Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-01-02
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 janvier 1913 02 janvier 1913
Description : 1913/01/02 (A33,N14495). 1913/01/02 (A33,N14495).
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Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
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(6 Pages)
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Jeudi 2 Janvier 1913
ANNONGEs
vre
AU HAVRE
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Bureau du Journal, 112, boula de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
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le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
En Vente
1913
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
| Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Las Négociations orientales
Rédacteur en Chef, Gérant
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
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Un An
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10
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Paris, trois heures matin
LA GUERRE D'ORIENT
La Conférence de la Daiz
Londres — Correspondant particulier d’Ha
vas. — A l’issue de la conférence de la paix,
on a communiqué le compte rendu officiel
suivant
La séance du premier janvier de la confé
rence de la paix a été présidée par M. Veni-
zelos.
Les délégués ottomans ont présenté leurs
contre-propositions qui ont été discutées.
On est tombé d’accord sur certains points.
Sur certains autres points, la discussion a
été renvoyée à une prochaine séance,laquelle
a été fixée à vendredi, 4 heures.
Londres. — Du correspondant particulier
CCHavus :
La séance de la conférence de la paix a
commencé à trois heures; elle a duré jusqu’à
6 h. 40.
Les délégués turcs ont d’abord proposé la
médiation des puissances, demande quia été
repoussée par les allies qui veulent traiter
directement avec la Turquie.
Les délégués turcs ont alors cédé sur les
questions de la Macédoine et de I’Epire.
La question de Th race, c’est à dire de la
frontière turco bulgare reste à discuter.
La Turquie demande à ia négocier avec la
Bulgarie.
Les délégués turcs ont insisté sur le main
tien des îles de la mer Egée dans les posses
sions de la Turquie. Ils ont déclaré s’en
rapporter aux puissances en ce qui concer
ne la Crète et l’Albanie.
La Réunion des Ambassadeurs d’aujourd’hui
LONDRES, 1er janvier. — L’impression dans
les milieux diplomatiques est que demain,
la réunion des ambassadeurs sera en mesure
de faire d’importances déclarations au sujet
des négociations entre l’Autriche et l’Italie
relativement à Scutari et aussi au sujet de la
démobilisation de l’Autriche.
Les Négociations bulgaro -roumaines
Bucare&t, 1er janvier. —Le gouvernement
roumain a été informé hier officiellement
par le gouvernement bulgare que M. Da-
neff avait reçu pleins pouvoirs pour négo
cier avec M. Misu, ministre de Roumanie à
Londres, au sujet des questions en suspens
entre les deux pays et même conclure un
arrangement portant sur ces questions.
L’affaire se trouve ainsi entrée dans cette
phase que le gouvernement roumain désire
voir s’ouvrir depuis la suspension des hos
tilités.
L’Attitude de la Roumanie
Londres, 1 er Janvier. — On apprend de
bonne source roumaine que rien ne justifie
les bruits qu’au cours de sa récente entre
vue, M. Misu, le nouveau ministre de Rou
manie à Londres, aurait soumis à M. Danef
des propositions de rectification des fron
tières roumano-bulgares.
Il est également faux que la Roumanie
conge à mobiliser.
Nouvelle inezacte
Sofia. — Il est inexact que 280 marins
grees aient participé à l’action aes torpil
leurs bulgares contre les vaisseaux turcs, au
large de Varna.
M. Take Jonesco en Angleterre
Londres. — M. Take Jonesco fera en Angle
terre les visites qu’il a coutume de faire cha
que année, à Noël, à ses amis intimes.
Il repartira le 18 janvier pour Bucarest.
Naturellement, il verra divers hommes
d’Etal pendant son séjour à Londres. Mais
on ne croit pas qu’il ait une mission quel-
conque.
LES RÉCEPTIONS DU I" JANVIER
A l’etranger, les représentants de ta Fran-
ge ont reçu, à l’occasion du 1er janvier, leurs
compatriotes.
A dome, M. Barrère a constaté les bons
rapports existant entre la France et l’Italie.
On a remarqué à la réception à l’agence de
France au Caire, la présence de Mgr Darian
et du president du Comité libanais qui a
affirmé ses sentiments d’inébranlable atta
chement à la France.
CONSTANTINOPLE, 1 er janvier. — Envoyé
Spécial ci Havas. — M. Bompart, ambassa-
deur de France, a reçu aujourd’hui la colo
nie française.
Dans le discours qu’il a prononcé, M. Bom
part a déclaré :
« La Turquie a besoin des sympathies des
nations. La nôtre lui est acquise. La France
est l’amie traditionnelle de la Turquie ; elle
ne faillira pas à ses traditions. »
MORT DE L'ENSEIGNE DE VAISSEAU
BERODE
REMIREMONT. — L’enseigné de vaisseau
Bervue, victime d’un accident d’aéroplane
survenu lundi, est mort hier à la suite d’un
transport au cerveau.
L'année s’est achevée sans que les affai
res orientales aient été réglées, sans même
que l’on aperçoive le moment où elles pour
ront l’être. La dernière séance de la Con
férence balkanique n’a point fait avancer
d’un pas la solution. Elle a été tout entière
consacrée à une manœuvre préparatoire
esquissée déjà les jours précédents dans
des conversations particulières. Comme il
fallait s’y attendre, la Sublime Porte n’a
point maintenu la thèse qu’elle avait chargé
Rechid Pacha d’exposer samedi. Elle ne re
fuse plus en principe des cessions territo
riales et ne parle plus d'introduire des ré
formes dans les régions dont les vainqueurs
réclament l’annexion. Elle cherche à se
faire couvrir par l'Europe et demande que
les questions balkaniques lui soient sou
mises. Sous le prétexte que les dépêches
de Constantinople contenant ses nouvelles
instructions étaient en partie indéchiffra
bles, Rechid Pacha n’a pas dit crûment la
chose. Pour sonder le terrain et se ménager
une retraite, il a feint d’avoir mal démêlé
dans les dépêches chiffrées les véritables
intentions de la Porte et il a suggéré que,
parmi les questions enjeu, les unes,comme
celle de la frontière turco-bulgare, pour
raient être traitées directement dans la
Conférence, et les autres, comme celle du
sandjak, portées à la réunion des am
bassadeurs.
De la part du Cabinet ottoman, disent les
Débats, la suggestion est assez naturelle.
Sous tous les rapports, il préférerait traiter
avec l’Europe. Au point de vue du prestige,
il éviterait ainsi la mortification de subir
les conditions d’anciens vassaux; au point
de vue intérieur, il pourrait alléguer le cas
de force majeure, la pression irrésistible
des grandes puissances, et faire accepter
plus facilement par l’opinion les inélucta
bles sacrifices. Mais les alliés ne sauraient
entrer dans ces considérations. Ils ont inté
rêt à se faire céder directement les terri
toires conquis, sauf à voir leurs parts ro
gnées du côté de l’Albanie par les grandes
puissances intéressées. Si les solutions
étaient remises entre les mains de l’Europe,
les alliés devraient livrer autant de batail
les diplomatiques qu’ils en ont gagnées sur
les champs de Th race et de Macédoine et la
victoire serait douteuse. En tout cas, on
tenterait de les désunir, d’agir sur les uns
par Ics autres, et tes résultats de leur cam-
pagne seraient en grande partie perdus pour
quelques-uns d’entre eux. Ils ne peuvent
réaliser leur dessein initial qu’en restant
unis et en obligeant l’ennemi à traiter avec
eux.
Ces deux points de vue opposés sont dif
ficiles à rapprocher. Toutefois, ce n’est
point impossible. Dès que la Turquie sera
prêle à consentir les cessions inévitables,
les diplomates amis qui désirent sincère
ment l’apaisement et la conciliation trou
veront les moyens, les artifices si l’on veut,
propres à concilier l’amour-propre ottoman
avec les exigences légitimes des alliés.
Cette tâche n’est certainement pas au-des
sus des forces des ambassadeurs accrédités
à Londres. La connaissance de quelques
précédents et du terrain où évoluent les
troupes diplomatiques suffira, à condition
que chacun garde son sang-froid et ne
perde point patience.
De ce côté, malgré les apparences, l’ho
rizon n’est donc pas aussi noir qu’il le pa
raît. Quelle que soit la réponse qu’appor
tera Rechid Pacha, aucune des parties n’a
intérêt à rompre. C’est du côté autrichien
que les nuages sont le plus inquiétants.Les
fêtes de Noël et du nouvel an se célèbrent
d’un bout à l’autre de la monarchie dua
liste dans un bruit d’armes et de troupes
en marche. Mais tous ces préparatifs, mo
tivés par des raisons intérieures autant
qu’extérieures, ne seront vraiment dange
reux que s’ils prennent les autres puissan
ces au dépourvu. Le parti de la guerre, tou
jours remuant à Vienne, ne sera tenté de
brusquer la partie que s’il aperçoit le
champ libre. Aussi, dans l’intérêt du main
tien de la paix générale, chacun doit pren
dre ses précautions. Si, contrairement à ses
vœux, le gouvernement russe était amené
par l’examen de la situation militaire à re
tenir sous les drapeaux la classe libérable le
31 décembre/13 janvier, il faudrait consi
dérer sa décision comme une garantie de
l’équilibre, comme un gage de paix, et non
comme une mesure de guerre. Les nations
désarmées sont seules exposées à être atta
quées.
Le Jour de l’An à l’Elysée
Les réceptions officielles du 1« janvier
ont eu lieu, hier, à l’Elysee avec le cérémo
nial accoutumé.
Le palais avait reçu à l’intérieur sa décora
tion des grand jours.
De neuf heures trois quarts à dix heures,
M. Poincaré, président du Conseil, les minis
tres et sous-secrétaires d’Etat arrivent à l’E
lysée. Après avoir présenté leurs souhaits
au président de la République et s’être entre
tenus pendant quelques instants avec lui, ils
prirent place à ses côtés, ainsi que les mai
sons civile et militaire de l’Elysée, pour re
cevoir les présidents du Sénat et de la Cham
bre.
Dans la cour de l’Elysée, un piquet de gar
des républicains rend les honneurs.
Le président du Sénat, escorté par un pe
loton de dragons, arrive avec le bureau de
la Haute-Assemblée, à dix heures et quart,
dans les landaux de la présidence.
M. Antonin Dubost est reçu sur le perron
de l’Elysée par M. Mollard, introducteur des
ambassadeurs, pendant que les tambours
battent.
Le président du Sénat, les membres du
bureau et les sénateurs sont aussitôt intro
duits auprès de M. Fallières.
A dix heures et demie, M. Deschanel, pré
sident de la Chambre des députés, accom
pagné des membres du bureau de la Cham
bre, et d’un grand nombre de députés, ar
rive à son tour.
Il est reçu avec le même cérémonial que
M. Antonin Dubost.
Le président de la République quitte en
suite l’Elysée pour rendre aux présidents
du Sénat et de la Chambre leurs visites.
M. Fallières prend place dans un landau
découvert, ayant à côté de lui M. Poincaré,
président du Conseil et en face M. Collignon,
secrétaire général de l’Elysée.
Les autres ministres suivent en automo
bile.
L’escorte est formée par un escadron de
cuirassiers.
Un mouvement se produit dans la foule
qui, à cette heure, est assez compacte de
chaque côté du faubourg Saint-Honoré.
Quand le landau présidentiel apparaît, dans
l’eblouissement des casques et cuirasses,
dans le cliquetis des sabres, tout le monde
se découvre. On crie : « Vive Fallières t Vive
Poincaré l Vive la France ! »
Le cortège prend l’avenue Marigny, l’ave
nue des Champs-Elysées, la place et le pont
de la Concorde, le boulevard Saint-Germain,
la rue de Tournon et la rue de Vaugirard,
pour arriver au petit Luxembourg. M. Anto
nin Dubost, entouré de son cabinet civil et
du bureau du Sénat, attend le président qui,
à son tour, lui présente les vœux du gouver
nement pour lui et pour la Haute-Assemblée.
On repart ensuite pour le Palais-Bourbon,
où le même cérémonial se renouvelle.
A midi, un déjeuner réunit à l'Elysée, sui-
vant l'usage, autour du président de la Ré
publique, les membres du gouvernement, le
gouverneur militaire de Paris, le grand
chancelier de la Légion-d'Honneur, qui
étaient venus lui présenter leurs hommages.
Léger accident
Au moment où le président de la Républi
que passait rue de l'Université pour regagner
le palais de l’Elysée, un cheval de l’escorte a
glissé, entraînant son cavalier, un brigadier
de cuirassiers, qui a été fortement contu
sionné.
Le blessé a été reconduit en voiture à son
quartier à l’Ecole Militaire.
Le cheval qui était parti au galop a pu être
arrêté après une course folle.
«
Réception du Corps diplomatique
L’après-midi a été consacré an corps diplo-
matique, aux corps constitués et aux déléga
tions militaires. C’est dans la grande salle des
teies que.le président de laeRFEsipierps-
tentiaires accrédités auprès du gouverne
ment de la République. Ils ont été présentés
au chef de l’Etat par S. Exc. sir Francis Ber-
tie, ambassadeur d’Angleterre, doyen du
corps diplomatique.
Sir Francis Bertie a prononcé le discours
d’usage.
Voici ce discours :
Monsieur le président, les membres du Corps
diplomatique sont heureux de vous apporter, à
l’occasion du Nouvel An, leurs respectueuses fé
licitations et leurs vœux les meilleurs pour votre
personne et pour la France, aux destinées de la
quelle vous avez présidé depuis bientôt sept ans.
Pendant cette période, la France a pris sous vos
auspices une part prééminente à toutes les mani
festations de Pœuvre civilisatrice mondiale et a
prêté son puissant concours au raffermissement
des rapports internationaux.
Au nom du Corps diplomatique, je viens vous
remercier, Monsieur le président, de la bienveil
lance que vous nous avez invariablement témoi
gnée et dont nous conserverons toujours le sou
venir le plus reconnaissant. •
Le président de la République a répondu
en ces termes :
Monsieur l’ambassadeur,
Je remercie le corps diplomatique des félicita
tions et des vœux qu’à l’occasion de ta nouvelle
année il vient, par votre bouche, d’adresser, en
son nom, à la France et à la personne du prési
dent de la République.
Il m’a été particulièrement agréable d’enendre
son éminent interprète rendre cette justice à mon
pays qu'il n’a cessé de prendre une part préémi
nente au développement de l'œuvre de la civilisa
tion et de travailler au maintien ou à la consoli
dation des bons rapports entre les nations.
Ce que, dans cet ordre d’idées, la France a fait
dans le passé, ce qu’elle a fait dans le présent,
elle le fera dans l’avenir. C’est là qu’est le devoir.
C’est la aussi que sera son honneur.
A la veille du jour où va finir mon septennat,
je me plais à me féliciter, devant vous, des excel
lentes relations que, pendant l'exercice de mes
hautes fonctions, J ai entretenues avec le corps
diplomatique tout entier.
Qu’il reçoive mes sincères remerciements, et
l’assurance que le souvenir de tout le bien que je
pense de chacun de vous ne sortira pas de ma
mémoire fidèle et reconnaissante.
Je vous prie, Messieurs.de transmettre aux sou
verains et aux chefs d’Etat que vous représentez
auprès de nous avec tant de' distinction, les vœux
que je forme pour le bonheur de leurs augustes
personnes et la prospérité de leurs pays.
Après quelques mots adressés personnel
lement à chacun des membres du corps di
plomatique, ceux-ci prennent congé du pré
sident. Pendant ce temps, les délégations et
députations continuent d’arriver. Le Salon
des tapisseries et la serre s’emplissent de ro
bes, d’habits noirs, d’uniformes.
Ce sont les dernières réceptions. Tour à
tour défilent devant le chef de l’Etat les dé
putations suivantes :
Conseil d’Etat, Conseil de l’Ordre de la
Légion-d’Honneur, la Cour de cassation, dont
les robes rouges font toujours beaucoup
d’effet, la Cour des comptes, la Cour d’appel,
le Conseil supérieur de l'instruction publi
que, avec ses toges multicolores, les mem
bres de l’Institut en uniforme, le gouver
neur et le sous-gouverneur de la Banque de
France, le gouverneur du Crédit Foncier, le
Conseil supérieur des colonies, M. Galli, pré
sident, et M. Evain, vice-président du Con
seil municipal, M. Poirier de Narçay, presi
dent, et M. Emile Massard, vice-president du
Conseil général de la Seine, les préfets de la
Seine et de police, les maires et adjoints de
Paris, les tribunaux de première instance,
les tribunaux de commerce, les Chambres
de commerce, 1 Université, les grandes éco-
les etc. etc.
La réception des délégations des armées
de terre et de mer a clos la cérémonie.
Au nom du Conseil supérieur de la guerre,
le général Joffre a exprimé les mêmes senti
ments que les chefs des differents corps
constitués qui avaient été reçus avant lui par
le président de la République.
A quatre heures,le mouvement cesse et la
foule se disperse. Les réceptions sont finies;
le faubourg Saint-Honoré reprend son aspect
ordinaire.
À l’occasion du premier de l’an, le prési
dent de la République a reçu des télégram
mes d’un grand nombre de souverains et
chefs d’Etats, notamment de l’empereur de
Russie, du roi d’Angleterre, du roi d’Italie,
du roi des Belges, du roi des Bulgares, du
roi de Grèce, du roi de Monténégro, du roi
de Norvège, du roi de Saxe, du roi de “
bie, du roi de Suède, du sultan, etc.
grâce à l’accumulation des économies,à per
mettre l’exécution des travaux de longue ha
leine. Les budgets coloniaux auront ainsi une
plus grande élasticité.
Ser-
*
* *
A L’BTA ANGER
A (ondres, M. Paul Cambon, ambassadeur
de France, a reçu les membres de la colonie
française, parmi lesquels on remarquait une
délégation de la Chambre de commerce fran
çaise, le personnel de l’hôpital français, etc.
A Berlin, une réception a eu lieu à l’am-
bassade de France. Un grand nombre de nos
compatriotes sont venus saluer M. Jules
Cambon à Pariser Platz.
A Bruxelles, M. Klobukowski, ministre de
France, a reçu les membres de la colonie
française et a porté un toast au président de
la République et au roi et à la reine des Bel
ges.
A Rome, M. Barrère, ambassadeur de
France, recevant au Palais Farnèse la colonie
française, a prononcé un discours dans le
quel il a rappelé l’activité toujours crois
sante des savants et des artistes pour les
quels la France demande l’hospitalité à la
Ville Eternelle. Il a affirmé la cordialité des
relations franco-italiennes.
La ta dOrient
INDO-CHINE
Le Budget de 1913
Le budget de l’Indochine pour l’exercice
1913 vient d’être approuvé par décret.
Le budget général est arrêté, en recettes et
en dépenses, à la somme de 35,608.398 pias
tres. L’augmentation, par rapport à 1912,
est seulement de 291,398 piastres, soit de
moins de 1 0/0.
Cette augmentation est sensiblement in
férieure à l’accroissement normal des recet
tes. Pour l’exercice courant (1912) la plus-
value atteindra probablement 2 millions de
piastres et il y a lieu de croire que l’exercice
1913 présentera une plus-value au moins
équivalente.
La répartition des dépenses a été dominée
par le souci de comprimer les crédits rela
tifs au personnel et à l’administration ; au
contraire le chapitre des travaux publics
d’intérêt général a été augmenté de 154,000
piastres.
Le budget d’exploitation des chemins de
fer est arrêté, pour 1913,à 1.732,520 piastres.
Il est en diminution de 126,380 piastres sur
celui de 1912 ; cette diminution tient à la
suppression d’une dépense extraordinaire
(achat de matériel roulant pour la ligne Saï-
gon-Mytho) ; elle a pour contre-partie une
réduction de la subvention que lui allouait
le budget général.
Le budget annexe de l’emprunt de 200
millions est arrêté pour 1913 à la somme de
4,390,770 francs ; celui de l’emprunt de 53
millions à celle de 2,650,000 francs.
Ces emprunts sont consacrés, on le sait,
aux travaux de chemins de fer.
—— - — - -
dans une ligne directrice conforme à la poli
tique gouvernementale.
De plus, tous les fonctionnaires, agents de
pouvoir, auront l’obligation de concentrer
toutes les informations vers le « journal
d’Etat » et de lui en réserver la primeur.
ESPAGNE
Le nouveau Cabinet
Voici la composition du nouveau Cabinets
Présidence, le comte Romanonès ;
Intérieur, M. Alba ;
Affaires étrangères, M. Navarro-Reverter:
Justice, M. Barroso;
Guerre, général Loque ;
Marine, M. Amalio-Jimeno ;
Travaux publics, M. Villanueva ;
Instruction publique, M. Lopez-Munoz;
Finances, M. Suarez-Inclan.
ETATS-UNIS
Les Mémoires de Roosevelt
M. Roosevelt annonce la publication pro
chaine, dans un magazine, d’une autobio
graphie appelée à avoir un très grand reten
tissement.
Le chapitre le plus important de ces sou.
venirs a trait aux négociations de paix russo-
japonaises. M. Roosevelt déclare, contraire
ment à la version généralement accréditée,
que c’est le gouvernement japonais, et non
la Russie, qui prit l’initiative des pourpar
lers.
L’ex-président publiera, à l’appui de cette
thèse, une lettre personnelle que lui adres
sait dans ce but le mikado. Quand le vicomte
Aoki fut nommé ambassadeur à Washing
ton, son premier soin aurait été d’essayer
d’obtenir de M. Roosevelt la remise de la
lettrede l’empereur. Mais il aurait échoué
dans sa mission.
L’annonce de cette publication soulève
de nombreux commentaires à Washington»
LA CONFÉRENCE DE LA PAIX
Les Alliés vont fixer un délai à la Turquie
Londres, 1” Janvier.
Les chefs des délégations balkaniques se
sont réunis ce matin. Leur attitude était
d’ailleurs d’ores et déjà arrêtée. Si Rechid
pacha leur confirme cet après-midi que la
Turquie en appelle aux puissances pour tou
tes les questions, à l’exception d’Andrino-
ple, ils déclareront inacceptable cette pro
position et ils fixeront un délai pour per
mettre à la Turquie de formuler de nouvel
les propositions, délai à l’expiration duquel,
s’ils n’obtiennent pas satisfaction, ils rompe-
ront les négociations et les hostilités repren
dront.
La séance d’aujourd’hui va donc être dé
cisive, et si la Turquie veut encore ater
moyer, on lui posera une sorte d’ultima
tum : on est à un tournant des négocia
tions.
Lopinion en Bulgarie et en Serbie
Sofia, i' r janvier.
On attend avec impatience la réunion des
plénipotentiaires qui a lieu à Londres; on
espère qu’elle apportera un éclaircissement
à la situation.
On estimait aujourd’hui, dans les couloirs
du Sobranie, que si les Turcs ne déclarent
pas renoncer à leurs prétentions sur Andri-
nople, la reprise des hostilités est très pro
bable.
Belgrade, I" janvier.
Il est presque certain que si les proposi
tions que la Turquie doit faire demain ne
constituent pas une base sérieuse de discus
sion, les délégués balkaniques demanderont
sous une forme comminatoire, aux plénipo
tentiaires turcs, une réponse ferme aux con
ditions posées par les alliés.
Préparatifs turcs à Tohataldja
Constantinople, 1 er janvier.
Enver-bey est parti pour Tchataldja où l’on
assure qu’il prendrait le commandement
d’une division.
Constantinople, 4or janvier.
Le ministre de la guerre, accompagné d’of
ficiers d’etat-major, est de retour du quartier
général de Tchataldja.
La visite du sultan au quartier général, vi
site qui était fixée à demain soir et pour la
quelle tout avait été préparé, est provisoire
ment abandonnée.
Au Sénat Roumain
Bucarest, 4er janvier.
Le Sénat a voté les crédits militaires et
s’est ajourné au 28 janvier.
Une Conférence au quai d’Orsay
M. Poincaré a reçu hier matin, à 8 h. 4/2,
à son domicile particulier, M. Take-Jonesco,
ministre de l’intérieur de Roumanie.
L’entrevue a duré environ une heure.
L’Incident Italo-Serbe
Rome, 4er janvier.
On mande de Belgrade, 1 er janvier, que le
chargé d’affaires d’Italie a adressé une récla
mation au gouvernement serbe au sujet de
l’attitude du commandant serbe deDurrazzo,
concernant le vapeur italien Caprera. M.
Pasitch a répondu qu’il attendait incessam
ment des renseignements et se réservait de
donner une réponse aussitôt qu’il les aurait
reçus.
ANGLETERRE
L f Autorisation de se marier refusée
à un condamné à mort
Le ministre de l’intérieur anglais, M. Mac
Kenna, vient de trancher, d’une façon que
tout le monde à Londres n’approuve pas, un
problème social des plus délicats, et dont
voici l’exposé :
Un employé du nom de John Williams
vivait avec une jeune femme de vingt ans,
miss Florence Seymour, lorsque, au cours
d’une discussion avec un inspecteur de la
police d’Eastbourne, il tua ce dernier dans
un mouvement de colère. Arrêté, il fut tra
duit devant la cour d’assises, reconnu cou
pable et condamné à la pendaison.
Pendant toute la durée du procès, John
Williams fut réconforté et chaleureusement
défendu par miss Seymour, sur le point de
devenir mère.
La sentence de mort prononcée,le condan-
néeçryedeet@rG"Bupprnte,iS"Genandant
l’autorisation de se marier avec son amie,
afin de régulariser la situation de la femme
et de l’enfant.
La réponse du ministre de l’intérieur ne
s’est pas fait attendre. Ede est négative.
Cinq mille Chauffeurs de Taxantes
Londres décident la Grève
de
Cinq mille chauffeurs de taxantes londo
niens ont décidé de se mettre en grève, ne
voulant pas payer leur essence au prix fixé
par les compagnies.
Les chauffeurs se plaignent, en outre, que
les compagnies mettent chaque jour de
nouvelles voitures en circulation et qu’il
leur est de plus en plus difficile de gagner
un salaire raisonnable.
Les propriétaires de voitures répliquent
que l’élévation du prix de l’essence les oblige
à augmenter aussi le prix auquel ils la cè
dent à leurs chauffeurs.
NOS COLONIES
Le Régime Financier des Colonies
Un fort long décret, signé le 30 décembre
par le président de la République, codifie les
règlements financiers en vigueur dans nos
possessions d’outre-mer.
Cette codification a été préparée par la
Commission instituée le 27 novembre 1911
sous la présidence de M. Frezouls, inspec
teur des colonies. Elle a pour but de réunir
en un seul texte les divers décrets antérieurs
relatifs, à l’organisation financière des colo
nies. C’estdire qu’elle n’innove en rien.
Elle enregistre néanmoins un changement
de fait qui a son importance. Jusqu à pré
sent les fonds des caisses de réserve, dans
les différentes colonies, ne pouvaient dépas
ser en théorie un certain maximum. Cette
règle était d’ailleurs souvent violée dans la
pratique. Il a été décidé de supprimer doré
navant toute limitation de cet ordre. Le
fonds de réserve sera considéré non seule
ment comme un fonds de prévoyance, mais
comme une réserve industrielle destinée,
ALLEMAGNE
La succession de M. de Kiderlen-Wæchter
On croit que le successeur de M. de Kider-
len-Wæchter a dû être désigné par l’empe--
reur mardi.
Guillaume II a conféré à ce sujet avec le
chancelier de l’Empire, et le secrétaire d’Etat
sera nommé officiellement aussitôt après les
obsèques de M. de Kiderlen.
La situation politique, de l’avis de tous les
gens compétents,exige une décision prompte.
Le prince de Lichnowsky, ambassadeur à
Londres, a été reçu par l’empereur mardi
matin, après avoir conféré avec le chance
lier de l’Empire. L’ambassadeur a regagné le
soir son poste de Londres.
Parmi les successeurs possibles de M. de
Kiderlen-Wæchter, on a prononcé les noms
du baron de lenich, neveu du prince de Bu-
low, qui accompagne l’empereur dans ses
voyages ; du baron de Wangenheim, ambas
sadeur à Constantinople, que l’empereur ap
précie beaucoup ; de M. von Treutler, mi
nistre de Prusse à Munich ; du comte de
Bernstorff, ambassadeur à Washington ; du
sous-secretaire d’Etat Zimmermann, qui fut
le collaborateur de M. de Kiderlen et con
naît à fond les méthodes de la politique alle
mande ; du baron de Stumm; enfin du prin
ce de Lichnowsky.
En réalité, personne ne sait rien et tout le
monde l’avoue. Le choix dépend beaucoup
des intentions de M. de Bethmann-Hollweg.
S’il songe à se retirer dans quelques mois,
c’est son successeur possible que, sur son
conseil, on choisira. Dans ce cas, le prince
de Lichnowsky semblerait le plus qualifié.
Si, au contraire, le chancelier se sent assez
vaillant pour affronter longtemps encore les
orages de la politique intérieure, c’est un
homme plus jeune et de situation moins con
sidérable que le prince de Lichnowsky que
l’empereur appellera.
Un journal politique officiel
Depuis que la presse existe, les gouverne
ments de tous pays et de toutes couleurs
politiques se sont préoccupés d influencer
l’opinion politique au moyen d’un ou de plu
sieurs organes officieux.
Mais, jamais il n’était venu à 1 idée d un
homme d’Etat de créer, au moyen de res
sources nationales, un organe portant l’es
tampille officielle et avouant ouvertement,
pour ne pas dire cyniquement, qu’il n’a
d’autre raison d’être que de défendre la po
litique du ministère au pouvoir.
C’est pourtant ce qui va se réaliser en Ba
vière où,d‘après la publication de documents
faite par la Münchner Post, le journal d’Etat
du royaume va emprunter ce caractère. Il
devra défendre la ligne de conduite gouver
nementale devant la presse, les groupes par-
mentaires et l’opinion publique. Il orientera
l’action des autorités civiles et religieuses
INFORMATIONS
Le Testament d’Edouard Défaille
Nous avons publié récemment les prin
cipales dispositions du testament d’Edouard
Détaillé, qui institue M. L. Jullemier son lé
gataire universel. M. Jullemier signale au
jourd’hui quelques legs particuliers qui
sont intéressants. Edouard Détaillé lègue
au musée de l’armée son portrait en
uniforme de chasseur à pied, et un drapeau
prussien pris à Magdebourg en 1806, prove
nant du pillage du musée d’artillerie en
1830. Le buste du peintre, par Saint-Mar-
ceaux. ira à l’Institut.
Edouard Détaillé avait décidé que ses col-
laofiomo P’objote ,d‘nmt wl neni-- -4 s 1-—
maître, tapisseries des Gobelins, bronze de
Barye, estampes de Greaze, d’Horace Vernet,
originaux de Raffet, etc., seraient vendues
publiquement au profit du musée du costu
me qui doit, comme on sait, être installé
dans l’hôtel du boulevard Malesherbes, dès
que le Conseil d’Etat aura autorisé la Société
de l’histoire du costume à accepter le legs
qui lui en est fait. Edouard Détaille a seule
ment distrait de ces collections la trompette,
le jeu de loto et la petite giberne du roi de
Rome, qui seront, selon sa volonté, exposés
à la place d'honneur du musée du costume.
Pour le monument qui sera érigé à la mé
moire du peintre, l’emplacement n’a pas en-
core été arrêté.
Le Crime du Ferreux
En attendant que M. le juge Pamart ait
commencé l’instruction de cette mystérieuse
affaire, M. Xavier Guichard, chef de la Sû
reté, continue son enquête à Paris et an
Perreux, d’abord sur l’emploi du temps de
M. Pirou après le crime, ensuite sur les ins
tants qui précédèrent l’attentat.
M. Pirou proteste toujours avec la plus
grande énergie contre l’inculpation dont il
est l’objet, mais les renseignements qu’a dé
jà recueillis le chef de la Sûreté s’accordent
pour accabler le maire de Gentilly, qui est
pris, dès maintenant, dans un réseau de
présomptions et de preuves dont il semble
difficile qu’il puisse échapper.
En effet, les investigations faites par les
agents de la brigade criminelle ont établi que
Pirou a été vu samedi soir, à partir de cinq
heures, aux abords de la. villa Chabrux,
D’après l’enquête on le regarda avec curiosi
té dans l’allée Marigny, mais on n’eut aucu
ne inquiétude, car la mise correcte du per
sonnage n’indiquait vraiment pas qu’il eût
l’intention de commettre un mauvais coup.
Il va, vient, rôde, observe la maison. A
6 heures, enfin, il entre dans la maison et
commet son crime.
Que fait alors l’homme que l’on affirme
être Pirou I il fuit après avoir frappé sans
rien avoir volé. On ne le revoit plus ; per
sonne ne remarque sa fuite précipitée.
Or, ce même soir, M. Pirou qui devait ren
trer chez lui entre 7 heures et 7 h. 1/2, n’est
pas là.
A 7 heures, il téléphone et annonce à sa
femme que, se trouvant retenu à l’usine,
avenue d’Arcueil, il ne tardera pas à arriver.
Il ne rentre qu’à 8 heures.
A peine est-il là qu’il passe dans son cabi
net de toilette, où, par hasard, il reste très
longtemps.
Sa femme, qui est inquiète et qui craint à
tout moment un acte de désespoir — car elle
sait qu’au point de vue financier son mari
est dans une situation critique — songe tout
à coup que dans ce même cabinet de toilette
se trouve un flacon de laudanum.
Elle appelle la bonne et lui dit :
« Allez donc voir ce que fait monsieur, il
reste bien longtemps. »
La bonne va frapper au cabinet de toilette
et M. Pirou sort bientôt. Il se met à table et
dîne assez mal.
Pendant le dîner, la bonne va ranger le
cabinet de toilette, elle y trouve deux ser
viettes tachées de sang. L’une en est pleine,
elle la met de côté, l’autre est simplement
maculée. Lundi matin, seulement, elle lave
celle qui est la plus rouge.
Ces deux serviettes sont celles que M. Gub
chard a saisies mardi.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBROIRIE IMTLAMATIOHALE
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Adresser tout ce qui concerne l’Administratior
à M. O. RANDOLET
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Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Jeudi 2 Janvier 1913
ANNONGEs
vre
AU HAVRE
A PARIS..
Bureau du Journal, 112, boula de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS. 8, place de la Bourse, est
seule chargée de recevoir les Annonces pour
le Journal.
le PETIT HA VRE est désigné pour les Annonces judiciaires et légales
En Vente
1913
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| Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Las Négociations orientales
Rédacteur en Chef, Gérant
HPPoLYTE FÉNOUX
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à M. HIPPOLYTE Fénoux
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TROI Mois
Six Mois
• Fr.
Un An
is Fr.
10
Fr.
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4.4 »
arvnë
son • m u ses ( 414)
Paris, trois heures matin
LA GUERRE D'ORIENT
La Conférence de la Daiz
Londres — Correspondant particulier d’Ha
vas. — A l’issue de la conférence de la paix,
on a communiqué le compte rendu officiel
suivant
La séance du premier janvier de la confé
rence de la paix a été présidée par M. Veni-
zelos.
Les délégués ottomans ont présenté leurs
contre-propositions qui ont été discutées.
On est tombé d’accord sur certains points.
Sur certains autres points, la discussion a
été renvoyée à une prochaine séance,laquelle
a été fixée à vendredi, 4 heures.
Londres. — Du correspondant particulier
CCHavus :
La séance de la conférence de la paix a
commencé à trois heures; elle a duré jusqu’à
6 h. 40.
Les délégués turcs ont d’abord proposé la
médiation des puissances, demande quia été
repoussée par les allies qui veulent traiter
directement avec la Turquie.
Les délégués turcs ont alors cédé sur les
questions de la Macédoine et de I’Epire.
La question de Th race, c’est à dire de la
frontière turco bulgare reste à discuter.
La Turquie demande à ia négocier avec la
Bulgarie.
Les délégués turcs ont insisté sur le main
tien des îles de la mer Egée dans les posses
sions de la Turquie. Ils ont déclaré s’en
rapporter aux puissances en ce qui concer
ne la Crète et l’Albanie.
La Réunion des Ambassadeurs d’aujourd’hui
LONDRES, 1er janvier. — L’impression dans
les milieux diplomatiques est que demain,
la réunion des ambassadeurs sera en mesure
de faire d’importances déclarations au sujet
des négociations entre l’Autriche et l’Italie
relativement à Scutari et aussi au sujet de la
démobilisation de l’Autriche.
Les Négociations bulgaro -roumaines
Bucare&t, 1er janvier. —Le gouvernement
roumain a été informé hier officiellement
par le gouvernement bulgare que M. Da-
neff avait reçu pleins pouvoirs pour négo
cier avec M. Misu, ministre de Roumanie à
Londres, au sujet des questions en suspens
entre les deux pays et même conclure un
arrangement portant sur ces questions.
L’affaire se trouve ainsi entrée dans cette
phase que le gouvernement roumain désire
voir s’ouvrir depuis la suspension des hos
tilités.
L’Attitude de la Roumanie
Londres, 1 er Janvier. — On apprend de
bonne source roumaine que rien ne justifie
les bruits qu’au cours de sa récente entre
vue, M. Misu, le nouveau ministre de Rou
manie à Londres, aurait soumis à M. Danef
des propositions de rectification des fron
tières roumano-bulgares.
Il est également faux que la Roumanie
conge à mobiliser.
Nouvelle inezacte
Sofia. — Il est inexact que 280 marins
grees aient participé à l’action aes torpil
leurs bulgares contre les vaisseaux turcs, au
large de Varna.
M. Take Jonesco en Angleterre
Londres. — M. Take Jonesco fera en Angle
terre les visites qu’il a coutume de faire cha
que année, à Noël, à ses amis intimes.
Il repartira le 18 janvier pour Bucarest.
Naturellement, il verra divers hommes
d’Etal pendant son séjour à Londres. Mais
on ne croit pas qu’il ait une mission quel-
conque.
LES RÉCEPTIONS DU I" JANVIER
A l’etranger, les représentants de ta Fran-
ge ont reçu, à l’occasion du 1er janvier, leurs
compatriotes.
A dome, M. Barrère a constaté les bons
rapports existant entre la France et l’Italie.
On a remarqué à la réception à l’agence de
France au Caire, la présence de Mgr Darian
et du president du Comité libanais qui a
affirmé ses sentiments d’inébranlable atta
chement à la France.
CONSTANTINOPLE, 1 er janvier. — Envoyé
Spécial ci Havas. — M. Bompart, ambassa-
deur de France, a reçu aujourd’hui la colo
nie française.
Dans le discours qu’il a prononcé, M. Bom
part a déclaré :
« La Turquie a besoin des sympathies des
nations. La nôtre lui est acquise. La France
est l’amie traditionnelle de la Turquie ; elle
ne faillira pas à ses traditions. »
MORT DE L'ENSEIGNE DE VAISSEAU
BERODE
REMIREMONT. — L’enseigné de vaisseau
Bervue, victime d’un accident d’aéroplane
survenu lundi, est mort hier à la suite d’un
transport au cerveau.
L'année s’est achevée sans que les affai
res orientales aient été réglées, sans même
que l’on aperçoive le moment où elles pour
ront l’être. La dernière séance de la Con
férence balkanique n’a point fait avancer
d’un pas la solution. Elle a été tout entière
consacrée à une manœuvre préparatoire
esquissée déjà les jours précédents dans
des conversations particulières. Comme il
fallait s’y attendre, la Sublime Porte n’a
point maintenu la thèse qu’elle avait chargé
Rechid Pacha d’exposer samedi. Elle ne re
fuse plus en principe des cessions territo
riales et ne parle plus d'introduire des ré
formes dans les régions dont les vainqueurs
réclament l’annexion. Elle cherche à se
faire couvrir par l'Europe et demande que
les questions balkaniques lui soient sou
mises. Sous le prétexte que les dépêches
de Constantinople contenant ses nouvelles
instructions étaient en partie indéchiffra
bles, Rechid Pacha n’a pas dit crûment la
chose. Pour sonder le terrain et se ménager
une retraite, il a feint d’avoir mal démêlé
dans les dépêches chiffrées les véritables
intentions de la Porte et il a suggéré que,
parmi les questions enjeu, les unes,comme
celle de la frontière turco-bulgare, pour
raient être traitées directement dans la
Conférence, et les autres, comme celle du
sandjak, portées à la réunion des am
bassadeurs.
De la part du Cabinet ottoman, disent les
Débats, la suggestion est assez naturelle.
Sous tous les rapports, il préférerait traiter
avec l’Europe. Au point de vue du prestige,
il éviterait ainsi la mortification de subir
les conditions d’anciens vassaux; au point
de vue intérieur, il pourrait alléguer le cas
de force majeure, la pression irrésistible
des grandes puissances, et faire accepter
plus facilement par l’opinion les inélucta
bles sacrifices. Mais les alliés ne sauraient
entrer dans ces considérations. Ils ont inté
rêt à se faire céder directement les terri
toires conquis, sauf à voir leurs parts ro
gnées du côté de l’Albanie par les grandes
puissances intéressées. Si les solutions
étaient remises entre les mains de l’Europe,
les alliés devraient livrer autant de batail
les diplomatiques qu’ils en ont gagnées sur
les champs de Th race et de Macédoine et la
victoire serait douteuse. En tout cas, on
tenterait de les désunir, d’agir sur les uns
par Ics autres, et tes résultats de leur cam-
pagne seraient en grande partie perdus pour
quelques-uns d’entre eux. Ils ne peuvent
réaliser leur dessein initial qu’en restant
unis et en obligeant l’ennemi à traiter avec
eux.
Ces deux points de vue opposés sont dif
ficiles à rapprocher. Toutefois, ce n’est
point impossible. Dès que la Turquie sera
prêle à consentir les cessions inévitables,
les diplomates amis qui désirent sincère
ment l’apaisement et la conciliation trou
veront les moyens, les artifices si l’on veut,
propres à concilier l’amour-propre ottoman
avec les exigences légitimes des alliés.
Cette tâche n’est certainement pas au-des
sus des forces des ambassadeurs accrédités
à Londres. La connaissance de quelques
précédents et du terrain où évoluent les
troupes diplomatiques suffira, à condition
que chacun garde son sang-froid et ne
perde point patience.
De ce côté, malgré les apparences, l’ho
rizon n’est donc pas aussi noir qu’il le pa
raît. Quelle que soit la réponse qu’appor
tera Rechid Pacha, aucune des parties n’a
intérêt à rompre. C’est du côté autrichien
que les nuages sont le plus inquiétants.Les
fêtes de Noël et du nouvel an se célèbrent
d’un bout à l’autre de la monarchie dua
liste dans un bruit d’armes et de troupes
en marche. Mais tous ces préparatifs, mo
tivés par des raisons intérieures autant
qu’extérieures, ne seront vraiment dange
reux que s’ils prennent les autres puissan
ces au dépourvu. Le parti de la guerre, tou
jours remuant à Vienne, ne sera tenté de
brusquer la partie que s’il aperçoit le
champ libre. Aussi, dans l’intérêt du main
tien de la paix générale, chacun doit pren
dre ses précautions. Si, contrairement à ses
vœux, le gouvernement russe était amené
par l’examen de la situation militaire à re
tenir sous les drapeaux la classe libérable le
31 décembre/13 janvier, il faudrait consi
dérer sa décision comme une garantie de
l’équilibre, comme un gage de paix, et non
comme une mesure de guerre. Les nations
désarmées sont seules exposées à être atta
quées.
Le Jour de l’An à l’Elysée
Les réceptions officielles du 1« janvier
ont eu lieu, hier, à l’Elysee avec le cérémo
nial accoutumé.
Le palais avait reçu à l’intérieur sa décora
tion des grand jours.
De neuf heures trois quarts à dix heures,
M. Poincaré, président du Conseil, les minis
tres et sous-secrétaires d’Etat arrivent à l’E
lysée. Après avoir présenté leurs souhaits
au président de la République et s’être entre
tenus pendant quelques instants avec lui, ils
prirent place à ses côtés, ainsi que les mai
sons civile et militaire de l’Elysée, pour re
cevoir les présidents du Sénat et de la Cham
bre.
Dans la cour de l’Elysée, un piquet de gar
des républicains rend les honneurs.
Le président du Sénat, escorté par un pe
loton de dragons, arrive avec le bureau de
la Haute-Assemblée, à dix heures et quart,
dans les landaux de la présidence.
M. Antonin Dubost est reçu sur le perron
de l’Elysée par M. Mollard, introducteur des
ambassadeurs, pendant que les tambours
battent.
Le président du Sénat, les membres du
bureau et les sénateurs sont aussitôt intro
duits auprès de M. Fallières.
A dix heures et demie, M. Deschanel, pré
sident de la Chambre des députés, accom
pagné des membres du bureau de la Cham
bre, et d’un grand nombre de députés, ar
rive à son tour.
Il est reçu avec le même cérémonial que
M. Antonin Dubost.
Le président de la République quitte en
suite l’Elysée pour rendre aux présidents
du Sénat et de la Chambre leurs visites.
M. Fallières prend place dans un landau
découvert, ayant à côté de lui M. Poincaré,
président du Conseil et en face M. Collignon,
secrétaire général de l’Elysée.
Les autres ministres suivent en automo
bile.
L’escorte est formée par un escadron de
cuirassiers.
Un mouvement se produit dans la foule
qui, à cette heure, est assez compacte de
chaque côté du faubourg Saint-Honoré.
Quand le landau présidentiel apparaît, dans
l’eblouissement des casques et cuirasses,
dans le cliquetis des sabres, tout le monde
se découvre. On crie : « Vive Fallières t Vive
Poincaré l Vive la France ! »
Le cortège prend l’avenue Marigny, l’ave
nue des Champs-Elysées, la place et le pont
de la Concorde, le boulevard Saint-Germain,
la rue de Tournon et la rue de Vaugirard,
pour arriver au petit Luxembourg. M. Anto
nin Dubost, entouré de son cabinet civil et
du bureau du Sénat, attend le président qui,
à son tour, lui présente les vœux du gouver
nement pour lui et pour la Haute-Assemblée.
On repart ensuite pour le Palais-Bourbon,
où le même cérémonial se renouvelle.
A midi, un déjeuner réunit à l'Elysée, sui-
vant l'usage, autour du président de la Ré
publique, les membres du gouvernement, le
gouverneur militaire de Paris, le grand
chancelier de la Légion-d'Honneur, qui
étaient venus lui présenter leurs hommages.
Léger accident
Au moment où le président de la Républi
que passait rue de l'Université pour regagner
le palais de l’Elysée, un cheval de l’escorte a
glissé, entraînant son cavalier, un brigadier
de cuirassiers, qui a été fortement contu
sionné.
Le blessé a été reconduit en voiture à son
quartier à l’Ecole Militaire.
Le cheval qui était parti au galop a pu être
arrêté après une course folle.
«
Réception du Corps diplomatique
L’après-midi a été consacré an corps diplo-
matique, aux corps constitués et aux déléga
tions militaires. C’est dans la grande salle des
teies que.le président de laeRFEsipierps-
tentiaires accrédités auprès du gouverne
ment de la République. Ils ont été présentés
au chef de l’Etat par S. Exc. sir Francis Ber-
tie, ambassadeur d’Angleterre, doyen du
corps diplomatique.
Sir Francis Bertie a prononcé le discours
d’usage.
Voici ce discours :
Monsieur le président, les membres du Corps
diplomatique sont heureux de vous apporter, à
l’occasion du Nouvel An, leurs respectueuses fé
licitations et leurs vœux les meilleurs pour votre
personne et pour la France, aux destinées de la
quelle vous avez présidé depuis bientôt sept ans.
Pendant cette période, la France a pris sous vos
auspices une part prééminente à toutes les mani
festations de Pœuvre civilisatrice mondiale et a
prêté son puissant concours au raffermissement
des rapports internationaux.
Au nom du Corps diplomatique, je viens vous
remercier, Monsieur le président, de la bienveil
lance que vous nous avez invariablement témoi
gnée et dont nous conserverons toujours le sou
venir le plus reconnaissant. •
Le président de la République a répondu
en ces termes :
Monsieur l’ambassadeur,
Je remercie le corps diplomatique des félicita
tions et des vœux qu’à l’occasion de ta nouvelle
année il vient, par votre bouche, d’adresser, en
son nom, à la France et à la personne du prési
dent de la République.
Il m’a été particulièrement agréable d’enendre
son éminent interprète rendre cette justice à mon
pays qu'il n’a cessé de prendre une part préémi
nente au développement de l'œuvre de la civilisa
tion et de travailler au maintien ou à la consoli
dation des bons rapports entre les nations.
Ce que, dans cet ordre d’idées, la France a fait
dans le passé, ce qu’elle a fait dans le présent,
elle le fera dans l’avenir. C’est là qu’est le devoir.
C’est la aussi que sera son honneur.
A la veille du jour où va finir mon septennat,
je me plais à me féliciter, devant vous, des excel
lentes relations que, pendant l'exercice de mes
hautes fonctions, J ai entretenues avec le corps
diplomatique tout entier.
Qu’il reçoive mes sincères remerciements, et
l’assurance que le souvenir de tout le bien que je
pense de chacun de vous ne sortira pas de ma
mémoire fidèle et reconnaissante.
Je vous prie, Messieurs.de transmettre aux sou
verains et aux chefs d’Etat que vous représentez
auprès de nous avec tant de' distinction, les vœux
que je forme pour le bonheur de leurs augustes
personnes et la prospérité de leurs pays.
Après quelques mots adressés personnel
lement à chacun des membres du corps di
plomatique, ceux-ci prennent congé du pré
sident. Pendant ce temps, les délégations et
députations continuent d’arriver. Le Salon
des tapisseries et la serre s’emplissent de ro
bes, d’habits noirs, d’uniformes.
Ce sont les dernières réceptions. Tour à
tour défilent devant le chef de l’Etat les dé
putations suivantes :
Conseil d’Etat, Conseil de l’Ordre de la
Légion-d’Honneur, la Cour de cassation, dont
les robes rouges font toujours beaucoup
d’effet, la Cour des comptes, la Cour d’appel,
le Conseil supérieur de l'instruction publi
que, avec ses toges multicolores, les mem
bres de l’Institut en uniforme, le gouver
neur et le sous-gouverneur de la Banque de
France, le gouverneur du Crédit Foncier, le
Conseil supérieur des colonies, M. Galli, pré
sident, et M. Evain, vice-président du Con
seil municipal, M. Poirier de Narçay, presi
dent, et M. Emile Massard, vice-president du
Conseil général de la Seine, les préfets de la
Seine et de police, les maires et adjoints de
Paris, les tribunaux de première instance,
les tribunaux de commerce, les Chambres
de commerce, 1 Université, les grandes éco-
les etc. etc.
La réception des délégations des armées
de terre et de mer a clos la cérémonie.
Au nom du Conseil supérieur de la guerre,
le général Joffre a exprimé les mêmes senti
ments que les chefs des differents corps
constitués qui avaient été reçus avant lui par
le président de la République.
A quatre heures,le mouvement cesse et la
foule se disperse. Les réceptions sont finies;
le faubourg Saint-Honoré reprend son aspect
ordinaire.
À l’occasion du premier de l’an, le prési
dent de la République a reçu des télégram
mes d’un grand nombre de souverains et
chefs d’Etats, notamment de l’empereur de
Russie, du roi d’Angleterre, du roi d’Italie,
du roi des Belges, du roi des Bulgares, du
roi de Grèce, du roi de Monténégro, du roi
de Norvège, du roi de Saxe, du roi de “
bie, du roi de Suède, du sultan, etc.
grâce à l’accumulation des économies,à per
mettre l’exécution des travaux de longue ha
leine. Les budgets coloniaux auront ainsi une
plus grande élasticité.
Ser-
*
* *
A L’BTA ANGER
A (ondres, M. Paul Cambon, ambassadeur
de France, a reçu les membres de la colonie
française, parmi lesquels on remarquait une
délégation de la Chambre de commerce fran
çaise, le personnel de l’hôpital français, etc.
A Berlin, une réception a eu lieu à l’am-
bassade de France. Un grand nombre de nos
compatriotes sont venus saluer M. Jules
Cambon à Pariser Platz.
A Bruxelles, M. Klobukowski, ministre de
France, a reçu les membres de la colonie
française et a porté un toast au président de
la République et au roi et à la reine des Bel
ges.
A Rome, M. Barrère, ambassadeur de
France, recevant au Palais Farnèse la colonie
française, a prononcé un discours dans le
quel il a rappelé l’activité toujours crois
sante des savants et des artistes pour les
quels la France demande l’hospitalité à la
Ville Eternelle. Il a affirmé la cordialité des
relations franco-italiennes.
La ta dOrient
INDO-CHINE
Le Budget de 1913
Le budget de l’Indochine pour l’exercice
1913 vient d’être approuvé par décret.
Le budget général est arrêté, en recettes et
en dépenses, à la somme de 35,608.398 pias
tres. L’augmentation, par rapport à 1912,
est seulement de 291,398 piastres, soit de
moins de 1 0/0.
Cette augmentation est sensiblement in
férieure à l’accroissement normal des recet
tes. Pour l’exercice courant (1912) la plus-
value atteindra probablement 2 millions de
piastres et il y a lieu de croire que l’exercice
1913 présentera une plus-value au moins
équivalente.
La répartition des dépenses a été dominée
par le souci de comprimer les crédits rela
tifs au personnel et à l’administration ; au
contraire le chapitre des travaux publics
d’intérêt général a été augmenté de 154,000
piastres.
Le budget d’exploitation des chemins de
fer est arrêté, pour 1913,à 1.732,520 piastres.
Il est en diminution de 126,380 piastres sur
celui de 1912 ; cette diminution tient à la
suppression d’une dépense extraordinaire
(achat de matériel roulant pour la ligne Saï-
gon-Mytho) ; elle a pour contre-partie une
réduction de la subvention que lui allouait
le budget général.
Le budget annexe de l’emprunt de 200
millions est arrêté pour 1913 à la somme de
4,390,770 francs ; celui de l’emprunt de 53
millions à celle de 2,650,000 francs.
Ces emprunts sont consacrés, on le sait,
aux travaux de chemins de fer.
—— - — - -
dans une ligne directrice conforme à la poli
tique gouvernementale.
De plus, tous les fonctionnaires, agents de
pouvoir, auront l’obligation de concentrer
toutes les informations vers le « journal
d’Etat » et de lui en réserver la primeur.
ESPAGNE
Le nouveau Cabinet
Voici la composition du nouveau Cabinets
Présidence, le comte Romanonès ;
Intérieur, M. Alba ;
Affaires étrangères, M. Navarro-Reverter:
Justice, M. Barroso;
Guerre, général Loque ;
Marine, M. Amalio-Jimeno ;
Travaux publics, M. Villanueva ;
Instruction publique, M. Lopez-Munoz;
Finances, M. Suarez-Inclan.
ETATS-UNIS
Les Mémoires de Roosevelt
M. Roosevelt annonce la publication pro
chaine, dans un magazine, d’une autobio
graphie appelée à avoir un très grand reten
tissement.
Le chapitre le plus important de ces sou.
venirs a trait aux négociations de paix russo-
japonaises. M. Roosevelt déclare, contraire
ment à la version généralement accréditée,
que c’est le gouvernement japonais, et non
la Russie, qui prit l’initiative des pourpar
lers.
L’ex-président publiera, à l’appui de cette
thèse, une lettre personnelle que lui adres
sait dans ce but le mikado. Quand le vicomte
Aoki fut nommé ambassadeur à Washing
ton, son premier soin aurait été d’essayer
d’obtenir de M. Roosevelt la remise de la
lettrede l’empereur. Mais il aurait échoué
dans sa mission.
L’annonce de cette publication soulève
de nombreux commentaires à Washington»
LA CONFÉRENCE DE LA PAIX
Les Alliés vont fixer un délai à la Turquie
Londres, 1” Janvier.
Les chefs des délégations balkaniques se
sont réunis ce matin. Leur attitude était
d’ailleurs d’ores et déjà arrêtée. Si Rechid
pacha leur confirme cet après-midi que la
Turquie en appelle aux puissances pour tou
tes les questions, à l’exception d’Andrino-
ple, ils déclareront inacceptable cette pro
position et ils fixeront un délai pour per
mettre à la Turquie de formuler de nouvel
les propositions, délai à l’expiration duquel,
s’ils n’obtiennent pas satisfaction, ils rompe-
ront les négociations et les hostilités repren
dront.
La séance d’aujourd’hui va donc être dé
cisive, et si la Turquie veut encore ater
moyer, on lui posera une sorte d’ultima
tum : on est à un tournant des négocia
tions.
Lopinion en Bulgarie et en Serbie
Sofia, i' r janvier.
On attend avec impatience la réunion des
plénipotentiaires qui a lieu à Londres; on
espère qu’elle apportera un éclaircissement
à la situation.
On estimait aujourd’hui, dans les couloirs
du Sobranie, que si les Turcs ne déclarent
pas renoncer à leurs prétentions sur Andri-
nople, la reprise des hostilités est très pro
bable.
Belgrade, I" janvier.
Il est presque certain que si les proposi
tions que la Turquie doit faire demain ne
constituent pas une base sérieuse de discus
sion, les délégués balkaniques demanderont
sous une forme comminatoire, aux plénipo
tentiaires turcs, une réponse ferme aux con
ditions posées par les alliés.
Préparatifs turcs à Tohataldja
Constantinople, 1 er janvier.
Enver-bey est parti pour Tchataldja où l’on
assure qu’il prendrait le commandement
d’une division.
Constantinople, 4or janvier.
Le ministre de la guerre, accompagné d’of
ficiers d’etat-major, est de retour du quartier
général de Tchataldja.
La visite du sultan au quartier général, vi
site qui était fixée à demain soir et pour la
quelle tout avait été préparé, est provisoire
ment abandonnée.
Au Sénat Roumain
Bucarest, 4er janvier.
Le Sénat a voté les crédits militaires et
s’est ajourné au 28 janvier.
Une Conférence au quai d’Orsay
M. Poincaré a reçu hier matin, à 8 h. 4/2,
à son domicile particulier, M. Take-Jonesco,
ministre de l’intérieur de Roumanie.
L’entrevue a duré environ une heure.
L’Incident Italo-Serbe
Rome, 4er janvier.
On mande de Belgrade, 1 er janvier, que le
chargé d’affaires d’Italie a adressé une récla
mation au gouvernement serbe au sujet de
l’attitude du commandant serbe deDurrazzo,
concernant le vapeur italien Caprera. M.
Pasitch a répondu qu’il attendait incessam
ment des renseignements et se réservait de
donner une réponse aussitôt qu’il les aurait
reçus.
ANGLETERRE
L f Autorisation de se marier refusée
à un condamné à mort
Le ministre de l’intérieur anglais, M. Mac
Kenna, vient de trancher, d’une façon que
tout le monde à Londres n’approuve pas, un
problème social des plus délicats, et dont
voici l’exposé :
Un employé du nom de John Williams
vivait avec une jeune femme de vingt ans,
miss Florence Seymour, lorsque, au cours
d’une discussion avec un inspecteur de la
police d’Eastbourne, il tua ce dernier dans
un mouvement de colère. Arrêté, il fut tra
duit devant la cour d’assises, reconnu cou
pable et condamné à la pendaison.
Pendant toute la durée du procès, John
Williams fut réconforté et chaleureusement
défendu par miss Seymour, sur le point de
devenir mère.
La sentence de mort prononcée,le condan-
néeçryedeet@rG"Bupprnte,iS"Genandant
l’autorisation de se marier avec son amie,
afin de régulariser la situation de la femme
et de l’enfant.
La réponse du ministre de l’intérieur ne
s’est pas fait attendre. Ede est négative.
Cinq mille Chauffeurs de Taxantes
Londres décident la Grève
de
Cinq mille chauffeurs de taxantes londo
niens ont décidé de se mettre en grève, ne
voulant pas payer leur essence au prix fixé
par les compagnies.
Les chauffeurs se plaignent, en outre, que
les compagnies mettent chaque jour de
nouvelles voitures en circulation et qu’il
leur est de plus en plus difficile de gagner
un salaire raisonnable.
Les propriétaires de voitures répliquent
que l’élévation du prix de l’essence les oblige
à augmenter aussi le prix auquel ils la cè
dent à leurs chauffeurs.
NOS COLONIES
Le Régime Financier des Colonies
Un fort long décret, signé le 30 décembre
par le président de la République, codifie les
règlements financiers en vigueur dans nos
possessions d’outre-mer.
Cette codification a été préparée par la
Commission instituée le 27 novembre 1911
sous la présidence de M. Frezouls, inspec
teur des colonies. Elle a pour but de réunir
en un seul texte les divers décrets antérieurs
relatifs, à l’organisation financière des colo
nies. C’estdire qu’elle n’innove en rien.
Elle enregistre néanmoins un changement
de fait qui a son importance. Jusqu à pré
sent les fonds des caisses de réserve, dans
les différentes colonies, ne pouvaient dépas
ser en théorie un certain maximum. Cette
règle était d’ailleurs souvent violée dans la
pratique. Il a été décidé de supprimer doré
navant toute limitation de cet ordre. Le
fonds de réserve sera considéré non seule
ment comme un fonds de prévoyance, mais
comme une réserve industrielle destinée,
ALLEMAGNE
La succession de M. de Kiderlen-Wæchter
On croit que le successeur de M. de Kider-
len-Wæchter a dû être désigné par l’empe--
reur mardi.
Guillaume II a conféré à ce sujet avec le
chancelier de l’Empire, et le secrétaire d’Etat
sera nommé officiellement aussitôt après les
obsèques de M. de Kiderlen.
La situation politique, de l’avis de tous les
gens compétents,exige une décision prompte.
Le prince de Lichnowsky, ambassadeur à
Londres, a été reçu par l’empereur mardi
matin, après avoir conféré avec le chance
lier de l’Empire. L’ambassadeur a regagné le
soir son poste de Londres.
Parmi les successeurs possibles de M. de
Kiderlen-Wæchter, on a prononcé les noms
du baron de lenich, neveu du prince de Bu-
low, qui accompagne l’empereur dans ses
voyages ; du baron de Wangenheim, ambas
sadeur à Constantinople, que l’empereur ap
précie beaucoup ; de M. von Treutler, mi
nistre de Prusse à Munich ; du comte de
Bernstorff, ambassadeur à Washington ; du
sous-secretaire d’Etat Zimmermann, qui fut
le collaborateur de M. de Kiderlen et con
naît à fond les méthodes de la politique alle
mande ; du baron de Stumm; enfin du prin
ce de Lichnowsky.
En réalité, personne ne sait rien et tout le
monde l’avoue. Le choix dépend beaucoup
des intentions de M. de Bethmann-Hollweg.
S’il songe à se retirer dans quelques mois,
c’est son successeur possible que, sur son
conseil, on choisira. Dans ce cas, le prince
de Lichnowsky semblerait le plus qualifié.
Si, au contraire, le chancelier se sent assez
vaillant pour affronter longtemps encore les
orages de la politique intérieure, c’est un
homme plus jeune et de situation moins con
sidérable que le prince de Lichnowsky que
l’empereur appellera.
Un journal politique officiel
Depuis que la presse existe, les gouverne
ments de tous pays et de toutes couleurs
politiques se sont préoccupés d influencer
l’opinion politique au moyen d’un ou de plu
sieurs organes officieux.
Mais, jamais il n’était venu à 1 idée d un
homme d’Etat de créer, au moyen de res
sources nationales, un organe portant l’es
tampille officielle et avouant ouvertement,
pour ne pas dire cyniquement, qu’il n’a
d’autre raison d’être que de défendre la po
litique du ministère au pouvoir.
C’est pourtant ce qui va se réaliser en Ba
vière où,d‘après la publication de documents
faite par la Münchner Post, le journal d’Etat
du royaume va emprunter ce caractère. Il
devra défendre la ligne de conduite gouver
nementale devant la presse, les groupes par-
mentaires et l’opinion publique. Il orientera
l’action des autorités civiles et religieuses
INFORMATIONS
Le Testament d’Edouard Défaille
Nous avons publié récemment les prin
cipales dispositions du testament d’Edouard
Détaillé, qui institue M. L. Jullemier son lé
gataire universel. M. Jullemier signale au
jourd’hui quelques legs particuliers qui
sont intéressants. Edouard Détaillé lègue
au musée de l’armée son portrait en
uniforme de chasseur à pied, et un drapeau
prussien pris à Magdebourg en 1806, prove
nant du pillage du musée d’artillerie en
1830. Le buste du peintre, par Saint-Mar-
ceaux. ira à l’Institut.
Edouard Détaillé avait décidé que ses col-
laofiomo P’objote ,d‘nmt wl neni-- -4 s 1-—
maître, tapisseries des Gobelins, bronze de
Barye, estampes de Greaze, d’Horace Vernet,
originaux de Raffet, etc., seraient vendues
publiquement au profit du musée du costu
me qui doit, comme on sait, être installé
dans l’hôtel du boulevard Malesherbes, dès
que le Conseil d’Etat aura autorisé la Société
de l’histoire du costume à accepter le legs
qui lui en est fait. Edouard Détaille a seule
ment distrait de ces collections la trompette,
le jeu de loto et la petite giberne du roi de
Rome, qui seront, selon sa volonté, exposés
à la place d'honneur du musée du costume.
Pour le monument qui sera érigé à la mé
moire du peintre, l’emplacement n’a pas en-
core été arrêté.
Le Crime du Ferreux
En attendant que M. le juge Pamart ait
commencé l’instruction de cette mystérieuse
affaire, M. Xavier Guichard, chef de la Sû
reté, continue son enquête à Paris et an
Perreux, d’abord sur l’emploi du temps de
M. Pirou après le crime, ensuite sur les ins
tants qui précédèrent l’attentat.
M. Pirou proteste toujours avec la plus
grande énergie contre l’inculpation dont il
est l’objet, mais les renseignements qu’a dé
jà recueillis le chef de la Sûreté s’accordent
pour accabler le maire de Gentilly, qui est
pris, dès maintenant, dans un réseau de
présomptions et de preuves dont il semble
difficile qu’il puisse échapper.
En effet, les investigations faites par les
agents de la brigade criminelle ont établi que
Pirou a été vu samedi soir, à partir de cinq
heures, aux abords de la. villa Chabrux,
D’après l’enquête on le regarda avec curiosi
té dans l’allée Marigny, mais on n’eut aucu
ne inquiétude, car la mise correcte du per
sonnage n’indiquait vraiment pas qu’il eût
l’intention de commettre un mauvais coup.
Il va, vient, rôde, observe la maison. A
6 heures, enfin, il entre dans la maison et
commet son crime.
Que fait alors l’homme que l’on affirme
être Pirou I il fuit après avoir frappé sans
rien avoir volé. On ne le revoit plus ; per
sonne ne remarque sa fuite précipitée.
Or, ce même soir, M. Pirou qui devait ren
trer chez lui entre 7 heures et 7 h. 1/2, n’est
pas là.
A 7 heures, il téléphone et annonce à sa
femme que, se trouvant retenu à l’usine,
avenue d’Arcueil, il ne tardera pas à arriver.
Il ne rentre qu’à 8 heures.
A peine est-il là qu’il passe dans son cabi
net de toilette, où, par hasard, il reste très
longtemps.
Sa femme, qui est inquiète et qui craint à
tout moment un acte de désespoir — car elle
sait qu’au point de vue financier son mari
est dans une situation critique — songe tout
à coup que dans ce même cabinet de toilette
se trouve un flacon de laudanum.
Elle appelle la bonne et lui dit :
« Allez donc voir ce que fait monsieur, il
reste bien longtemps. »
La bonne va frapper au cabinet de toilette
et M. Pirou sort bientôt. Il se met à table et
dîne assez mal.
Pendant le dîner, la bonne va ranger le
cabinet de toilette, elle y trouve deux ser
viettes tachées de sang. L’une en est pleine,
elle la met de côté, l’autre est simplement
maculée. Lundi matin, seulement, elle lave
celle qui est la plus rouge.
Ces deux serviettes sont celles que M. Gub
chard a saisies mardi.
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
à la LIBROIRIE IMTLAMATIOHALE
10s, rue Saint-Lazare, 109
(immeuble de l'HOTEL TERMINUS)
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