Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1913-07-11
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 juillet 1913 11 juillet 1913
Description : 1913/07/11 (A33,N11685). 1913/07/11 (A33,N11685).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637762b
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
53~ Année — N 11,685
( 0 Pages)
6 Centimes — mon do HATIN
6 Centimes
mngns
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Administrateur * Délégué
Vendredi II Juillet 1913
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Adresser tout ce qui concerne l’Administratiog
a M. 0. RANDOLET
35, Rue Fontenelle, 85
Adresse Télégraphique : RANDOLET Havre
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Le Petit Havre
AN NON CES
AU HAVRE..... Bureau du Journal, 112, boni* de Strasbourg.
L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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le Journal.
1 Le PETIT HA VRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales $
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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Le Havre, la Seine-Inférieure, l’Eure
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Union Postale
TAOIS Moisi Six Mois
Un An
40
5O
Fr.
» Fr.
1 8 Fr.
4 2 bo 2
20 Fr. ' 2
293 »
An 8abonne egalement, SANS FRftS Hans tous les Bureaux de Poste de prans
Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUR
LONDRES, 10 Juillet, Dépêche de 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Comptant ..
ferme
£ 63 2/6
12/6
3 mois
£ 63 5/-
12/6
ETAIN
Comptant .
ferme
£ 179 -/-
35/-
-/-
3 mois
£ 179 15/-
50/-
FER
Comptant ..
calme
£55/6
-/-
1 % à
3 mois ’
£ 55/4 %
1 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 9 juillet 1913.
NEW-YORK, 10 JUILLET
Cotons : juillet, baisse 5 points ; octobre,
baisse 4 points ; décembre, baisse 2 points ;
mars, baisse 2 points. — Soutenu.
Calés a baisse 9 à 13 points.
NEW-YORK, 10 JUILLET
Cuivre Standard disp.
— août..........
Amalgamat. Cop...
Fer ...................
c. su ion
13 50
13 72
64 »/»
15 75
G. PRECEDENT
13
13
63
15
50
82
4/2
75
CHICAGO, 10 JUILLET
C. DU JOUR
C. PRECED
Blé sur......
Juillet....
88 1 8
87 7/8
Septembre
89 1/8
88 5/8
Mais sur
Juillet-....
60 3 4
60 1 2
=====
Septembre
61 7/8
61 5 8
Saindoux sur.
Juillet....
11 60
11 60
—
Septembre
11 70
11 70
LES AFFAIRES D’ORIENT
L’Action roumaine
Londres. — Dans les milieux balkaniques
de Londres, on déclare que l’armée roumaine
a reçu l’ordre d’entrer en Bulgarie et que le
gouvernement roumain en a prévenu la Bul
garie.
Vienne, 10 juillet. — Selon des informa
tions parvenues à Vienne les troupes rou
maines ont passé la frontière bulgare, au
jourd’hui, à 4 heures de l’après-midi.
On n’a encore reçu aucune confirmation
officielle de cette nouvelle.
La Bulgarie et les journaux allemands
Berlin. — La presse allemande se montre
en général sévère pour la Bulgarie, à laquelle
elle reproche d’avoir pêché par son intransi
geance.
Une Proclamation du roi de Monténégro
Cettigné. — Le roi a adressé une procla
mation au peuple dans laquelle il exprime
sa douleur de voir les Bulgares, grisés par
le succès, commencer une guerre contre
leurs anciens alliés, les Serbes et les Grecs,
pour tenter de s’emparer de territoires con
quis grâce à l’effort commun.
Le roi dit que la Bulgarie n’a pas voulu
obéir aux conseils fraternels de l’empereur
de Russie en évitant de répandre le sang des
peuples slaves ; il espère que ces peuples
seront d’autant plus solidaires et il invite
son peuple à accomplir son devoir en soute-
liant la nation serbe.
A LA COMMISSION DE L’ARMÉE
Dans sa séance d’hier après-midi, la Com
mission de l’armée a décidé que le taux de
l’allocation pour les familles nombreuses
serait le même pour toutes les categories de
soutiens de famille.
Elle a fixé ce taux à 1 fr. avec un supplé
ment de 0 fr. 50 par enfant au-dessous de
seize ans, à la charge des parents. Le nom
bre des parties prenantes restant illimité, le
taux nécessitera une dépense annuelle d’en
viron 76 millions.
La Commission, par 19 voix contre 3 et 4
abstentions, s’est également prononcée con
tre l’incorporation à 20 ans.
Elle a adopté une proposition portant que
lorsque le nombre des demandes dépassera
le maximum des engagements offerts aux
jeunes gens de 19 et 20 ans qui est fixé par
le ministre, la priorité sera accordée ai x
brevets d’aptitude militaire et parmi les
brevets les plus âgés.
Elle a enfin examiné l’amendement Lefè
vre, relatif aux engagements d’un an des
soldats de la classe 1910 et elle a décidé de
communiquer au gouvernement un amen
dement similaire de M. Driant, sur lequel le
ministre de la guerre sera entendu.
Cet amendement a pour objet de créer
parmi les jeunes gens de 18,19 et 20 ans, un
grand courant d’engagés et de déterminer
des réengagements d’anciens soldats libérés,
de manière à avoir, dès le mois d’octobre,
un nombre suffisant d’hommes pour libérer
à cette date la classe 1910.
BRINDE JONC REÇU A L’HOTEL DE VILLE
DE PARIS
La municipalité de Paris a reçu hier soir,
i l’Hôtel de Ville, l’aviateur Brindejonc des
Moulinais et lui a remis une médaille d'or.
EXÉCUTION CAPITALE
Le nommé Laage, âgé de 27 ans, condam-
lé à mort par la Cour d’assises de la Seine
our assassinat le 11 juin 1912 de la tenan-
ière d’un hôtel du passage de la ferme
aint-Lazare, sera exécuté ce matin.
REDUCTION DE PÉAGE
L'Officiel publié un arrêté réduisant le
éage au port du Havre pour les navires
‘origine ou à destination de la: côte Ouest
du Maroc.
LES SUFFRAGETTES
ET LEURS EXPLOITS
Dublin. — Hier après-midi, dés postiers fai
sant le triage des lettres au Bureau Central,
ont mis la main sur un pli adressé à M.
George Redmond, à la Chambre des Com
munes. Ce pli a fait explosion ; il contenait
das feuilles relatives à la propagande fémi
niste.
Personne n’a été blessé.
Manchester. — La police a pris possession
des bureaux de l’Uuion politique pour le
suffrage des femmes que l’on croit être de
venu le quartier général de la propagande
féministe par le fait.
INFORMATIONS
Disette de Fruits
L’année 1913 ne réjouira pas spécialement
les amateurs de fruits, car les fruits sont
extrêmement rares. C’est la constatation qui
ressort de l’instructive lecture du bulletin
du ministère de l’agriculture, qui publie la
situation agricole de la France à la date du
8 juillet.
En Seine-et-Oise, qui fournit habituelle
ment Paris de pèches et fraises, prunes et
abricots, on déplore l’absence quasi totale de
ces fruits. Même disette dans le Doubs, dans
le Gard, dans l’Indre-et-Loire, la Loire, le
Loir-et-Cher, le Lot-et-Garonne, la Nièvre, la
Haute-Saône.
D’ailleurs, aux Halles, le cours des fruits a
atteint des prix inconnus jusqu’à ce jour, et,
pour donner un exemple, alors que l’an
dernier, — année difficile cependant, — la
pêche valait de 70 à 150 francs les cent kilos,
cet été on la paie de 140 à 250 francs.
Par contre, les buveurs de cidre n’appren
dront pas sans plaisir que la récolte des pom
mes en Normandie a été particulièrement
abondante.
De la vigne, peu de chose à dire, le mil
diou n’a fait de sérieux ravages que dans
l’Hérault, les Bouches-du-Rhône et le Gard,
partout ailleurs la vendange promet d’être
belle.
Signalons enfin qu’un peu partout, la
pomme de terre est rare. L’humidité de ces
dernières semaines lui a été très préjudi
ciable.
Gauzy, le soldeur d’Ivry
est sorti de prison
L’un des condamnés du procès des bandits
tragiques, Gauzy, le soldeur d’Ivry, est libre ;
il a terminé sa peine.
On n’a pas oublié la scène tragique qui
eut pour théâtre la maison occupée par
Gauzy, 61, rue de Paris, à Ivry. C’est là que
M. Jouin, sous-chef de la Sûreté, fut tué par
Bonnot, et le soldeur, accusé de complicité,
fut condamné par le jury de la Seine.
Gauzy était en prévention depuis le 25
avril 1912 et, après sa condamnation à dix-
huit mois de prison, le 27 février 1913, il fut
écroué à la maison de Poissy, pour y ache
ver sa peine.
Il en est sorti mercredi matin. Sa femme
l’attendait et l’a ramené à Ivry. Un de nos
confrères l’a trouvé, dans l’après-midi, chez
un coiffeur, son voisin :
— Ah l a dit le soldeur, l’on ne saura ja
mais les souffrances que j’ai endurées pen
dant ces quatre mois. Pour vous en donner
une idée, regardez combien j’ai maigri !
Et, se dégageant des mains du barbier qui
lui frictionnait la tête avec vigueur, il se leva
et fit constater l’ampleur excessive de ses
vêtements :
— Si je ne suis pas devenu fou et si je
suis encore en vie, ça n’est pas de leur faute,
je vous assure. Mais j’ai eu l’énergie de tout
supporter, car je voulais revoir mon infortu
née compagne et mes deux chers enfants.
Songez donc : dès mon arrivée là-bas, j’ai
été mis aussitôt en cellule, à la division des
punis et des fortes têtes, alors que j’aurais
dû faire partie des détenus ordinaires. Et
quel infect réduit l’on m’avait octroyé 1
» Pas une fois on n’a permis à ma femme
et à mes enfants de me voir. G’est ce qui
m’a le plus affecté.
» J’ai passé mes quatre mois à confection
ner des lanternas vénitiennes. Je suis calé
maintenant dans la fabrication de ces ob
jets. Pour 0 fr. 60 par jour, j’en collais cinq
cents et il ne fallait pas s’amuser, je vous
l’assure ; si on ne faisait pas ses cinq cents,
on était puni.
» Ce dont j’ai le plus souffert, c’est de l’in
suffisance d’air.
— Et maintenant, qu’allez-vous faire ?
— D’abord, je vais aller remercier ceux de
mes amis qui ont cru à ma bonne foi et ne
m’ont pas abandonné, car, quoi qu’on puis
se dire, j’affirme que je suis étranger au
meurtre de M. Jouin. Je croyais que celui à
qui j’avais donné asile, et que je ne connais
sais bas, était parti.
» Pour le moment, je vais reprendre
mon commerce, car j’ai grand besoin de
remettre de l’ordre dans mes affaires, et je
tâcherai d’oublier les longs mois de souf
frances que je viens de passer et que je ne
méritais pas ! »
Le Tour du Monde
en trente-cinq Jours
Notrê confrère d'Exceisior, André Jager-
Schmidt, détenant le record du tour du mon
de en 39 jours et 19 heures, avant battu de
loin Phileas Pbogg, le héros 'légendaire de
Jules Verne, un rédacteur de l’Evening Sun,
de New-York, M. J.-H. Mears, veut faire
mieux.
Avant calculé ses horaires de chemins
de fer et de bateaux, il prétend pouvoir
faire le tour du globe en 35 jours et 22
heures. -
Parti de New-York le 2 juillet, M. J.h.
Mears est arrivé à Paris à la gare du Nord,
venant de Londres. . .
Il passera successivement par Berlin, Saint-
Pétersbourg, Vladivostock, Yokohama, Vic
toria et rentrera à New-York le 6 août.
Ajoutons que ce voyage, qui aurait paru
irréalisable il y a quelques années, est
aujourd’hui extrêmement facile, quand
par de judicieux calculs on a bien choisi
son itinéraire et les moyens de communi
cations.
P
ri
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la LIBRAIRIE IMTEHMATIONALE
SOS, rue St-Lazare, 10 8
(immeuble de rHOTEL TERMINUS)
La Colonisation
du Maroc
Quoique les rebelles gênent encore notre
expansion sur bien des points du territoire
marocain, certaines zones importantes sont
cependant entièrement soumises à notre in
fluence et la population indigène travaille
en paix à côté du colon dans ces parties dé
sormais à l’abri des pillards. Pour rendre
cette collaboration plus féconde, il nous
incombe maintenant de multiplier les
moyens de communications sur la terre
conquise et d’adapter au milieu un orga
nisme administratif propre à développer le
pays sans trop d’atermoiements.
De réels progrès ont été faits dans ce sens
et un rapport, déposé sur le bureau de la
Chambre, montre d’une façon saisissante
l’œuvre réalisée surtout depuis un an.L’ex-
tension considérable des zones ouvertes au
commerce au cours des derniers mois a
eu pour conséquence immédiate un afflux
d’activité dû à l’arrivée de nombreux immi
grants. Ceux-ci, agriculteurs, commerçants,
industriels et artisans, ont créé des entre
prises utiles et préparé la main-d’œuvre
indigène aux exigences croissantes d’un
trafic nouveau.
Pour se convaincre des résultats obtenus,
il suffit de jeter un coup d’œil sur le mou
vement commercial. Le trafic total qui était
en 1910 de cent millions, touchait, à la fin
de 1912, le chiffre de 210 millions. Ceci est
d’autant plus encourageant que le commer
ce extérieur de la Tunisie, après trente-'
trois ans d’occupation, se totalise par 265
millions.
Et cette progression rapide a été atteinte
sans qu’on ait disposé d’un outillage écono
mique approprié. Et aucun rouage adminis
tratif, même embryonnaire, à la différence
de la Tunisie, n’existait au Maroc avant
notre arrivée, en raison de l’état permanent
d’anarchie dans lequel se débattait le pays.
Tout était donc à créer. « Et cette créa
tion même, souligne notre confrère le
Temps, rencontrait de particulières diffi
cultés en raison du statut diplomatique du
Maroc : le maintien temporaire sans doute,
mais effectif à l’heure actuelle, des juridic
tions consulaires a pour effet trop souvent
de paralyser notre effort de réforme admi
nistrative ; les règlements de police, les
taxes nouvelles, les mesures administratives
sont inapplicables aux étrangers et protégés
étrangers qui échappent à nos juridictions.
« Quels que fussent les obstacles rencon
trés, les progrès de la colonisation, le légi
time désir du résident général de mener à
bien l’œuvre qui lui avait été confiée ne
permettaient pas de surseoir aux réalisa
tions. En moins d’un an la charpente admi
nistrative a été édifiée : une administration
centrale composée de trois grandes direc
tions — administration générale, finances,
travaux publics — groupées autour du se
crétariat général, un statut-type pour le
personnel, inspiré des règles les plus mo
dernes en la matière, la division du pays en
régions militaires progressivement trans
formées en régions civiles, l’établissement
de Commissions municipales dans les villes
principales et de Chambres de commerce,
elles sont les grandes lignes d’une organi
sation administrative dont le fonctionne
ment s’inspire d’une collaboration étroite et
permanente des autorités françaises et indi-
gènes. »
Dans toutes les branches, l’effort de colo
nisation s’est fait sentir. C’est ainsi que le
résident général a donné, en décembre der
nier, l’ordre de construire sans délai, à Ca
sablanca, des bâtiments pour abriter 350
écoliers d’origine française. Ces construc
tions répondaient à un besoin tellement ur
gent qu’au mois de mai elles étaient insuf-
isantes. Le chiffre de la population était
de 950. Le mois suivant il s’était élevé à
1,500 1
Sur d’autres points, des services d’ins
truction publique ont été également orga
nisés et l’on a pu se rendre compte de l’ar
deur des jeunes indigènes à apprendre no
tre langue. Des établissements d’assistance
élevés dans chaque ville et la
se sont
preuve
fournie
vembre
données
33.457 ;
de l’activité des dispensaires est
par les chiffres suivants : En no-
1912, 14,549 consultations ont été
; janvier 1913, 25.827 ; mars,
avril, 34,563. Le chiffre des vacci
nations, qui était de 6,702 au mois d avril,
s’est élevé au 21 mai, après l’ouverture du
parc vaccinogène de Rabat, à 24.366.
Maintenant il s’agit de seconder l’initia
tive du personnel français en lui procurant
les moyens d’étendre les œuvres actuelles
et d’accélérer le mouvement économique.
Cette question est du ressort du Parlement
qui, d’ailleurs, se trouve saisi d’un projet
d’emprunt.
Cet emprunt doit permettre, à côté de la
liquidation des dettes du Makhzen, l’exécu-
tioh des premiers travaux publics du pro
tectorat. Le crédit le plus important doit
être consacré à l’aménagement du port de
Casablanca. Vingt-cinq millions sont égale
ment réclamés pour la mise en état de 1.050
kilomètres de route. Le rapporteur, après
avoir signalé que l’une de ces chaussées
doublera la future voie ferrée militaire en
tre Casablanca et Marrakech, demande que
la ligne s’infléchisse d’abord vers le Sud-
Ouest de manière à permettre de lancer un
embranchement sur Mazagan. Ce tracé, un
peu plus long, aurait l’avantage de desser
vir les riches terres noires de la Châouia
et de la Doukkala, où une voie ferrée aurait
le plus de chances de stimuler des entre
prises et de trouver du trafic.
Un projet d’ensemble de voies ferrées est
élaboré, et des crédits sont prévus pour les
services d’enseignement et d’hôpitaux, pour
l’aménagement des forêts, pour le relève
ment du cadastre, etc.
Le Parlement aura bientôt à examiner ces
demandes de crédits. Un débat intéressant
ne manquera donc pas _de se produire, et il
n’est pas douteux que, tout en ménageant
les deniers engagés, rien ne sera négligé
pour parer aux besoins les plus urgents et
pour amorcer de grands travaux propres à
favoriser le développement continuel du
pays.
H Hollaênder.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(SS ROSAE CORAESPONDAAT PARTICULIEA)
Paris, 10 juillet.
La grosse question de l’appel à vingt ans
est venue ce matin devant la Chambre, mais
elle est restée sans solution et n’a donné lieu
qu’à un débat préliminaire dans lequel le
fond même a été à peine effleuré.
M. Jaurès, en effet, s’est surtout attaché,
dans son discours, à faire ressortir ce qu’il
appelle les contradictions du gouvernement.
Pour lui, le problème se présente ainsi : ou
bien on refusera l’appel à vingt ans, et ce
sera une cruelle déception pour les soldats
de la classe 1910 qui comptaient, grâce à
cette mesure, être prochainement libérés,
ou bien on incorporera la classe à vingt ans
et on s’exposera a accroître la morbidité et
la mortalité. Impossible, à son avis, ce sortir
de ce dilemne. Et voilà pourquoi, ajouta-t-il,
nous voterons, nous socialistes, contre l’ap
pel à vingt ans et nous réclamerons le ren
voi de la classe libérable...
En réalité, comme l’a fait observer très
justement le président du Conseil, la ques-
tion-n‘est pas aussi simple que cela. D’abord,
il n’y a aucun lien entre l’appel à vingt ans
et le maintien ou la libération de la classe.
Quant aux prétendues contradictions si
gnalées par M. Jaurès, elles prouvent sim
plement que, dans l’examen d’un problème
aussi complexe, le gouvernement a voulu
s’entourer de tous les éléments d’apprécia
tion. Ces éléments, il les a fournis à la Com
mission de l’armée, la Chambre, à son tour,
les examinera et prononcera en pleine li
berté.
Le renvoi à la Commission, conséquence
u’a pu dire M.
naturelle de cette déclaration, n’implique
donc aucun préjugé, soit dans un sens soit
dans l’autre et, malgré ce qr‘ dins "
Jaurès, la question reste entiei
L’après-midi, on est revenu aux projets
re.
scolaires.
M. Toy-Riont, qui tenait à préciser les
pouvoirs d’appréciation des juges de paix
appelés à statuer sur les responsabilités in
combant aux parents, a eu la bonne fortune
de faire accepter son amendement, d’abord
par le gouvernement, et ensuite par la
Chambre.
De son côté, M. Flayelle a pu faire atténuer
sensiblement les pénalités. M. Flayelle au
rait désiré faire supprimer complètement la
peine de la prison et M. Barthou, dans une
pensée d’apaisement, s’est associé à ses
efforts, mais la Commission n’a pas cru de
voir aller j usque là et la Chambre s’est ran
gée à son avis.
Quant à la question de la contrainte par
corps, dont M. de Gailhard Bancel, appuyé
par le président du Conseil, demandait la
suppression , elle a été renvoyée à la Com
mission avec avis favorable.
Au Luxembourg, on a voté, après une dis
cussion vers la fin assez vive, les sept pre
miers paragraphes du projet d’amnistie.
T. H.
--
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 10 Juillet 1913
(Séance du matin)
LA LDI DE TROIS ANS
L’Incorporation à vingt ans
La Chambre a abordé hier matin la discussion
capitale de l’incorporation de la classe et notam
ment de la classe 1913 à vingt ans. .
La question se posait à l’occasion de l article 6
du projet de loi. En voici le texte :
« L’article 20 de la loi du 21 mars 1903 est mo
difié ainsi qu’il suit : ,
» Chaque année, pour la formation de la classe,
les maires établissent les tableaux de recense
ment des jeunes gens ayant atteint l’âge de dix-
neuf ans révolus dans l’année précédente et domi
ciliés dans l’une des communes du canton. Les
classes sont incorporées l’année qui suit celle de
leur recensement. »
C’est cet article dont M. Jaurès a pris texte
pour poser la question de l’incorporation de la
classe a vingt ans.
-Il a vivement reproché au gouvernement de ne
s’être pas prononcé nettement dès le début au su
jet de ce grave problème. Le projet initial du gou
vernement n’en parlait pas. A la commission,
quand la question s’est posée, le président du
Conseil et le représentant médical du gouverne
ment se sont prononcés pour l'incorporation.
M. barthou : Pardon, j’ai fait des réserves
au point de vue des précautions sanitaires et delà
sélection des jeunes gens.
M. JA RÈS : il n’en est pas moins vrai que
c’est à ce moment, au lendemain des manifesta
tions de Tout et de Rodez, que le gouvernement
a songe à cette incorporation à vingt ans. On a
d’abord accepté l’avis du comité sanitaire, puis,
hier, l’avis d’un autre comité exactement con
traire. On trouble ainsi par cette légèreté coupa
ble la discussion devant la Chambre. Mais il y a
quelque chose de plus grave encore, c’est que
Fon met la classe de 4910 dans une situation tra
gique. On l’avait d’abord profondément émue en
annonçant son maintien au-delà d octobre 1913,
puis l’incorporation de la classe 1913 au mois d oc
tobre prochain lui fournit l’espérance légitime
qu’elle serait libérée dans les conditions de la
classe 1005 à la date habituelle.
Voilà que maintenant, revenant sur cette nou
velle décison, on lui fait croire que, de nouveau,
elle sera exposée à faire une troisième année. La
Chambre se trouve donc acculée a cette alterna
tive redoutable : ou bien elle refusera 1 incorpo
ration a 20 ans et elle amènera une nouvelle dé
ception dans l’âme des soldats de 1910 ; ou bien
elle incorporera la classe de 1913 a 20 ans, mais,
d’après l’avis du Comité enneultatis émis bier.
c’est la classe de 1913 qui, incorporée trop tôt
courra des risques de morbidité et de mortalité
considérables.
Dans ces conditions et en présence de contra
dictions aussi troublantes, le devoir des socialis
tes est tout tracé : c est d’abord de refuser l’incor
poration à 20 ans et de demander néanmoins le
renvoi de la classe libérable.
Déclaration de M. Barthou
M. BARTHOU repond à M. Jaurès.
Il n’était besoin, dit-il, ni de la sévérité ni de
1 ironie alternées de l’honorable M. Jaurès pour
rappeler au Gouvernement qu’on ne cesse pas,
en devenant minisire, de relever des conditions
générales de la faillibilité humaine, mais M. Jau
rès a abusé du droit de reprocher au Gouverne
ment des contradictions qui ne furent ni dans ses
intentions, ni dans son attitude.
Quelle est la question qui se pose en ce mo
ment ? C’est cele de savoir si l’incorporation doit
se faire comme jusqu’ici à vingt et un ans ou si
elle peut avoir lieu à vingt ans. La vérité est
d’une simplicité et d’une force qui résistent à tou
tes les subtilités.
Cette vérité la voici.
Le gouvernement a saisi le Parlement d’un pro
jet de loi qui avait pour objet la prolongation
d’un an de la durée du service et qui prévoyait
l’incorporation à vingt et un ans telle qu’elle exis
tait dans les lois précédentes. C’est alors que M.
Loth, usant de son droit et sans aucune sugges
tion de la part du gouvernement, a présenté un
amende uent qui a été discuté dans la presse.
D’autres collègues ont a leur tour eu la même
pensée, MM. Reinach et de Monlebeilo ont déposé
un amendement qui s’est couvert de signatures
appartenant a des députés qui étaient prêts à vo
ter la loi de trois ans.
A ce moment la question s’est posée avec une
telle force qu’elle n’a pu échapper a l’attention du
gouvernement. La Commission de l’armée, saisie
de cet amendement, frappée du nombre de signa
tures qu’il avait recueillies a demandé à connaî
tre l’avis du gouvernement.
C’est ainsi que samedi nous nous sommes, M.
le ministre de la guerre et moi rendus devant
elle. Qu’y ai-je dit ? J’ai dit à la Commission de
l’armee qu’au point de vue intellectuel, universi
taire, économique, au point de vue social en un
mot, l’incorporation à vingt ans présente d’incon
testables avantages. A l’heure actuelle, l’Allema
gne incorpore une partie de ses recrues à vingt
ans (interruptions à l’extrême gauche), et d’autre
part cette loi dont vous avez posé le principe au
ra pour résultat de nous mettre en état d’infério
rité vis-à-vis de pays voisins. Les lors il m’est
apparu que l’abaissement de l’âge de l’incorpo
ration pourrait avoir pour résultat de nous resti
tuer sinon l’égalité, du moins une situation accep
table. Qu’objectait-on ? Les objections étaient de
deux ordres : d’ordre militaire et d’ordre sanitai
re. Au point de vue militaire elles auraient pu
me conduire à examiner la question du maintien
ou du renvoi de la classe de 1910.
Je n’ai pas voulu m’en occuper parce que j’étais
dans l’impossibilité de faire connaître mon opi
nion, ne possédant pas à ce moment les élé
ments nécessaires pour me prononcer, car le Par
lement n’avait statué ni sur l’amendement Daniel
Vincent ni sur l’âge de l’incorporation ni sur la
date. (Très bien ! Très bien 1
m. Jaurès : Donc l’incorporation de l’une en-
traînera la libération de l’autre ?
M. LE PRÉSIDENT DU CORSEIL : L’ivcorpora-
tion de Tune peut entraîner la libération de l’au
tre, mais dans une mesure et à une date sur les
quelles il m’était impossible de me prononcer, et
quand M. Jaurès dit que le gouvernement a fait
naître des espérances qui ont abouti à une décep
tion dangereuse, il lui prête des intentions et des
paroles qu’il n’a pas exprimées (Très bien !)
J’ai apporté à la Commission de l’armée l’avis
du Comité consultatif du service de santé accom
pagné de statistiques d’où il résultait qu’il n’était
pas hostile en principe à l’incorporation à vingt
ans. M. Jaurès a donné à cette affirmation une
forme absolue. Je suis obligé de lui rappeler que
jamais le gouvernement n'avait accepté l’incorpo
ration complète de la classe 1913. (Interruptions à
l'extrême gauche.)
m. jaurès : 5) 0/0 du contingent brut ! (Bruit.)
m. le président du conseil : Je répète que
l’opinion du Comité consultatif était condition
nelle, qu’elle était subordonnée à la condition
d’une sélection très rigoureuse.
Ayant exposé toutes ces raisons, j’ai déclaré à
la commission que si elle estimait que l’incorpo
ration à vingt ans avait des avantages, le gouver
nement n’y ferait pas d’opposition.
Telle a été l'atitude du gouvernement, et je
crois qu’on ne pourrait élever contre cette atti
tude aucun reproche justifié de contradiction si
M. Jaurès ne s’ tait élevé contre le document ap
porté hier matin à la commission de l’armée. La
production de ce document est au contraire la
preuve de la loyauté complète avec laquelle le
gouvernement a agi dans cette affaire. (Applaudis
sements sur un grand nombre de bancs).
M. Jaurès nous reproche d’avoir suggéré
les amendements permettant l’incorporation à
vingt ans. Si cette incorporation correspondait
vraiment à nos desseins et à nos désirs secrets,
nous nous en serions sans doute tenus» l’avis fa
vorable du comité consultatif de santé.(Trè ; bien !
Très bien !) Mais l’avis du conseil supérieur d’hy
giène et d’épidémiologie paraissant en contradic
tion avec le premier, le gouvernement l’a intro
duit dans le dossier de la commission. (Applau
dissements). . . .
Dès lors la Chambre peut examiner la situation
en elle-même.
Le gouvernement a donc rempli tout son de
voir. Il fera connaître son opinion, et il est si loin
de vouloir peser sur la Chambre que quand il aura
fait connaître son opinion et que vous aurez
examiné la question dans votre pleine indépen
dance, le gouvernement respectera la liberté en
tière de la Chambre. (Vifs applaudissements au
centre, à droite et à gauche).
m. PAINLEVÉ a ensuite demandé le renvoi de
la question et de tout l’article 6 à la Commission.
La Commission a accepté le renvoi.
Puis on a décidé de reprendre la discussion de
la loi militaire mercredi matin à cause des fêtes
du 14 juillet.
Séance de l’après-midi
m. paul DESCHANEL préside.
Rome Antique
On met en discussion un crédit de 80,000 francs
pour transformer en bronze le plan de la Rome
antique destiné à la Sorbonne
m SEMBT .’ J’appr uve cet excellent projet,
mais il ne faudrait pas qu’il nuisît a une autre
chose excellente. Il ne faudrait pas que le mou
lage provisoire que va faire M. Bigot en attendant
le bronze, gênât, s’il est installé dans la chapelle
de la Sorbonne, les concerts excellents qui ont
lieu dans cette même chapelle et que nous sub
ventionnons (Très bien ! Très bien t)
m. barthou : Les divergences qui me séparent
politiquement de M. Sembat se fondent en har
monie quand il s’agit de musique et je suis tout
a fait de son avis. (Rires et applaudissements).
Par 527 voix contre une le crédit est adopte
LA DÉFENSE LAÏQUE
On reprend les projets de défense de l’Ecole
laïGN“aborde la discussion de l’article 2 qui pré
voit des pénalités pour les parents des enfants
qui se seraient attentés de 1 école quatre fois
dans un mois sans motif légitime. . 4
m. LEFAS développe un amendement tendant à
ce que les pénalités ne scient appliquées qu en
cas de six absences dans ce mois.
Par 384 voix contre 186, 1 amendement, com
battu par le rapporteur, M. dessoye, est re-
P°p$3o voix contre 134, le paragraphe 4e de
l’article 2 est adopté avec une modification de ré
daction proposée par la Commission.
M. toy-riont propose la disposition suivane a
intercaler entre les paragraphes 1" et s :
« Le juge de paix examinera les motifs Invo:
cs II s’entourera de tous les renseignements
Necessaires pour pouvoir apprecier la part de res
ponsabilite qui peut incomber aux paren's.O
personnes avant charge de t'onfonke U à &"ers
s’il y a lieu, leur situation à la bienveillante atten.
tion des autorités locales.
» Si, pour se justifier, les parents ou personnes
ayant charge de l'enfant énoncent des griefs qui
mettent en cause, soit les maîtres, soit les autori
tés administratives. le juge de paix devra, avant
de statuer, saisir ‘inspecteur d’académie, qui pro
cédera immédiatement à une enquête sur les fait»
allégués et lui en fera connaître les résultats dans
le plus bref délai, avec son avis. »
m. LE RAPPORTEUR répond que la Commis
sion a fait preuve de libéral! me en proposant
son texte dont la première partie de l’amendemen.
de M. Toy-Riont n’est qu’un commentaire qui ni
peut avoir sa place dans un texte législatif.
Au nom de La Commission, il repousse l’amen.
demant.
m DRELON appuie l’amendement.
m. BARTHOU. ministre de l’instruction publique,
président du Conseil, déclare que, sur la deuxieme
partie. (Je l’amendement,.il est pleinement d’accord
avec la Commission.
Mais il ne voit aucun inconvénient ; il ne voit
que des avantages à ce que la première partis
soit adoptée.
Le texte ne fait que confirmer l’opinion de la
Commission.
Le gouvernement demande à la Commission de
le faire sien et a la Chambre de le voter.
M. LE EAPPORTLUR : La Commission, d’accord
avec le gouvernement, accepte la première partie
de l’amendement et repousse la seconde.
M. toy-riont retire la deuxième partie de son
amendement.
La première partie de l’amendement est adoptés
à mains levées, la seconde parue est retirée.
M. flayelle développe un amendement ayant
pour but de supprimer l’application des articles
479, 480 et suivants du Code pénal en ce qui con
cerne la peine de l’emprisonnement qu’ils pré
voient
m. le PRÉSIDENT du CONSEIL : il ne s’agit
pas d’une disposition nouvelle.
M. flayelle demande qu’on ne sanctionne
pas par la prison un conflit qui pourrait se ter
miner par la conciliation.
C’est ce que proposait M. Steeg dans l’article 5
du projet qu’il déposait le 14 novembre 1911.
Il est inadmissible qu’après avoir célébré si
souvent la liberté de penser, on punisse de l’em-
prisonnement le très noble délit de liberté de
conscience.
M borde rie appuie l’amendement.
M. BRACKE déclare que ses amis et lui ne peu
vent accepter la pénalité de l’amendement.
M. D’ELISSAGARAY demande si la loi s’appli
quera également a la-mere de famille.
m. le PRÉSIDENT du CONSEIL rappelle que la
peine de l’emprisonnement est inscrite dans la loi
de 1881 et dans les projets récents. Mais l’expé
rience a démontré qu’elle ne serait que très rare
ment appliquée.
Dans ces conditions, le gouvernement insiste
auprès de la Commission pour qu’elle ne main
tienne pas cette disposition. Il ne faut pas que le»
adversaires puissent se faire, de cette menace, une
arme contre l’école l-ique.
M. BOUFFANDEAU s’associe pleinement à la dé
claration du président du Conseil et appuie la de
mande de suppression de l’emprisonnement.
m. le rapporteur propose la rédaction sui
vante du paragraphe 3 :
« En cas d’une nouvelle récidive, dans les douze
mois qui suivront la première condamnation, l’ln-
fraction pourra entraîner condamnation aux pel-
nes de police, conformément à l’article 479. »
m. le PRÉSIDENT du CONSEIL : il serait pré
férable de s’en tenir au texte présenté par M,
Steeg.
Ce texte est adopté.
Voix diverses : A demain !
m. le rapporteur demande à la Chambra
de continuer la discussion et de statuer sur la
dernier paragraphe de l’article 13, M. Flayelle
ayant retiré son amendement sur ce paragraphe.
M. groussau dit que M. Flayelle n’a retiré son
amendement que parce qu’il en avait présenté un
lui-même, sur le même sujet.
Vo>x diverses : A demain ! Non ! Non !
m. le président consuite la Chambre sur le
renvoi de la discussion à une prochaine séance.
Après un scrutin suivi de pointage, le renvoi
est repoussé.
m. de GAILHARD-BANCEL demande la suppre»;
sion de la contrainte par corps en cas de non
paiement de l’amende.
m. le PRÉSIDENT du CONSEIL appuie l’amen-
dement.
M. mauger se déclare partisan de la suppres*
sion de la contrainte par corps, mais il voudrai!
néanmoins une sanction, par exemple, la priva
tion des droits civils. ,
Les deux amendements sont renvoyés à la Com
mission.
Séance mercredi matin.
La séance est levée à 7 h. 15.
-------------———-—%
SENAT
Séance du 10 Juillet
La séance est présidée par M. ANTONIN DU-
BOST.
Le scrutin est ouvert pour la nomination d’un
membre de la Commission supérieure du travail
des enfants, des filles mineures et des femmes
dans les établissements industriels. M. Paul Strauss
est élu
Le Sénat examine un projet de loi autorisant
exceptionnellement les villes de moins de 29.000
habitants à avoir un service autonome de désin
fection.
m. riou a la parole.
Après ces observations, le projet de loi est
adopté.
On repousse une proposition tendant à ce qu’au
cun paiement ne soit exigé ni aucun protêt dressé
le lendemain du 1" janvier lorsque cette date tom
bera un mercredi ou un jeudi.
Le Sénat aborde l’examen du projet d’amnisti®
voté par la Chambre.
M. LIIOPITEAU en demande le rejet en bloc, car
la paix sociale ne se trouvera pas même assurés
si la loi est votée.
m FLAISSIÈRES combat également le projet
qu’il qualifie d’amnistie rétrécie.
m. RAYNALD, rapporteur, défend l’amnistie et
justifie les décisions de la Commission qui exclut
les insoumis et ceux qui ont été frappés en vertu
des lois sur les menées anarchistes de même if
est juste, dit-il, de se montrer sévère pour les Go-
serteurs.
le garde des sceaux ajoute que le gouver
nement doit réprimer avec force la propagande
antimilitariste et il demande au Sénat depasset
aux articles pour bien marquer son intention d<
réagir contre cette propagande abominable.
M. DELAHAYE s’associe à ces paroles.
Après quelques observations de m. de LAMAR
ZELLE la discussion générale est close et on
passe aux articles. r ,
Divers amendements sont repousses et les sep!
premiers paragraphes de l’article 1er, votés par la
Chambre, sont adoptés. On y intercale un pars
graphe amnistiant les infractions aux lois sur
réglementation du travail.
La discussion est renvoyée à jcudl.
La séance est levée 6 h. 50.
æ!
ANGLETERRE
Les Pauvres de Londres _
Le lord-maire, sa femme et les shérifs de
’ la Cité de Londres se trouvaient dans la
soirée de mercredi, au banquet offert dans
le quartier Est de Londres, à 2,590 ou 3,000
indigents. ,
Le banquet a été suivi d une représenta»
tion cinématographique. , . .
Le lord-maire a expliqué que le bangue
et la représentation étaient on erts avec ar
gant laissé par M. Poincaré à son Passage 4
Un télégramme de remerciements a 6t4
Lenvové à M. Poincaré.
( 0 Pages)
6 Centimes — mon do HATIN
6 Centimes
mngns
(€ Pages;
Administrateur * Délégué
Vendredi II Juillet 1913
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L’AGENCE HAVAS, 8, place de la Bourse, est
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Paris, trois heures matin
DÉPÊCHES COMMERCIALES
METAUR
LONDRES, 10 Juillet, Dépêche de 4 h. 30
TON
COURS
HAUSSE
BAISSE
CUIVRE
Comptant ..
ferme
£ 63 2/6
12/6
3 mois
£ 63 5/-
12/6
ETAIN
Comptant .
ferme
£ 179 -/-
35/-
-/-
3 mois
£ 179 15/-
50/-
FER
Comptant ..
calme
£55/6
-/-
1 % à
3 mois ’
£ 55/4 %
1 % d
Prix comparés avec ceux de la deuxième Bourse
du 9 juillet 1913.
NEW-YORK, 10 JUILLET
Cotons : juillet, baisse 5 points ; octobre,
baisse 4 points ; décembre, baisse 2 points ;
mars, baisse 2 points. — Soutenu.
Calés a baisse 9 à 13 points.
NEW-YORK, 10 JUILLET
Cuivre Standard disp.
— août..........
Amalgamat. Cop...
Fer ...................
c. su ion
13 50
13 72
64 »/»
15 75
G. PRECEDENT
13
13
63
15
50
82
4/2
75
CHICAGO, 10 JUILLET
C. DU JOUR
C. PRECED
Blé sur......
Juillet....
88 1 8
87 7/8
Septembre
89 1/8
88 5/8
Mais sur
Juillet-....
60 3 4
60 1 2
=====
Septembre
61 7/8
61 5 8
Saindoux sur.
Juillet....
11 60
11 60
—
Septembre
11 70
11 70
LES AFFAIRES D’ORIENT
L’Action roumaine
Londres. — Dans les milieux balkaniques
de Londres, on déclare que l’armée roumaine
a reçu l’ordre d’entrer en Bulgarie et que le
gouvernement roumain en a prévenu la Bul
garie.
Vienne, 10 juillet. — Selon des informa
tions parvenues à Vienne les troupes rou
maines ont passé la frontière bulgare, au
jourd’hui, à 4 heures de l’après-midi.
On n’a encore reçu aucune confirmation
officielle de cette nouvelle.
La Bulgarie et les journaux allemands
Berlin. — La presse allemande se montre
en général sévère pour la Bulgarie, à laquelle
elle reproche d’avoir pêché par son intransi
geance.
Une Proclamation du roi de Monténégro
Cettigné. — Le roi a adressé une procla
mation au peuple dans laquelle il exprime
sa douleur de voir les Bulgares, grisés par
le succès, commencer une guerre contre
leurs anciens alliés, les Serbes et les Grecs,
pour tenter de s’emparer de territoires con
quis grâce à l’effort commun.
Le roi dit que la Bulgarie n’a pas voulu
obéir aux conseils fraternels de l’empereur
de Russie en évitant de répandre le sang des
peuples slaves ; il espère que ces peuples
seront d’autant plus solidaires et il invite
son peuple à accomplir son devoir en soute-
liant la nation serbe.
A LA COMMISSION DE L’ARMÉE
Dans sa séance d’hier après-midi, la Com
mission de l’armée a décidé que le taux de
l’allocation pour les familles nombreuses
serait le même pour toutes les categories de
soutiens de famille.
Elle a fixé ce taux à 1 fr. avec un supplé
ment de 0 fr. 50 par enfant au-dessous de
seize ans, à la charge des parents. Le nom
bre des parties prenantes restant illimité, le
taux nécessitera une dépense annuelle d’en
viron 76 millions.
La Commission, par 19 voix contre 3 et 4
abstentions, s’est également prononcée con
tre l’incorporation à 20 ans.
Elle a adopté une proposition portant que
lorsque le nombre des demandes dépassera
le maximum des engagements offerts aux
jeunes gens de 19 et 20 ans qui est fixé par
le ministre, la priorité sera accordée ai x
brevets d’aptitude militaire et parmi les
brevets les plus âgés.
Elle a enfin examiné l’amendement Lefè
vre, relatif aux engagements d’un an des
soldats de la classe 1910 et elle a décidé de
communiquer au gouvernement un amen
dement similaire de M. Driant, sur lequel le
ministre de la guerre sera entendu.
Cet amendement a pour objet de créer
parmi les jeunes gens de 18,19 et 20 ans, un
grand courant d’engagés et de déterminer
des réengagements d’anciens soldats libérés,
de manière à avoir, dès le mois d’octobre,
un nombre suffisant d’hommes pour libérer
à cette date la classe 1910.
BRINDE JONC REÇU A L’HOTEL DE VILLE
DE PARIS
La municipalité de Paris a reçu hier soir,
i l’Hôtel de Ville, l’aviateur Brindejonc des
Moulinais et lui a remis une médaille d'or.
EXÉCUTION CAPITALE
Le nommé Laage, âgé de 27 ans, condam-
lé à mort par la Cour d’assises de la Seine
our assassinat le 11 juin 1912 de la tenan-
ière d’un hôtel du passage de la ferme
aint-Lazare, sera exécuté ce matin.
REDUCTION DE PÉAGE
L'Officiel publié un arrêté réduisant le
éage au port du Havre pour les navires
‘origine ou à destination de la: côte Ouest
du Maroc.
LES SUFFRAGETTES
ET LEURS EXPLOITS
Dublin. — Hier après-midi, dés postiers fai
sant le triage des lettres au Bureau Central,
ont mis la main sur un pli adressé à M.
George Redmond, à la Chambre des Com
munes. Ce pli a fait explosion ; il contenait
das feuilles relatives à la propagande fémi
niste.
Personne n’a été blessé.
Manchester. — La police a pris possession
des bureaux de l’Uuion politique pour le
suffrage des femmes que l’on croit être de
venu le quartier général de la propagande
féministe par le fait.
INFORMATIONS
Disette de Fruits
L’année 1913 ne réjouira pas spécialement
les amateurs de fruits, car les fruits sont
extrêmement rares. C’est la constatation qui
ressort de l’instructive lecture du bulletin
du ministère de l’agriculture, qui publie la
situation agricole de la France à la date du
8 juillet.
En Seine-et-Oise, qui fournit habituelle
ment Paris de pèches et fraises, prunes et
abricots, on déplore l’absence quasi totale de
ces fruits. Même disette dans le Doubs, dans
le Gard, dans l’Indre-et-Loire, la Loire, le
Loir-et-Cher, le Lot-et-Garonne, la Nièvre, la
Haute-Saône.
D’ailleurs, aux Halles, le cours des fruits a
atteint des prix inconnus jusqu’à ce jour, et,
pour donner un exemple, alors que l’an
dernier, — année difficile cependant, — la
pêche valait de 70 à 150 francs les cent kilos,
cet été on la paie de 140 à 250 francs.
Par contre, les buveurs de cidre n’appren
dront pas sans plaisir que la récolte des pom
mes en Normandie a été particulièrement
abondante.
De la vigne, peu de chose à dire, le mil
diou n’a fait de sérieux ravages que dans
l’Hérault, les Bouches-du-Rhône et le Gard,
partout ailleurs la vendange promet d’être
belle.
Signalons enfin qu’un peu partout, la
pomme de terre est rare. L’humidité de ces
dernières semaines lui a été très préjudi
ciable.
Gauzy, le soldeur d’Ivry
est sorti de prison
L’un des condamnés du procès des bandits
tragiques, Gauzy, le soldeur d’Ivry, est libre ;
il a terminé sa peine.
On n’a pas oublié la scène tragique qui
eut pour théâtre la maison occupée par
Gauzy, 61, rue de Paris, à Ivry. C’est là que
M. Jouin, sous-chef de la Sûreté, fut tué par
Bonnot, et le soldeur, accusé de complicité,
fut condamné par le jury de la Seine.
Gauzy était en prévention depuis le 25
avril 1912 et, après sa condamnation à dix-
huit mois de prison, le 27 février 1913, il fut
écroué à la maison de Poissy, pour y ache
ver sa peine.
Il en est sorti mercredi matin. Sa femme
l’attendait et l’a ramené à Ivry. Un de nos
confrères l’a trouvé, dans l’après-midi, chez
un coiffeur, son voisin :
— Ah l a dit le soldeur, l’on ne saura ja
mais les souffrances que j’ai endurées pen
dant ces quatre mois. Pour vous en donner
une idée, regardez combien j’ai maigri !
Et, se dégageant des mains du barbier qui
lui frictionnait la tête avec vigueur, il se leva
et fit constater l’ampleur excessive de ses
vêtements :
— Si je ne suis pas devenu fou et si je
suis encore en vie, ça n’est pas de leur faute,
je vous assure. Mais j’ai eu l’énergie de tout
supporter, car je voulais revoir mon infortu
née compagne et mes deux chers enfants.
Songez donc : dès mon arrivée là-bas, j’ai
été mis aussitôt en cellule, à la division des
punis et des fortes têtes, alors que j’aurais
dû faire partie des détenus ordinaires. Et
quel infect réduit l’on m’avait octroyé 1
» Pas une fois on n’a permis à ma femme
et à mes enfants de me voir. G’est ce qui
m’a le plus affecté.
» J’ai passé mes quatre mois à confection
ner des lanternas vénitiennes. Je suis calé
maintenant dans la fabrication de ces ob
jets. Pour 0 fr. 60 par jour, j’en collais cinq
cents et il ne fallait pas s’amuser, je vous
l’assure ; si on ne faisait pas ses cinq cents,
on était puni.
» Ce dont j’ai le plus souffert, c’est de l’in
suffisance d’air.
— Et maintenant, qu’allez-vous faire ?
— D’abord, je vais aller remercier ceux de
mes amis qui ont cru à ma bonne foi et ne
m’ont pas abandonné, car, quoi qu’on puis
se dire, j’affirme que je suis étranger au
meurtre de M. Jouin. Je croyais que celui à
qui j’avais donné asile, et que je ne connais
sais bas, était parti.
» Pour le moment, je vais reprendre
mon commerce, car j’ai grand besoin de
remettre de l’ordre dans mes affaires, et je
tâcherai d’oublier les longs mois de souf
frances que je viens de passer et que je ne
méritais pas ! »
Le Tour du Monde
en trente-cinq Jours
Notrê confrère d'Exceisior, André Jager-
Schmidt, détenant le record du tour du mon
de en 39 jours et 19 heures, avant battu de
loin Phileas Pbogg, le héros 'légendaire de
Jules Verne, un rédacteur de l’Evening Sun,
de New-York, M. J.-H. Mears, veut faire
mieux.
Avant calculé ses horaires de chemins
de fer et de bateaux, il prétend pouvoir
faire le tour du globe en 35 jours et 22
heures. -
Parti de New-York le 2 juillet, M. J.h.
Mears est arrivé à Paris à la gare du Nord,
venant de Londres. . .
Il passera successivement par Berlin, Saint-
Pétersbourg, Vladivostock, Yokohama, Vic
toria et rentrera à New-York le 6 août.
Ajoutons que ce voyage, qui aurait paru
irréalisable il y a quelques années, est
aujourd’hui extrêmement facile, quand
par de judicieux calculs on a bien choisi
son itinéraire et les moyens de communi
cations.
P
ri
ON TROUVE
LE PETIT HAVRE à Paris
i la LIBRAIRIE IMTEHMATIONALE
SOS, rue St-Lazare, 10 8
(immeuble de rHOTEL TERMINUS)
La Colonisation
du Maroc
Quoique les rebelles gênent encore notre
expansion sur bien des points du territoire
marocain, certaines zones importantes sont
cependant entièrement soumises à notre in
fluence et la population indigène travaille
en paix à côté du colon dans ces parties dé
sormais à l’abri des pillards. Pour rendre
cette collaboration plus féconde, il nous
incombe maintenant de multiplier les
moyens de communications sur la terre
conquise et d’adapter au milieu un orga
nisme administratif propre à développer le
pays sans trop d’atermoiements.
De réels progrès ont été faits dans ce sens
et un rapport, déposé sur le bureau de la
Chambre, montre d’une façon saisissante
l’œuvre réalisée surtout depuis un an.L’ex-
tension considérable des zones ouvertes au
commerce au cours des derniers mois a
eu pour conséquence immédiate un afflux
d’activité dû à l’arrivée de nombreux immi
grants. Ceux-ci, agriculteurs, commerçants,
industriels et artisans, ont créé des entre
prises utiles et préparé la main-d’œuvre
indigène aux exigences croissantes d’un
trafic nouveau.
Pour se convaincre des résultats obtenus,
il suffit de jeter un coup d’œil sur le mou
vement commercial. Le trafic total qui était
en 1910 de cent millions, touchait, à la fin
de 1912, le chiffre de 210 millions. Ceci est
d’autant plus encourageant que le commer
ce extérieur de la Tunisie, après trente-'
trois ans d’occupation, se totalise par 265
millions.
Et cette progression rapide a été atteinte
sans qu’on ait disposé d’un outillage écono
mique approprié. Et aucun rouage adminis
tratif, même embryonnaire, à la différence
de la Tunisie, n’existait au Maroc avant
notre arrivée, en raison de l’état permanent
d’anarchie dans lequel se débattait le pays.
Tout était donc à créer. « Et cette créa
tion même, souligne notre confrère le
Temps, rencontrait de particulières diffi
cultés en raison du statut diplomatique du
Maroc : le maintien temporaire sans doute,
mais effectif à l’heure actuelle, des juridic
tions consulaires a pour effet trop souvent
de paralyser notre effort de réforme admi
nistrative ; les règlements de police, les
taxes nouvelles, les mesures administratives
sont inapplicables aux étrangers et protégés
étrangers qui échappent à nos juridictions.
« Quels que fussent les obstacles rencon
trés, les progrès de la colonisation, le légi
time désir du résident général de mener à
bien l’œuvre qui lui avait été confiée ne
permettaient pas de surseoir aux réalisa
tions. En moins d’un an la charpente admi
nistrative a été édifiée : une administration
centrale composée de trois grandes direc
tions — administration générale, finances,
travaux publics — groupées autour du se
crétariat général, un statut-type pour le
personnel, inspiré des règles les plus mo
dernes en la matière, la division du pays en
régions militaires progressivement trans
formées en régions civiles, l’établissement
de Commissions municipales dans les villes
principales et de Chambres de commerce,
elles sont les grandes lignes d’une organi
sation administrative dont le fonctionne
ment s’inspire d’une collaboration étroite et
permanente des autorités françaises et indi-
gènes. »
Dans toutes les branches, l’effort de colo
nisation s’est fait sentir. C’est ainsi que le
résident général a donné, en décembre der
nier, l’ordre de construire sans délai, à Ca
sablanca, des bâtiments pour abriter 350
écoliers d’origine française. Ces construc
tions répondaient à un besoin tellement ur
gent qu’au mois de mai elles étaient insuf-
isantes. Le chiffre de la population était
de 950. Le mois suivant il s’était élevé à
1,500 1
Sur d’autres points, des services d’ins
truction publique ont été également orga
nisés et l’on a pu se rendre compte de l’ar
deur des jeunes indigènes à apprendre no
tre langue. Des établissements d’assistance
élevés dans chaque ville et la
se sont
preuve
fournie
vembre
données
33.457 ;
de l’activité des dispensaires est
par les chiffres suivants : En no-
1912, 14,549 consultations ont été
; janvier 1913, 25.827 ; mars,
avril, 34,563. Le chiffre des vacci
nations, qui était de 6,702 au mois d avril,
s’est élevé au 21 mai, après l’ouverture du
parc vaccinogène de Rabat, à 24.366.
Maintenant il s’agit de seconder l’initia
tive du personnel français en lui procurant
les moyens d’étendre les œuvres actuelles
et d’accélérer le mouvement économique.
Cette question est du ressort du Parlement
qui, d’ailleurs, se trouve saisi d’un projet
d’emprunt.
Cet emprunt doit permettre, à côté de la
liquidation des dettes du Makhzen, l’exécu-
tioh des premiers travaux publics du pro
tectorat. Le crédit le plus important doit
être consacré à l’aménagement du port de
Casablanca. Vingt-cinq millions sont égale
ment réclamés pour la mise en état de 1.050
kilomètres de route. Le rapporteur, après
avoir signalé que l’une de ces chaussées
doublera la future voie ferrée militaire en
tre Casablanca et Marrakech, demande que
la ligne s’infléchisse d’abord vers le Sud-
Ouest de manière à permettre de lancer un
embranchement sur Mazagan. Ce tracé, un
peu plus long, aurait l’avantage de desser
vir les riches terres noires de la Châouia
et de la Doukkala, où une voie ferrée aurait
le plus de chances de stimuler des entre
prises et de trouver du trafic.
Un projet d’ensemble de voies ferrées est
élaboré, et des crédits sont prévus pour les
services d’enseignement et d’hôpitaux, pour
l’aménagement des forêts, pour le relève
ment du cadastre, etc.
Le Parlement aura bientôt à examiner ces
demandes de crédits. Un débat intéressant
ne manquera donc pas _de se produire, et il
n’est pas douteux que, tout en ménageant
les deniers engagés, rien ne sera négligé
pour parer aux besoins les plus urgents et
pour amorcer de grands travaux propres à
favoriser le développement continuel du
pays.
H Hollaênder.
LE PARLEMENT
Impressions de Séance
(SS ROSAE CORAESPONDAAT PARTICULIEA)
Paris, 10 juillet.
La grosse question de l’appel à vingt ans
est venue ce matin devant la Chambre, mais
elle est restée sans solution et n’a donné lieu
qu’à un débat préliminaire dans lequel le
fond même a été à peine effleuré.
M. Jaurès, en effet, s’est surtout attaché,
dans son discours, à faire ressortir ce qu’il
appelle les contradictions du gouvernement.
Pour lui, le problème se présente ainsi : ou
bien on refusera l’appel à vingt ans, et ce
sera une cruelle déception pour les soldats
de la classe 1910 qui comptaient, grâce à
cette mesure, être prochainement libérés,
ou bien on incorporera la classe à vingt ans
et on s’exposera a accroître la morbidité et
la mortalité. Impossible, à son avis, ce sortir
de ce dilemne. Et voilà pourquoi, ajouta-t-il,
nous voterons, nous socialistes, contre l’ap
pel à vingt ans et nous réclamerons le ren
voi de la classe libérable...
En réalité, comme l’a fait observer très
justement le président du Conseil, la ques-
tion-n‘est pas aussi simple que cela. D’abord,
il n’y a aucun lien entre l’appel à vingt ans
et le maintien ou la libération de la classe.
Quant aux prétendues contradictions si
gnalées par M. Jaurès, elles prouvent sim
plement que, dans l’examen d’un problème
aussi complexe, le gouvernement a voulu
s’entourer de tous les éléments d’apprécia
tion. Ces éléments, il les a fournis à la Com
mission de l’armée, la Chambre, à son tour,
les examinera et prononcera en pleine li
berté.
Le renvoi à la Commission, conséquence
u’a pu dire M.
naturelle de cette déclaration, n’implique
donc aucun préjugé, soit dans un sens soit
dans l’autre et, malgré ce qr‘ dins "
Jaurès, la question reste entiei
L’après-midi, on est revenu aux projets
re.
scolaires.
M. Toy-Riont, qui tenait à préciser les
pouvoirs d’appréciation des juges de paix
appelés à statuer sur les responsabilités in
combant aux parents, a eu la bonne fortune
de faire accepter son amendement, d’abord
par le gouvernement, et ensuite par la
Chambre.
De son côté, M. Flayelle a pu faire atténuer
sensiblement les pénalités. M. Flayelle au
rait désiré faire supprimer complètement la
peine de la prison et M. Barthou, dans une
pensée d’apaisement, s’est associé à ses
efforts, mais la Commission n’a pas cru de
voir aller j usque là et la Chambre s’est ran
gée à son avis.
Quant à la question de la contrainte par
corps, dont M. de Gailhard Bancel, appuyé
par le président du Conseil, demandait la
suppression , elle a été renvoyée à la Com
mission avec avis favorable.
Au Luxembourg, on a voté, après une dis
cussion vers la fin assez vive, les sept pre
miers paragraphes du projet d’amnistie.
T. H.
--
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séances du 10 Juillet 1913
(Séance du matin)
LA LDI DE TROIS ANS
L’Incorporation à vingt ans
La Chambre a abordé hier matin la discussion
capitale de l’incorporation de la classe et notam
ment de la classe 1913 à vingt ans. .
La question se posait à l’occasion de l article 6
du projet de loi. En voici le texte :
« L’article 20 de la loi du 21 mars 1903 est mo
difié ainsi qu’il suit : ,
» Chaque année, pour la formation de la classe,
les maires établissent les tableaux de recense
ment des jeunes gens ayant atteint l’âge de dix-
neuf ans révolus dans l’année précédente et domi
ciliés dans l’une des communes du canton. Les
classes sont incorporées l’année qui suit celle de
leur recensement. »
C’est cet article dont M. Jaurès a pris texte
pour poser la question de l’incorporation de la
classe a vingt ans.
-Il a vivement reproché au gouvernement de ne
s’être pas prononcé nettement dès le début au su
jet de ce grave problème. Le projet initial du gou
vernement n’en parlait pas. A la commission,
quand la question s’est posée, le président du
Conseil et le représentant médical du gouverne
ment se sont prononcés pour l'incorporation.
M. barthou : Pardon, j’ai fait des réserves
au point de vue des précautions sanitaires et delà
sélection des jeunes gens.
M. JA RÈS : il n’en est pas moins vrai que
c’est à ce moment, au lendemain des manifesta
tions de Tout et de Rodez, que le gouvernement
a songe à cette incorporation à vingt ans. On a
d’abord accepté l’avis du comité sanitaire, puis,
hier, l’avis d’un autre comité exactement con
traire. On trouble ainsi par cette légèreté coupa
ble la discussion devant la Chambre. Mais il y a
quelque chose de plus grave encore, c’est que
Fon met la classe de 4910 dans une situation tra
gique. On l’avait d’abord profondément émue en
annonçant son maintien au-delà d octobre 1913,
puis l’incorporation de la classe 1913 au mois d oc
tobre prochain lui fournit l’espérance légitime
qu’elle serait libérée dans les conditions de la
classe 1005 à la date habituelle.
Voilà que maintenant, revenant sur cette nou
velle décison, on lui fait croire que, de nouveau,
elle sera exposée à faire une troisième année. La
Chambre se trouve donc acculée a cette alterna
tive redoutable : ou bien elle refusera 1 incorpo
ration a 20 ans et elle amènera une nouvelle dé
ception dans l’âme des soldats de 1910 ; ou bien
elle incorporera la classe de 1913 a 20 ans, mais,
d’après l’avis du Comité enneultatis émis bier.
c’est la classe de 1913 qui, incorporée trop tôt
courra des risques de morbidité et de mortalité
considérables.
Dans ces conditions et en présence de contra
dictions aussi troublantes, le devoir des socialis
tes est tout tracé : c est d’abord de refuser l’incor
poration à 20 ans et de demander néanmoins le
renvoi de la classe libérable.
Déclaration de M. Barthou
M. BARTHOU repond à M. Jaurès.
Il n’était besoin, dit-il, ni de la sévérité ni de
1 ironie alternées de l’honorable M. Jaurès pour
rappeler au Gouvernement qu’on ne cesse pas,
en devenant minisire, de relever des conditions
générales de la faillibilité humaine, mais M. Jau
rès a abusé du droit de reprocher au Gouverne
ment des contradictions qui ne furent ni dans ses
intentions, ni dans son attitude.
Quelle est la question qui se pose en ce mo
ment ? C’est cele de savoir si l’incorporation doit
se faire comme jusqu’ici à vingt et un ans ou si
elle peut avoir lieu à vingt ans. La vérité est
d’une simplicité et d’une force qui résistent à tou
tes les subtilités.
Cette vérité la voici.
Le gouvernement a saisi le Parlement d’un pro
jet de loi qui avait pour objet la prolongation
d’un an de la durée du service et qui prévoyait
l’incorporation à vingt et un ans telle qu’elle exis
tait dans les lois précédentes. C’est alors que M.
Loth, usant de son droit et sans aucune sugges
tion de la part du gouvernement, a présenté un
amende uent qui a été discuté dans la presse.
D’autres collègues ont a leur tour eu la même
pensée, MM. Reinach et de Monlebeilo ont déposé
un amendement qui s’est couvert de signatures
appartenant a des députés qui étaient prêts à vo
ter la loi de trois ans.
A ce moment la question s’est posée avec une
telle force qu’elle n’a pu échapper a l’attention du
gouvernement. La Commission de l’armée, saisie
de cet amendement, frappée du nombre de signa
tures qu’il avait recueillies a demandé à connaî
tre l’avis du gouvernement.
C’est ainsi que samedi nous nous sommes, M.
le ministre de la guerre et moi rendus devant
elle. Qu’y ai-je dit ? J’ai dit à la Commission de
l’armee qu’au point de vue intellectuel, universi
taire, économique, au point de vue social en un
mot, l’incorporation à vingt ans présente d’incon
testables avantages. A l’heure actuelle, l’Allema
gne incorpore une partie de ses recrues à vingt
ans (interruptions à l’extrême gauche), et d’autre
part cette loi dont vous avez posé le principe au
ra pour résultat de nous mettre en état d’infério
rité vis-à-vis de pays voisins. Les lors il m’est
apparu que l’abaissement de l’âge de l’incorpo
ration pourrait avoir pour résultat de nous resti
tuer sinon l’égalité, du moins une situation accep
table. Qu’objectait-on ? Les objections étaient de
deux ordres : d’ordre militaire et d’ordre sanitai
re. Au point de vue militaire elles auraient pu
me conduire à examiner la question du maintien
ou du renvoi de la classe de 1910.
Je n’ai pas voulu m’en occuper parce que j’étais
dans l’impossibilité de faire connaître mon opi
nion, ne possédant pas à ce moment les élé
ments nécessaires pour me prononcer, car le Par
lement n’avait statué ni sur l’amendement Daniel
Vincent ni sur l’âge de l’incorporation ni sur la
date. (Très bien ! Très bien 1
m. Jaurès : Donc l’incorporation de l’une en-
traînera la libération de l’autre ?
M. LE PRÉSIDENT DU CORSEIL : L’ivcorpora-
tion de Tune peut entraîner la libération de l’au
tre, mais dans une mesure et à une date sur les
quelles il m’était impossible de me prononcer, et
quand M. Jaurès dit que le gouvernement a fait
naître des espérances qui ont abouti à une décep
tion dangereuse, il lui prête des intentions et des
paroles qu’il n’a pas exprimées (Très bien !)
J’ai apporté à la Commission de l’armée l’avis
du Comité consultatif du service de santé accom
pagné de statistiques d’où il résultait qu’il n’était
pas hostile en principe à l’incorporation à vingt
ans. M. Jaurès a donné à cette affirmation une
forme absolue. Je suis obligé de lui rappeler que
jamais le gouvernement n'avait accepté l’incorpo
ration complète de la classe 1913. (Interruptions à
l'extrême gauche.)
m. jaurès : 5) 0/0 du contingent brut ! (Bruit.)
m. le président du conseil : Je répète que
l’opinion du Comité consultatif était condition
nelle, qu’elle était subordonnée à la condition
d’une sélection très rigoureuse.
Ayant exposé toutes ces raisons, j’ai déclaré à
la commission que si elle estimait que l’incorpo
ration à vingt ans avait des avantages, le gouver
nement n’y ferait pas d’opposition.
Telle a été l'atitude du gouvernement, et je
crois qu’on ne pourrait élever contre cette atti
tude aucun reproche justifié de contradiction si
M. Jaurès ne s’ tait élevé contre le document ap
porté hier matin à la commission de l’armée. La
production de ce document est au contraire la
preuve de la loyauté complète avec laquelle le
gouvernement a agi dans cette affaire. (Applaudis
sements sur un grand nombre de bancs).
M. Jaurès nous reproche d’avoir suggéré
les amendements permettant l’incorporation à
vingt ans. Si cette incorporation correspondait
vraiment à nos desseins et à nos désirs secrets,
nous nous en serions sans doute tenus» l’avis fa
vorable du comité consultatif de santé.(Trè ; bien !
Très bien !) Mais l’avis du conseil supérieur d’hy
giène et d’épidémiologie paraissant en contradic
tion avec le premier, le gouvernement l’a intro
duit dans le dossier de la commission. (Applau
dissements). . . .
Dès lors la Chambre peut examiner la situation
en elle-même.
Le gouvernement a donc rempli tout son de
voir. Il fera connaître son opinion, et il est si loin
de vouloir peser sur la Chambre que quand il aura
fait connaître son opinion et que vous aurez
examiné la question dans votre pleine indépen
dance, le gouvernement respectera la liberté en
tière de la Chambre. (Vifs applaudissements au
centre, à droite et à gauche).
m. PAINLEVÉ a ensuite demandé le renvoi de
la question et de tout l’article 6 à la Commission.
La Commission a accepté le renvoi.
Puis on a décidé de reprendre la discussion de
la loi militaire mercredi matin à cause des fêtes
du 14 juillet.
Séance de l’après-midi
m. paul DESCHANEL préside.
Rome Antique
On met en discussion un crédit de 80,000 francs
pour transformer en bronze le plan de la Rome
antique destiné à la Sorbonne
m SEMBT .’ J’appr uve cet excellent projet,
mais il ne faudrait pas qu’il nuisît a une autre
chose excellente. Il ne faudrait pas que le mou
lage provisoire que va faire M. Bigot en attendant
le bronze, gênât, s’il est installé dans la chapelle
de la Sorbonne, les concerts excellents qui ont
lieu dans cette même chapelle et que nous sub
ventionnons (Très bien ! Très bien t)
m. barthou : Les divergences qui me séparent
politiquement de M. Sembat se fondent en har
monie quand il s’agit de musique et je suis tout
a fait de son avis. (Rires et applaudissements).
Par 527 voix contre une le crédit est adopte
LA DÉFENSE LAÏQUE
On reprend les projets de défense de l’Ecole
laïGN“aborde la discussion de l’article 2 qui pré
voit des pénalités pour les parents des enfants
qui se seraient attentés de 1 école quatre fois
dans un mois sans motif légitime. . 4
m. LEFAS développe un amendement tendant à
ce que les pénalités ne scient appliquées qu en
cas de six absences dans ce mois.
Par 384 voix contre 186, 1 amendement, com
battu par le rapporteur, M. dessoye, est re-
P°p$3o voix contre 134, le paragraphe 4e de
l’article 2 est adopté avec une modification de ré
daction proposée par la Commission.
M. toy-riont propose la disposition suivane a
intercaler entre les paragraphes 1" et s :
« Le juge de paix examinera les motifs Invo:
cs II s’entourera de tous les renseignements
Necessaires pour pouvoir apprecier la part de res
ponsabilite qui peut incomber aux paren's.O
personnes avant charge de t'onfonke U à &"ers
s’il y a lieu, leur situation à la bienveillante atten.
tion des autorités locales.
» Si, pour se justifier, les parents ou personnes
ayant charge de l'enfant énoncent des griefs qui
mettent en cause, soit les maîtres, soit les autori
tés administratives. le juge de paix devra, avant
de statuer, saisir ‘inspecteur d’académie, qui pro
cédera immédiatement à une enquête sur les fait»
allégués et lui en fera connaître les résultats dans
le plus bref délai, avec son avis. »
m. LE RAPPORTEUR répond que la Commis
sion a fait preuve de libéral! me en proposant
son texte dont la première partie de l’amendemen.
de M. Toy-Riont n’est qu’un commentaire qui ni
peut avoir sa place dans un texte législatif.
Au nom de La Commission, il repousse l’amen.
demant.
m DRELON appuie l’amendement.
m. BARTHOU. ministre de l’instruction publique,
président du Conseil, déclare que, sur la deuxieme
partie. (Je l’amendement,.il est pleinement d’accord
avec la Commission.
Mais il ne voit aucun inconvénient ; il ne voit
que des avantages à ce que la première partis
soit adoptée.
Le texte ne fait que confirmer l’opinion de la
Commission.
Le gouvernement demande à la Commission de
le faire sien et a la Chambre de le voter.
M. LE EAPPORTLUR : La Commission, d’accord
avec le gouvernement, accepte la première partie
de l’amendement et repousse la seconde.
M. toy-riont retire la deuxième partie de son
amendement.
La première partie de l’amendement est adoptés
à mains levées, la seconde parue est retirée.
M. flayelle développe un amendement ayant
pour but de supprimer l’application des articles
479, 480 et suivants du Code pénal en ce qui con
cerne la peine de l’emprisonnement qu’ils pré
voient
m. le PRÉSIDENT du CONSEIL : il ne s’agit
pas d’une disposition nouvelle.
M. flayelle demande qu’on ne sanctionne
pas par la prison un conflit qui pourrait se ter
miner par la conciliation.
C’est ce que proposait M. Steeg dans l’article 5
du projet qu’il déposait le 14 novembre 1911.
Il est inadmissible qu’après avoir célébré si
souvent la liberté de penser, on punisse de l’em-
prisonnement le très noble délit de liberté de
conscience.
M borde rie appuie l’amendement.
M. BRACKE déclare que ses amis et lui ne peu
vent accepter la pénalité de l’amendement.
M. D’ELISSAGARAY demande si la loi s’appli
quera également a la-mere de famille.
m. le PRÉSIDENT du CONSEIL rappelle que la
peine de l’emprisonnement est inscrite dans la loi
de 1881 et dans les projets récents. Mais l’expé
rience a démontré qu’elle ne serait que très rare
ment appliquée.
Dans ces conditions, le gouvernement insiste
auprès de la Commission pour qu’elle ne main
tienne pas cette disposition. Il ne faut pas que le»
adversaires puissent se faire, de cette menace, une
arme contre l’école l-ique.
M. BOUFFANDEAU s’associe pleinement à la dé
claration du président du Conseil et appuie la de
mande de suppression de l’emprisonnement.
m. le rapporteur propose la rédaction sui
vante du paragraphe 3 :
« En cas d’une nouvelle récidive, dans les douze
mois qui suivront la première condamnation, l’ln-
fraction pourra entraîner condamnation aux pel-
nes de police, conformément à l’article 479. »
m. le PRÉSIDENT du CONSEIL : il serait pré
férable de s’en tenir au texte présenté par M,
Steeg.
Ce texte est adopté.
Voix diverses : A demain !
m. le rapporteur demande à la Chambra
de continuer la discussion et de statuer sur la
dernier paragraphe de l’article 13, M. Flayelle
ayant retiré son amendement sur ce paragraphe.
M. groussau dit que M. Flayelle n’a retiré son
amendement que parce qu’il en avait présenté un
lui-même, sur le même sujet.
Vo>x diverses : A demain ! Non ! Non !
m. le président consuite la Chambre sur le
renvoi de la discussion à une prochaine séance.
Après un scrutin suivi de pointage, le renvoi
est repoussé.
m. de GAILHARD-BANCEL demande la suppre»;
sion de la contrainte par corps en cas de non
paiement de l’amende.
m. le PRÉSIDENT du CONSEIL appuie l’amen-
dement.
M. mauger se déclare partisan de la suppres*
sion de la contrainte par corps, mais il voudrai!
néanmoins une sanction, par exemple, la priva
tion des droits civils. ,
Les deux amendements sont renvoyés à la Com
mission.
Séance mercredi matin.
La séance est levée à 7 h. 15.
-------------———-—%
SENAT
Séance du 10 Juillet
La séance est présidée par M. ANTONIN DU-
BOST.
Le scrutin est ouvert pour la nomination d’un
membre de la Commission supérieure du travail
des enfants, des filles mineures et des femmes
dans les établissements industriels. M. Paul Strauss
est élu
Le Sénat examine un projet de loi autorisant
exceptionnellement les villes de moins de 29.000
habitants à avoir un service autonome de désin
fection.
m. riou a la parole.
Après ces observations, le projet de loi est
adopté.
On repousse une proposition tendant à ce qu’au
cun paiement ne soit exigé ni aucun protêt dressé
le lendemain du 1" janvier lorsque cette date tom
bera un mercredi ou un jeudi.
Le Sénat aborde l’examen du projet d’amnisti®
voté par la Chambre.
M. LIIOPITEAU en demande le rejet en bloc, car
la paix sociale ne se trouvera pas même assurés
si la loi est votée.
m FLAISSIÈRES combat également le projet
qu’il qualifie d’amnistie rétrécie.
m. RAYNALD, rapporteur, défend l’amnistie et
justifie les décisions de la Commission qui exclut
les insoumis et ceux qui ont été frappés en vertu
des lois sur les menées anarchistes de même if
est juste, dit-il, de se montrer sévère pour les Go-
serteurs.
le garde des sceaux ajoute que le gouver
nement doit réprimer avec force la propagande
antimilitariste et il demande au Sénat depasset
aux articles pour bien marquer son intention d<
réagir contre cette propagande abominable.
M. DELAHAYE s’associe à ces paroles.
Après quelques observations de m. de LAMAR
ZELLE la discussion générale est close et on
passe aux articles. r ,
Divers amendements sont repousses et les sep!
premiers paragraphes de l’article 1er, votés par la
Chambre, sont adoptés. On y intercale un pars
graphe amnistiant les infractions aux lois sur
réglementation du travail.
La discussion est renvoyée à jcudl.
La séance est levée 6 h. 50.
æ!
ANGLETERRE
Les Pauvres de Londres _
Le lord-maire, sa femme et les shérifs de
’ la Cité de Londres se trouvaient dans la
soirée de mercredi, au banquet offert dans
le quartier Est de Londres, à 2,590 ou 3,000
indigents. ,
Le banquet a été suivi d une représenta»
tion cinématographique. , . .
Le lord-maire a expliqué que le bangue
et la représentation étaient on erts avec ar
gant laissé par M. Poincaré à son Passage 4
Un télégramme de remerciements a 6t4
Lenvové à M. Poincaré.
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