Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1910-01-07
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 janvier 1910 07 janvier 1910
Description : 1910/01/07 (A30,N10404). 1910/01/07 (A30,N10404).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
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Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52637479k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
50“ Année —- N* 10,404
(6 Pages)
S Centimës — EDITION DU MATIN — S Centimes
cmaaserssaea
(6 Pages)
Vendredi 7 Janvier 1911
882EECL2:snnes
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O. RANDOLET
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à M. O. RANDOLET
85, Rue Fontenelle, 35
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ORGANE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
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Le PETIT HAVRE est désigne pour les Annonces judiciaires et légales
Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
Le Havre, la Seine-Inférieure, l'Eure,
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LONDRES, 6 JANVIER
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£151.17/6.
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c. de 1002
13 40
“ 13 57
C. PRÉCIDENT
13 42
13 42
Amalganat. Cop...
Fer
88 »/»
18 75
86 3/4
18 75
Fer s Comptant, 51/4 1/2 ; trois mois,
52/4 1/2.
CHICAGO, 6
JANVIER
C. DU JOUB
C.PRÉCÉD
NEW-YORK, 6 JANVIER
Blé sur
Mai
41% 4/2
403 3/4
68 3/8
68 5/8
42 20
42 42
143 3/4
103 »/»
67 1/4
67 5/8
12 07
42 02
Cotons : mars, baisse 6 points ; juillet,
hausse 5 points.
Cafés : inchangé.
Maïs sur
Saindoux sur.
Juillet....
Mai
Juillet...,
Mai
Juillet....
c =y ================================ ========================= ============== ============== ===========
Les Calés du Brésil et la Valorisation
Les Ventes de l’Etat de Sao-Paulo
londres. — La Commission des cafés du
gouvernement de l’Etat de Sao-Paulo annon
ce que cinq cent mille sacs de café seront
mis graduellement en vente aux prix du
marché entre février et juin 1910.
La première vente de cent vingt-cinq mille
sacs aura lieu dans la première moitié de
février.
La Commission informera le public de la
vente de ces cinq cent mille sacs dès qu’elle
aura été effectuée.
Il ne sera pas vendu d’autre café en 1910 à
moins que la Commission ne le juge oppor
tun, à cause de la tendance du marché et
les besoins du commerce.
En tous cas, cette vente supplémentaire
ne dépassera pas six cent mille sacs.
La Commission choisira les marchés les
meilleurs et vendra les six cent mille sacs
aux prix du marché l’année prochaine entre
janvier et juillet.
Cette dernière vente pourra être à la dis
crétion du Comité de moins de six cent mille
sacs et même ne pas avoir lieu du tout.
L'ASSASSINAT DE Rzme GOUI
L’Instruction, — Conflit d’attributions
dans les juridictions civiles et
militaires.
Les deux soldats assassins Graby et Michel
ont été extraits hier après-midi, à trois lieu -
res et demie, du Dépôt et conduits, par
quatre inspecteurs de la Sûreté, à la gare
de .Lyon où ils ont pris, à quatre heures cin-
quant, le train se dirigeant sur Corbeil.
Avant son départ, Graby a pu s’entretenir
avec Mc Henri Robert et M. Cessaigne.
Comme on redotle une tentative d'éva-
sion, les plus grandes mesures de précaution
ont été prises.
Le conflit qui s’est élevé entre le parquet
de la Seine et le juge d’instruction de Cor-
beil, ne semble pas prêt d’être aplani, M.
Gridel refusant de se dessaisir de son dos
sier.
Si comme semble l’indiquer l’article 77 du
Code de justice militaire, Graby et Michel
sont justiciables de cette dernière, la ques
tion va se poser de savoir si les assassins se
ront renvoyés devant le Conseil de guerre
du gouvernement militaire de Paris ou de
vant celui d’Orléans.
Le 31e de ligne dont la portion centrale
estcasernée à Melun, relève de ce fait du
Conseil de guerre du Sc corps dont le siège
est à Orléans et par sa portion principale
qui est casernée à Paris, du I er Conseil de
guerre.
C’est donc le ministre de la guerre qui,
après entente avec le Garde des sceaux, va
être appelé à trancher cet important conflit
soit que l’on envisage comme compétence le
lieu du crime ou le siège de la division.
Le fait unique dans les annales judiciaires
de M. Gridel refusant de se dessaisir en fa
veur du Parquet de la Seine faisait hier l’ob
jet de nombreuses conversations.
Les uns approuvaient le juge d’instruction
qui, disaient-ils, a fait preuve d’indépendan
ce ; les autres estimaient que le procureur
général avait bien agi pour la bonne admi-
nistration de la justice dont il a la charge en
demandant que le Parquet de la Seine soit
chargé d’instruire l’affaire.
On reproche en effet à M. Gridel certaines
lenteurs depuis l’ouverture de son instruc
tion et enfin, d’avoir envoyé à M. Albanel
une commission rogatoire demandant qu’une
perquisition fût faite au domicile de Mme
Gouin, afin de saisir les papiers et devoir s’il
ne s’y trouverait pas des lettres de menaces.
M. Albanel et le Parquet de la Seine ont
estimé que cette opération judiciaire était
non seulement inutile, mais pénible pour les
fils de la victime et il fut décidé que la per
quisition n’aurait pas lieu.
Le bruit courait hier soir à Paris qu’à la
Chancellerie on s’était ému des incidents ju
diciaires soulevés au sujet de l’affaire Gouin
et que l’on serait disposé à voir s’il n’y aurait
pas lieu de retirer à M. Gridel sa délégation
d'instruction.
se
* *
LES DEUX ASSASSINS A CORBEIL
Leur Interrogatoire. — Ils sont écroués
Le Parquet de Corbeil réclame la
compétence
Corbeil. Les deux assassins do Mme
Gouin sont arrivés à Corbeil à cinq heures
vingt-huit.
Ils avaient quitté le dépôt à quatre heures
dix et avaient été amenés en automobile, en
compagnie d’inspecteurs, à la gare de Lyon,
où ils prirent place dans un compartiment
réserve de deuxième classe du train quittant
Paris à 4 h. 50.
Tous deux avaient les bras attachés à l’aide
d’un lien qu’ils dissimulaient en mettant les
anains dans leurs poches.
Graby était revêtu d'effets civils ; Michel
était en uniforme.
Encadrés par leurs gardiens, les deux in
culpés furent conduits de la gare de Corbeil
au Palais de Justice, suivis par une trentai
ne de curieux.
Ils furent immédiatement introduits dans
Je cabinet de M. Gridel, juge d’instruction,
qui procéda immédiatement à leur interro
gatoire.
Michel fut entendu le premier. Pendant
l’interrogatoire de celui-ci, Graby attendait
dans la salle des avocats le moment de com
paraître à son tour devant le juge.
M. Gridel posa à Michel plusieurs ques
tions relatives à son état civil. Il lui deman
da ensuite s’il désirait être assisté d’un avo
cat.
Michel répondit qu’il n’avait pas encore
fait choix d’un défenseur.
Il consentit cependant à être interrogé sur
le fond, hors la présence de son avocat,
il fit alors le récit du crime.
Après cette déclaration qu’il signa, Michel
qui paraissait très affaissé fut écroué à la pri
son de Corbeil.
Pendant l’interrogatoire de son complice,
Graby qui s’entretenait avec les inspecteurs,
fit preuve du plus grand cynisme. En fu
mant de nombreuses cigarettes, il fournit
des renseignements sur le crime. Il parais
sait se préoccuper de la peine dont il pour
rait être frappé.
Comme on lui faisait remarquer qu’il ne
reverrait peut-être pas de longtemps la capi
tale qu’il venait de quitter, il répondit :
— Oh ! on la reverra plus tard !
Interrogé sur les émotions qu’il avait dû
éprouver le soir du crime, il répondit :
— Je n’ai pas été ému. J’ai joué au billard
jusqu’à minuit.
Il questionna ensuite ses gardiens sur l’im
portance que pouvait avoir pour lui sa com
parution devant un Conseil de guerre et il
déclara qu’il préférait passer devant la Cour
d’assises.
Parlant de l’intervention de Michel dans
le drame, il dit qu’il dût faire appel à lui
pour faire taire Mme Gouin qui « causait
tout le temps ».
— Je l’avais renversée sur le chauffoir ;
elle me répétait : o Laissez-moi, je n’ai
rien ! »
» Alors j’ai dit à Michel : « Viens! elle
» cause toujours ! Fais-la taire ! »
Comme il est chaussé de chaussures fines,
on lui demande si c’est avec ces chaussures
qu’il a frappé Mme Gouin.
Il répond . « Non, j’avais mes chaussures
réglementaires à clous. »
Enfin, il déclare que, lorsque le juge l’in
terrogera, il refusera de répondre, son avo
cat l’ayant engagé à ne parler qu’en sa pré
sence.
Graby est introduit à huit heures trois chez
le juge.
Son interrogatoire ne dure que quelques
minutes.
Il refuse, en effet, de parler hors la pré
sence de son avocat, et à huit heures qua
rante, il fut à son tour écroué.
Le Parquet de Corbeil déclare que jusqu’à
présent, il est seul compétent, aucun des
faits de l’enquête ne rendant les prévenus
justiciables du Conseil de guerre.
L’instruction continuera donc en cette
ville, mais aujourd’hui, le juge fera prendre
des renseignements auprès des autorités
militaires sur la situation des deux soldats.
Si la juridiction militaire doit intervenir,
les deux prévenus seront alors transférés à
Orléans et mis à la disposition du Parquet
militaire du Se corps.
—" o--
LA MORT DE L’AVIATEUR
DELAGRANGE
Orléans. — Le corps de l’aviateur Dela-
grange est arrivé hier soir.
Il a été immédiatement transporté à la ca
thédrale, où un service religieux sera célé
bré aujourd’hui.
--------
L’ESCADRE FRANÇAISE EN ADRIATIQUE
Spalatzo (Autriche). — La ville avait orga
nisé avant-hier soir, en l’honneur de l’esca
dre française, un concert de gala, avec feu
d’artifice.
L’amiral a assisté hier à un service reli
gieux.
La ville a fait distribuer du vin aux équi
pages.
À quatre heures de l’après-midi, hier, l’es
cadre est partie pour Valona.
AVARIES AU CUIRASSÉ « LIBERTÉ
LE CROISEUR « DESCARTES »
Toulon. — On a constaté hier que le cui
rassé Liberté avait subi des avaries à sa quille
lors de son séjour dans le bassin de Sidi-Ab-
dallah.
Le bâtiment a été échoué dans le bassin de
Missiessy, où son séjour sera sans doute d’as
sez longue durée en raison des réparations à
entreprendre.
M. Korn, inspecteur général du génie ma
ritime, est arrivé dans la journée pour pro
céder à une enquête sur la situation du Des
cartes avant sa mise en route pour Brest où
il doit aller opérer son désarmement.
L'AVIATION EN T ÉGYPTE
Le Meeting d'Héliopolis
La liste des engagements pour le meeting
d’aviation d'Héliopolis a été close hier.
Voici la liste des aviateurs engagés :
Hubert Latham, Henri Rougier, Jacques
Balsan, Le Blon, Jean Gobron, Arthur Turay,
Mortimer Singer, Hans Grade, Hauvette Mi
chelin, Metrot, Riems Styck et Mme de La-
| rocho.
LA GRÈVE DE GRAULHET
GRAULHET. — Les dragons ont pris les
quartiers jusqu'ici occupes par la gendarme
rie dans diverses usines.
Au cours des changements de cantonne
ments, les grévistes ont accompagné les dra
gons et les gendarmes en chantant l’Interna
tionale.
Le secrétaire de la Fédération des cuirs et
peaux a averti le préfet qu’aujourd’hui ven
dredi, la circulation de toutes les charrettes
allant aux usines on en revenant serait em
pêchée par tons les moyens.
Les grévistes ne laisseront passer que les
marchandises des autres commerces et in
dustries, accompagnées d’un sauf-conduit de
la Maison du Peuple.
Un bataillon d’infanterie et un nouvel es
cadron de dragons sont arrivés hier après-
midi.
EXPLOSION DANS UN TISSAGE
Plusieurs Victimes
Roubaix.— Un tuyau de vapeur a fait ex
plosion hier dans un tissage.
Un ouvrier a été mortellement blessé ; un
autre a été grièvement atteint ; deux autres
ont été brûlés légèrement.
EST-CE UN PARRICIDE ?
Reims. — A la suite de l’exhumation du
corps de Mme Henry, chiffonnière à Beru,
qui fut trouvée morte le 21 février 1909, à
son domicile, son fils, Edouard Henry, vient
d’être arrêté.
Le médecin légiste a, en effet, relevé sur
le cadavre des traces de violence et de stran
gulation.
EN HONGRIE
La Grise Ministérielle
Budapest. — M. Lukacs, abandonnant le
projet de former le ministère extra-parle
mentaire, cherche à constituer un cabinet
avec la collaboration des groupes libéraux
et constitutionnels de la Chambre, dont les
chefs sont respectivement le comte Tisza et
le comte Andrassy,
EN TURQUIE
Les Députés chrétiens protestent contre
la tyrannie de Musulmans fanatiques
Constantinople. — Les députés bulgares
au Parlement turc comptent interpeller à la
Chambre au sujet des assassinats de chré
tiens bulgares et des .exactions qui viennent
d’être commises dans levillayet de Monastir
par des Musulmans fanatiques.
Le Club albanais de Monastir a invité les
députés albanais à soutenir cette interpella
tion.
Le gouvernement s’efforcera de donner
toute satisfaction aux députés chrétiens,
tout en reconnaissant son impuissance à pré
venir les désordres dans des régions si divi
sées au point de vue de la religion et de la
politique.
LA SITUATION EN GRÈCE
L’Impression en Allemagne
Berlin. — La Gazette de Voss croit que la
Ligue militaire grecque est arrivée au bout
de sa sagesse. Elle s’est aliénée les parlemen
taires, les corporations et la province qui
d’ailleurs ne lui lut jamais favorable.
Comme un blessé qui lutte avec la mort,
la Grèce fait des efforts désespérés pour se
relever, mais c’est toujours .pour retomber.
Le spectacle de ces efforts stériles est
d’une tristesse qui fend le cœur.
L’état grec, depuis plusieurs décades qu’il
existe, n’a pas su s’organiser.
La faute en est à l’hellénisme lui-même.
Quand on voit l’impuissance des grecs à
jeter les fondements d’un nouveau régime,
on se prend à désespérer.
EN GRECE
Incendie du Palais Royal d’Athènes
Aucun Accident de Personnes
Le Palais royal d’Athènes a été la proie des
flammes.
L’incendie serait purement accidentel.
Voici les dépêches, dans leur ordre d’arri
vée, qui sont parvenues sur ce sinistre :
Athènes. — Un incendie accidentel dévore
le Palais royal.
La famille royale est actuellement à la
villa Tatoï.
Athènes, 10 heures du soir. — L’incendie
a éclaté dans l’aile droite du palais.
A l’heure actuelle, les flammes, formida
bles, consument l’édifice.
Athènes. — Les troupes s’efforcent de li
miter l’incendie de l’étage supérieur.
On espère sauver les appartements royaux.
On confirme que l incendie est dû à un ac
cident.
Il n’y a aucune victime.
Une foule immense se tient aux abords du
sinistre.
Les marins des navires anglais sont arrivés
pour porter secours.
Athènes.— Le toit du Palais royal forme
un immense brasier.
Le spectacle est grandiose et terrifiant.
Les pompiers travaillent de façon surhu
maine pour maîtriser les flammes.
Les dames qui ordinairement habitent l’é
tage incendié ont pu quitter leurs apparte
ments et sont descendues à temps.
Un sentiment de profonde "douleur est
peint sur tous les visages.
Le roi a été avisé du sinistre par télé
phone.
Athènes, 11 heures du soir. — Le feu a pu
être circonscrit à l’étage supérieur du bâti
ment central où se trouve la salle des tro
phées.
L’épaisseur des murs mitoyens va empê
cher probablement que la destruction du
Palais soit complète.
Suivant une première version, on attribue
le feu à un court-circuit.
D’après une autre, le feu aurait pris nais
sance dans la chapelle du palais.
Il couvait certainement depuis l’après-
. midi, mais ne fut pas remarqué à cause de
l’absence de la famille royale, ainsi que du
personnel en congé pour les fêtes de Noël.
La toiture du bâtiment du milieu s’est ef
fondrée, tandis que les cinq fenêtres de
cette partie du Palais étaient illuminées par
les flammes jaillissant à l’intérieur.
Les pompiers appartenant aux navires de
guerre étrangers mouillés à Phalère sont
arrivés et ont prêté leur aide.
On les voit debout sur le toit, dirigeant
les jets d’eau des pompes sur le brasier.
Athènes. — Le roi est arrivé à minuit.
A une heure vingt, le feu est presque maî
trisé. Les ailes latérales sont sauvées, mais
le centre, les salles des trophées, du trône et
de réception sont détruites.
Les précieux souvenirs de la guerre de
l’Indépendance ornant ces salles sont sauvés.
Le Palais n’était pas assuré, mais le mobi
lier était assuré pour un million deux cent
mille francs.
=========
Une Lettre de M. Denis Guilot
M. Denis Guillot nous prie de reproduire
la lettre suivante qu’il a adressée au Havre-
Eclair ;
Havre, le S janvier 1910.
A Monsieur Urbain Falaize,
Rédacteur en chef et gérant
du HavreEclair f
Monsieur le rédacteur en chef,
Au cours d’une polémique où mon nom a
été cité, le Comité radical vous a adressé une
lettre qui a la prétention de « remettre les
choses au point ».
Et alors,sous prétexte de « mise au point»,
voilà que le Comité dit Radical part en guerre
tout à la fois contre le Comité exécutif du
parti radical et radical-socialiste, et contre la
Fédération départementale, groupements
auxquels j’appartiens.
Au lieu de lancer des démentis et des atta
ques à tort et à travers, le Comité radical au
rait bien fait de relire lesréglements du parti
dont il se réclame.
Dans sa séance du 11 octobre 1908, le Con-
grès de Dijon, se prononçant sur les attri-
utions des Fédérations départementales,
volait la motion suivante :
« La Fédération départementale comprend
l’universalité des Comités adhérents au Parti
dans le département.
» Dans les départements où il y aurait des
Comités adhérents au Comité exécutif et non
adhérents à la Fédération départementale, le
Comité exécutif invitera ces Comités à adhé- |
rer à leur Fédération départementale, et,
s’ils s’y refusent, prononcera leur radiation
de la liste des Comités adhérents au Parti. » |
Le rapport de M. J.-L. Bonnet, approuvé à I
l’unanimité, posait en outre ce principe :
« La Fédération départementale est For- t
gane régulateur du Parti dans le départe- |
ment. Composée des délégués de tous les Co- |
mités adhérents, elle est l’intermédiaire du
Comité exécutif et des Comités locaux. Son ;
contrôle s’exerce permanent sur les actes de ;
ces Comités. »
Ce règlement de notre Parti, tous les radi
caux le connaissent, excepté, paraît-il, le Co
mité dit Radical.
Comment donc s’étonner que le Comité
exécutif, constatant que le Comité Meyer ne
reconnaît pas l’autorité de la Fédération dé
partementale, et est un groupe dissident, ait
refusé de le compter au nombre de ses ad
hérents ?
La décision du Comité exécutif qui nous a
été notifiée est-elle une expulsion? Est-ce un
refus d’adhésion ? A quoi bon jouer sur les
mots, puisque, depuis 1907, le Comité Meyer
n’a plus donné signe de vie rue de Valois ? Il ;
n’avait aucun délégué aux derniers Congrès.
On se demande donc pourquoi il accuse
aujourd’hui de partialité le Comité exécutif
qui n’a lait que lui appliquer le règlement !
Repoussé par le parti, ce Comité vient
maintenant s’en prendre à la Fédération dé
partementale. Il lui dit son fait. Il la trouve
trop modérée ! Il va jusqu’à lui reprocher,
sans préciser d’ailleurs, de renfermer des,
Comités de l’Alliance Démocratique!
Singulier grief, en vérité, en tant qu’il
émane d’un groupe qui, aussi bien aux élec
tions municipales qu’aux élections législati
ves du Havre, a toujours divisé les radicaux
pour faire le jeu des hommes de l’Alliance
démocratique, de certains mélinistes impé
nitents, voire de simples progressistes. (Elec
tions municipales de Graville; Election du
4e canton).
La Fédération départementale est trop peu
avancée nous dit-on, pour les farouches ra
dicaux du Comité Meyer ! Elle est indigne de
comprendre le secret de leur belle âme !
Elle est trop rouennaise !
S’il en est ainsi, comment se fait-il que la
Fédération départementale ait, dans son as
semblée générale du 19 décembre 1909, reçu
des propositions d’adhésion de 13 Comités de
la région du Havre, réunis le 16 décembre
1909, au Grand Cercle, sous la présidence de
M. Jules Siegfried ?
Et comment se fait-il que, parmi ces 13
Comités qui, tout à coup, à la veille des élec
tions législatives, se découvrent une menta
lité radicale, figure précisément le Comité
Meyer qui, quinze jours après, ne parle de la
Fédération qu’avec des airs de dégoût ?
Que signifie cette comédie ? Et comment
expliquer cette incohérence ?
Puisque vous recevez, Monsieur le rédac
teur, les confidences de M. Léon Meyer, j’es
père que vous voudrez bien lui demander le
mot de cette énigme vraiment troublante. Il
y a là, n’est-ce pas, une question de moralité
politique « à remettre au point », comme on
ait au Comité radical.
En vous priant d’insérer la présente, je
vous donne, Monsieur le rédacteur en chef,
l’assurance de mes sentiments distingués.
Denis Guillot,
Membre du Comité exécutif du Parti
Radical et Radical-Socialiste, Vice-
Président de la Fédération dépar
tementale.
m e ---======
Réponse de M. Léon Meyer
A cette lettre de M. Denis Guillot publiée
hier matin dans le Havre-Eclair, M. Léon
Meyer a répondu par la lettre suivante :
Havre, le 6 janvier 1910.
A Monsieur Urbain Falaize, rédacteur en
chef du Havre-Eclair.
Monsieur le Rédacteur en Chef,
Vous me conviez et M. Guillot aussi, à ré
pondre aux allégations contenues dans sa
lettre parue ce matin dans votre journal.
J’entends ne pas me dérober à cette invi
tation et y répondre aussi catégoriquement
que brièvement.
. En ce qui concerne le Comité Radical plus
spécialement, je donne à Monsieur Guillot un
démenti formel.
Bien loin de songer à adhérer à la Fédéra
tion, le Comité a, à l’unanimité, approuvé les
termes de notre démission au parti, démis
sion exclusivement basée sur ce refus d’adhé
sion.
En ce qui concerne tous les autres Comi
tés, je tiens à mettre sous les yeux de tous
la lettre écrite à la Fédération au lendemain
de cette réunion du 16 à laquelle M. Guillot
fait allusion.
En voici les termes :
« Monsieur Louis Muller,
• Président de la Fédération Républicaine,
Radicale et Radicale Socialiste des Comités
de la Seine-Inférieure,
23, rue de l’Avalasse, Rouen.
» Monsieur le Président,
» Tous les représentants des Comités répu
blicains du Bloc ont été convoqués, sur 1 ini
tiative de Monsieur Jules Siegfried, à une
réunion qui a eu lieu hier soir, 16 décembre,
à l’effet de délibérer sur l’adhésion de ces Co
mités à la Fédération Républicaine, Radicale
et Radicale-Socialiste des Comités de la Sei
ne-Inférieure.
» Après une discussion approfondie, la
réunion a estimé que les représentants n’a
vaient pas les pouvoirs nécessaires pour en
gager leurs Comités et noyaient pas, non
plus, dans le délai imposé (19 décembre), la
possibilité de réunir ces Comités pour leur
soumettre la question.
» En conséquence, il a été décidé de de
mander à la Fédération de vouloir bien pro
roger de huit jours le délai d’adhésion. Il est
entendu toutefois que de cette prorogation
-e
Le Fürst’ Bismarck de la Hamburg Amerika Linie est à
la côte» — On a travaillé hier à l’ailéger. — On a
aussi tenté de le renflouer, mais sans succes.
On espère réussir aujourd’hui
Photo retil Havre -
Cliché Petit Ouvre
(Photo prise hier apre^-midi par temjss de brame)
Une fâcheuse nouvelle parvenait hier matin
dans notre ville. Le grand steamer allemand !
Furst-Bismarck, do la Hamburg Amerika
Linie, qui effectue un service régulier entre
Hambourg et le Mexique, avec escale dans
notre port, s’est échoué sous la falaise d’Oc-
to ville-s ur-Mer.
Le navire, qui revenait du Mexique avec
un chargement important de marchandises
pour notre port, avait quitté Plymouth mer
credi matin,lorsque vers cinq heures et demie
du soir, par une brume intense, il est venu
s’échouer à environ deux milles dans le Nord
du Sémaphore de la Chambre de commerce.
Au moment de son échouement le trans
atlantique marchait à une vitesse réduite de
9 à 10 nœuds.
Pendant plus d’une heure, le capitaine
essaya vainement de renflouer son navire par
les moyens dont il disposait.
Voyant ses efforts inutiles, le capitaine dé
cida "d’envoyer à terre un de ses officiers
pour demander des secours. L’officier dési
gné fut débarqué avec le pilote Letellier qui
otait à bord et deux matelots sur la grève,
au moyen d’une chaloupe et, dans la
nuit, les trois hommes cherchaient la pre
mière « valleuse » qu’ils pourraient décou
vrir pour pratiquer l’ascension de la falaise.
Ils se rendirent alors jusqu’au sémaphore
d’Octeville et c’est de cette façon que la nou
velle parvint à notre port, très tard dans la
soirée.
L’échouement ayant eu lieu à l’heure de
la pleine mer, le navire se trouve placé très
haut sur la grève et l’opération du sauvetage
est, de ce fait, rendue très difficile.
A sept heures et demie, VAbeüle-Xl s’est
rendue auprès du Furst-Bismarck. De retour
au port à onze heures, elle avait à son bord
quelques passagers du steamer et des baga
ges.
A la basse mer, vers midi, il a été constaté
que le navire se trouve en dedans du banc
du Croquet. Le Furst-Bismarck est placé
perpendiculairement à la falaise, l’avant à
environ 300 mètres do celle-ci étant presque
à sec, alors que l’arrière reste immergé.
Fort heureusement, la mer est calme avec
une petite brise d’Est-Sud-Est, mais le temps
demeure toujours très brumeux. Le rideau
de brume fut même si épais pendant toute
la journée d’hier, qu’on ne put apercevoir le
navire échoué à aucun moment, soit du
sémaphore d’Octeville, soit du haut de la
. falaise, en face de L’endroit où il se trouve.
ne peuvent bénéficier que les Comités exis
tants et connus actuellement par leur actfon
antérieure
» Nous vous prions,Monsieur le président,
de bien vouloir nous donner votre réponse
pour lundi 20 courant, et que le délai de
huit jours demandé parte de cette date.
» Dans l’attente de votre réponse, veuillez
agréer, Monsieur le président, l’assurance de
notre parfaite considération.
» A. KRAUSE,
» Président du Grand Cercle Républicain
» Président du Comité Démocratique
du Canton. »
Vous voyez, non seulement les Comités
représentés à la réunion du 16 n’ont pas de
mandé leur adhésion à la Fédération, ainsi
que l’affirme M. Guillot, mais bien au con
traire les représentants des Comités ont,
après « une discussion approfondie, décide qu’ils
ne pouvaient engager leur Comité. »
M. Guillot est vice-président de la Fédéra
tion, il connaît la lettre que je viens de re
produire.
Il sait donc qu’en vous écrivant dans les
termes de sa lettre d’hier il travestissait la
vérité.
Je laisse à tous les électeurs impartiaux le
soin de juger ce procédé de polémique
Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en
chef, l’assurance de ma parfaite considé
ration.
Léon Meyer,
Conseiller général,
Président du Comité républicain radical
de l’arrondissement du Havre.
=================== ====================
Le transatlantique allemand paraît reposer
très régulièrement et ne semble pas trop
souffrir.
Pendant une partie de la journée, l’équi-
page a été occupé à décharger une partie de
la cargaison de la cale avant.
Un grand nombre de sacs de café, de cais
ses d’abricots et de pruneaux ont été jetés
par dessus bords.
Ils seront recueillis ultérieurement s’il y a
lieu : mais, sans attendre de permission, des
pêcheurs trouvèrent plus lucratif de se livrer
à la pêche au café et aux caisses de pruneaux
qu’à celle du hareng ou de tout autre pois
son.
Voici comment était exactement composé
son chargement :
A destination du Havre : 3,070 sacs café*
227 sacs gomme, 170 cuirs, 46 sacs de cornes,
374 colis d’istle, 34,236 caisses fruits secs,
1,600 sacs de corozo, 1,175 caisses de conser
ves, 773 sacs de coquillages, 962 balles do
chiendent, 23 colis divers.
A destination de Hambourg : 4.122 sacs
café, 25 sacs tabac, 769 colis caoutchouc. 846
cuirs secs, 145 cuirs salés, 29 colis cornes,
515 balles istle, 19,955 barils plomb, 350 bal-
les coton, 2,435 tourteaux, 88 balles salsepa
reille, 24 barils miel, 53,778 caisses fruits,
3 caisses poisson conservé, 144 caisses va
nille, 180 caisses indigo, 1,489 balles chien
dent, 212 colis divers.
Le Furst-Bismarck, qui est consigné à la
maison Bulcke Vairon, de notre place, est
un superbe bâtiment jaugeant 8,500 ton
neaux. De construction récente, il est excel-
lemment aménagé pour le service auquel il
est affecté, c’est-à-dire le transport des mar-
chandises et aussi des passagers.
Pour ce dernier service il possède deux
spardecks qui rendent son séjour agréable
aux voyageurs. Il peut prendre 233 passagers
de ire classe, 40 de 2e classe et 1,324 d’entre-
pont. Il est d’ailleurs classé second dans la
flotte de la Hamburg Amerika Linie, après
le Kronprinzessin-Geciiie, qui jauge 8,689
tonnes.
Gréé en brick, le Furst-Bismarck est long
de 142 mètres, large de 16 m. 76. Ses maca
nes développent une puissance de 5,
chevaux. Son tirant d’eau est de 10 m. *
Il a deux hélices. .. .
Lancé le 22 mars 190a a Glas&oW e
Fürst-Bismarck avait été constaitasSWU s
chantiers de la Fairfield ShipouICns and
Company.
(6 Pages)
S Centimës — EDITION DU MATIN — S Centimes
cmaaserssaea
(6 Pages)
Vendredi 7 Janvier 1911
882EECL2:snnes
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à M. O. RANDOLET
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AU HAVRE
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( L’AGENCE HAVAS, 8. place de la Bourse, est
3 seule chargée de recevoir lea Annonces pour
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Le plus fort Tirage des Journaux de la Région
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LONDRES, 6 JANVIER
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YORK, 6 JANVIER
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C. PRÉCIDENT
13 42
13 42
Amalganat. Cop...
Fer
88 »/»
18 75
86 3/4
18 75
Fer s Comptant, 51/4 1/2 ; trois mois,
52/4 1/2.
CHICAGO, 6
JANVIER
C. DU JOUB
C.PRÉCÉD
NEW-YORK, 6 JANVIER
Blé sur
Mai
41% 4/2
403 3/4
68 3/8
68 5/8
42 20
42 42
143 3/4
103 »/»
67 1/4
67 5/8
12 07
42 02
Cotons : mars, baisse 6 points ; juillet,
hausse 5 points.
Cafés : inchangé.
Maïs sur
Saindoux sur.
Juillet....
Mai
Juillet...,
Mai
Juillet....
c =y ================================ ========================= ============== ============== ===========
Les Calés du Brésil et la Valorisation
Les Ventes de l’Etat de Sao-Paulo
londres. — La Commission des cafés du
gouvernement de l’Etat de Sao-Paulo annon
ce que cinq cent mille sacs de café seront
mis graduellement en vente aux prix du
marché entre février et juin 1910.
La première vente de cent vingt-cinq mille
sacs aura lieu dans la première moitié de
février.
La Commission informera le public de la
vente de ces cinq cent mille sacs dès qu’elle
aura été effectuée.
Il ne sera pas vendu d’autre café en 1910 à
moins que la Commission ne le juge oppor
tun, à cause de la tendance du marché et
les besoins du commerce.
En tous cas, cette vente supplémentaire
ne dépassera pas six cent mille sacs.
La Commission choisira les marchés les
meilleurs et vendra les six cent mille sacs
aux prix du marché l’année prochaine entre
janvier et juillet.
Cette dernière vente pourra être à la dis
crétion du Comité de moins de six cent mille
sacs et même ne pas avoir lieu du tout.
L'ASSASSINAT DE Rzme GOUI
L’Instruction, — Conflit d’attributions
dans les juridictions civiles et
militaires.
Les deux soldats assassins Graby et Michel
ont été extraits hier après-midi, à trois lieu -
res et demie, du Dépôt et conduits, par
quatre inspecteurs de la Sûreté, à la gare
de .Lyon où ils ont pris, à quatre heures cin-
quant, le train se dirigeant sur Corbeil.
Avant son départ, Graby a pu s’entretenir
avec Mc Henri Robert et M. Cessaigne.
Comme on redotle une tentative d'éva-
sion, les plus grandes mesures de précaution
ont été prises.
Le conflit qui s’est élevé entre le parquet
de la Seine et le juge d’instruction de Cor-
beil, ne semble pas prêt d’être aplani, M.
Gridel refusant de se dessaisir de son dos
sier.
Si comme semble l’indiquer l’article 77 du
Code de justice militaire, Graby et Michel
sont justiciables de cette dernière, la ques
tion va se poser de savoir si les assassins se
ront renvoyés devant le Conseil de guerre
du gouvernement militaire de Paris ou de
vant celui d’Orléans.
Le 31e de ligne dont la portion centrale
estcasernée à Melun, relève de ce fait du
Conseil de guerre du Sc corps dont le siège
est à Orléans et par sa portion principale
qui est casernée à Paris, du I er Conseil de
guerre.
C’est donc le ministre de la guerre qui,
après entente avec le Garde des sceaux, va
être appelé à trancher cet important conflit
soit que l’on envisage comme compétence le
lieu du crime ou le siège de la division.
Le fait unique dans les annales judiciaires
de M. Gridel refusant de se dessaisir en fa
veur du Parquet de la Seine faisait hier l’ob
jet de nombreuses conversations.
Les uns approuvaient le juge d’instruction
qui, disaient-ils, a fait preuve d’indépendan
ce ; les autres estimaient que le procureur
général avait bien agi pour la bonne admi-
nistration de la justice dont il a la charge en
demandant que le Parquet de la Seine soit
chargé d’instruire l’affaire.
On reproche en effet à M. Gridel certaines
lenteurs depuis l’ouverture de son instruc
tion et enfin, d’avoir envoyé à M. Albanel
une commission rogatoire demandant qu’une
perquisition fût faite au domicile de Mme
Gouin, afin de saisir les papiers et devoir s’il
ne s’y trouverait pas des lettres de menaces.
M. Albanel et le Parquet de la Seine ont
estimé que cette opération judiciaire était
non seulement inutile, mais pénible pour les
fils de la victime et il fut décidé que la per
quisition n’aurait pas lieu.
Le bruit courait hier soir à Paris qu’à la
Chancellerie on s’était ému des incidents ju
diciaires soulevés au sujet de l’affaire Gouin
et que l’on serait disposé à voir s’il n’y aurait
pas lieu de retirer à M. Gridel sa délégation
d'instruction.
se
* *
LES DEUX ASSASSINS A CORBEIL
Leur Interrogatoire. — Ils sont écroués
Le Parquet de Corbeil réclame la
compétence
Corbeil. Les deux assassins do Mme
Gouin sont arrivés à Corbeil à cinq heures
vingt-huit.
Ils avaient quitté le dépôt à quatre heures
dix et avaient été amenés en automobile, en
compagnie d’inspecteurs, à la gare de Lyon,
où ils prirent place dans un compartiment
réserve de deuxième classe du train quittant
Paris à 4 h. 50.
Tous deux avaient les bras attachés à l’aide
d’un lien qu’ils dissimulaient en mettant les
anains dans leurs poches.
Graby était revêtu d'effets civils ; Michel
était en uniforme.
Encadrés par leurs gardiens, les deux in
culpés furent conduits de la gare de Corbeil
au Palais de Justice, suivis par une trentai
ne de curieux.
Ils furent immédiatement introduits dans
Je cabinet de M. Gridel, juge d’instruction,
qui procéda immédiatement à leur interro
gatoire.
Michel fut entendu le premier. Pendant
l’interrogatoire de celui-ci, Graby attendait
dans la salle des avocats le moment de com
paraître à son tour devant le juge.
M. Gridel posa à Michel plusieurs ques
tions relatives à son état civil. Il lui deman
da ensuite s’il désirait être assisté d’un avo
cat.
Michel répondit qu’il n’avait pas encore
fait choix d’un défenseur.
Il consentit cependant à être interrogé sur
le fond, hors la présence de son avocat,
il fit alors le récit du crime.
Après cette déclaration qu’il signa, Michel
qui paraissait très affaissé fut écroué à la pri
son de Corbeil.
Pendant l’interrogatoire de son complice,
Graby qui s’entretenait avec les inspecteurs,
fit preuve du plus grand cynisme. En fu
mant de nombreuses cigarettes, il fournit
des renseignements sur le crime. Il parais
sait se préoccuper de la peine dont il pour
rait être frappé.
Comme on lui faisait remarquer qu’il ne
reverrait peut-être pas de longtemps la capi
tale qu’il venait de quitter, il répondit :
— Oh ! on la reverra plus tard !
Interrogé sur les émotions qu’il avait dû
éprouver le soir du crime, il répondit :
— Je n’ai pas été ému. J’ai joué au billard
jusqu’à minuit.
Il questionna ensuite ses gardiens sur l’im
portance que pouvait avoir pour lui sa com
parution devant un Conseil de guerre et il
déclara qu’il préférait passer devant la Cour
d’assises.
Parlant de l’intervention de Michel dans
le drame, il dit qu’il dût faire appel à lui
pour faire taire Mme Gouin qui « causait
tout le temps ».
— Je l’avais renversée sur le chauffoir ;
elle me répétait : o Laissez-moi, je n’ai
rien ! »
» Alors j’ai dit à Michel : « Viens! elle
» cause toujours ! Fais-la taire ! »
Comme il est chaussé de chaussures fines,
on lui demande si c’est avec ces chaussures
qu’il a frappé Mme Gouin.
Il répond . « Non, j’avais mes chaussures
réglementaires à clous. »
Enfin, il déclare que, lorsque le juge l’in
terrogera, il refusera de répondre, son avo
cat l’ayant engagé à ne parler qu’en sa pré
sence.
Graby est introduit à huit heures trois chez
le juge.
Son interrogatoire ne dure que quelques
minutes.
Il refuse, en effet, de parler hors la pré
sence de son avocat, et à huit heures qua
rante, il fut à son tour écroué.
Le Parquet de Corbeil déclare que jusqu’à
présent, il est seul compétent, aucun des
faits de l’enquête ne rendant les prévenus
justiciables du Conseil de guerre.
L’instruction continuera donc en cette
ville, mais aujourd’hui, le juge fera prendre
des renseignements auprès des autorités
militaires sur la situation des deux soldats.
Si la juridiction militaire doit intervenir,
les deux prévenus seront alors transférés à
Orléans et mis à la disposition du Parquet
militaire du Se corps.
—" o--
LA MORT DE L’AVIATEUR
DELAGRANGE
Orléans. — Le corps de l’aviateur Dela-
grange est arrivé hier soir.
Il a été immédiatement transporté à la ca
thédrale, où un service religieux sera célé
bré aujourd’hui.
--------
L’ESCADRE FRANÇAISE EN ADRIATIQUE
Spalatzo (Autriche). — La ville avait orga
nisé avant-hier soir, en l’honneur de l’esca
dre française, un concert de gala, avec feu
d’artifice.
L’amiral a assisté hier à un service reli
gieux.
La ville a fait distribuer du vin aux équi
pages.
À quatre heures de l’après-midi, hier, l’es
cadre est partie pour Valona.
AVARIES AU CUIRASSÉ « LIBERTÉ
LE CROISEUR « DESCARTES »
Toulon. — On a constaté hier que le cui
rassé Liberté avait subi des avaries à sa quille
lors de son séjour dans le bassin de Sidi-Ab-
dallah.
Le bâtiment a été échoué dans le bassin de
Missiessy, où son séjour sera sans doute d’as
sez longue durée en raison des réparations à
entreprendre.
M. Korn, inspecteur général du génie ma
ritime, est arrivé dans la journée pour pro
céder à une enquête sur la situation du Des
cartes avant sa mise en route pour Brest où
il doit aller opérer son désarmement.
L'AVIATION EN T ÉGYPTE
Le Meeting d'Héliopolis
La liste des engagements pour le meeting
d’aviation d'Héliopolis a été close hier.
Voici la liste des aviateurs engagés :
Hubert Latham, Henri Rougier, Jacques
Balsan, Le Blon, Jean Gobron, Arthur Turay,
Mortimer Singer, Hans Grade, Hauvette Mi
chelin, Metrot, Riems Styck et Mme de La-
| rocho.
LA GRÈVE DE GRAULHET
GRAULHET. — Les dragons ont pris les
quartiers jusqu'ici occupes par la gendarme
rie dans diverses usines.
Au cours des changements de cantonne
ments, les grévistes ont accompagné les dra
gons et les gendarmes en chantant l’Interna
tionale.
Le secrétaire de la Fédération des cuirs et
peaux a averti le préfet qu’aujourd’hui ven
dredi, la circulation de toutes les charrettes
allant aux usines on en revenant serait em
pêchée par tons les moyens.
Les grévistes ne laisseront passer que les
marchandises des autres commerces et in
dustries, accompagnées d’un sauf-conduit de
la Maison du Peuple.
Un bataillon d’infanterie et un nouvel es
cadron de dragons sont arrivés hier après-
midi.
EXPLOSION DANS UN TISSAGE
Plusieurs Victimes
Roubaix.— Un tuyau de vapeur a fait ex
plosion hier dans un tissage.
Un ouvrier a été mortellement blessé ; un
autre a été grièvement atteint ; deux autres
ont été brûlés légèrement.
EST-CE UN PARRICIDE ?
Reims. — A la suite de l’exhumation du
corps de Mme Henry, chiffonnière à Beru,
qui fut trouvée morte le 21 février 1909, à
son domicile, son fils, Edouard Henry, vient
d’être arrêté.
Le médecin légiste a, en effet, relevé sur
le cadavre des traces de violence et de stran
gulation.
EN HONGRIE
La Grise Ministérielle
Budapest. — M. Lukacs, abandonnant le
projet de former le ministère extra-parle
mentaire, cherche à constituer un cabinet
avec la collaboration des groupes libéraux
et constitutionnels de la Chambre, dont les
chefs sont respectivement le comte Tisza et
le comte Andrassy,
EN TURQUIE
Les Députés chrétiens protestent contre
la tyrannie de Musulmans fanatiques
Constantinople. — Les députés bulgares
au Parlement turc comptent interpeller à la
Chambre au sujet des assassinats de chré
tiens bulgares et des .exactions qui viennent
d’être commises dans levillayet de Monastir
par des Musulmans fanatiques.
Le Club albanais de Monastir a invité les
députés albanais à soutenir cette interpella
tion.
Le gouvernement s’efforcera de donner
toute satisfaction aux députés chrétiens,
tout en reconnaissant son impuissance à pré
venir les désordres dans des régions si divi
sées au point de vue de la religion et de la
politique.
LA SITUATION EN GRÈCE
L’Impression en Allemagne
Berlin. — La Gazette de Voss croit que la
Ligue militaire grecque est arrivée au bout
de sa sagesse. Elle s’est aliénée les parlemen
taires, les corporations et la province qui
d’ailleurs ne lui lut jamais favorable.
Comme un blessé qui lutte avec la mort,
la Grèce fait des efforts désespérés pour se
relever, mais c’est toujours .pour retomber.
Le spectacle de ces efforts stériles est
d’une tristesse qui fend le cœur.
L’état grec, depuis plusieurs décades qu’il
existe, n’a pas su s’organiser.
La faute en est à l’hellénisme lui-même.
Quand on voit l’impuissance des grecs à
jeter les fondements d’un nouveau régime,
on se prend à désespérer.
EN GRECE
Incendie du Palais Royal d’Athènes
Aucun Accident de Personnes
Le Palais royal d’Athènes a été la proie des
flammes.
L’incendie serait purement accidentel.
Voici les dépêches, dans leur ordre d’arri
vée, qui sont parvenues sur ce sinistre :
Athènes. — Un incendie accidentel dévore
le Palais royal.
La famille royale est actuellement à la
villa Tatoï.
Athènes, 10 heures du soir. — L’incendie
a éclaté dans l’aile droite du palais.
A l’heure actuelle, les flammes, formida
bles, consument l’édifice.
Athènes. — Les troupes s’efforcent de li
miter l’incendie de l’étage supérieur.
On espère sauver les appartements royaux.
On confirme que l incendie est dû à un ac
cident.
Il n’y a aucune victime.
Une foule immense se tient aux abords du
sinistre.
Les marins des navires anglais sont arrivés
pour porter secours.
Athènes.— Le toit du Palais royal forme
un immense brasier.
Le spectacle est grandiose et terrifiant.
Les pompiers travaillent de façon surhu
maine pour maîtriser les flammes.
Les dames qui ordinairement habitent l’é
tage incendié ont pu quitter leurs apparte
ments et sont descendues à temps.
Un sentiment de profonde "douleur est
peint sur tous les visages.
Le roi a été avisé du sinistre par télé
phone.
Athènes, 11 heures du soir. — Le feu a pu
être circonscrit à l’étage supérieur du bâti
ment central où se trouve la salle des tro
phées.
L’épaisseur des murs mitoyens va empê
cher probablement que la destruction du
Palais soit complète.
Suivant une première version, on attribue
le feu à un court-circuit.
D’après une autre, le feu aurait pris nais
sance dans la chapelle du palais.
Il couvait certainement depuis l’après-
. midi, mais ne fut pas remarqué à cause de
l’absence de la famille royale, ainsi que du
personnel en congé pour les fêtes de Noël.
La toiture du bâtiment du milieu s’est ef
fondrée, tandis que les cinq fenêtres de
cette partie du Palais étaient illuminées par
les flammes jaillissant à l’intérieur.
Les pompiers appartenant aux navires de
guerre étrangers mouillés à Phalère sont
arrivés et ont prêté leur aide.
On les voit debout sur le toit, dirigeant
les jets d’eau des pompes sur le brasier.
Athènes. — Le roi est arrivé à minuit.
A une heure vingt, le feu est presque maî
trisé. Les ailes latérales sont sauvées, mais
le centre, les salles des trophées, du trône et
de réception sont détruites.
Les précieux souvenirs de la guerre de
l’Indépendance ornant ces salles sont sauvés.
Le Palais n’était pas assuré, mais le mobi
lier était assuré pour un million deux cent
mille francs.
=========
Une Lettre de M. Denis Guilot
M. Denis Guillot nous prie de reproduire
la lettre suivante qu’il a adressée au Havre-
Eclair ;
Havre, le S janvier 1910.
A Monsieur Urbain Falaize,
Rédacteur en chef et gérant
du HavreEclair f
Monsieur le rédacteur en chef,
Au cours d’une polémique où mon nom a
été cité, le Comité radical vous a adressé une
lettre qui a la prétention de « remettre les
choses au point ».
Et alors,sous prétexte de « mise au point»,
voilà que le Comité dit Radical part en guerre
tout à la fois contre le Comité exécutif du
parti radical et radical-socialiste, et contre la
Fédération départementale, groupements
auxquels j’appartiens.
Au lieu de lancer des démentis et des atta
ques à tort et à travers, le Comité radical au
rait bien fait de relire lesréglements du parti
dont il se réclame.
Dans sa séance du 11 octobre 1908, le Con-
grès de Dijon, se prononçant sur les attri-
utions des Fédérations départementales,
volait la motion suivante :
« La Fédération départementale comprend
l’universalité des Comités adhérents au Parti
dans le département.
» Dans les départements où il y aurait des
Comités adhérents au Comité exécutif et non
adhérents à la Fédération départementale, le
Comité exécutif invitera ces Comités à adhé- |
rer à leur Fédération départementale, et,
s’ils s’y refusent, prononcera leur radiation
de la liste des Comités adhérents au Parti. » |
Le rapport de M. J.-L. Bonnet, approuvé à I
l’unanimité, posait en outre ce principe :
« La Fédération départementale est For- t
gane régulateur du Parti dans le départe- |
ment. Composée des délégués de tous les Co- |
mités adhérents, elle est l’intermédiaire du
Comité exécutif et des Comités locaux. Son ;
contrôle s’exerce permanent sur les actes de ;
ces Comités. »
Ce règlement de notre Parti, tous les radi
caux le connaissent, excepté, paraît-il, le Co
mité dit Radical.
Comment donc s’étonner que le Comité
exécutif, constatant que le Comité Meyer ne
reconnaît pas l’autorité de la Fédération dé
partementale, et est un groupe dissident, ait
refusé de le compter au nombre de ses ad
hérents ?
La décision du Comité exécutif qui nous a
été notifiée est-elle une expulsion? Est-ce un
refus d’adhésion ? A quoi bon jouer sur les
mots, puisque, depuis 1907, le Comité Meyer
n’a plus donné signe de vie rue de Valois ? Il ;
n’avait aucun délégué aux derniers Congrès.
On se demande donc pourquoi il accuse
aujourd’hui de partialité le Comité exécutif
qui n’a lait que lui appliquer le règlement !
Repoussé par le parti, ce Comité vient
maintenant s’en prendre à la Fédération dé
partementale. Il lui dit son fait. Il la trouve
trop modérée ! Il va jusqu’à lui reprocher,
sans préciser d’ailleurs, de renfermer des,
Comités de l’Alliance Démocratique!
Singulier grief, en vérité, en tant qu’il
émane d’un groupe qui, aussi bien aux élec
tions municipales qu’aux élections législati
ves du Havre, a toujours divisé les radicaux
pour faire le jeu des hommes de l’Alliance
démocratique, de certains mélinistes impé
nitents, voire de simples progressistes. (Elec
tions municipales de Graville; Election du
4e canton).
La Fédération départementale est trop peu
avancée nous dit-on, pour les farouches ra
dicaux du Comité Meyer ! Elle est indigne de
comprendre le secret de leur belle âme !
Elle est trop rouennaise !
S’il en est ainsi, comment se fait-il que la
Fédération départementale ait, dans son as
semblée générale du 19 décembre 1909, reçu
des propositions d’adhésion de 13 Comités de
la région du Havre, réunis le 16 décembre
1909, au Grand Cercle, sous la présidence de
M. Jules Siegfried ?
Et comment se fait-il que, parmi ces 13
Comités qui, tout à coup, à la veille des élec
tions législatives, se découvrent une menta
lité radicale, figure précisément le Comité
Meyer qui, quinze jours après, ne parle de la
Fédération qu’avec des airs de dégoût ?
Que signifie cette comédie ? Et comment
expliquer cette incohérence ?
Puisque vous recevez, Monsieur le rédac
teur, les confidences de M. Léon Meyer, j’es
père que vous voudrez bien lui demander le
mot de cette énigme vraiment troublante. Il
y a là, n’est-ce pas, une question de moralité
politique « à remettre au point », comme on
ait au Comité radical.
En vous priant d’insérer la présente, je
vous donne, Monsieur le rédacteur en chef,
l’assurance de mes sentiments distingués.
Denis Guillot,
Membre du Comité exécutif du Parti
Radical et Radical-Socialiste, Vice-
Président de la Fédération dépar
tementale.
m e ---======
Réponse de M. Léon Meyer
A cette lettre de M. Denis Guillot publiée
hier matin dans le Havre-Eclair, M. Léon
Meyer a répondu par la lettre suivante :
Havre, le 6 janvier 1910.
A Monsieur Urbain Falaize, rédacteur en
chef du Havre-Eclair.
Monsieur le Rédacteur en Chef,
Vous me conviez et M. Guillot aussi, à ré
pondre aux allégations contenues dans sa
lettre parue ce matin dans votre journal.
J’entends ne pas me dérober à cette invi
tation et y répondre aussi catégoriquement
que brièvement.
. En ce qui concerne le Comité Radical plus
spécialement, je donne à Monsieur Guillot un
démenti formel.
Bien loin de songer à adhérer à la Fédéra
tion, le Comité a, à l’unanimité, approuvé les
termes de notre démission au parti, démis
sion exclusivement basée sur ce refus d’adhé
sion.
En ce qui concerne tous les autres Comi
tés, je tiens à mettre sous les yeux de tous
la lettre écrite à la Fédération au lendemain
de cette réunion du 16 à laquelle M. Guillot
fait allusion.
En voici les termes :
« Monsieur Louis Muller,
• Président de la Fédération Républicaine,
Radicale et Radicale Socialiste des Comités
de la Seine-Inférieure,
23, rue de l’Avalasse, Rouen.
» Monsieur le Président,
» Tous les représentants des Comités répu
blicains du Bloc ont été convoqués, sur 1 ini
tiative de Monsieur Jules Siegfried, à une
réunion qui a eu lieu hier soir, 16 décembre,
à l’effet de délibérer sur l’adhésion de ces Co
mités à la Fédération Républicaine, Radicale
et Radicale-Socialiste des Comités de la Sei
ne-Inférieure.
» Après une discussion approfondie, la
réunion a estimé que les représentants n’a
vaient pas les pouvoirs nécessaires pour en
gager leurs Comités et noyaient pas, non
plus, dans le délai imposé (19 décembre), la
possibilité de réunir ces Comités pour leur
soumettre la question.
» En conséquence, il a été décidé de de
mander à la Fédération de vouloir bien pro
roger de huit jours le délai d’adhésion. Il est
entendu toutefois que de cette prorogation
-e
Le Fürst’ Bismarck de la Hamburg Amerika Linie est à
la côte» — On a travaillé hier à l’ailéger. — On a
aussi tenté de le renflouer, mais sans succes.
On espère réussir aujourd’hui
Photo retil Havre -
Cliché Petit Ouvre
(Photo prise hier apre^-midi par temjss de brame)
Une fâcheuse nouvelle parvenait hier matin
dans notre ville. Le grand steamer allemand !
Furst-Bismarck, do la Hamburg Amerika
Linie, qui effectue un service régulier entre
Hambourg et le Mexique, avec escale dans
notre port, s’est échoué sous la falaise d’Oc-
to ville-s ur-Mer.
Le navire, qui revenait du Mexique avec
un chargement important de marchandises
pour notre port, avait quitté Plymouth mer
credi matin,lorsque vers cinq heures et demie
du soir, par une brume intense, il est venu
s’échouer à environ deux milles dans le Nord
du Sémaphore de la Chambre de commerce.
Au moment de son échouement le trans
atlantique marchait à une vitesse réduite de
9 à 10 nœuds.
Pendant plus d’une heure, le capitaine
essaya vainement de renflouer son navire par
les moyens dont il disposait.
Voyant ses efforts inutiles, le capitaine dé
cida "d’envoyer à terre un de ses officiers
pour demander des secours. L’officier dési
gné fut débarqué avec le pilote Letellier qui
otait à bord et deux matelots sur la grève,
au moyen d’une chaloupe et, dans la
nuit, les trois hommes cherchaient la pre
mière « valleuse » qu’ils pourraient décou
vrir pour pratiquer l’ascension de la falaise.
Ils se rendirent alors jusqu’au sémaphore
d’Octeville et c’est de cette façon que la nou
velle parvint à notre port, très tard dans la
soirée.
L’échouement ayant eu lieu à l’heure de
la pleine mer, le navire se trouve placé très
haut sur la grève et l’opération du sauvetage
est, de ce fait, rendue très difficile.
A sept heures et demie, VAbeüle-Xl s’est
rendue auprès du Furst-Bismarck. De retour
au port à onze heures, elle avait à son bord
quelques passagers du steamer et des baga
ges.
A la basse mer, vers midi, il a été constaté
que le navire se trouve en dedans du banc
du Croquet. Le Furst-Bismarck est placé
perpendiculairement à la falaise, l’avant à
environ 300 mètres do celle-ci étant presque
à sec, alors que l’arrière reste immergé.
Fort heureusement, la mer est calme avec
une petite brise d’Est-Sud-Est, mais le temps
demeure toujours très brumeux. Le rideau
de brume fut même si épais pendant toute
la journée d’hier, qu’on ne put apercevoir le
navire échoué à aucun moment, soit du
sémaphore d’Octeville, soit du haut de la
. falaise, en face de L’endroit où il se trouve.
ne peuvent bénéficier que les Comités exis
tants et connus actuellement par leur actfon
antérieure
» Nous vous prions,Monsieur le président,
de bien vouloir nous donner votre réponse
pour lundi 20 courant, et que le délai de
huit jours demandé parte de cette date.
» Dans l’attente de votre réponse, veuillez
agréer, Monsieur le président, l’assurance de
notre parfaite considération.
» A. KRAUSE,
» Président du Grand Cercle Républicain
» Président du Comité Démocratique
du Canton. »
Vous voyez, non seulement les Comités
représentés à la réunion du 16 n’ont pas de
mandé leur adhésion à la Fédération, ainsi
que l’affirme M. Guillot, mais bien au con
traire les représentants des Comités ont,
après « une discussion approfondie, décide qu’ils
ne pouvaient engager leur Comité. »
M. Guillot est vice-président de la Fédéra
tion, il connaît la lettre que je viens de re
produire.
Il sait donc qu’en vous écrivant dans les
termes de sa lettre d’hier il travestissait la
vérité.
Je laisse à tous les électeurs impartiaux le
soin de juger ce procédé de polémique
Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en
chef, l’assurance de ma parfaite considé
ration.
Léon Meyer,
Conseiller général,
Président du Comité républicain radical
de l’arrondissement du Havre.
=================== ====================
Le transatlantique allemand paraît reposer
très régulièrement et ne semble pas trop
souffrir.
Pendant une partie de la journée, l’équi-
page a été occupé à décharger une partie de
la cargaison de la cale avant.
Un grand nombre de sacs de café, de cais
ses d’abricots et de pruneaux ont été jetés
par dessus bords.
Ils seront recueillis ultérieurement s’il y a
lieu : mais, sans attendre de permission, des
pêcheurs trouvèrent plus lucratif de se livrer
à la pêche au café et aux caisses de pruneaux
qu’à celle du hareng ou de tout autre pois
son.
Voici comment était exactement composé
son chargement :
A destination du Havre : 3,070 sacs café*
227 sacs gomme, 170 cuirs, 46 sacs de cornes,
374 colis d’istle, 34,236 caisses fruits secs,
1,600 sacs de corozo, 1,175 caisses de conser
ves, 773 sacs de coquillages, 962 balles do
chiendent, 23 colis divers.
A destination de Hambourg : 4.122 sacs
café, 25 sacs tabac, 769 colis caoutchouc. 846
cuirs secs, 145 cuirs salés, 29 colis cornes,
515 balles istle, 19,955 barils plomb, 350 bal-
les coton, 2,435 tourteaux, 88 balles salsepa
reille, 24 barils miel, 53,778 caisses fruits,
3 caisses poisson conservé, 144 caisses va
nille, 180 caisses indigo, 1,489 balles chien
dent, 212 colis divers.
Le Furst-Bismarck, qui est consigné à la
maison Bulcke Vairon, de notre place, est
un superbe bâtiment jaugeant 8,500 ton
neaux. De construction récente, il est excel-
lemment aménagé pour le service auquel il
est affecté, c’est-à-dire le transport des mar-
chandises et aussi des passagers.
Pour ce dernier service il possède deux
spardecks qui rendent son séjour agréable
aux voyageurs. Il peut prendre 233 passagers
de ire classe, 40 de 2e classe et 1,324 d’entre-
pont. Il est d’ailleurs classé second dans la
flotte de la Hamburg Amerika Linie, après
le Kronprinzessin-Geciiie, qui jauge 8,689
tonnes.
Gréé en brick, le Furst-Bismarck est long
de 142 mètres, large de 16 m. 76. Ses maca
nes développent une puissance de 5,
chevaux. Son tirant d’eau est de 10 m. *
Il a deux hélices. .. .
Lancé le 22 mars 190a a Glas&oW e
Fürst-Bismarck avait été constaitasSWU s
chantiers de la Fairfield ShipouICns and
Company.
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