Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 janvier 1913 07 janvier 1913
Description : 1913/01/07 (A33,N14500). 1913/01/07 (A33,N14500).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637849t
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
N 11,500
33” Année
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AU HAVRE
A PARIS
|
1913
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EM’LSAocee
""s , trois heures matin
Adresser tout ce qui concerne l'Administration
a M. O. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 35
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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ANNONCES
(6 Pages)
t Centimës— EDITION DU WATIN
S Centimes
(6 Pages)
Mardi 7 Janvier 1913
Le Petit Havre
Mr==
Bureau du Journal, 112. boni* de Strasbourg.
L'AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Mamo ran
DEPECHES COMMERCIALES
METAUX
LONDRES, 6 Janvier, Dépêche de 4 h. 30
CUIVRE
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
Comptant .
facile
£ 76 1C/-
2/6
S mois
£ 77 -/-
7/6
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Comptant .
calme
£ 229 7/6
2/6
3 mois...,.
£ 328 12/6
42/6
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Comptant ..
Gaine
£67/9
3 mois....
£ 68/9
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 3 janvier 113. -
NEW-YORK, 6 JANVIER
Cotems: janvier, baisse 9 points ; mars,
baisse 14 points ; mai, baisse 15 points ;
juillet, baisse 14 points. — Soutenu.
Calés z inchangé à hausse 9 points.
NEW-YORK, 6 JANVIER
Cuivre Standard disp.
— mars
Amalgamat. Cop...
Fer
30
J0u1
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CHICAGO. 6 JANVIER
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Saindoux sur
Mai
9 87
9 82
Juillet....
9 90
» —
LA GUERRE D’ORIENT
Les Travauz de la Conférence
sont suspendus
Londres. — Dans la note qu’il a remise
au nom de la délégation ottomane aux délé
gués des Etats balkaniques, Rechid Pacha
deciare :
« Si nous refusons la cession d’Andrino-
pie, c’est que la cession de cette ville, entre
autre raisons,est impossible au point de vue
de la sécurité de Constantinople et des Dar
danelles.
» Nous sommes venus ici avec l’intentton
d’arriver à une paix durable dans des condi
tions propres à assurer des relations ami
cales et des transactions qui profiteront aux
deux parties.
» Nous sommes, aujourd’hui encore, prêts
à discuter sur une ligne frontière entre la
Turquie et la Bulgarie, mais cette frontière
doit nous laisser Andrinople.
» Pour donner une nouvelle preuve de
notre esprit de conciliation, nous consentons
à nous désister de nos droits sur l’île de
Crète, à condition, bien entendu, que les îles
de la mer Egée ne seront pas réclamées par
les alliés.
» Si, malgré ces énormes sacrifices, les al
liés rejettent toute idée d’entrer dans la voie
des concessions et rompent les négociations,
nous leur en laissons toutes les responsabi
lités et déclarons nu lies et non avenues les
concessions que nous avons faites jusqu’à ce
jour ».
Voici la réponse des alliés :
« Les propositions de Leurs Excellences
les délégués ottomans ne répondant pas aux
demandes formulées par les allies dans la
séance précédente et les négociations sur les
nouvelles bases proposées n’étant pas de na
ture à aboutir à une entente, les délégués
des alliés se voient obligés de suspendre les
travaux de la conférence ».
L’Intervention de l’Europe
Londres, 40 Janvier. — Une réunion des
ambassadeurs a été tenue au Foreign Office,
hier après-midi, sous la présidence de sir
Edward Grey.
L’ambassadeur de Turquie avait rendu vi-
site à sir Edward Grey avant la réunion.
Si l’on cherche à résumer d’un mot toute
fa situation telle qu’elle est vue dans les mi
lieux balkaniques, on pourrait dire que la
journée d’aujourd’hui est la journée de l’Eu
rope.
Si les discussions ne sont pas rompues,
c’est à l’Europe qu’on le doit ; si elles peu-
vent reprendre, ce ne sera qu’à LEurope
qu’on le devra.
L’Aotion Greoque
SALONIQUE, 6 janvier. —* Envoyé spécial
dilatas.— Une division grecque complète
s’est embarquée hâtivement, hier, dans la
nuit, à bord de dix vapeurs réquisitionnés
pour une destination inconnu»
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
asos
à bord du “Masséna"
HUIT HORTS. - PLUSIEURS BLESSÉS
Explosion d’un Collecteur
Le ministre de la marine communique la
note suivante :
Le Masséna qui avait appareillé pour Bi-
zerte avec deux autres croiseurs de la 3e es
cadre, venait à peine de sortir du port de
Toulon quand un collecteur de vapeur de la
machine principale s’est ouvert.
Huit hommes ont été tués ; on ignore s’il
y a des blessés.
Les renseignements précis manquent et
l’on ne connaît pas les causes de l’accident.
Aussitôt que le ministre a eu connaissan
ce de l’accident, il a adressé au vice-amiral
chef de l'armée navale un télégramme le
priant d’exprimer toutes ses sympathies aux
blessés et ses vives condoléances aux famil
les des victimes, puis demandant des détails
sur l’accident.
La tuyauterie était en bon état
Au ministère, on se montre très surpris de
cet accident, car la tuyauterie du Masséna
avait été complètement changée depuis deux
ans et était à l’état de neuf.
Les secours
Toulon, 6 janvier, 6 heures du soir.— Aus
sitôt lexplosion signalée, le vice-amiral
Marin d’Arbel, commandant la 3e escadre de
la ligne dont fait partie le Masséna, a ordon
ne à ce navire d’arrêter sa marcle et, par
télégraphie sans fil a demandé des secours
au port de Toulon qui vient d’envoyer plu
sieurs vapeurs ainsi que les remorqueurs
Samson et Travailleur.
Les morts sont débarqués
Toulon, 6 janvier, 7 h. 30 du soir. — Un
télégramme de l’hôpital de Saint-Mandrier
annonce que le Masséna a débarqué les vic
times de l’explosion qui s’est produite à
bord.
. Il y a huit morts, savoir : un quartier-
mai re, trois mécaniciens et quatre chauf
feurs inscrits aux ports de Brest, Lorient et
Cherbourg.
Le vice-amiral Boué de Lapeyrère
à bord du “ Masséna ”
Le vice-amiral Boué de Lapeyrère, com
mandant en chef, qui était à bord du Vol
taire lorsqu’il apprit l'accident de Toulon,
s’est rendu à bord du Masséna, mouillé en
rade de Toulon.
La Liste des Victimes
Voici la liste des victimes :
Jean Mazin, quartier maître chauffeur, né
dans le Finistère ;
Dupont, matelot mécanicien, célibataire,
né à Ramamon, dans le Gard ;
Guillaume Bastiaud, matelot breveté chauf
feur, célibataire, né à Saint-Pierre-de-Cortille,
en Savoie ;
Lucien Ollier, matelot brevets olaufeur,
célibataire, enfant assisté d’Alger ;
Jules Massonne, matelot breveté chauffeur,
célibataire, né à Toulon ;
Olivier Boscont, né à Treflege, dans le Fi
nistère, matelot chauffeur, célibataire ;
Beyon, né à Saint-Pierre-Quilbignon, dans
le Finistère, matelot, célibataire ;
Edmond Daudoman, matelot, célibataire,
né à la Tour-d’Ile, dans la Manche.
Le « Carnot » et le « Gaulois » continuent
leur route
UN DÉSESPÉRÉ CAUSE
UNE EXPLOSION
Un chauffeur d’automobile nommé Petit-
démangé, domicilié 51, rue des Blancs-Man
teaux, dans une chambre située au sixième
étage, s’est suicidé hier après-midi en ou
vrant un robinet à gaz.
A 8 h. 45, le concierge de l’immeuble,pré
venu que des émanations de gaz se faisaient
sentir sur le palier du sixième étage, com
mit l’imprudence de monter avec une lampe
allumée.
Au moment où il arrivait devant la porte
du chauffeur, une formidable explosion se
produisit, renversant une cloison et brisant
tous les carreaux de la maison.
Le concierge fut grièvement blessé à la
tête ainsi que plusieurs voisins.
Tous furent transportés à l’Hôtel-Dieu.
Leur état est grave ; ils portent tous des
blessures au visage.
Une foule considérable s’est massée devant
l’immeuble et un service d’ordre a dû être
établi.
ENFANTS TUÉS PAR UNE ROCHE
Nice. — Une roche est tombée dans le lit
du Paillon, près de plusieurs blanchis
seuses.
Deux enfants qui jouaient à côté de leur
mère ont été tues.
Une lavandière a reçu de graves bles
sures.
COLLISION DE NAVIRES
Kiel. — Vers six heures du soir, devant
Friedrichsort, le croiseur Strasbourg est entré
en collision avec le vapeur danois Chris-
tian-VIi.
Le vapeur a abordé le croiseur avec tant
de force que deux compartiments de l’avant
du navire se remplirent immédiatement
d'eau.
Un homme d’équipage du croiseur a été
grièvement blessé ; deux autres ont reçu
des blessures légères.
Les deux navires sont entrés dans le port
de Kiel.
UNE GRÈVE DE MARINS
EN ANGLETERRE
PLYMOUTH. — La grève des équipages des
Chain tiers à vapeur immobilise deux cent
cinquante navires.
EancseszsrtteannaC
La Question d’Orient
VERS LA PAIX
Les travaux de
que, repris hier,
la Conférence balkani-
. ont été presque aussitôt
suspendus. On le pouvait prévoir. Mais on
prévoyait aussi que l’ultimatum des alliés
ne serait pas signifié à la Turquie. C’est
que, depuis samedi, les représentants des
grandes puissances à Londres et à Constan
tinople se sont entremis pour inviter les
deux parties à la conciliation. On a fait
Le Carnot et le Gaulois, qui étaient avec le
ont continué leur route sur Bi-
ALLEMAGNE
M. Von Jagow succède
à M. de Kiderlen-^Vrechter
M. von Jagow, ambassadeur d’Allemagne
à Rome, est désigné comme secrétaire d’Etat
aux affaires étrangères.
M. von Jagow est né à Berlin le 22 juin
1863. Il fit une grande partie de sa carrière
diplomatique à Rome où il fut envoyé com
me premier secrétaire en 1900. Après un
stage d’un an à. La Haza, merro=tes=,*I
nintoro dus allaires étrangères de 1906 à 1907,
il fut nommé, le 2 décembre 1907, ministre
d’Allemagne au Luxembourg, et le 9 mai
1909, ambassadeur à Rome.
Il fut, à cette époque, envoyé dans la ca
pitale italienne pour réparer les erreurs de
son prédécesseur, le comte Monts, qui, par
ses manières rudes et brutales, avait mis à
une dure épreuve les rapports italo-alle-
mands. M. von Jagow, au contraire, a des
façons polies et insinuantes, un caractère
conciliant et aime à travailler sans bruit.
G’est un élève du prince de Bulow, avec qui
il a été secrétaire d’ambassade à Rome,
Masséna,
zerte.
LES
AFFAIRES DU MAROC
Autour de Mogador
MOGADOR, 5 janvier. — Le général d’Espe-
ret a décidé de commencer à la date du 17
janvier des opérations pour dégager complè
tement les abords de Mogador, dans un
rayon de quinze kilomètres.
DANS LA MARINE
Le vice-amiral Aubert est placé dans la
ire section du cadre de l’état-major général
de l’armée navale, à compter du 24 janvier
1913 ; le vice-amiral Philibert est placé dans
la 2e section du cadre de l’état-major général
de l’armée navale, à compter du 24 janvier
1913 ; le vice-amral Lanceron est placé, par
anticipation, sur sa demande et pour raisons
de santé, dans la 2 e section du cadre del’état-
major général de l’armée navale.
LE DÉCLASSEMENT
DES FORTIFICATIONS
Le Conseil général de Paris vient d’emettre
un avis favorable au projet de déclassement
des fortifications déjà adopté par le Conseil
municipal.
LÉGION-D’HONNEUR
Sont promus ou nommés dans l’ordre na
tional de la Légion-d’Honneur :
Grands-officiers : M. Lyon, président de
section au Conseil d’Etat ; Tanon, président
de chambre à la Cour de cassation.
Commandeurs : M. Théodore Tissier, con
seiller d’Etat, délégué dans les fonctions de
directeur du personnel et de la comptabilité,
chargé des services du cabinet au ministère
de la justice ; M. Cunisset Carnot, premier
président de la Cour d’appel de Dijon.
Officiers : MM. Ducros, secrétaire général
de la présidence du Sénat ; Paul Boulloche,
directeur des affaires civiles au ministère de
la justice ; Gonsoul, procureur général près
la Cour d’appel de Rouen.
Chevalier ; M. Anquetil, président du Tri
bunal de commerce de Rouen.
----------
SUICIDE D’UN FACTIONNAIRE
Strasbourg, 6 janvier.— Ce matin, un fac
tionnaire de planton devant le bâtiment d’un
général de division à Sarrebourg, s’est sui
cidé en se tirant un coup de carabine dans
la tête (
Ce suicide aurait une corrélation avec l’ar
restation d’un sous-officier inculpé d’es-
1 pionnage.
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction. No 7 60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme....
Autres Départements
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TROIS Mois Six Mois
Un An
10
KO
Fr.
20
Fr.
so
Fr.
1* Fr.
== »
4€ »
- n S . a ^ On : nB . également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de
PReE=mReeerere
quand celui-ci était ambassadeur. C’est jus
tement parce que M. von Jagow connaissait
bien les Italiens et la langue italienne qu’il
fut envoyé à Rome, où il travailla assidû
ment pendant trois ans et demi à resserrer
davantage le lien entre les deux alliés.
Pendant la guerre de Lybie, sa position fut
assez difficile, parce qu’il dut supporter les
effets de la politique suivie par M. de Mar-
schall à Constantinople. L’action diplomati
que de ce dernier et les articles du feld-
réchal von der Goltz créèrent beaucoup
d’ennuis à M. von Jagow et l’obligèrent à
transmettre souvent à Berlin l’expression
-ma-
de la mauvaise humeur de Rome.
La Gazette de Cologne, dans un télégramme
de Berlin, commente la nomination du se
crétaire d’Etat aux affaires étrangères.
On fera bien dit-elle, de ne pas rendre la tâche
de M. de Jagow plus difficile en lui décernant d’a
vance une couronne de lauriers. Il fsut attendre
ce qu’il fera. Pour ses débuts, il aura fort à faire
pour mettre en ordre et grouper à sa façon les
fils que son prédécesseur serrait d’une main sûre
et vigoureuse. Pendant cette période de transi
tion, il a le droit de demander qu’on soit à
son égard indulgent et qu’on réserve tout juge
ment définitif.
ESPAGNE
La Situation des Partis
La retraite de M. Maura continue à faire
tous les frais des conversations dans les mi
lieux politiques,
Devant la réserve absolue de M. Maura et
des principaux personnages du parti conser
vateur sur leurs intentions, les hypothèses
se donnent libre cours. L’intérêt ne languira
pas un instant en attendant la réunion des
députés et sénateurs conservateurs qui aura
lieu mercredi. On en espère des résolutions
définitives. L’idée d’un retour de M. Maura à
la politique, sinon immédiatement, mais
avant peu, domine de plus en plus. Mais cet
te éventualité ne pourrait aboutir en aucun
cas, malgré ce qu'en disent certains jour
naux, à une modification de la politique li-
naux, à une modification de la politiqu
bérale, car le roi a clairement démontré
tendances libérales depuis qu’il confia le
gouvernement à M. Canatejas et confirma sa
confiance au comte de Romanonès.
montré ses
RUSSIE
La Succession Impériale
L’agence télégraphique de Saint-Péters
bourg est autorisée à démentir catégorique
ment la nouvelle publiée en Allemagne
" près laquelle le grand-duc Dmitri Pavlo-
h serait prochainement nommé héritier
d'a
viol
du trône.
On sait que le grand-duc Michel Alexan-
drovitch, frère de l'empereur et héritier du
trône en seconde ligne, persiste à renoncer
à son rang et à ses droits. Le bruit a couru
que ce serait le grand-duc André Vladimiro-
vitchque le tsar choisirait pour lui succéder,
à défaut de son fils, l’archiduc héritier Alexis
Nicolaïévitch, dont la santé donne lieu nom-
me on sait, à desinguiétudes.
comprendre aux plénipotentiaires de la Li
gue que l’intransigeance manifestée dans
leur dernière Note risquait fort de tourner
contre les intérêts de leur pays. La Ligue a
trop de raisons de craindre que la reprise
des hostilités fournisse à d’autres puissan
ces l’occasion d’entrer en scène pour dési
rer recommencer la guerre. Aussi, après
avoir esguissé un grand geste de rupture,
les plénipotentiaires balkaniques n’ont pas
été inaccessibles aux conseils de patience.
A Constantinople, malgré les criailleries
des exaltés, on désire certainement traiter
afin de sauver l’empiré, dont l’existence
même serait mise en jeu si la lutte armée
recommençait. Encore faut-il cependant
qu’on facilite au Cabinet Kiamil la conclu
sion d’une paix extrêmement onéreuse.
Kiamil Pacha et ses collègues se rendent
certainement compte que tout ce qu’ils
pourraient conserver de la Thrace, en de
hors des glacis des lignes de Tchataldja.
serait sans valeur pour l’Empire, tout en
coûtant fort cher à défendre, et que le mieux
est pour la Turquie de subir une amputa
tion franche, au-dessus des parties gangre
nées.
La conservation d’Andrinople, par exem
ple, aurait pour principal effet d’entretenir
les convoitises bulgares et de provoquer
plus tard une seconde conflagration. Toute
fois, Andrinople tient encore, et les pléni
potentiaires Bulgares doivent comprendre
que, jusqu'à sa capitulation, ils se trouvent
en mauvaise posture pour exiger sa ces
sion. Ils assuraient, il y a cinq semaines,
que la place n'avaitplus de vivres que pour
un mois. Le mois est écoulé ; si leurs cal
culs étaient exacts, ils peuvent attendre
avec avantage que se produise naturelle
ment une reddition qui fera tomber du
coup le plus gros obstacle diplomatique.
Quant aux îles de la mer Egée, la solution
interviendra d’accord avec les grandes puis
sances qui ont leur mot à dire. La question
Cretoise peut être considérée comme ré
glée.
Dans ces conditions, la séance de la con
férence de Londres tenue hier après-midi,
et demeurée sans résultats positifs, ne devait
pas amener une rupture immédiate ot oom.
picev. ou comtmuera ce négocier pendant
le délai de dénonciation de l’armistice.
Aussi bien faut-il noter un indice intéres
sant et important : l’unanime résolution de
l’Europe de s’opposer à la reprise des hos
tilités.
Le Temps, à ce sujet, s’exprime en ces
termes :
« Si les grandes puissances se sentent au
jourd’hui d'accord sur ce point spécial —
éviter toutè rupture, — cela s'explique par
plusieurs raisons. La première est l’habile-
é supérieure avec laquelle les représen
tants des Etats balkaniques jouent à Lon
dres leur rôle depuis trois semaines...
Leur éminente valeur méritait le succès.
» Ce succès leur a été facilité par une se
conde raison : c’est que les deux points dis
putés, Andrinople et les îles, n’intéressent
directement aucune grande puissance.
Dans cette double revendication, la Bulga
rie et la Grèce ne heurtent aucune ambi
tion européenne. Contre elles, elles ne trou
vent — ou ne devraient trouver — que les
défenseurs habituels de la Turquie. Mais
ces défenseurs ne marquent nulle énergie.
« Unser gnœdige Her ist immer mit dem Sié
ger. (Notre gracieux souverain est toujours
avec le vainqueur) », disait récemment un
diplomate allemand. L’Allemagne ne se
sent plus liée, et cela depuis longtemps,
par le toast impérial d’il y a quinze ans,
conviant le sultan et les musulmans à ne
jamais douter de l'amitié et de la protection
allemandes. Elle a assisté impassible à
l’amputation de la Bosnie, de l’Herzégo-
vine et de Tripoli. Elle accepte avec le
même calme la perte d’Andrinople et celle
des îles. Les alliés bénéficient de cette sé
rénité.
intervention. Comme il fallait courir au plus
pressé on s’occupa d’abord des plénipoten
tiaires, ce qui fut facilement obtenu ; on ga
gnait ainsi trois jours.
Puis on entreprit auprès des délégués bal
kaniques une intervention toute amicale
pour leur faire comprendre qu’ils risquaient
par leur intransigeance de compromettre le
succès de leur cause et d’empêcher, en se
hâtant trop, les grandes puissances de faire
entendre leur voix à Constantinople. Les dé
légués balkaniques ont-ils été convaincus ?
Il y a tout lieu de le croire, car comme me
le disait tout à l’heure l'un d’entre eux en
souriant :
L’ultimatum avait pour premier objet de pres
ser la Turquie de conclure. Notre but était égale
ment de rappeler les grandes puissances à U réa
lité des choses. A force de s’occuper, au sein de
la conférence des ambassadeurs, des petites bour
gades qui seraient oui ou non incluses dans -la
nouvelle Albanie, on perdait de vue le fond mê e
de la question : la conclusion de la paix que l’Eu-
rope tout entière désire. Aujourd’hui, les puissan
ces, inquiètes, ont compris. Nous n’en deman
dions pas davantage, car nous avons la convic
tion qu’elles vont agir et qu’elles sauront tenir
compte de la nouvelle situation. Nous ferons le
nécessaire pour leur laisser le temps d’intervenir.
Ce désir de poursuivre les négociations,
sans insister aujourd’hui sur l’ultimatum
dans toutes ses clauses, est si évident qu’un
autre délégué me faisait remarquer incidem
ment que, vraisemblablement, la prochaine
séance n’aura lieu que vendredi, les fêtes de
la Noël orthodoxe qui commencent aujour
d’hui, durant trois jours.
Si on parle de la prochaine séance, c’est
‘en n bien l’idée qu’on ne rompra pas.
R. P.
qu on a
La démarche des puissances
à Constantinople
Berlin, 6 janvier.
La démarche des puissances à Constanti
nople aura lieu aujourd’hui. La situation in
térieure de la Turquie semble de nature à
arrêter au moins partiellement les disposi
tions sages et modérées du gouvernement
ottoman.
La Russie ajourne le licenciement
de la Classe
Berlin, 6 janvier.
D’après des bruits qui circulent à Berlin,
le gouvernement russe aurait informé le
gouvernement austro-hongrois d’un ajour
nement possible du licenciement des classes.
L’armée greoque en Epire
Athènes, 6 janvier.
On mande de Salonique que le diadoque
a remis ses drapeaux à la nouvelle division
qui doit partir pour renforcer les troupes
d’Epire.
La situation devant Janina reste station
naire ; samedi, l’artillerie grecque a détruit
une batterie de campagne turque entre Bi-
zani et Saint-Nicolas. L’infanterie, qui s’est
avancée à la suite de cette attaque, a reussl
à faire prisonniers quelques artilleurs.
La Situation internationale
Varsovie, 6 janvier.
Dans les trois Polognes russe,autrichienne
et prussienne, les bruits ont circulé avec
assez d’insistancesur la possibilité d’un sou
lèvement polonais dans la Pologne
cas où la Russie entrerait en guerre avec
russo au
l’Autriche.
L’un des journaux polonais les plus sé
rieux, le Dziemmih Poznanskt, dément ces
bruits :
« La société polonaise, écrit-il, se montre
nettement défavorable à l’idée d’un mouve
ment semblable. Dans les conditions actuel
les, en effet, ce mouvement serait une en
treprise qui n’aurait aucune chance de suc
cès et qui équivaudrait à travailler « pour le
roi de Prusse ». Au surplus, si ce mouve
ment éclatait, il laisserait de côté la grande
majorité de la population. Il comprendrait
tout au plus quelques éléments révolution
naires qui serviraient de cadre à des bandes
d’aventuriers. Ces cadres n’auraient absolu
ment rien de commun avec le peuple polo
nais et leur action ne ressemblerait en rien
à un soulèvement national. »
Plus loin,l’organe polonais dément qu’une
propagande soit faite dans ce sens parce que
les Polonais comprennent très bien que pro
fiter de complications internationales serait
non pas servir, mais aller à l'encontre de
leurs intérêts.
» La troisième raison, c’est que les puis
sances, de plus en plus convaincues que le
conflit se résoudra sans guerre européenne,
désirent n’être pas troublées dans la con
versation ultérieure qui intéresse directe
ment plusieurs d’entre elles, par une re
prise d’hostilités. Une fois la paix conclue
entre les belligérants, la réunion des am
bassadeurs pourra, à tête reposée, entre
prendre l’étude de l’Albanie qu’elle n’a pas
abordée jusqu’ici. Pour donner des frontiè
res à la future principauté, il faudra du
temps, beaucoup de temps, et de la tran
quillité aussi. L’Europe veut faire ses affai
res et demande aux Balkans de la laisser en
a con-
Déolarations de Rechid Pacha
Premier Délégué Ottoman
Londres, 6 janvier.
On a demandé à Rechid pacha, premier
délégué ottoman à la conférence, ce qu’il
pensait des diverses suggestions mises en
avant au sujet d’Andrinople, notamment
celle d’après laquelle la Turquie consentirait
peut-être à accepter comme frontière la ligne
Marhza-Tonndja, qui laisserait à la Turquie
la plus grande partie de la ville d’Andrino
ple, y compris les tombeaux des sultans.
Rechid pacha a répondu :
« Je n’ai pas connaissance de pareille pro
position. Il court, à Constantinople comme
partout, beaucoup de bruits extraordinaires.
Il ne faut pas y attacher trop d’importance.
Encore une fois, pourquoi veut-on nous for
cer à céder Andrinople I Est-ce nécessaire ?
Est-ce dû ? On vient nous dire : « Ce n’est
»
»
»
»
»
»
pas une question de droit, c’est une ques
tion de fait. Les Bulgares ne tiennent pas.
encore Andrinople, mais ils la tiendront
dans quelques jours. Si vous êtes incapa
bles de la reprendre, il est bien naturel
qu’ils la gardent ! »
paix. »
Pour tous ces motifs, notre confrère
estime que la paix se fera. Même si la rup
ture se produit, le contact se rétablira sans
doute avant l'expiration du délai de quatre
j : j duquel la guerre doit re
commencer. Et, encore une fois, il est fort
probable que les puissances, à toute extré-
mité, imposeront leur médiation.
jours au terme
Comment les Ambassadeurs sont intervenus
Des diverses conversations que l’envoyé
spécial du Temps a eues hier matin avec les
diplomates des grandes puissances et les re
présentants balkaniques, la situation appa
raît la suivante :
Quand, vendredi, les délégués balkaniques
eurent posé à la Turquie leur ultimatum, le
fait parut assez grave pour que la conféren
ce des ambassadeurs s'en préoccupât dès le
lendemain et envisageât H possibilité d'une qu'on veut nous
» Quelle étrange conception ! Depuis quand
les lois de la guerre exigent-elles que tous
les territoires occupés par le vainqueur doi
vent être gardés par lui lors de la signature
de la paix ? Pourquoi invoquer toujours des
doids et des mesures particuliers ? N’avons-
nous pas aussi droit à un peu de justice ?
» — Mais, disent les Bulgares, la posses
sion d’Andrinople nous est indispensable,
car une telle forteresse serait sur notre fron
tière une perpétuelle menace. » Peut-on
prendre au sérieux un pareil argument ?
» Est il réellement possible d’imaginer
qu’Andrinople devienne une base offensive ?
En supposant que ce ne fût pas absurde au
point de vue pratique, peut-on supposer que
l’Europe nous permette d’entreprendre une
guerre offensive contre la Bulgarie ? En réa
lité, Andrinople ne peut être qu’une base
défensive, et c’est pour cela, sans parler de
l’immense préjudice moral que nous cause
rait sa cession, que nous insistons pour
qu’on nous laisse cette ville.
» Une Turquie d’Europe sans Andrinople,
et limitée à la petite bande de territoire
laisser, serait touiours sous
le coup d’une attaque contre laquelle il lui
serait impossible de se défendre. Une telle
Turquie n’aurait jamais qu’une existence
précaire. Or, n’est-il pas de l’intérêt de
toutes les puissances que la Turquie garde
les détroits libres ? »
Rechid pacha résume en terminant ses
explications en déclarant que la cession
d'Andrinople serait non seulement fatale à
la Turquie, mais serait désastreuse pour tou
te l’Europe.
L'attitude de l’Autriche-Hongrie
Vienne, 6 janvier.
La Montags Revue affirme que la diplomatie
austro-hongroise a usé de toute son influen
ce à Constantinople pour prévenir la reprise
des hostilités ; elle exprime le regret que
certains journaux étrangers prétendent le
contraire.
Toutes les tentatives faites en vue d'éveiller
la méfiance sont aujourd’hui, dit-elle, doublement
blâmables, car la solution des questions impur
tantes qu’il reste encore a faire aboutir ne peut
être trouvée que si l’unanimité se maintient parmi
les puissances, unanimité qui ne s’est jusqu’ici
affirmée que sur la fixation, en principe, do cer
tains problèmes.
L’Autriche Hongrie, qui a témoigné d’une mo-
dération et d’un amour de la paix étonnant par
certains renoncements et certaines omissions
dont elle a fait preuve d’une façon surprenante
pour l’Europe et qui a résisté à toutes les tenta
tions d’une politique dictée par l’amour du pres
tige, a certainement le droit d’espérer que son
esprit de sacrifice sera récompensé et que dans
ce but ses revendications inspirée? non pas par
des tendances égoïstes, mais par un besoin de
tranquillité qui est aussi celui de toute l’Europe,
plus tôt possible d'une ma-
l’appui de tous les sincères
seront réalisées le
nière effective, avec
amis de la paix.
La Sonn un Montage Zeitung dément de son
côté que des négociations se poursuivent
entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie, par
l’intermédiaire de la Bulgarie, au sujet des
questions de délimitation, et que ‘Autriche-
Hongrie avait déclaré consentir à ce que
Prizrend échût à la Serbie.
La Sonn und Montags Zeitung ajoute qu’il
est impossible que l’Autriche-Hongrie engage
des négociations particulières sur des ques
tions qui forment l’objet des délibérations de
la réunion des ambassadeurs. De pareils
agissements constitueraient une déloyauté
dont on n’a pas le droit de croire capabla
l’Autriche-Hongrie.
Les Réformes en Arménie
Le Caire, 6 janvier.
Un grand meeting arménien a décidé de
câbler aux ministres des affaires étrangères
des six grandes puissances pour protester
contre la vanité des réformes promises par
la Porté, et pour demander à l’Europe de
prendre en main elle-même l’établissement
et le contrôle des réformes en Arménie.
----- — •——— ——• -r—- ’ -----
LES AFFAIRES DU MAROC -
L’Espagne au Maroc
Madrid, 6 janvier.
Le dernier Conseil des ministres s’est oc
cupé, comme on sait, du plan à suivre au 7
Maroc aussitôt après la ratification du traité.
On apprend de bonne source que le comte de
Romanonès tient à ce que ce problème soit
minutieusement étudié dans ses moindres
détails et que d’ici la fin de février, date à
laquelle on calcule que le Parlement fran
çais aura approuvé ce traité, la plupart det
Conseils de cabinet s’occuperont de préfé
rence de cette question.
INFORMATIONS
La Légion étrangère
Un rapport de police de Metz signale l'ar
restation de cinq Français, qui parcouraient
l’Alsace en vendant du papier et de la par
fumerie, et qu’on accuse de s’être livrés al
racolage de recrues pour la légion étrun-
gère.
Ils étaient descendus, en dernier lieu,
dans une auberge de Metz, où, pretend-on,
ils auraient offert 350 francs à un conscrit
allemand pour qu’il les suivit en France et
se présentât au premier bureau de recrute
ment pour s'engager dans la légion.
On a déjà à maintes reprises déclaré qu'il
n’existe pasde racoleurs pour la légion écran
gère.
Les effets d’un arrêt
de la Cour de cassation
La Cour de cassation a cassé ces jours der
niers la condamnation à la peine prononcée
le 30 novembre par la Cour d’assises du Nord
contre le nomme Froment, coupable du viol
et du meurtre d’une filette.
Cet arrêt était motivé par ce fait que l’un
des jurés était conseiller prud’homme, assi
milé en l’espèce à un magistrat en fonctions
Il s’ensuit que tous les arrêts rendus par
la Cour d’assises du Nord au cours de la
session supplémentaire du quatrième tri
mestre de 1912 doivent être considérés com
me viciés et entachés de nullité.
il y a là une question d’ordre public, et or
estime dans les milieux judiciaires qu’il ap
partient au parquet général d’interjeter de?
pourvois pour toutes les affaires.
Un Condamné à Mort
qui accueille mal sa Grâce
Claude Bernet, condamné à mort, qui a
été grâcié par le president de la République,
a été avisé de sa commutation de peine par
un télégramme de son défenseur, Me Durnet.
Il reçut la bonne nouvelle sans joie, et dé
clara au procureur de la République de
Chalon-sur-Saône, qui l’avisait officielle
ment de la mesure de clémence, qu’il aurait
préféré aller mettre le cou dans la lunette
à Deibler qu’aller mourir de la fièvre au
bagne.
Puis le condamné devint furieux ; il pro
féra des menaces et des injures contre Phili
bert Remet, son frère, qui l’a fait condam
ner alors qu’il est, dit-il, innocent, contre
ses enfants et sa femme, qui n’ont pas voulu
le revoir depuis sa condamnation à mort.
Claude Remet proclame plus que jamais son
innocence.
-r- -
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
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baisse 14 points ; mai, baisse 15 points ;
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25
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Mai ......
49 5/8
48 7/8
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Juillet....
50 1 2
49 7/8
Saindoux sur
Mai
9 87
9 82
Juillet....
9 90
» —
LA GUERRE D’ORIENT
Les Travauz de la Conférence
sont suspendus
Londres. — Dans la note qu’il a remise
au nom de la délégation ottomane aux délé
gués des Etats balkaniques, Rechid Pacha
deciare :
« Si nous refusons la cession d’Andrino-
pie, c’est que la cession de cette ville, entre
autre raisons,est impossible au point de vue
de la sécurité de Constantinople et des Dar
danelles.
» Nous sommes venus ici avec l’intentton
d’arriver à une paix durable dans des condi
tions propres à assurer des relations ami
cales et des transactions qui profiteront aux
deux parties.
» Nous sommes, aujourd’hui encore, prêts
à discuter sur une ligne frontière entre la
Turquie et la Bulgarie, mais cette frontière
doit nous laisser Andrinople.
» Pour donner une nouvelle preuve de
notre esprit de conciliation, nous consentons
à nous désister de nos droits sur l’île de
Crète, à condition, bien entendu, que les îles
de la mer Egée ne seront pas réclamées par
les alliés.
» Si, malgré ces énormes sacrifices, les al
liés rejettent toute idée d’entrer dans la voie
des concessions et rompent les négociations,
nous leur en laissons toutes les responsabi
lités et déclarons nu lies et non avenues les
concessions que nous avons faites jusqu’à ce
jour ».
Voici la réponse des alliés :
« Les propositions de Leurs Excellences
les délégués ottomans ne répondant pas aux
demandes formulées par les allies dans la
séance précédente et les négociations sur les
nouvelles bases proposées n’étant pas de na
ture à aboutir à une entente, les délégués
des alliés se voient obligés de suspendre les
travaux de la conférence ».
L’Intervention de l’Europe
Londres, 40 Janvier. — Une réunion des
ambassadeurs a été tenue au Foreign Office,
hier après-midi, sous la présidence de sir
Edward Grey.
L’ambassadeur de Turquie avait rendu vi-
site à sir Edward Grey avant la réunion.
Si l’on cherche à résumer d’un mot toute
fa situation telle qu’elle est vue dans les mi
lieux balkaniques, on pourrait dire que la
journée d’aujourd’hui est la journée de l’Eu
rope.
Si les discussions ne sont pas rompues,
c’est à l’Europe qu’on le doit ; si elles peu-
vent reprendre, ce ne sera qu’à LEurope
qu’on le devra.
L’Aotion Greoque
SALONIQUE, 6 janvier. —* Envoyé spécial
dilatas.— Une division grecque complète
s’est embarquée hâtivement, hier, dans la
nuit, à bord de dix vapeurs réquisitionnés
pour une destination inconnu»
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
asos
à bord du “Masséna"
HUIT HORTS. - PLUSIEURS BLESSÉS
Explosion d’un Collecteur
Le ministre de la marine communique la
note suivante :
Le Masséna qui avait appareillé pour Bi-
zerte avec deux autres croiseurs de la 3e es
cadre, venait à peine de sortir du port de
Toulon quand un collecteur de vapeur de la
machine principale s’est ouvert.
Huit hommes ont été tués ; on ignore s’il
y a des blessés.
Les renseignements précis manquent et
l’on ne connaît pas les causes de l’accident.
Aussitôt que le ministre a eu connaissan
ce de l’accident, il a adressé au vice-amiral
chef de l'armée navale un télégramme le
priant d’exprimer toutes ses sympathies aux
blessés et ses vives condoléances aux famil
les des victimes, puis demandant des détails
sur l’accident.
La tuyauterie était en bon état
Au ministère, on se montre très surpris de
cet accident, car la tuyauterie du Masséna
avait été complètement changée depuis deux
ans et était à l’état de neuf.
Les secours
Toulon, 6 janvier, 6 heures du soir.— Aus
sitôt lexplosion signalée, le vice-amiral
Marin d’Arbel, commandant la 3e escadre de
la ligne dont fait partie le Masséna, a ordon
ne à ce navire d’arrêter sa marcle et, par
télégraphie sans fil a demandé des secours
au port de Toulon qui vient d’envoyer plu
sieurs vapeurs ainsi que les remorqueurs
Samson et Travailleur.
Les morts sont débarqués
Toulon, 6 janvier, 7 h. 30 du soir. — Un
télégramme de l’hôpital de Saint-Mandrier
annonce que le Masséna a débarqué les vic
times de l’explosion qui s’est produite à
bord.
. Il y a huit morts, savoir : un quartier-
mai re, trois mécaniciens et quatre chauf
feurs inscrits aux ports de Brest, Lorient et
Cherbourg.
Le vice-amiral Boué de Lapeyrère
à bord du “ Masséna ”
Le vice-amiral Boué de Lapeyrère, com
mandant en chef, qui était à bord du Vol
taire lorsqu’il apprit l'accident de Toulon,
s’est rendu à bord du Masséna, mouillé en
rade de Toulon.
La Liste des Victimes
Voici la liste des victimes :
Jean Mazin, quartier maître chauffeur, né
dans le Finistère ;
Dupont, matelot mécanicien, célibataire,
né à Ramamon, dans le Gard ;
Guillaume Bastiaud, matelot breveté chauf
feur, célibataire, né à Saint-Pierre-de-Cortille,
en Savoie ;
Lucien Ollier, matelot brevets olaufeur,
célibataire, enfant assisté d’Alger ;
Jules Massonne, matelot breveté chauffeur,
célibataire, né à Toulon ;
Olivier Boscont, né à Treflege, dans le Fi
nistère, matelot chauffeur, célibataire ;
Beyon, né à Saint-Pierre-Quilbignon, dans
le Finistère, matelot, célibataire ;
Edmond Daudoman, matelot, célibataire,
né à la Tour-d’Ile, dans la Manche.
Le « Carnot » et le « Gaulois » continuent
leur route
UN DÉSESPÉRÉ CAUSE
UNE EXPLOSION
Un chauffeur d’automobile nommé Petit-
démangé, domicilié 51, rue des Blancs-Man
teaux, dans une chambre située au sixième
étage, s’est suicidé hier après-midi en ou
vrant un robinet à gaz.
A 8 h. 45, le concierge de l’immeuble,pré
venu que des émanations de gaz se faisaient
sentir sur le palier du sixième étage, com
mit l’imprudence de monter avec une lampe
allumée.
Au moment où il arrivait devant la porte
du chauffeur, une formidable explosion se
produisit, renversant une cloison et brisant
tous les carreaux de la maison.
Le concierge fut grièvement blessé à la
tête ainsi que plusieurs voisins.
Tous furent transportés à l’Hôtel-Dieu.
Leur état est grave ; ils portent tous des
blessures au visage.
Une foule considérable s’est massée devant
l’immeuble et un service d’ordre a dû être
établi.
ENFANTS TUÉS PAR UNE ROCHE
Nice. — Une roche est tombée dans le lit
du Paillon, près de plusieurs blanchis
seuses.
Deux enfants qui jouaient à côté de leur
mère ont été tues.
Une lavandière a reçu de graves bles
sures.
COLLISION DE NAVIRES
Kiel. — Vers six heures du soir, devant
Friedrichsort, le croiseur Strasbourg est entré
en collision avec le vapeur danois Chris-
tian-VIi.
Le vapeur a abordé le croiseur avec tant
de force que deux compartiments de l’avant
du navire se remplirent immédiatement
d'eau.
Un homme d’équipage du croiseur a été
grièvement blessé ; deux autres ont reçu
des blessures légères.
Les deux navires sont entrés dans le port
de Kiel.
UNE GRÈVE DE MARINS
EN ANGLETERRE
PLYMOUTH. — La grève des équipages des
Chain tiers à vapeur immobilise deux cent
cinquante navires.
EancseszsrtteannaC
La Question d’Orient
VERS LA PAIX
Les travaux de
que, repris hier,
la Conférence balkani-
. ont été presque aussitôt
suspendus. On le pouvait prévoir. Mais on
prévoyait aussi que l’ultimatum des alliés
ne serait pas signifié à la Turquie. C’est
que, depuis samedi, les représentants des
grandes puissances à Londres et à Constan
tinople se sont entremis pour inviter les
deux parties à la conciliation. On a fait
Le Carnot et le Gaulois, qui étaient avec le
ont continué leur route sur Bi-
ALLEMAGNE
M. Von Jagow succède
à M. de Kiderlen-^Vrechter
M. von Jagow, ambassadeur d’Allemagne
à Rome, est désigné comme secrétaire d’Etat
aux affaires étrangères.
M. von Jagow est né à Berlin le 22 juin
1863. Il fit une grande partie de sa carrière
diplomatique à Rome où il fut envoyé com
me premier secrétaire en 1900. Après un
stage d’un an à. La Haza, merro=tes=,*I
nintoro dus allaires étrangères de 1906 à 1907,
il fut nommé, le 2 décembre 1907, ministre
d’Allemagne au Luxembourg, et le 9 mai
1909, ambassadeur à Rome.
Il fut, à cette époque, envoyé dans la ca
pitale italienne pour réparer les erreurs de
son prédécesseur, le comte Monts, qui, par
ses manières rudes et brutales, avait mis à
une dure épreuve les rapports italo-alle-
mands. M. von Jagow, au contraire, a des
façons polies et insinuantes, un caractère
conciliant et aime à travailler sans bruit.
G’est un élève du prince de Bulow, avec qui
il a été secrétaire d’ambassade à Rome,
Masséna,
zerte.
LES
AFFAIRES DU MAROC
Autour de Mogador
MOGADOR, 5 janvier. — Le général d’Espe-
ret a décidé de commencer à la date du 17
janvier des opérations pour dégager complè
tement les abords de Mogador, dans un
rayon de quinze kilomètres.
DANS LA MARINE
Le vice-amiral Aubert est placé dans la
ire section du cadre de l’état-major général
de l’armée navale, à compter du 24 janvier
1913 ; le vice-amiral Philibert est placé dans
la 2e section du cadre de l’état-major général
de l’armée navale, à compter du 24 janvier
1913 ; le vice-amral Lanceron est placé, par
anticipation, sur sa demande et pour raisons
de santé, dans la 2 e section du cadre del’état-
major général de l’armée navale.
LE DÉCLASSEMENT
DES FORTIFICATIONS
Le Conseil général de Paris vient d’emettre
un avis favorable au projet de déclassement
des fortifications déjà adopté par le Conseil
municipal.
LÉGION-D’HONNEUR
Sont promus ou nommés dans l’ordre na
tional de la Légion-d’Honneur :
Grands-officiers : M. Lyon, président de
section au Conseil d’Etat ; Tanon, président
de chambre à la Cour de cassation.
Commandeurs : M. Théodore Tissier, con
seiller d’Etat, délégué dans les fonctions de
directeur du personnel et de la comptabilité,
chargé des services du cabinet au ministère
de la justice ; M. Cunisset Carnot, premier
président de la Cour d’appel de Dijon.
Officiers : MM. Ducros, secrétaire général
de la présidence du Sénat ; Paul Boulloche,
directeur des affaires civiles au ministère de
la justice ; Gonsoul, procureur général près
la Cour d’appel de Rouen.
Chevalier ; M. Anquetil, président du Tri
bunal de commerce de Rouen.
----------
SUICIDE D’UN FACTIONNAIRE
Strasbourg, 6 janvier.— Ce matin, un fac
tionnaire de planton devant le bâtiment d’un
général de division à Sarrebourg, s’est sui
cidé en se tirant un coup de carabine dans
la tête (
Ce suicide aurait une corrélation avec l’ar
restation d’un sous-officier inculpé d’es-
1 pionnage.
Rédacteur en Chef, Gérant
HIPPOLYTE FÉNOUX
Adresser tout ce qui concerne la Redaction
à M. HIPPOLYTE FÉNOUX
85, Rue Fontanelle, 35
TÉLÉPHONE: Rédaction. No 7 60
ABONNEMENTS
Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure,
l’Oise et la Somme....
Autres Départements
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TROIS Mois Six Mois
Un An
10
KO
Fr.
20
Fr.
so
Fr.
1* Fr.
== »
4€ »
- n S . a ^ On : nB . également, SANS FRAIS, dans tous les Bureaux de Poste de
PReE=mReeerere
quand celui-ci était ambassadeur. C’est jus
tement parce que M. von Jagow connaissait
bien les Italiens et la langue italienne qu’il
fut envoyé à Rome, où il travailla assidû
ment pendant trois ans et demi à resserrer
davantage le lien entre les deux alliés.
Pendant la guerre de Lybie, sa position fut
assez difficile, parce qu’il dut supporter les
effets de la politique suivie par M. de Mar-
schall à Constantinople. L’action diplomati
que de ce dernier et les articles du feld-
réchal von der Goltz créèrent beaucoup
d’ennuis à M. von Jagow et l’obligèrent à
transmettre souvent à Berlin l’expression
-ma-
de la mauvaise humeur de Rome.
La Gazette de Cologne, dans un télégramme
de Berlin, commente la nomination du se
crétaire d’Etat aux affaires étrangères.
On fera bien dit-elle, de ne pas rendre la tâche
de M. de Jagow plus difficile en lui décernant d’a
vance une couronne de lauriers. Il fsut attendre
ce qu’il fera. Pour ses débuts, il aura fort à faire
pour mettre en ordre et grouper à sa façon les
fils que son prédécesseur serrait d’une main sûre
et vigoureuse. Pendant cette période de transi
tion, il a le droit de demander qu’on soit à
son égard indulgent et qu’on réserve tout juge
ment définitif.
ESPAGNE
La Situation des Partis
La retraite de M. Maura continue à faire
tous les frais des conversations dans les mi
lieux politiques,
Devant la réserve absolue de M. Maura et
des principaux personnages du parti conser
vateur sur leurs intentions, les hypothèses
se donnent libre cours. L’intérêt ne languira
pas un instant en attendant la réunion des
députés et sénateurs conservateurs qui aura
lieu mercredi. On en espère des résolutions
définitives. L’idée d’un retour de M. Maura à
la politique, sinon immédiatement, mais
avant peu, domine de plus en plus. Mais cet
te éventualité ne pourrait aboutir en aucun
cas, malgré ce qu'en disent certains jour
naux, à une modification de la politique li-
naux, à une modification de la politiqu
bérale, car le roi a clairement démontré
tendances libérales depuis qu’il confia le
gouvernement à M. Canatejas et confirma sa
confiance au comte de Romanonès.
montré ses
RUSSIE
La Succession Impériale
L’agence télégraphique de Saint-Péters
bourg est autorisée à démentir catégorique
ment la nouvelle publiée en Allemagne
" près laquelle le grand-duc Dmitri Pavlo-
h serait prochainement nommé héritier
d'a
viol
du trône.
On sait que le grand-duc Michel Alexan-
drovitch, frère de l'empereur et héritier du
trône en seconde ligne, persiste à renoncer
à son rang et à ses droits. Le bruit a couru
que ce serait le grand-duc André Vladimiro-
vitchque le tsar choisirait pour lui succéder,
à défaut de son fils, l’archiduc héritier Alexis
Nicolaïévitch, dont la santé donne lieu nom-
me on sait, à desinguiétudes.
comprendre aux plénipotentiaires de la Li
gue que l’intransigeance manifestée dans
leur dernière Note risquait fort de tourner
contre les intérêts de leur pays. La Ligue a
trop de raisons de craindre que la reprise
des hostilités fournisse à d’autres puissan
ces l’occasion d’entrer en scène pour dési
rer recommencer la guerre. Aussi, après
avoir esguissé un grand geste de rupture,
les plénipotentiaires balkaniques n’ont pas
été inaccessibles aux conseils de patience.
A Constantinople, malgré les criailleries
des exaltés, on désire certainement traiter
afin de sauver l’empiré, dont l’existence
même serait mise en jeu si la lutte armée
recommençait. Encore faut-il cependant
qu’on facilite au Cabinet Kiamil la conclu
sion d’une paix extrêmement onéreuse.
Kiamil Pacha et ses collègues se rendent
certainement compte que tout ce qu’ils
pourraient conserver de la Thrace, en de
hors des glacis des lignes de Tchataldja.
serait sans valeur pour l’Empire, tout en
coûtant fort cher à défendre, et que le mieux
est pour la Turquie de subir une amputa
tion franche, au-dessus des parties gangre
nées.
La conservation d’Andrinople, par exem
ple, aurait pour principal effet d’entretenir
les convoitises bulgares et de provoquer
plus tard une seconde conflagration. Toute
fois, Andrinople tient encore, et les pléni
potentiaires Bulgares doivent comprendre
que, jusqu'à sa capitulation, ils se trouvent
en mauvaise posture pour exiger sa ces
sion. Ils assuraient, il y a cinq semaines,
que la place n'avaitplus de vivres que pour
un mois. Le mois est écoulé ; si leurs cal
culs étaient exacts, ils peuvent attendre
avec avantage que se produise naturelle
ment une reddition qui fera tomber du
coup le plus gros obstacle diplomatique.
Quant aux îles de la mer Egée, la solution
interviendra d’accord avec les grandes puis
sances qui ont leur mot à dire. La question
Cretoise peut être considérée comme ré
glée.
Dans ces conditions, la séance de la con
férence de Londres tenue hier après-midi,
et demeurée sans résultats positifs, ne devait
pas amener une rupture immédiate ot oom.
picev. ou comtmuera ce négocier pendant
le délai de dénonciation de l’armistice.
Aussi bien faut-il noter un indice intéres
sant et important : l’unanime résolution de
l’Europe de s’opposer à la reprise des hos
tilités.
Le Temps, à ce sujet, s’exprime en ces
termes :
« Si les grandes puissances se sentent au
jourd’hui d'accord sur ce point spécial —
éviter toutè rupture, — cela s'explique par
plusieurs raisons. La première est l’habile-
é supérieure avec laquelle les représen
tants des Etats balkaniques jouent à Lon
dres leur rôle depuis trois semaines...
Leur éminente valeur méritait le succès.
» Ce succès leur a été facilité par une se
conde raison : c’est que les deux points dis
putés, Andrinople et les îles, n’intéressent
directement aucune grande puissance.
Dans cette double revendication, la Bulga
rie et la Grèce ne heurtent aucune ambi
tion européenne. Contre elles, elles ne trou
vent — ou ne devraient trouver — que les
défenseurs habituels de la Turquie. Mais
ces défenseurs ne marquent nulle énergie.
« Unser gnœdige Her ist immer mit dem Sié
ger. (Notre gracieux souverain est toujours
avec le vainqueur) », disait récemment un
diplomate allemand. L’Allemagne ne se
sent plus liée, et cela depuis longtemps,
par le toast impérial d’il y a quinze ans,
conviant le sultan et les musulmans à ne
jamais douter de l'amitié et de la protection
allemandes. Elle a assisté impassible à
l’amputation de la Bosnie, de l’Herzégo-
vine et de Tripoli. Elle accepte avec le
même calme la perte d’Andrinople et celle
des îles. Les alliés bénéficient de cette sé
rénité.
intervention. Comme il fallait courir au plus
pressé on s’occupa d’abord des plénipoten
tiaires, ce qui fut facilement obtenu ; on ga
gnait ainsi trois jours.
Puis on entreprit auprès des délégués bal
kaniques une intervention toute amicale
pour leur faire comprendre qu’ils risquaient
par leur intransigeance de compromettre le
succès de leur cause et d’empêcher, en se
hâtant trop, les grandes puissances de faire
entendre leur voix à Constantinople. Les dé
légués balkaniques ont-ils été convaincus ?
Il y a tout lieu de le croire, car comme me
le disait tout à l’heure l'un d’entre eux en
souriant :
L’ultimatum avait pour premier objet de pres
ser la Turquie de conclure. Notre but était égale
ment de rappeler les grandes puissances à U réa
lité des choses. A force de s’occuper, au sein de
la conférence des ambassadeurs, des petites bour
gades qui seraient oui ou non incluses dans -la
nouvelle Albanie, on perdait de vue le fond mê e
de la question : la conclusion de la paix que l’Eu-
rope tout entière désire. Aujourd’hui, les puissan
ces, inquiètes, ont compris. Nous n’en deman
dions pas davantage, car nous avons la convic
tion qu’elles vont agir et qu’elles sauront tenir
compte de la nouvelle situation. Nous ferons le
nécessaire pour leur laisser le temps d’intervenir.
Ce désir de poursuivre les négociations,
sans insister aujourd’hui sur l’ultimatum
dans toutes ses clauses, est si évident qu’un
autre délégué me faisait remarquer incidem
ment que, vraisemblablement, la prochaine
séance n’aura lieu que vendredi, les fêtes de
la Noël orthodoxe qui commencent aujour
d’hui, durant trois jours.
Si on parle de la prochaine séance, c’est
‘en n bien l’idée qu’on ne rompra pas.
R. P.
qu on a
La démarche des puissances
à Constantinople
Berlin, 6 janvier.
La démarche des puissances à Constanti
nople aura lieu aujourd’hui. La situation in
térieure de la Turquie semble de nature à
arrêter au moins partiellement les disposi
tions sages et modérées du gouvernement
ottoman.
La Russie ajourne le licenciement
de la Classe
Berlin, 6 janvier.
D’après des bruits qui circulent à Berlin,
le gouvernement russe aurait informé le
gouvernement austro-hongrois d’un ajour
nement possible du licenciement des classes.
L’armée greoque en Epire
Athènes, 6 janvier.
On mande de Salonique que le diadoque
a remis ses drapeaux à la nouvelle division
qui doit partir pour renforcer les troupes
d’Epire.
La situation devant Janina reste station
naire ; samedi, l’artillerie grecque a détruit
une batterie de campagne turque entre Bi-
zani et Saint-Nicolas. L’infanterie, qui s’est
avancée à la suite de cette attaque, a reussl
à faire prisonniers quelques artilleurs.
La Situation internationale
Varsovie, 6 janvier.
Dans les trois Polognes russe,autrichienne
et prussienne, les bruits ont circulé avec
assez d’insistancesur la possibilité d’un sou
lèvement polonais dans la Pologne
cas où la Russie entrerait en guerre avec
russo au
l’Autriche.
L’un des journaux polonais les plus sé
rieux, le Dziemmih Poznanskt, dément ces
bruits :
« La société polonaise, écrit-il, se montre
nettement défavorable à l’idée d’un mouve
ment semblable. Dans les conditions actuel
les, en effet, ce mouvement serait une en
treprise qui n’aurait aucune chance de suc
cès et qui équivaudrait à travailler « pour le
roi de Prusse ». Au surplus, si ce mouve
ment éclatait, il laisserait de côté la grande
majorité de la population. Il comprendrait
tout au plus quelques éléments révolution
naires qui serviraient de cadre à des bandes
d’aventuriers. Ces cadres n’auraient absolu
ment rien de commun avec le peuple polo
nais et leur action ne ressemblerait en rien
à un soulèvement national. »
Plus loin,l’organe polonais dément qu’une
propagande soit faite dans ce sens parce que
les Polonais comprennent très bien que pro
fiter de complications internationales serait
non pas servir, mais aller à l'encontre de
leurs intérêts.
» La troisième raison, c’est que les puis
sances, de plus en plus convaincues que le
conflit se résoudra sans guerre européenne,
désirent n’être pas troublées dans la con
versation ultérieure qui intéresse directe
ment plusieurs d’entre elles, par une re
prise d’hostilités. Une fois la paix conclue
entre les belligérants, la réunion des am
bassadeurs pourra, à tête reposée, entre
prendre l’étude de l’Albanie qu’elle n’a pas
abordée jusqu’ici. Pour donner des frontiè
res à la future principauté, il faudra du
temps, beaucoup de temps, et de la tran
quillité aussi. L’Europe veut faire ses affai
res et demande aux Balkans de la laisser en
a con-
Déolarations de Rechid Pacha
Premier Délégué Ottoman
Londres, 6 janvier.
On a demandé à Rechid pacha, premier
délégué ottoman à la conférence, ce qu’il
pensait des diverses suggestions mises en
avant au sujet d’Andrinople, notamment
celle d’après laquelle la Turquie consentirait
peut-être à accepter comme frontière la ligne
Marhza-Tonndja, qui laisserait à la Turquie
la plus grande partie de la ville d’Andrino
ple, y compris les tombeaux des sultans.
Rechid pacha a répondu :
« Je n’ai pas connaissance de pareille pro
position. Il court, à Constantinople comme
partout, beaucoup de bruits extraordinaires.
Il ne faut pas y attacher trop d’importance.
Encore une fois, pourquoi veut-on nous for
cer à céder Andrinople I Est-ce nécessaire ?
Est-ce dû ? On vient nous dire : « Ce n’est
»
»
»
»
»
»
pas une question de droit, c’est une ques
tion de fait. Les Bulgares ne tiennent pas.
encore Andrinople, mais ils la tiendront
dans quelques jours. Si vous êtes incapa
bles de la reprendre, il est bien naturel
qu’ils la gardent ! »
paix. »
Pour tous ces motifs, notre confrère
estime que la paix se fera. Même si la rup
ture se produit, le contact se rétablira sans
doute avant l'expiration du délai de quatre
j : j duquel la guerre doit re
commencer. Et, encore une fois, il est fort
probable que les puissances, à toute extré-
mité, imposeront leur médiation.
jours au terme
Comment les Ambassadeurs sont intervenus
Des diverses conversations que l’envoyé
spécial du Temps a eues hier matin avec les
diplomates des grandes puissances et les re
présentants balkaniques, la situation appa
raît la suivante :
Quand, vendredi, les délégués balkaniques
eurent posé à la Turquie leur ultimatum, le
fait parut assez grave pour que la conféren
ce des ambassadeurs s'en préoccupât dès le
lendemain et envisageât H possibilité d'une qu'on veut nous
» Quelle étrange conception ! Depuis quand
les lois de la guerre exigent-elles que tous
les territoires occupés par le vainqueur doi
vent être gardés par lui lors de la signature
de la paix ? Pourquoi invoquer toujours des
doids et des mesures particuliers ? N’avons-
nous pas aussi droit à un peu de justice ?
» — Mais, disent les Bulgares, la posses
sion d’Andrinople nous est indispensable,
car une telle forteresse serait sur notre fron
tière une perpétuelle menace. » Peut-on
prendre au sérieux un pareil argument ?
» Est il réellement possible d’imaginer
qu’Andrinople devienne une base offensive ?
En supposant que ce ne fût pas absurde au
point de vue pratique, peut-on supposer que
l’Europe nous permette d’entreprendre une
guerre offensive contre la Bulgarie ? En réa
lité, Andrinople ne peut être qu’une base
défensive, et c’est pour cela, sans parler de
l’immense préjudice moral que nous cause
rait sa cession, que nous insistons pour
qu’on nous laisse cette ville.
» Une Turquie d’Europe sans Andrinople,
et limitée à la petite bande de territoire
laisser, serait touiours sous
le coup d’une attaque contre laquelle il lui
serait impossible de se défendre. Une telle
Turquie n’aurait jamais qu’une existence
précaire. Or, n’est-il pas de l’intérêt de
toutes les puissances que la Turquie garde
les détroits libres ? »
Rechid pacha résume en terminant ses
explications en déclarant que la cession
d'Andrinople serait non seulement fatale à
la Turquie, mais serait désastreuse pour tou
te l’Europe.
L'attitude de l’Autriche-Hongrie
Vienne, 6 janvier.
La Montags Revue affirme que la diplomatie
austro-hongroise a usé de toute son influen
ce à Constantinople pour prévenir la reprise
des hostilités ; elle exprime le regret que
certains journaux étrangers prétendent le
contraire.
Toutes les tentatives faites en vue d'éveiller
la méfiance sont aujourd’hui, dit-elle, doublement
blâmables, car la solution des questions impur
tantes qu’il reste encore a faire aboutir ne peut
être trouvée que si l’unanimité se maintient parmi
les puissances, unanimité qui ne s’est jusqu’ici
affirmée que sur la fixation, en principe, do cer
tains problèmes.
L’Autriche Hongrie, qui a témoigné d’une mo-
dération et d’un amour de la paix étonnant par
certains renoncements et certaines omissions
dont elle a fait preuve d’une façon surprenante
pour l’Europe et qui a résisté à toutes les tenta
tions d’une politique dictée par l’amour du pres
tige, a certainement le droit d’espérer que son
esprit de sacrifice sera récompensé et que dans
ce but ses revendications inspirée? non pas par
des tendances égoïstes, mais par un besoin de
tranquillité qui est aussi celui de toute l’Europe,
plus tôt possible d'une ma-
l’appui de tous les sincères
seront réalisées le
nière effective, avec
amis de la paix.
La Sonn un Montage Zeitung dément de son
côté que des négociations se poursuivent
entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie, par
l’intermédiaire de la Bulgarie, au sujet des
questions de délimitation, et que ‘Autriche-
Hongrie avait déclaré consentir à ce que
Prizrend échût à la Serbie.
La Sonn und Montags Zeitung ajoute qu’il
est impossible que l’Autriche-Hongrie engage
des négociations particulières sur des ques
tions qui forment l’objet des délibérations de
la réunion des ambassadeurs. De pareils
agissements constitueraient une déloyauté
dont on n’a pas le droit de croire capabla
l’Autriche-Hongrie.
Les Réformes en Arménie
Le Caire, 6 janvier.
Un grand meeting arménien a décidé de
câbler aux ministres des affaires étrangères
des six grandes puissances pour protester
contre la vanité des réformes promises par
la Porté, et pour demander à l’Europe de
prendre en main elle-même l’établissement
et le contrôle des réformes en Arménie.
----- — •——— ——• -r—- ’ -----
LES AFFAIRES DU MAROC -
L’Espagne au Maroc
Madrid, 6 janvier.
Le dernier Conseil des ministres s’est oc
cupé, comme on sait, du plan à suivre au 7
Maroc aussitôt après la ratification du traité.
On apprend de bonne source que le comte de
Romanonès tient à ce que ce problème soit
minutieusement étudié dans ses moindres
détails et que d’ici la fin de février, date à
laquelle on calcule que le Parlement fran
çais aura approuvé ce traité, la plupart det
Conseils de cabinet s’occuperont de préfé
rence de cette question.
INFORMATIONS
La Légion étrangère
Un rapport de police de Metz signale l'ar
restation de cinq Français, qui parcouraient
l’Alsace en vendant du papier et de la par
fumerie, et qu’on accuse de s’être livrés al
racolage de recrues pour la légion étrun-
gère.
Ils étaient descendus, en dernier lieu,
dans une auberge de Metz, où, pretend-on,
ils auraient offert 350 francs à un conscrit
allemand pour qu’il les suivit en France et
se présentât au premier bureau de recrute
ment pour s'engager dans la légion.
On a déjà à maintes reprises déclaré qu'il
n’existe pasde racoleurs pour la légion écran
gère.
Les effets d’un arrêt
de la Cour de cassation
La Cour de cassation a cassé ces jours der
niers la condamnation à la peine prononcée
le 30 novembre par la Cour d’assises du Nord
contre le nomme Froment, coupable du viol
et du meurtre d’une filette.
Cet arrêt était motivé par ce fait que l’un
des jurés était conseiller prud’homme, assi
milé en l’espèce à un magistrat en fonctions
Il s’ensuit que tous les arrêts rendus par
la Cour d’assises du Nord au cours de la
session supplémentaire du quatrième tri
mestre de 1912 doivent être considérés com
me viciés et entachés de nullité.
il y a là une question d’ordre public, et or
estime dans les milieux judiciaires qu’il ap
partient au parquet général d’interjeter de?
pourvois pour toutes les affaires.
Un Condamné à Mort
qui accueille mal sa Grâce
Claude Bernet, condamné à mort, qui a
été grâcié par le president de la République,
a été avisé de sa commutation de peine par
un télégramme de son défenseur, Me Durnet.
Il reçut la bonne nouvelle sans joie, et dé
clara au procureur de la République de
Chalon-sur-Saône, qui l’avisait officielle
ment de la mesure de clémence, qu’il aurait
préféré aller mettre le cou dans la lunette
à Deibler qu’aller mourir de la fièvre au
bagne.
Puis le condamné devint furieux ; il pro
féra des menaces et des injures contre Phili
bert Remet, son frère, qui l’a fait condam
ner alors qu’il est, dit-il, innocent, contre
ses enfants et sa femme, qui n’ont pas voulu
le revoir depuis sa condamnation à mort.
Claude Remet proclame plus que jamais son
innocence.
-r- -
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la HIHRAIFIE IMTERMATIONALE
108, rue Saint-Lazare, 108
(immeuble de l'HOTEL TERMINUS)
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