Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-06
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 janvier 1913 06 janvier 1913
Description : 1913/01/06 (A33,N14499). 1913/01/06 (A33,N14499).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637848d
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53“ Année — N 17,499
(C Pages,
(6 Pages)
Enndi 6 Janvier 1943
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à M. O. RANDOLET
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Le Petit Havre
AU HAVRE
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23
40
Bureaux de Poite ts i-ranet
En Vente
DERNERE Uni
Paris, trois heures matin
LA GUERRE D’ORIENT
Les Négociations vont continuer
- Londres, 5 janvier. — On apprend ce soir
dimancne que par suite de conseils donnés
par les puissances depuis hier, les négocia
tions ne seront pas rompues demain. Mais
on ne doit pas tirer de cela la conséquence
qu’il serait question d’un changement de
vues quelconque en ce qui concerne la
question d’Andrinople.
Selon les dernières nouvelles, la prise
de la ville serait imminente.
On croit généralement que la Turquie
proposera demain une nouvelle ligne pour
la frontière turco-bulgare.
En Turquie
. Constantinople, 5 janvier. — Aujourd’hui
au conseil des ministres tenu chez le grand
vizir (conseil qui a duré cinq heures) il a été
décidé des’en tenir aux propositions faites
le S janvier par les plénipotentiaires turcs.
Le grand vizir qui souffre d’un refroidisse
ment, a pu présider le conseil des minis-
âres. On espère qu’ii pourra quitter la Cham
bre le 8 janvier.
Constantinople, 5 janvier. — La flotte tur
que entrée hier dans les Dardanelles est in
tacte.
Une entrevue doit avoir lieu à Tchataldja
Vienne. — D’après le correspondant de la
Ncue Freie Press à Constantinople, le sultan
et le roi de Bulgarie doivent avoir une en
trevue à Tchataldja.
Le même correspondant annonce d’autre
part que le grand vizirat a été offert à Ferid
Pacha et, après le refus de ce dernier, à
Hilmi Pacha.
L’Aotion grecque
BRINDISI. — On mande de Sulonique à la
date du 25 décembre que les troupes grec-
ques se sont embarquées sur un vapeur ré-
guisitionné à destination, suppose-t-on, de
"Epire.
Les Concessions des Alliés
JOFIA, 5 janvier. — Le Mir déclare que la
reprise éventuelle des hostilités modifierait
la situation et que toutes les concessions
faites jusqu’ici par les alliés auraient alors
perdu toute valeur.
En Bulgarie
ZOFIA, 5 janvier. — Un ukase royal rap
porte l’interdiction de l’importation du son
et du millet.
LES AFFAIRES DU MAROC
MOGADOR, 31 décembre, 10 h. du matin
{retardée en cours de transmission). — La
colonne Ruef, composée de quatre compa
gnies de tirailleurs, de trois compagnies de
Sénégalais, d’une section de spahis, d’un ba
taillon d’artillerie de montagne, envoyée
pour occuper la Palmeraie, point stratégique
commandant le secteur de Mogador, a dû
disperser à coups de canon trois cents fan
tassins retranchés dans la casbah de Carcos.
Des nouvelles de source indigène indi
quent que l’on peut évaluer les forces enne
mies à trois ou quatre mille hommes qui
camperaient chez les tribus Meskoufa.
LE NAUFRAGE DU d LUCKENBACH »
NEWPORT, 5 janvier.— Le vapeur allemand
Luckenbach a coulé à la suite d’une collision
avec le vapeur anglais Indrakula.
Ce dernier frappa le Luckenbach par le flanc
et le coupa presque en deux.
Dix hommes d’équipage du Luckenbach ont
été sauvés.
L’Indrakula a été si avarié qu’on s’est trou
vé dans l’obligation de le faire échouer à la
côte.
14 hommes du Luckenbach ont été noyés.
LA QUESTION DE LA VALORISATION
DES CAFÉS
Rio DE-JANEIRO, 5 janvier. — La nouvelle
publiée en Europe et aux Etats-Unis, d’après
laquelle le gouvernement du Brésil aurait
rappelé à l’ordre M. Sielcken pour lui don
ner des instructions au sujet des cafés, est
absolument sans fondement.
M. Sielcken appartient au Comité de valo
risation et celui-ci agit entièrement d’accord
avec le gouvernement de Saint-Paul aux
droits et intérêts duquel le gouvernement
fédéral donne l’appui le plus tncmel
La Richesse Nationale
Si les chiffres du commerce extérieur in-
diquent que la France traverse une période
de prospérité, d’autres indices non moins
significatifs en apportent confirmation. Les
statistiques du trafic intérieur vont en effet
sans cesse en augmentant et la fortune pu
blique s’accroît continuellement, malgré
certaines crises partielles et passagères.
Une des indications les plus sûres nous
est fournie par le commerce de luxe. Les
échanges auxquels donnent lieu, particu
lièrement à cette époque de l’année, les ar
ticles composés de métaux précieux sui
vent, depuis quelque temps, une cons
tante progession.
Celle-ci est évidemment due, pour partie,
aux progrès du goût de luxe. Mais elle n’en
dénote pas moins un état général de bien-
être. N’était-ce point pendant les périodes
de labeur et d’opulence que nos aïeux gar
nissaient leurs coffrets de bijoux et de pier
reries ? Et nous continuons la tradition à la
faveur de la paix que nous ménage un gou
vernement clairvoyant.
Les quantités d’objets d’or et d’argent fa
briqués aux titres légaux et soumis à la
marque ou vérification sont des preuves de
la fortune du pays et de la vitalité de l’in
dustrie et du commerce français. Si nous
prenons par exemple le total des o bjets d’or
fabriqués aux titres légaux pour l’année
1897, nous trouvons 8,352 kilogrammes.
Dix ans plus tard on constate une augmen
tation de plus de cinq mille kilogrammes et
les statistiques s’améliorent encore les exer
cices suivants.
Comme nos exportations en articles pré
cieux se sont élevées régulièrement, on
pourrait croire que nous avons fabriqué
surtout pour vendre au dehors. Or, l’aug
mentation des objets en or marqués des
poinçons intérieurs est la plus sensible.
Elle dépassait, d’après les derniers chiffres
officiels, plusieurs milliers de kilogrammes
tandis que celle des articles marqués pour
l’exportation est à peine d’un millier de ki
logrammes en 10 ans.
Certes, la progression suivie par les ob
jets marqués des poinçons intérieurs et
destinés à la consommation du pays n’a pas
été rigouseusement constante au cours de
la période 1897-1910, fait-on justement re
marquer. On peut cependant constater, sur
l’ensemble des exercices, un notable déve
loppement. De 7,505 kil. en 1897, la laDri-
cation nationale est passée à 13,060 kil, en
1910. Ce qui représente en treize ans un
accroissement de 74 0/0 !
Si, pour l’étranger, l’augmentation porte
sur des chiffres plus faibles, elle est néan
moins proportionnellement supérieure. De
847 kilogrammes en 1897, la fabrication
passe en effet à 2,135 kilogrammes en 1910,
soit un surplus de 1.288 kil. ou de 152 0/0 !
L’étranger apprécie donc de plus en plus
nos produits et notre industrie bénéficie
largement de son choix.
Ce n’est pas seulement de la fabrication
des objets en or que l’on tire des conclu
sions favorables. Le travail de l’argent est
également prospère. Les poinçons inté
rieurs ont été apposés, en 1897, sur 103,307 ;
kilogrammes d’articles et, en 1910, sur .
127,246 kilogrammes. Pour l’ensemble de ;
la fabrication, on relève une augmentation
de 36 0/0 ou plus du tiers. L’engouement i
du public pour les objets composés de mé- (
tal blanc est par conséquent profitable à «
notre industrie. ]
Toutefois, de ce côté-là, la progression est i
moins forte qu’en ce qui concerne l’or. Ain- ‘
si, pour les objets marqués des poinçons .
intérieurs, l’accroissement n’est que de
23 0/0. Cependant, en ce qui a trait aux |
articles destinés à l’étranger et soumis à la <
marque officielle, notre fabrication a réalisé |
des progrès énormes. De 9,030 kilogram- !
mes en 1897, la production est passée à
25,991 kilogrammes en 1910, c’est-à-dire
accusant une augmentation de 187 0/0. Cet
accroissement témoigne ainsi du succès ,
toujours plus grand que remportent hors *
frontières les ouvrages sortant de nos ate- ]
liers. Il y a là une constatation une fois de
plus favorable à notre main-d’œuvre qui
excelle, grâce à son habileté technique et à ’
son goût artistique, dans les travaux de i
luxe. ‘
De ces différentes observations, il ressort
donc que, du moins dans certaines bran- i
ches, l’industrie et le commerce français ’
sont en bonne voie, et, qu’en s’étendant cha
que jour davantage, la réputation de notre
main-d’œuvre favorise notre expansion et
sert à maintenir notre prestige au dehors.
Enfin, l’importance du trafic intérieur, por
tant particulièrement sur les matières
précieuses, décèle une situation florissante
et contribue ainsi à consolider la richesse :
nationale.
II. HOLLAÉNDER.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBSBIBIE INTERMATIOMALE
108, rue saint-Lazare, 108
(immeuble de l’HOTEL TERMINUS)
L’Election Présidentielle
Le gouvernement n’a pas encore arrêté
officiellement la date de l’élection du prési
dent de la République ; mais il est dès main
tenant certain que le Congrès sera convoqué
pour le vendredi 17 janvier, à Versailles. Le
décret de convocation sera signé mardi pro
chain, au Conseil des ministres, et promul
gué le lendemain 8 janvier.
Ce décret sera ainsi conçu s
Le président de la République française, sur le
rapport du président du Conseil, ministre des
affaires étrangères,
Vu l’article 3 de la loi constitutionnelle du 16
juillet 1875,
Le Conseil des ministres entendu,
Décrète :
Article premier. — Le 17 janvier 1913, le Sénat
et la Chambre des députés se réuniront en Assem
blée nationale pour procéder à l’élection du prést-
dent de la République.
Art. 2. — Le président du Conseil, ministre des
affaires étrangères, est chargé de l’exécution du
présent décret.
Fait à Paris, le 8 janvier 4943.
ARMAND FALLIÈRES.
Par le président de la République, le
président du Conseil, ministre des affaires
étrangères,
RAYMOND POINCARÉ.
Et ce sera, mot pour mot, le même décret
que celui signé il y a sept ans parM. Loubet.
Il y a lieu de remarquer, en effet, que M.
Rouvier, qui fut appelé à contresigner le dé
cret de 1906, comme chef du gouvernement,
était, ainsi que M. Poincaré, ministre des
affaires étrangères.
II Guerne dOrient
Les Armements autrichiens
Vienne, 5 janvier.
D’après la Neue Freie Press, l’amiral Monte-
cuccoli aurait menacé de donner sa démis
sion si les gouvernements autrichien et hon
grois ne ratifiaient pas la demande faite par
le département de la marine, de remplacer
par trois dreadnoughts, les bâtiments du
type Monarch.
La Zeit a obtenu confirmation, d’une sour
ce autorisée, de la demande de mise en
chantier d’urgence de nouveaux dread
noughts, mais dément le bruit qui a couru
de la démission du ministre de la marine.
Un appel Serbe à l’Europe
La question de la délimitation de l’Albanie
est toujours traitée sur un ton des plus vifs
par la presse de Belgrade.
L’officieuse Samoouprava publie un article
de fond intitulé : « Qu’on le sache ! », et qui
est ùn cri de révolte contre les tentatives
d’arracher par la constitution d’un nouvel
État albanais une partie des territoires ser
bes ane Inc enorifoon depayo Iul avaient de
nouveau réunis.
Eu constituant en Etat des populations qui
d’après l’ethnographie et la culture ne peuvent
exister comme État moderne on emploie — l’Au-
triche et l’Italie notamment — des moyens extrê
mes sans s’occuper des conséquences graves qui
en résulteront. Nouveau sacrifice douloureux que
la Serbie, après tant d’autres, a dû accepter en
core. -
Maintenant on travaille à la démarcation des
frontières de l’Albanie autonome. De tous côtés
surgissent des tendances à morceler, à diminuer
des acquisitions chèrement payées aux prix du
sang, c’est-à-dire à arracher aux vainqueurs des
territoires indubitablement serbes pour les offrir
aux Albanais vaincus. Quelque opportunes que
soient les décisions de ceux qui les auraient pri
ses dans le sens indiqué, il faut qu’ils comptent
avec la désolation d’un peuple. Douloureusement
maltraitée, la nation serbe a subi jusqu’à mainte
nant d’innombrables injustices par considération
de l’intérêt d’autrui : elle est au bout de sa pa
tience.
Le peuple qui, tant de fois, a regardé la mort
face à face, qui n’a épargné ni son sang, ni la
vie de ses meilleurs fils tombés pour la liberté, le
peuple qui indubitablement a donné les preuves
des vertus d’une nation libre, honnête, loyale, qui
ne cherche autre chose que ce qui lui appartînt
jadis et ce qu’il détient maintenant, exige qu’on
lui en tienne compte aujourd’hui.
Il est illicite, dangereux, injuste de plaisanter
avec la douleur d’un tel peuple ; il est pernicieux
dans l’état actuel et indigne de tuer dans un tel
peuple la foi dans la justice du monde civilisé.
Ce n’est pas la manie des grandeurs qui nous
pousse à ces exigences, mais les souffrances, les
douleurs de notre race.
Nos adversaires mêmes nous auraient méprisés
si nous permettions qu’après Kumanovo, Prilep,
Veles, Monastir et tant d’autres témoins du cou
rage héroïque de noire armée, des milliers de nos
freres soient soumis au cimeterre ensanglanté
d’Albanais sauvages. Nous aurions été Gains pour
nos frères. Nous ne voulons pas l’être ni pour
l’amour de personne, ni pour l’intérêt de per
sonne.
La Russie et l’Autriche
Saint-Pétersbourg, 5 janvier.
À la suite de la conversation engagée entre
Saint-Pétersbourg et Vienne, les sphères gou
vernementales russes semblent être plus ou
moins rassurées au sujet de la non-démobi-
lisation de l’Autriche, si désirée pourtant.
Cette assurance s’explique parce qu’on croit
savoir ici que l’Autriche reste sur le qui-vive
non seulement parce que la reprise éven
tuelle des hostilités dans les Balkans exige
qu’elle soit prête à tout événement, mais
encore parce que l’état d’esprit des popula
tions de la monarchie dualiste, et notam
ment des nationalités slaves, lui donne des
inquiétudes.
BELGIQUE
L’Incident de Neuter
Au sujet de l’incident provoqué par la
brusque mise à la retraite du général de
Neuter et sa véhémente protestation publi
que, un journal catholique annonce que ce
général sera incessamment convoqué devant
une commission judiciaire composée de
l’auditeur général de l’armée et de deux gé
néraux. Cette commission fera office de
chambre de mises en accusation.
Le général de Neuter sera ensuite traduit
devant la Cour militaire qui aura à le juger
pour la lettre écrite par lui et publiée dans
un journal, et dans laquelle il qualifiait M.
de Broqueville de « ministre de la guerre ci-
vique ».
On sait que l’incident n a pas été provO-
ué par le fait même de la mise à la retraite
u général de Neuter, mais par le fait que
cet officier général, contrairement à tous les
usages, a appris la mesure qui l’atteignait
de façon indirecte, sans avoir été prévenu
par le ministre.
Or le journal catholique explique mainte
nant que M. de Broqueville avait prévenu le
général de Neuter en date du 23 décembre,
mais que par la faute des bureaux du dé
partement de la guerre, la lettre ministé
rielle n'est partie que le 26 décembre, c’est-
à-dire après que la mise à la retraite du gé
néral de Neuter eut été rendue officielle.
On assure que des mesures seront prises
contre les auteurs responsables de cette né
gligence. Bien que le ministre estime que la
séparation des pouvoirs ne l’oblige pas à
donner des explications au Parlement sur la
nomination ou la révocation des fonction
naires, M. de Broqueville acceptera pourtant
de répondre à l’interpellation sur cet inci
dent qui sera déposée à la Chambre par un
député libéral.
ALLEMAGNE
Le prochain voyage de Guillaume II
Selon les Dernières Nouvelles de Ktel, on
achève dans ce port l’armement du yacht de
l’empereur, le Hohenzollern.
Guillaume II quittera l’Allemagne dans le
courant de février et se rendra tout d’abord,
disent les Dernières Nouvelles de Ktel,à Haipha.
Cette information doit être acceptée sous
toutes réserves.
ETATS-UNIS
Les Droits de péage du Canal de Panama
Dans un discours qu’il a prononcé au
banquet de la Société « Le Forum de la Paix
internationale », M. Taft a blâmé le Sénat
pour le rejet du traité d’arbitrage entre les
Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.
Il s’est prononcé en faveur d’une proposi
tion consistant à soumettre au tribunal in
ternational de La Haye la question des taxes
de péage du canal de Panama.
Le sénateur démocrate Bacon a proposé,
dans le cas où le différend anglo-américain
relatif au canal de Panama serait soumis à
l’arbitrage, que les Etats-Unis aient le droit
de demander la création d’un tribunal spé
cial dont le composition assurerait un juge
ment impartial.
BULLETIN MILITAIRE
Volontaires pour l’Afrique
Le ministre de la guerre a demandé aux
généraux commandants de corps d’armée de
lui faire connaître dans les corps placés
sous leurs ordres les volontaires de la
classe 4911 désireux de servir soit dans les
bataillons de zouaves de l’Afrique du Nord,
soit dans les bataillons de chasseurs du
Maroc. Les volontaires pour les zouaves
pourront être ultérieurement envoyés au
Maroc, mais seulement avec leur consen
tement» ~
Le 10 e d’Artillerie va dans l’Est
. u Lo- -égiuem u artillerie, en garnison à
Marseille, va être envoyé dans l’Est. La
8 e batterie tiendra garnison à Langresja 9e à
Verdun. Ces changements de garnison de
vront être termines le 1er avril.
La Classe 1912
Hier a eu lieu la première publication des
tableaux de recensement de la classe 1912.
Cette classe sera supérieure en nombre à
celle de 1911, qui était déjà en progrès sur la
précédente.
Ce résultat est dû à une diminution de la
mortalité, grâce à une amélioration de
l’hygiène et à une application plus stricte de
la loi sur le recrutement.
A maintes reprises, on avait appelé l’at
tention sur la nécessité de mettre fin à une
mansuétude inexplicable à l’égard de jeunes
gens qui, avec impunité, se dérobaient à l’ac
complissement de leurs devoirs militaires.
Grâce à M.Millerard, qui a prescrit l’ins
cription d’office de tous les Français de vingt
ans, nous ne verrons plus cette catégorie
spéciale de réfractaires : les omis.
Missions militaires en Amérique
Le gouvernement de l’Uruguay a engagé,
avec le gouvernement français, des pour
parlers pour obtenir les services d’un certain
nombre d’officiers comme professeurs et
instructeurs dans ses écoles militaires.
Les contrats pour les missions militaires
françaises de Saint-Paul et Lima viennent,en
outre, d’être renouvelés; deux missions
nouvelles ont été envoyées en Bolivie et au
Guatemala, et deux autres pays de l’Améri
que latine ont demandé le concours de la
France pour la réorganisation de leur armée.
Un poste d’attache militaire a été créé à
Buenos-Ayres et un poste d’attaché naval
dans la même ville est en voie de création.
INFORMATIONS
Le Docteur Carrel remet une jambe
en quatre jours
Le Journal de médecine expérimentale, or-
gane officiel de l’institut Rockefeller,. con
tient, dans son numéro du 1 er janvier, un
article du docteur Garrel, dans lequel le sa
vant annonce qu’à la suite d’une série
d’expériences auxquelles il se livre depuis
1907, il croit à la possibilité de guérir une
blessure cutanée en moins d’une journée,
et de remettre en état une jambe cassée en
quatre jours. Il estime que si la marche de
la réparation des tissus était activée seule
ment dix fois, ce résultat serait obtenu.
Dans ses expériences sur des blessures
dermiques, le docteur Carrel a découvert
ue des pansements faits avec la substance
e certains tissus et organes hâtaient de
façon merveilleuse l’action curative de la
nature. Les tissus dont le docteur fait les
.extraits nécessaires à son traitement sont
pris à des poussins non éclos, aux muscles,
au foie, aux reins et autres organes de pou
lets adultes, aux organes de chiens et de la
pins adultes, et enfin, chose incroyable, au
cancer contagieux des poulets.
Si le succès couronne finalement les efforts
du docteur Carrel, on croit que les brûlures
pénétrantes et les lésions dermiques, qui
jusqu’à présent sont mortelles, même après
qu’on y a greffé de la peau, seront rapide
ment recouvertes d'un nouveau tissu cutané.
Les membres cassés pourront être entière
ment reconstitués, et les organes qui auront
perdu leur substance par suite de certaines
maladies, la recouvreront en peu de temps.
En un mot, toute lésion des tissus pourra
être guérie avec certitude et rapidité par
l’application de ces étonnants extraits.
Un Encaisseur Oublieux
Ainsi que nous le disions hier en « Der
nière Heure », après avoir effectué un en
caissement de 65.000 francs dans une banque
de la rue de Trévise, M. Jules Verhec, cais
sier de l’Usine Charron, de Puteaux, accom
pagné d’un comptable, M. Jacques Wagner,
fit arrêter son automobile devant un débit
de tabac du boulevard des Batignolles, à
l angle de la rue du Mont-Dore.
Tous deux prirent une consommation à la
terrasse, puis, remontant dans le véhicule,
poursuivirent leur chemin.
Or, rue de Rome, le caissier s’aperçut qu’il
avait oublié sa serviette contenant les billets
de banque au café.
Le chauffeur de l’automobile, Victor Re
nard, reconduisit les voyageurs en quelques
minutes, rue du Mont-Dore. Mais là, on eut
beau rechercher la serviette sur la terrasse
et à l’intérieur de l’établissement, interroger
les consommateurs, les garçons et le patron,
il fut impossible de la retrouver...
M. Jules Verhec a déposé un: plainte au
commissariat des Batignolles et la sureté fait
rechercher les auteurs du vol.
Depuis les attentats de Bonnot et de Gar
nier, à chaque voyage, le chauffeur Victor
Renard prenait un chemin différent. C’est
pour cette raison qu’il passa par le boulevard
des Batignolles pour aller de la rue de Tré
vise à Puteaux.
Rochette Sujet Mexicain ?
La police semble chercher le banquier
Rochette un peu partout — sans le décou
vrir.
Or, on nous assure que lors de son séjour
au Mexique, où il s’était rendu pour traiter
une affaire de chemin de fer qu’il a lancée,
Rochette se serait fait naturaliser sujet mexi
cain.
De sorte que Rochette — si l’information
est exacte — pourrait s’en aller résider, en
toute sécurité, au Mexique et y continuer ses
opérations financières.
Mort de M. L.-P. Cailletet
M. L.-P. Cailletet, membre de l’Académie
des sciences, président de l’Aéro-Club de
France, est mort hier après-midi, à trois heu
res et demie. Il était souffrant depuis une
quinzaine de jours et, étant donné son grand
âge, 79 ans, on avait à son sujet des craintes
qui se sont malheureusement justifiées.
Mort du Peintre Cesbron
M. Achille Cesbron, l’artiste peintre bien
connu, vient de mourir, à l’âge de 63 ans,
en son domicile, à Paris, 13, rue Jacque-
mont.
Chevalier de la Légion-d’Honnearset titn-
laire de la médaille de 1870-71; le défunt était
membre de la Société des artistes français et
du Comité de l’Association du baron Taylor.
Il avait, en onf.ro fondé l’Académindocarte
de la Heur et de la piante, dont il était le di
recteur.
Le Centenaire de Verdi
Un Comité vient de se constituer, à Rome,
pour célébrer le centenaire de Verdi, au
quel l’on se propose de donner le plus grand
éclat.
Il est ascez piquant de mentionner que
l’initiative de ce Comité a été prise par des
sénateurs et des députés. En réalité, le fait
n’est pas autrement surprenant... Le célè
bre compositeur n’a-t-il pas été successive-
ment député et sénateur ?...
Disons tout de suite que Verdi n'avait rien
fait pour devenir un personnage d’assem
blée parlementaire... O a l’avait élu, il avait
accepté, et c’était tout. Rarement, est-il be
soin de le dire, l’auteur du Trouvère assistait
aux séances, et lorsque la fantaisie lui pre
nait de siéger au milieu de ses collègues,
c’était pour noter en musique leurs cris et
leurs interruptions. Avec une franchise un
peu narquoise, Verdi s’excusait de son igno
rance des questions politiques.
— Di politica poco m’intendo, faisait-il.
Verdi avait quatre-vingt-huit ans lorsqu’il
mourut. La perte de sa femme avait terrassé
cette robuste nature de paysan. Peu de temps
avant sa mort, il écrivait à la comtesse Ne-
groni-Prato ces mots que l’on vient d’exhu
mer : « Ma vie est dure et sans joie. Si du
moins je pouvais travailler, ou avoir de bons
yeux, ou marcher!... Je me promènerais
ou lirais toute la journée. Jamais je n’aurais
cru possible que la chance d’avoir deux jam
bes saines m’apparût un jour comme l’idéal
du bonheur. Tout me fatigue. Je ne vis plus :
je végète à peine. Que fais-je encore en ce
monde ?... »
Le Vol à la Bousculade
Chargé par son patron, M. Deglas, fabricant
de tissus à Paris, 32, rue du Sentier, d’aller
encaisser un chèque de dix mille francs au
Crédit Lyonnais, un employé, M. Rozet,
passait à la caisse de l’agence et recevait la
somme.
La liasse de billets de banque placée dans
la poche de son veston, M. Rczet revenait au
magasin, lorsque rue Feydeau, un individu
qui courait vint se jeter sur lui et le ren
versa. Il s’excusa et fila rapidement, tandis
qu’un autre passant aidait l’encaisseur à se
relever et disparaissait lui aussi.
Lequel des deux a profité de l’occasion
pour fouiller dans la poche de l’employé et
lui subtiliser les dix mille francs ? M. Rozet
n’en sait rien. Ce dont il est certain, c’est
qu'en regardant s’il n’avait pas fait glisser la
liasse en tombant, il s’était aperçu de sa dis
parition.
Les Années en 15
Si l’on feuillette l’histoire, on verra que
la treizième année de chaque siècle a gé
néralement amené quelque événement no
toire. — .
L’an 613 vit le supplice de Brunehant, et
un siècle plus tard, en 713, les Arabes firent
leurs premières incursions au-delà des
Pyrénées. En 813, les Bulgares prenaient An-
drinople (déjà 1). Ce fut en 1413 que Lyon
fut réuni à la France, et la même année, les
Armagnacs massacrèrent les Bourguignons
à Paris. L’année 1513 nous fut néfaste : la
défaite de Novare chassa les Français de
l’Italie et amena la paix ignominieuse avec
Ferdinand le Catholique. En 1613, les Roma-
nofi montaient sur le trône de Russie. En
1713, un traité : celui d’Utrecht. C’est de
puis cette date que l’Angleterre occupe Gi
braltar. Enfin 1813, c’est Lutzen, Bautzen,
Dresde, Leipzig, victoires et défaites glorieu
ses les unes et les autres...
Cérémonie Patriotique
Hier matin, à dix heures, a eu lieu à
Nuits-Saint-Georges, la remise de la médaille
de 1870-71 aux vétérans des armées de terre
et de mer de la 637e section.
La cérémonie était présidée par le général
André qui a prononcé un discours très ap
plaudi.
« En 1870, dit-il, tous se sont trouvés dans
les rangs : cléricaux, anticléricaux, monar
chistes et républicains; demain, s’il était né
cessaire, il en serait de même ».
Parlant des provinces perdues, l’ancien
ministre s’est associé aux protestations des
alsaciens-lorrains qui ont juré de recon
quérir le droit d’être français.
Défaut d’attention
Bien amusante cette anecdote sur Edison.
Incorrigible fumeur, l’illustre inventeur
ne fume que des cigares de choix.
Sur son bureau se trouve une boîte d’ex
cellents havanes, mais ses amis et les visi
teurs très nombreux y puisent largement.
Edison, ennuyé de voir qu’en vingt jours
plus de dix boîtes avaient été vidées, s’a
dressa à son fournisseur habituel, le priant
de confectionner des cigares avec une enve
loppe de tabac bourrée de feuilles de maïs
séchées.
Le marchand exécuta la commande. Un
mois plus tard, il vint demander au savant
s’il ne devait pas à présent lui fournir ses
cigares ordinaires.
— Sans doute, répondit Edison, mais
quand m’apporterez-vous mes cigares de
maïs ?
Il y avait trois semaines qu'il les fumait!
Vidocq russe
On vient d’arrêter à Saint-Pétersbourg un
dangereux bandit nommé Goutchoreff. Ce
bandit, qui s’est récemment évadé de la pri
son de Taganrog,s‘est présenté à la police,
demandant à être interrogé par les chefs su
périeurs. Au cours de son interrogatoire, il
a fait des révélations sensationnelles sur ses
nombreux exploits.
Agent de la Sûreté de Taganrog, ainsi que
de l’Okrana (police secrète politique), Gout
choreff faisait en même temps partie d’une
bande de redoutables bandits.
Escroc habile, il faisait chanter ses cama
rades de la police, les tenant sous la menace
de révélations sur leur compte.
Finalement, la police de Taganrog pour
se débarrasser de ce trop dangereux con
frère, l’a pris en flagrant délit de brigandage,
l’a arrêté et fait traduire en justice. Gout-
choreff fut condamné à cinq ans de prison.
Il y écrivit d’innombrables requêtes au mi
nistre de l’intérieur, mais ne recevant pas
de réponse, il s’évada de la prison et vint à
Saint-Pétersbourg.
Uneenqueto a et vrdumuee par -ïc—mi
nistre de l’intérieur sur les révélations de
Goutchoreff.
Le résultat de l’enquête est attendu avec
angoisse par la police de Taganrog.
Qu’est-ce qu’un haricot ?
Savez-vous ce que-c’est qu’un haricot?
Eh bien, un haricot, c’est une fève !
Parfaitement, ce grain en forme de crois
sant petit et blanc, qui donne aux mets un
fond aussi consistant que savoureux, s’ap
pelait autrefois une fève. On le désignait ain
si communément et tous les grammairiens,
qui se sont donné la peine d’étudier le vieux
français ne lui ont pas trouvé d’autre ter
me.
D’ailleurs, dans certaines provinces, où le
langage d’autrefois est resté en honneur, on
lui donne encore son ancien nom et plu
sieurs expressions en font toi, notamment
la fève des rois, laquelle n’est, la plupart du
temps, qu’un haricot.
Cependant le haricot existait dans l’an
cienne France. C’était même un ragoût de
mouton. La viande y était coupée en mor
ceaux, « harigotée », d’où le nom du met.
Inutile de dire que ce dernier n’a nullement
cédé son titre, comme des gens trop sim
plistes pourraient le croire. Il n’y a entre
les deux homonymes rien de commun : le
haricot de mouton, l’ancien, n’ayant ja
mais fréquenté le haricot moderne, un par
venu.
Alors ! Comment se fait-il que nous appe
lions haricot ce qui s’appelait jadis une fève,
alors que le haricot, le véritable...
Evidemment, ce serait là un casse-tête
chinois, si un poète ne s’était avisé de cher
cher dans le Nouveau-Monde. José-Maria de
Hérédia a trouvé au Mexique ‘origine du ha
ricot nouveau style. Les Mexicains, grands
mangeurs de ce légume, l’appellent encore
« ayacot » Ayacot ! Haricot ! ce n’était pas
plus difficile que cela.
Empressons-nous, d’ailleurs, de dire qu’il
était aussi très connu au Pérou, qui semble
même être sa véritable patrie. On retrouve,
en effet, des haricots dans les tombeaux les
plus anciens de ce pays.
En revanche, le haricot n’aurait pas été
importé chez nous depuis très longtemps.,
La preuve en serait qu’il n’a pas son para
site, comme le pois, la fève ou la lentille.
Les parasites de ces derniers n’auraient
pas eu le temps de s’habituer à cet élément
indigeste ; quant à l’autre, celui que le hari
cot avait en Amérique... vous comprenez, il;
ne pouvait le suivre à travers l’Océan... il»
avait peur du mal de mer.
Les Etrennes à travers les âges 1
Les Romains, même aux temps somptueux
des empereurs, n’échangeaient au premier
jour de l’an — cette mode est très ancienne
— que des cadeaux d’une valeur toute sym-
bolique : des branches de verveine qui si
gnifiaient vaillance et générosité, des figues,
des dattes et du miel qui promettaient une
douce année.
Depuis, nos rois furent bien plus magni
fiques et, en 1679, la cour s’émerveilla des
largesses que la famille royale — y compris
la reine ! — fit à Mme de Montespan. Mais
ce qui étonna davantage encore, c’est l’inso-
lence de la favorite qui se dispensa de ré
pondre par la moindre gracieuseté à tous
ces dons. Elle n’avait pas l’excuse du cardi
nal Dubois, qui répondit à son maître d hô
tel qui lui réclamait ses étrennes : « Je vous
donne ce que vous m’avez volé dans le cou
rant de l’année. » Elle aurait plutôt mérité
l’épitaphe du vieux grigou mort le jour “t
la Saint-Sylvestre.
Ci-gît dessous ce marbre blanc
Le plus avare homme de Rennes
S’il est mort la veille de l’an
G’estpour ne pas donner d étrennes.
Il fant convenir que c’était un moyen.as
mirable. Gribouille n’eût pas trouve mhleuxs
Eom =======================--
(C Pages,
(6 Pages)
Enndi 6 Janvier 1943
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En Vente
DERNERE Uni
Paris, trois heures matin
LA GUERRE D’ORIENT
Les Négociations vont continuer
- Londres, 5 janvier. — On apprend ce soir
dimancne que par suite de conseils donnés
par les puissances depuis hier, les négocia
tions ne seront pas rompues demain. Mais
on ne doit pas tirer de cela la conséquence
qu’il serait question d’un changement de
vues quelconque en ce qui concerne la
question d’Andrinople.
Selon les dernières nouvelles, la prise
de la ville serait imminente.
On croit généralement que la Turquie
proposera demain une nouvelle ligne pour
la frontière turco-bulgare.
En Turquie
. Constantinople, 5 janvier. — Aujourd’hui
au conseil des ministres tenu chez le grand
vizir (conseil qui a duré cinq heures) il a été
décidé des’en tenir aux propositions faites
le S janvier par les plénipotentiaires turcs.
Le grand vizir qui souffre d’un refroidisse
ment, a pu présider le conseil des minis-
âres. On espère qu’ii pourra quitter la Cham
bre le 8 janvier.
Constantinople, 5 janvier. — La flotte tur
que entrée hier dans les Dardanelles est in
tacte.
Une entrevue doit avoir lieu à Tchataldja
Vienne. — D’après le correspondant de la
Ncue Freie Press à Constantinople, le sultan
et le roi de Bulgarie doivent avoir une en
trevue à Tchataldja.
Le même correspondant annonce d’autre
part que le grand vizirat a été offert à Ferid
Pacha et, après le refus de ce dernier, à
Hilmi Pacha.
L’Aotion grecque
BRINDISI. — On mande de Sulonique à la
date du 25 décembre que les troupes grec-
ques se sont embarquées sur un vapeur ré-
guisitionné à destination, suppose-t-on, de
"Epire.
Les Concessions des Alliés
JOFIA, 5 janvier. — Le Mir déclare que la
reprise éventuelle des hostilités modifierait
la situation et que toutes les concessions
faites jusqu’ici par les alliés auraient alors
perdu toute valeur.
En Bulgarie
ZOFIA, 5 janvier. — Un ukase royal rap
porte l’interdiction de l’importation du son
et du millet.
LES AFFAIRES DU MAROC
MOGADOR, 31 décembre, 10 h. du matin
{retardée en cours de transmission). — La
colonne Ruef, composée de quatre compa
gnies de tirailleurs, de trois compagnies de
Sénégalais, d’une section de spahis, d’un ba
taillon d’artillerie de montagne, envoyée
pour occuper la Palmeraie, point stratégique
commandant le secteur de Mogador, a dû
disperser à coups de canon trois cents fan
tassins retranchés dans la casbah de Carcos.
Des nouvelles de source indigène indi
quent que l’on peut évaluer les forces enne
mies à trois ou quatre mille hommes qui
camperaient chez les tribus Meskoufa.
LE NAUFRAGE DU d LUCKENBACH »
NEWPORT, 5 janvier.— Le vapeur allemand
Luckenbach a coulé à la suite d’une collision
avec le vapeur anglais Indrakula.
Ce dernier frappa le Luckenbach par le flanc
et le coupa presque en deux.
Dix hommes d’équipage du Luckenbach ont
été sauvés.
L’Indrakula a été si avarié qu’on s’est trou
vé dans l’obligation de le faire échouer à la
côte.
14 hommes du Luckenbach ont été noyés.
LA QUESTION DE LA VALORISATION
DES CAFÉS
Rio DE-JANEIRO, 5 janvier. — La nouvelle
publiée en Europe et aux Etats-Unis, d’après
laquelle le gouvernement du Brésil aurait
rappelé à l’ordre M. Sielcken pour lui don
ner des instructions au sujet des cafés, est
absolument sans fondement.
M. Sielcken appartient au Comité de valo
risation et celui-ci agit entièrement d’accord
avec le gouvernement de Saint-Paul aux
droits et intérêts duquel le gouvernement
fédéral donne l’appui le plus tncmel
La Richesse Nationale
Si les chiffres du commerce extérieur in-
diquent que la France traverse une période
de prospérité, d’autres indices non moins
significatifs en apportent confirmation. Les
statistiques du trafic intérieur vont en effet
sans cesse en augmentant et la fortune pu
blique s’accroît continuellement, malgré
certaines crises partielles et passagères.
Une des indications les plus sûres nous
est fournie par le commerce de luxe. Les
échanges auxquels donnent lieu, particu
lièrement à cette époque de l’année, les ar
ticles composés de métaux précieux sui
vent, depuis quelque temps, une cons
tante progession.
Celle-ci est évidemment due, pour partie,
aux progrès du goût de luxe. Mais elle n’en
dénote pas moins un état général de bien-
être. N’était-ce point pendant les périodes
de labeur et d’opulence que nos aïeux gar
nissaient leurs coffrets de bijoux et de pier
reries ? Et nous continuons la tradition à la
faveur de la paix que nous ménage un gou
vernement clairvoyant.
Les quantités d’objets d’or et d’argent fa
briqués aux titres légaux et soumis à la
marque ou vérification sont des preuves de
la fortune du pays et de la vitalité de l’in
dustrie et du commerce français. Si nous
prenons par exemple le total des o bjets d’or
fabriqués aux titres légaux pour l’année
1897, nous trouvons 8,352 kilogrammes.
Dix ans plus tard on constate une augmen
tation de plus de cinq mille kilogrammes et
les statistiques s’améliorent encore les exer
cices suivants.
Comme nos exportations en articles pré
cieux se sont élevées régulièrement, on
pourrait croire que nous avons fabriqué
surtout pour vendre au dehors. Or, l’aug
mentation des objets en or marqués des
poinçons intérieurs est la plus sensible.
Elle dépassait, d’après les derniers chiffres
officiels, plusieurs milliers de kilogrammes
tandis que celle des articles marqués pour
l’exportation est à peine d’un millier de ki
logrammes en 10 ans.
Certes, la progression suivie par les ob
jets marqués des poinçons intérieurs et
destinés à la consommation du pays n’a pas
été rigouseusement constante au cours de
la période 1897-1910, fait-on justement re
marquer. On peut cependant constater, sur
l’ensemble des exercices, un notable déve
loppement. De 7,505 kil. en 1897, la laDri-
cation nationale est passée à 13,060 kil, en
1910. Ce qui représente en treize ans un
accroissement de 74 0/0 !
Si, pour l’étranger, l’augmentation porte
sur des chiffres plus faibles, elle est néan
moins proportionnellement supérieure. De
847 kilogrammes en 1897, la fabrication
passe en effet à 2,135 kilogrammes en 1910,
soit un surplus de 1.288 kil. ou de 152 0/0 !
L’étranger apprécie donc de plus en plus
nos produits et notre industrie bénéficie
largement de son choix.
Ce n’est pas seulement de la fabrication
des objets en or que l’on tire des conclu
sions favorables. Le travail de l’argent est
également prospère. Les poinçons inté
rieurs ont été apposés, en 1897, sur 103,307 ;
kilogrammes d’articles et, en 1910, sur .
127,246 kilogrammes. Pour l’ensemble de ;
la fabrication, on relève une augmentation
de 36 0/0 ou plus du tiers. L’engouement i
du public pour les objets composés de mé- (
tal blanc est par conséquent profitable à «
notre industrie. ]
Toutefois, de ce côté-là, la progression est i
moins forte qu’en ce qui concerne l’or. Ain- ‘
si, pour les objets marqués des poinçons .
intérieurs, l’accroissement n’est que de
23 0/0. Cependant, en ce qui a trait aux |
articles destinés à l’étranger et soumis à la <
marque officielle, notre fabrication a réalisé |
des progrès énormes. De 9,030 kilogram- !
mes en 1897, la production est passée à
25,991 kilogrammes en 1910, c’est-à-dire
accusant une augmentation de 187 0/0. Cet
accroissement témoigne ainsi du succès ,
toujours plus grand que remportent hors *
frontières les ouvrages sortant de nos ate- ]
liers. Il y a là une constatation une fois de
plus favorable à notre main-d’œuvre qui
excelle, grâce à son habileté technique et à ’
son goût artistique, dans les travaux de i
luxe. ‘
De ces différentes observations, il ressort
donc que, du moins dans certaines bran- i
ches, l’industrie et le commerce français ’
sont en bonne voie, et, qu’en s’étendant cha
que jour davantage, la réputation de notre
main-d’œuvre favorise notre expansion et
sert à maintenir notre prestige au dehors.
Enfin, l’importance du trafic intérieur, por
tant particulièrement sur les matières
précieuses, décèle une situation florissante
et contribue ainsi à consolider la richesse :
nationale.
II. HOLLAÉNDER.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBSBIBIE INTERMATIOMALE
108, rue saint-Lazare, 108
(immeuble de l’HOTEL TERMINUS)
L’Election Présidentielle
Le gouvernement n’a pas encore arrêté
officiellement la date de l’élection du prési
dent de la République ; mais il est dès main
tenant certain que le Congrès sera convoqué
pour le vendredi 17 janvier, à Versailles. Le
décret de convocation sera signé mardi pro
chain, au Conseil des ministres, et promul
gué le lendemain 8 janvier.
Ce décret sera ainsi conçu s
Le président de la République française, sur le
rapport du président du Conseil, ministre des
affaires étrangères,
Vu l’article 3 de la loi constitutionnelle du 16
juillet 1875,
Le Conseil des ministres entendu,
Décrète :
Article premier. — Le 17 janvier 1913, le Sénat
et la Chambre des députés se réuniront en Assem
blée nationale pour procéder à l’élection du prést-
dent de la République.
Art. 2. — Le président du Conseil, ministre des
affaires étrangères, est chargé de l’exécution du
présent décret.
Fait à Paris, le 8 janvier 4943.
ARMAND FALLIÈRES.
Par le président de la République, le
président du Conseil, ministre des affaires
étrangères,
RAYMOND POINCARÉ.
Et ce sera, mot pour mot, le même décret
que celui signé il y a sept ans parM. Loubet.
Il y a lieu de remarquer, en effet, que M.
Rouvier, qui fut appelé à contresigner le dé
cret de 1906, comme chef du gouvernement,
était, ainsi que M. Poincaré, ministre des
affaires étrangères.
II Guerne dOrient
Les Armements autrichiens
Vienne, 5 janvier.
D’après la Neue Freie Press, l’amiral Monte-
cuccoli aurait menacé de donner sa démis
sion si les gouvernements autrichien et hon
grois ne ratifiaient pas la demande faite par
le département de la marine, de remplacer
par trois dreadnoughts, les bâtiments du
type Monarch.
La Zeit a obtenu confirmation, d’une sour
ce autorisée, de la demande de mise en
chantier d’urgence de nouveaux dread
noughts, mais dément le bruit qui a couru
de la démission du ministre de la marine.
Un appel Serbe à l’Europe
La question de la délimitation de l’Albanie
est toujours traitée sur un ton des plus vifs
par la presse de Belgrade.
L’officieuse Samoouprava publie un article
de fond intitulé : « Qu’on le sache ! », et qui
est ùn cri de révolte contre les tentatives
d’arracher par la constitution d’un nouvel
État albanais une partie des territoires ser
bes ane Inc enorifoon depayo Iul avaient de
nouveau réunis.
Eu constituant en Etat des populations qui
d’après l’ethnographie et la culture ne peuvent
exister comme État moderne on emploie — l’Au-
triche et l’Italie notamment — des moyens extrê
mes sans s’occuper des conséquences graves qui
en résulteront. Nouveau sacrifice douloureux que
la Serbie, après tant d’autres, a dû accepter en
core. -
Maintenant on travaille à la démarcation des
frontières de l’Albanie autonome. De tous côtés
surgissent des tendances à morceler, à diminuer
des acquisitions chèrement payées aux prix du
sang, c’est-à-dire à arracher aux vainqueurs des
territoires indubitablement serbes pour les offrir
aux Albanais vaincus. Quelque opportunes que
soient les décisions de ceux qui les auraient pri
ses dans le sens indiqué, il faut qu’ils comptent
avec la désolation d’un peuple. Douloureusement
maltraitée, la nation serbe a subi jusqu’à mainte
nant d’innombrables injustices par considération
de l’intérêt d’autrui : elle est au bout de sa pa
tience.
Le peuple qui, tant de fois, a regardé la mort
face à face, qui n’a épargné ni son sang, ni la
vie de ses meilleurs fils tombés pour la liberté, le
peuple qui indubitablement a donné les preuves
des vertus d’une nation libre, honnête, loyale, qui
ne cherche autre chose que ce qui lui appartînt
jadis et ce qu’il détient maintenant, exige qu’on
lui en tienne compte aujourd’hui.
Il est illicite, dangereux, injuste de plaisanter
avec la douleur d’un tel peuple ; il est pernicieux
dans l’état actuel et indigne de tuer dans un tel
peuple la foi dans la justice du monde civilisé.
Ce n’est pas la manie des grandeurs qui nous
pousse à ces exigences, mais les souffrances, les
douleurs de notre race.
Nos adversaires mêmes nous auraient méprisés
si nous permettions qu’après Kumanovo, Prilep,
Veles, Monastir et tant d’autres témoins du cou
rage héroïque de noire armée, des milliers de nos
freres soient soumis au cimeterre ensanglanté
d’Albanais sauvages. Nous aurions été Gains pour
nos frères. Nous ne voulons pas l’être ni pour
l’amour de personne, ni pour l’intérêt de per
sonne.
La Russie et l’Autriche
Saint-Pétersbourg, 5 janvier.
À la suite de la conversation engagée entre
Saint-Pétersbourg et Vienne, les sphères gou
vernementales russes semblent être plus ou
moins rassurées au sujet de la non-démobi-
lisation de l’Autriche, si désirée pourtant.
Cette assurance s’explique parce qu’on croit
savoir ici que l’Autriche reste sur le qui-vive
non seulement parce que la reprise éven
tuelle des hostilités dans les Balkans exige
qu’elle soit prête à tout événement, mais
encore parce que l’état d’esprit des popula
tions de la monarchie dualiste, et notam
ment des nationalités slaves, lui donne des
inquiétudes.
BELGIQUE
L’Incident de Neuter
Au sujet de l’incident provoqué par la
brusque mise à la retraite du général de
Neuter et sa véhémente protestation publi
que, un journal catholique annonce que ce
général sera incessamment convoqué devant
une commission judiciaire composée de
l’auditeur général de l’armée et de deux gé
néraux. Cette commission fera office de
chambre de mises en accusation.
Le général de Neuter sera ensuite traduit
devant la Cour militaire qui aura à le juger
pour la lettre écrite par lui et publiée dans
un journal, et dans laquelle il qualifiait M.
de Broqueville de « ministre de la guerre ci-
vique ».
On sait que l’incident n a pas été provO-
ué par le fait même de la mise à la retraite
u général de Neuter, mais par le fait que
cet officier général, contrairement à tous les
usages, a appris la mesure qui l’atteignait
de façon indirecte, sans avoir été prévenu
par le ministre.
Or le journal catholique explique mainte
nant que M. de Broqueville avait prévenu le
général de Neuter en date du 23 décembre,
mais que par la faute des bureaux du dé
partement de la guerre, la lettre ministé
rielle n'est partie que le 26 décembre, c’est-
à-dire après que la mise à la retraite du gé
néral de Neuter eut été rendue officielle.
On assure que des mesures seront prises
contre les auteurs responsables de cette né
gligence. Bien que le ministre estime que la
séparation des pouvoirs ne l’oblige pas à
donner des explications au Parlement sur la
nomination ou la révocation des fonction
naires, M. de Broqueville acceptera pourtant
de répondre à l’interpellation sur cet inci
dent qui sera déposée à la Chambre par un
député libéral.
ALLEMAGNE
Le prochain voyage de Guillaume II
Selon les Dernières Nouvelles de Ktel, on
achève dans ce port l’armement du yacht de
l’empereur, le Hohenzollern.
Guillaume II quittera l’Allemagne dans le
courant de février et se rendra tout d’abord,
disent les Dernières Nouvelles de Ktel,à Haipha.
Cette information doit être acceptée sous
toutes réserves.
ETATS-UNIS
Les Droits de péage du Canal de Panama
Dans un discours qu’il a prononcé au
banquet de la Société « Le Forum de la Paix
internationale », M. Taft a blâmé le Sénat
pour le rejet du traité d’arbitrage entre les
Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.
Il s’est prononcé en faveur d’une proposi
tion consistant à soumettre au tribunal in
ternational de La Haye la question des taxes
de péage du canal de Panama.
Le sénateur démocrate Bacon a proposé,
dans le cas où le différend anglo-américain
relatif au canal de Panama serait soumis à
l’arbitrage, que les Etats-Unis aient le droit
de demander la création d’un tribunal spé
cial dont le composition assurerait un juge
ment impartial.
BULLETIN MILITAIRE
Volontaires pour l’Afrique
Le ministre de la guerre a demandé aux
généraux commandants de corps d’armée de
lui faire connaître dans les corps placés
sous leurs ordres les volontaires de la
classe 4911 désireux de servir soit dans les
bataillons de zouaves de l’Afrique du Nord,
soit dans les bataillons de chasseurs du
Maroc. Les volontaires pour les zouaves
pourront être ultérieurement envoyés au
Maroc, mais seulement avec leur consen
tement» ~
Le 10 e d’Artillerie va dans l’Est
. u Lo- -égiuem u artillerie, en garnison à
Marseille, va être envoyé dans l’Est. La
8 e batterie tiendra garnison à Langresja 9e à
Verdun. Ces changements de garnison de
vront être termines le 1er avril.
La Classe 1912
Hier a eu lieu la première publication des
tableaux de recensement de la classe 1912.
Cette classe sera supérieure en nombre à
celle de 1911, qui était déjà en progrès sur la
précédente.
Ce résultat est dû à une diminution de la
mortalité, grâce à une amélioration de
l’hygiène et à une application plus stricte de
la loi sur le recrutement.
A maintes reprises, on avait appelé l’at
tention sur la nécessité de mettre fin à une
mansuétude inexplicable à l’égard de jeunes
gens qui, avec impunité, se dérobaient à l’ac
complissement de leurs devoirs militaires.
Grâce à M.Millerard, qui a prescrit l’ins
cription d’office de tous les Français de vingt
ans, nous ne verrons plus cette catégorie
spéciale de réfractaires : les omis.
Missions militaires en Amérique
Le gouvernement de l’Uruguay a engagé,
avec le gouvernement français, des pour
parlers pour obtenir les services d’un certain
nombre d’officiers comme professeurs et
instructeurs dans ses écoles militaires.
Les contrats pour les missions militaires
françaises de Saint-Paul et Lima viennent,en
outre, d’être renouvelés; deux missions
nouvelles ont été envoyées en Bolivie et au
Guatemala, et deux autres pays de l’Améri
que latine ont demandé le concours de la
France pour la réorganisation de leur armée.
Un poste d’attache militaire a été créé à
Buenos-Ayres et un poste d’attaché naval
dans la même ville est en voie de création.
INFORMATIONS
Le Docteur Carrel remet une jambe
en quatre jours
Le Journal de médecine expérimentale, or-
gane officiel de l’institut Rockefeller,. con
tient, dans son numéro du 1 er janvier, un
article du docteur Garrel, dans lequel le sa
vant annonce qu’à la suite d’une série
d’expériences auxquelles il se livre depuis
1907, il croit à la possibilité de guérir une
blessure cutanée en moins d’une journée,
et de remettre en état une jambe cassée en
quatre jours. Il estime que si la marche de
la réparation des tissus était activée seule
ment dix fois, ce résultat serait obtenu.
Dans ses expériences sur des blessures
dermiques, le docteur Carrel a découvert
ue des pansements faits avec la substance
e certains tissus et organes hâtaient de
façon merveilleuse l’action curative de la
nature. Les tissus dont le docteur fait les
.extraits nécessaires à son traitement sont
pris à des poussins non éclos, aux muscles,
au foie, aux reins et autres organes de pou
lets adultes, aux organes de chiens et de la
pins adultes, et enfin, chose incroyable, au
cancer contagieux des poulets.
Si le succès couronne finalement les efforts
du docteur Carrel, on croit que les brûlures
pénétrantes et les lésions dermiques, qui
jusqu’à présent sont mortelles, même après
qu’on y a greffé de la peau, seront rapide
ment recouvertes d'un nouveau tissu cutané.
Les membres cassés pourront être entière
ment reconstitués, et les organes qui auront
perdu leur substance par suite de certaines
maladies, la recouvreront en peu de temps.
En un mot, toute lésion des tissus pourra
être guérie avec certitude et rapidité par
l’application de ces étonnants extraits.
Un Encaisseur Oublieux
Ainsi que nous le disions hier en « Der
nière Heure », après avoir effectué un en
caissement de 65.000 francs dans une banque
de la rue de Trévise, M. Jules Verhec, cais
sier de l’Usine Charron, de Puteaux, accom
pagné d’un comptable, M. Jacques Wagner,
fit arrêter son automobile devant un débit
de tabac du boulevard des Batignolles, à
l angle de la rue du Mont-Dore.
Tous deux prirent une consommation à la
terrasse, puis, remontant dans le véhicule,
poursuivirent leur chemin.
Or, rue de Rome, le caissier s’aperçut qu’il
avait oublié sa serviette contenant les billets
de banque au café.
Le chauffeur de l’automobile, Victor Re
nard, reconduisit les voyageurs en quelques
minutes, rue du Mont-Dore. Mais là, on eut
beau rechercher la serviette sur la terrasse
et à l’intérieur de l’établissement, interroger
les consommateurs, les garçons et le patron,
il fut impossible de la retrouver...
M. Jules Verhec a déposé un: plainte au
commissariat des Batignolles et la sureté fait
rechercher les auteurs du vol.
Depuis les attentats de Bonnot et de Gar
nier, à chaque voyage, le chauffeur Victor
Renard prenait un chemin différent. C’est
pour cette raison qu’il passa par le boulevard
des Batignolles pour aller de la rue de Tré
vise à Puteaux.
Rochette Sujet Mexicain ?
La police semble chercher le banquier
Rochette un peu partout — sans le décou
vrir.
Or, on nous assure que lors de son séjour
au Mexique, où il s’était rendu pour traiter
une affaire de chemin de fer qu’il a lancée,
Rochette se serait fait naturaliser sujet mexi
cain.
De sorte que Rochette — si l’information
est exacte — pourrait s’en aller résider, en
toute sécurité, au Mexique et y continuer ses
opérations financières.
Mort de M. L.-P. Cailletet
M. L.-P. Cailletet, membre de l’Académie
des sciences, président de l’Aéro-Club de
France, est mort hier après-midi, à trois heu
res et demie. Il était souffrant depuis une
quinzaine de jours et, étant donné son grand
âge, 79 ans, on avait à son sujet des craintes
qui se sont malheureusement justifiées.
Mort du Peintre Cesbron
M. Achille Cesbron, l’artiste peintre bien
connu, vient de mourir, à l’âge de 63 ans,
en son domicile, à Paris, 13, rue Jacque-
mont.
Chevalier de la Légion-d’Honnearset titn-
laire de la médaille de 1870-71; le défunt était
membre de la Société des artistes français et
du Comité de l’Association du baron Taylor.
Il avait, en onf.ro fondé l’Académindocarte
de la Heur et de la piante, dont il était le di
recteur.
Le Centenaire de Verdi
Un Comité vient de se constituer, à Rome,
pour célébrer le centenaire de Verdi, au
quel l’on se propose de donner le plus grand
éclat.
Il est ascez piquant de mentionner que
l’initiative de ce Comité a été prise par des
sénateurs et des députés. En réalité, le fait
n’est pas autrement surprenant... Le célè
bre compositeur n’a-t-il pas été successive-
ment député et sénateur ?...
Disons tout de suite que Verdi n'avait rien
fait pour devenir un personnage d’assem
blée parlementaire... O a l’avait élu, il avait
accepté, et c’était tout. Rarement, est-il be
soin de le dire, l’auteur du Trouvère assistait
aux séances, et lorsque la fantaisie lui pre
nait de siéger au milieu de ses collègues,
c’était pour noter en musique leurs cris et
leurs interruptions. Avec une franchise un
peu narquoise, Verdi s’excusait de son igno
rance des questions politiques.
— Di politica poco m’intendo, faisait-il.
Verdi avait quatre-vingt-huit ans lorsqu’il
mourut. La perte de sa femme avait terrassé
cette robuste nature de paysan. Peu de temps
avant sa mort, il écrivait à la comtesse Ne-
groni-Prato ces mots que l’on vient d’exhu
mer : « Ma vie est dure et sans joie. Si du
moins je pouvais travailler, ou avoir de bons
yeux, ou marcher!... Je me promènerais
ou lirais toute la journée. Jamais je n’aurais
cru possible que la chance d’avoir deux jam
bes saines m’apparût un jour comme l’idéal
du bonheur. Tout me fatigue. Je ne vis plus :
je végète à peine. Que fais-je encore en ce
monde ?... »
Le Vol à la Bousculade
Chargé par son patron, M. Deglas, fabricant
de tissus à Paris, 32, rue du Sentier, d’aller
encaisser un chèque de dix mille francs au
Crédit Lyonnais, un employé, M. Rozet,
passait à la caisse de l’agence et recevait la
somme.
La liasse de billets de banque placée dans
la poche de son veston, M. Rczet revenait au
magasin, lorsque rue Feydeau, un individu
qui courait vint se jeter sur lui et le ren
versa. Il s’excusa et fila rapidement, tandis
qu’un autre passant aidait l’encaisseur à se
relever et disparaissait lui aussi.
Lequel des deux a profité de l’occasion
pour fouiller dans la poche de l’employé et
lui subtiliser les dix mille francs ? M. Rozet
n’en sait rien. Ce dont il est certain, c’est
qu'en regardant s’il n’avait pas fait glisser la
liasse en tombant, il s’était aperçu de sa dis
parition.
Les Années en 15
Si l’on feuillette l’histoire, on verra que
la treizième année de chaque siècle a gé
néralement amené quelque événement no
toire. — .
L’an 613 vit le supplice de Brunehant, et
un siècle plus tard, en 713, les Arabes firent
leurs premières incursions au-delà des
Pyrénées. En 813, les Bulgares prenaient An-
drinople (déjà 1). Ce fut en 1413 que Lyon
fut réuni à la France, et la même année, les
Armagnacs massacrèrent les Bourguignons
à Paris. L’année 1513 nous fut néfaste : la
défaite de Novare chassa les Français de
l’Italie et amena la paix ignominieuse avec
Ferdinand le Catholique. En 1613, les Roma-
nofi montaient sur le trône de Russie. En
1713, un traité : celui d’Utrecht. C’est de
puis cette date que l’Angleterre occupe Gi
braltar. Enfin 1813, c’est Lutzen, Bautzen,
Dresde, Leipzig, victoires et défaites glorieu
ses les unes et les autres...
Cérémonie Patriotique
Hier matin, à dix heures, a eu lieu à
Nuits-Saint-Georges, la remise de la médaille
de 1870-71 aux vétérans des armées de terre
et de mer de la 637e section.
La cérémonie était présidée par le général
André qui a prononcé un discours très ap
plaudi.
« En 1870, dit-il, tous se sont trouvés dans
les rangs : cléricaux, anticléricaux, monar
chistes et républicains; demain, s’il était né
cessaire, il en serait de même ».
Parlant des provinces perdues, l’ancien
ministre s’est associé aux protestations des
alsaciens-lorrains qui ont juré de recon
quérir le droit d’être français.
Défaut d’attention
Bien amusante cette anecdote sur Edison.
Incorrigible fumeur, l’illustre inventeur
ne fume que des cigares de choix.
Sur son bureau se trouve une boîte d’ex
cellents havanes, mais ses amis et les visi
teurs très nombreux y puisent largement.
Edison, ennuyé de voir qu’en vingt jours
plus de dix boîtes avaient été vidées, s’a
dressa à son fournisseur habituel, le priant
de confectionner des cigares avec une enve
loppe de tabac bourrée de feuilles de maïs
séchées.
Le marchand exécuta la commande. Un
mois plus tard, il vint demander au savant
s’il ne devait pas à présent lui fournir ses
cigares ordinaires.
— Sans doute, répondit Edison, mais
quand m’apporterez-vous mes cigares de
maïs ?
Il y avait trois semaines qu'il les fumait!
Vidocq russe
On vient d’arrêter à Saint-Pétersbourg un
dangereux bandit nommé Goutchoreff. Ce
bandit, qui s’est récemment évadé de la pri
son de Taganrog,s‘est présenté à la police,
demandant à être interrogé par les chefs su
périeurs. Au cours de son interrogatoire, il
a fait des révélations sensationnelles sur ses
nombreux exploits.
Agent de la Sûreté de Taganrog, ainsi que
de l’Okrana (police secrète politique), Gout
choreff faisait en même temps partie d’une
bande de redoutables bandits.
Escroc habile, il faisait chanter ses cama
rades de la police, les tenant sous la menace
de révélations sur leur compte.
Finalement, la police de Taganrog pour
se débarrasser de ce trop dangereux con
frère, l’a pris en flagrant délit de brigandage,
l’a arrêté et fait traduire en justice. Gout-
choreff fut condamné à cinq ans de prison.
Il y écrivit d’innombrables requêtes au mi
nistre de l’intérieur, mais ne recevant pas
de réponse, il s’évada de la prison et vint à
Saint-Pétersbourg.
Uneenqueto a et vrdumuee par -ïc—mi
nistre de l’intérieur sur les révélations de
Goutchoreff.
Le résultat de l’enquête est attendu avec
angoisse par la police de Taganrog.
Qu’est-ce qu’un haricot ?
Savez-vous ce que-c’est qu’un haricot?
Eh bien, un haricot, c’est une fève !
Parfaitement, ce grain en forme de crois
sant petit et blanc, qui donne aux mets un
fond aussi consistant que savoureux, s’ap
pelait autrefois une fève. On le désignait ain
si communément et tous les grammairiens,
qui se sont donné la peine d’étudier le vieux
français ne lui ont pas trouvé d’autre ter
me.
D’ailleurs, dans certaines provinces, où le
langage d’autrefois est resté en honneur, on
lui donne encore son ancien nom et plu
sieurs expressions en font toi, notamment
la fève des rois, laquelle n’est, la plupart du
temps, qu’un haricot.
Cependant le haricot existait dans l’an
cienne France. C’était même un ragoût de
mouton. La viande y était coupée en mor
ceaux, « harigotée », d’où le nom du met.
Inutile de dire que ce dernier n’a nullement
cédé son titre, comme des gens trop sim
plistes pourraient le croire. Il n’y a entre
les deux homonymes rien de commun : le
haricot de mouton, l’ancien, n’ayant ja
mais fréquenté le haricot moderne, un par
venu.
Alors ! Comment se fait-il que nous appe
lions haricot ce qui s’appelait jadis une fève,
alors que le haricot, le véritable...
Evidemment, ce serait là un casse-tête
chinois, si un poète ne s’était avisé de cher
cher dans le Nouveau-Monde. José-Maria de
Hérédia a trouvé au Mexique ‘origine du ha
ricot nouveau style. Les Mexicains, grands
mangeurs de ce légume, l’appellent encore
« ayacot » Ayacot ! Haricot ! ce n’était pas
plus difficile que cela.
Empressons-nous, d’ailleurs, de dire qu’il
était aussi très connu au Pérou, qui semble
même être sa véritable patrie. On retrouve,
en effet, des haricots dans les tombeaux les
plus anciens de ce pays.
En revanche, le haricot n’aurait pas été
importé chez nous depuis très longtemps.,
La preuve en serait qu’il n’a pas son para
site, comme le pois, la fève ou la lentille.
Les parasites de ces derniers n’auraient
pas eu le temps de s’habituer à cet élément
indigeste ; quant à l’autre, celui que le hari
cot avait en Amérique... vous comprenez, il;
ne pouvait le suivre à travers l’Océan... il»
avait peur du mal de mer.
Les Etrennes à travers les âges 1
Les Romains, même aux temps somptueux
des empereurs, n’échangeaient au premier
jour de l’an — cette mode est très ancienne
— que des cadeaux d’une valeur toute sym-
bolique : des branches de verveine qui si
gnifiaient vaillance et générosité, des figues,
des dattes et du miel qui promettaient une
douce année.
Depuis, nos rois furent bien plus magni
fiques et, en 1679, la cour s’émerveilla des
largesses que la famille royale — y compris
la reine ! — fit à Mme de Montespan. Mais
ce qui étonna davantage encore, c’est l’inso-
lence de la favorite qui se dispensa de ré
pondre par la moindre gracieuseté à tous
ces dons. Elle n’avait pas l’excuse du cardi
nal Dubois, qui répondit à son maître d hô
tel qui lui réclamait ses étrennes : « Je vous
donne ce que vous m’avez volé dans le cou
rant de l’année. » Elle aurait plutôt mérité
l’épitaphe du vieux grigou mort le jour “t
la Saint-Sylvestre.
Ci-gît dessous ce marbre blanc
Le plus avare homme de Rennes
S’il est mort la veille de l’an
G’estpour ne pas donner d étrennes.
Il fant convenir que c’était un moyen.as
mirable. Gribouille n’eût pas trouve mhleuxs
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