ouest de la France. Il pourrait être situé
au Havre, tête de ligne de nos transactions
avec l’Amérique du Nord.
En ces conditions,il importerait que,dans
l’hypothèse plus que probable de l’édifica
tion d’un Hôlel des Postes, au Havre, celui-
ci put réunir tous les services des P. T. T.
et de la ligne sans fil du Nord-Amérique.
A ce sujet, un intéressant échange de
vues et d’observations s’établit entre M. Ju
les Siegfried, plusieurs auditeurs et M. E.
Bricka, président de la réunion et vice-pré
sident de notre Chambre de commerce.
* *
M. Bricka, président de la réunion, offre
ensuite la parole aux personnes qui auraient
quelques questions à formuler.
M. Regnier, capitaine au long-cours, ex
prime le vœu qu’un sous-secrétariat de la
marine marchande soit institué, avec ratta
chement au ministère de la marine ou au
ministère du commerce. Mais il importe,
dit-il, qu’une centralisation soit effectuée,
afin d'éviter un éparpillement fâcheux d’at
tributions diverses entre plusieurs minis
tères.
M. Jules Siegfried donne sa pleine adhé
sion à ce vœu.
M. Jennequin formule différentes obser
vations au sujet de la'Réforme électorale et
attire l’attention sur ce fait que l’on arrive •
rait peut-être à une équitable représenta
tion des minorités si, avec le scrutin de
liste, obligation était imposée aux divers
groupements politiques de ne présenter que
des listes incomplètes, — c’est-à-dire que,
six députés, par exemple, devant être élus,
chacune des listes présentées ne comportait
que quatre noms. Ce serait le terme moyen
entre le système majoritaire absolu et le
système tel qu’il a été conçu de la R. P. —
lesquels, à son avis, présentent l’un et
l'autre des inconvénients.
On ne pouvait, évidemment, entrer dans
la discussion approfondie de cette idée qui,
sans doute, mérite examen.
Un auditeur propose à l’assemblée de
faire parvenir à M. Génestal, maire du
Havre, actuellement à Cannes, un télé
gramme de félicitations et de sympathie.
Cette motion est accueillie par des ap
plaudissements chaleureux et unanimes.
M. Jules Siegfried donne de M. Génestal les
plus récentes et les meilleures nouvelles.
Le bureau est chargé de transmettre à M.
Génestal l’expression des sentiments de
toute l’assemblée.
M. Bricka, président, remercie très vive
ment. au nom de tous, M. Jules Siegfried
de sa très intéressante et très remarquable
conférence où furent abordées tour à tour
les questions les plus hautes d’intérêt na
tional et les plus importantes en ce qui
concerne le développement social et écono
mique de notre cité.
Ses paroles furent soulignées d’applau
dissements prolongés.
Th. Vallée.
AU GRAND-THÉATRE
Le Comte de Luxembourg
FBoto F&y; Hsos
CBlei: Fws Klets
L’ensemble final
Puisque l’opérette française s’est endormie
sur ses lauriers, et que ceux-ci commencent
à se flétrir sons la poussière de leur vieille
gloire, c’est vers l’opérette viennoise que le
théâtre doit se retourner une fois encore et
lui demander de renouveler un répertoire
qui n’en peut mais.
Après la Veuve Joyeuse, Rêve de Valse, Amour
Tzigane, voici, précédant de quelques semai
nes la Divorcée qui terminera la saison, le
Comte de Luxembourg, de Franz Lehar.
Sans vouloir jouer au prophète, il est on
ne peut plus aisé de prédire que le Comte de
Luxembourg demeurera une des meilleures
pièces de la série.
L’ouvrage renferme, en effet, les éléments
d’un franc succès. La partition aimable et lé
gère a plus de distinction et de tenue que les
précédentes, plus d’homogénéité et d’inspira
tion originale.
L’adaptation française de MM. de Fiers et
de Caillavet a pris soin de ne pas se limiter
à une simple traduction.
La distribution que M. Coste a assurée à
cette création nous vaut, d’autre
interprétation exceptionnelle qui
part, une
justifierait
M. Jules Siegfried insiste ensuite sur la
nécessité de développer encore la longueur
des quais et la superficie des terre-pleins,
en attendant la réalisa ion totale des travaux
de notre Port actuellement en cours. Et M.
Bricka fournit, à cet égard, des renseigne
ments particulièrement intéressants, notam
ment sur la possibilité d’une extension des
quais du canal de Tancarville, avec gara
ges, dans la direction d'Harfleur.
En ce qui concerne la loi votée le 23 dé
cembre dernier sur les Habitations à Bon
Marché, M. Jules Siegfried en rappelle les
dispositions principales qu'il avait d’ail
leurs exposées en détail en de précédents
entretiens. Il émet le vœu qu’un office pu
blic d’Habitations à bon marché, (ayant pour
objet exclusif l'aménagement, la construc
tion et la gestion d'immeubles salubres .ré
gis par la loi du 12 avril 1906, ainsi que
l’assainissement de maisons existantes, la
création de cités-jardins ou de jardins ou
vriers), soit constitué au Havre.
Et cette déclaration, qui d’ailleurs est
accueillie par l'assentiment unanime de
l’assemblée, provoque un nouvel échange
d’observations fort intéressantes, auquel
prend part notamment M. le docteur Profi-
largement de nombreuses salles combles.
Nous sortons de la répétition generale du
Comte de Luxembourg, les oreilles encore
remplies des rythmes entraînants et des val
ses berceuses "qui émaillent une partition
admirablement adaptée au caractère de l’ou
vrage, et nous repassons en tête, des souve
nirs.
Ni les grandes créations qui ont assuré à
notre théâtre de longs soirs de succès doré,
ni la générale du Petit Duc ni celle de Miss
Hdyett qui amena le Pactole dans les coffres
de la direction Gaugiran, il y a vingt-quatre
ans, ni ce 1 le de Véronique, ni même celle de
la Veuve Joyeuse ne nous ont laissé une im
pression aussi favorable que la générale
d’hier.
L’illusion abuserait-elle à ce point de nos
esprits? Le Comte de Luxembourg ainsi pré
senté, ainsi défendu, a tout ce qu’il faut
pour justifier l’empressement du public, le
renouveler longuement, et donner enfin à
notre théâtre la belle phase de prospérité
pour laquelle il a fait depuis le début de la
campagne tant d’efforts et tant de sacri
fices.
Ces constatations premières étaient à noter.
Nous les consignons avec plaisir, ne serait-
ce que pour rendre à nouveau hommage à
l’artiste délicat, au parfait galant homme
qui a assumé la rude et périlleuse tâche de
diriger notre première scène,de veiller scru-
puleusement à ses intérêts artistiques, aux
intérêts materiels de la grande famille que
le théâtre fait journellement vivre, et qui,
dans cette œuvre de plus en plus âpre et
ingrate, n’a cessé de subordonner ses inté
rêts personnels à la cause de l’Art et à la
loyauté de ses engagements.
Cela dit, descendons des hauteurs philo-
sophines pour suivre sur le terrain de la
fantaisie piquante et parfois bouffonne les
aventures de Fernand de Luxembourg.
* «
C’est un joyeux compagnon, que ce jeune
comte.
Ila princièrement dépensé un royale for
tune à Paris. Dix centimes et des dettes,
voilà tout ce qui lui reste pour avoir. Aussi
n'hésite-t-il pas à donner sa signature en
garantie à son fidèle ami Brissart, un rapin
dénué de talent et d’argent, mais riche d’es
prit inventif et plaisant.
Tandis que les deux compères se deman
dent avec inguiétude comment ils vont sor-
tir de cette impasse, survient un étrange
personnage, Pawlow, l’intendant du prince
Basil Basilovitch, cousin du tsar, hospodar
de Moscovie.
Cette altesse royale est devenu amoureux
fou d’une artiste de l’Opéra-Comique, Su
zanne Didier, et s’est mis en tête de l’épou-
cer. Mais il ne peut le faire sans encourir les
rigueurs de la Cour et sans risquer sa for
tune et son titre ; aussi a-t-il recours à un
subterfuge et c’est l’objet de la démarche de
Pawlow.
De la part de son maître, il offre à Fer
nand d’épouser Suzanne Didier s’il s’engage
à divorcer trois mois après. Un chèque de
cent mille francs récompensera ce service.
Brissart, chargé des négociations, n’a par
de peine à décider son besogneux ami. Le
cérémonie a lieu en présence du consul dan?
l’atelier de Brissart. Les conjoints sont sépa-
rés par une toile de ce dernier qui sert de
paravent, car le prince a exigé que le mari
et la femme fussent complètement étran
gers l’un à l’autre.
Pour obéir à l’engagement par lequel ii
s’est lié, Fernand de Luxembourg quitte Pa
ris pendant quatre-vingt-neuf jours, mais dès
le quatre-vingt-dixième, il revient flanqué de
son fidèle Brissart, qui a cru bon, pendant
cette absence, de se faire passer pour mort.
A son retour, il a assisté à l’Opéra-Comi-
que, à la représentation d’adieu d'une jeune
et belle cantatrice dont il tombe éperdument
amoureux.
Point n’est besoin de vous dire que c’est
Suzanne Didier qui en est cause. A la veille
d’épouser le prince Basil Basilovitch, elle
quitte définitivement la scène.
Son futur époux, à cette occasion, donne
une grande fête dans le somptueux hôtel
qu’il a fait aménager pour elle.
Sous le prétexte de lui rapporter un gant
qu’elle a perdu à sa sortie du théâtre, Fer
nand s’introduit chez Suzanne. Il plaide sa
cause avec tant d’éloquence qu’il parvient à
la troubler quand, par suite d’un coup de
théâtre, ils découvrent qu’ils sont mari et
femme. Suzanne Didier s’indigne et chasse
l’homme qui a accepté de conclure un pa
reil marché.
Mais heureusement tout s’arrange. Après
avoir été berné de toutes les façons, le prin
ce consent à ce que Suzanne et Fernand de
meurent définitivement unis, cependant
c’est à une condition : on lui remboursera
ses cent mille francs.
Depuis qu’il « fait le mort » Brissart est de
venu célèbre. Ses œuvres dédaignées jadis
se vendent à prix d’or. Un amateur lui achè
te la totalité des tableaux de son atelier et
lui impose de continuer à jouer le rôle de
défunt. Le rapin, bon vivant, accepte les
deux cent mille francs promis, s’engage à
jouer la comédie du méconnu entré mort
dans la gloire, et partage l’aubaine avec F er-
nand. Fecilité générale. Bonheur conjugal
définitif.
Sur cette donnée, Franz Lehar a écrit une
musique élégante. La valse fleurit à tout bout
de chant, enlaçante, grisante, charmeuse.
Elle subjugue, entraîne, ravit, qu’elle appa
raisse à l’orchestre, qu’elle soit reprise par
la voix en solo ou à l’anisson, qu’elle soit
chantée en forte ou à « bouche fermée »
C'est le triomphe de la valse leit motive qui
se glisse à travers les fantaisies mélodiques
de cette musique aimable que les mémoires
adopteront vite et qui, dès ce soir, chanter
dans les cervelles, s’envolera du theare
dans l’echo des bravos et les papottases ""
vestiaire.
On applaudira sûrement la romance paro
digue de Basil « J ai le cœur blein damot
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