Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-10-06
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 octobre 1936 06 octobre 1936
Description : 1936/10/06 (A56,N19495). 1936/10/06 (A56,N19495).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52636917w
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/05/2023
56 e Année. — No 19.495
-—
RÉDACTION - ADMINISTRATION
' 112, Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone i 65.91 • 65.92 • 50.47 - 25.31
BOITE POSTALE . N* 1.384
Chèques Postaux ROUEN « 7.368
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 30 C ma le Numéro
DMSBeRsORNEASSSeEOSTan xsnecrst
MARDI 6 Octobre 1930
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 289
ANNONCES
= Au Havre = = 3 A Paris ■ Agence Havas
<12. Boul. de Strasbourg yj 62. Rue de Richelieu
Xeitre de Belgique
A LA SOCIETE DES NATIONS
Les grands raids
Allons-nous connaître un super parti ?
Les avis diffèrent.
Selon les uns, c’est vers cette fin
qu’a tendu le tout récent discours
radiodiffusé de M. Van Zeeland. Il
a mis en garde les Belges contre
toute formule dictatoriale, qu’elle
soit de droite ou qu’elle vienne de
gauche. Il a vigoureusement plaidé
contre le désordre et pour l’action
nationale de tous les patriotes de
bonne volonté d’où qu’ils viennent.
Il a renouvelé des propos déjà te
nus par lui en faveur de la réforme
nécessaire de la structure de l’Etat.
Sur le terrain de la politique étran
gère, il a affirmé la nécessité de ne
rechercher que des solutions essen
tiellement et exclusivement belges,
ce qui semblerait écarter l’éventua
lité de rapprochements efficaces
avec d’autres pays.
En réalité, la pensée du premier
ministre a besoin d’être complétée
et précisée, mais il semblerait que
son but, — peut-être moins immé
diat qu’on ne le prévoit, — serait de
constituer un nouveau parti, parti
du centre, qui engloberait toutes les
bonnes volontés éparses dans les an
ciens partis et on annonce pour
l’expiration de la présente année la
fondation d’un nouveau journal quo
tidien qui défendrait la réalisation
pratique de cette politique person
nelle de M. Van Zeeland.
Selon d’autres, tout ceci n’est
qu’un bruit mis en circulation pour
discréditer le chef du gouvernement
aux yeux de ses collaborateurs.
Ceux-ci, en effet, pourraient diffici
lement partager de telles vues. Les
catholiques viennent de se réunir eh
congrès et tentent un réel effort
pour rebâtir leur maison sur de nou
velles bases, capables de leur donner
l’unité à laquelle ils aspirent. Les
libéraux, «qui ne demandent pas
mieux que de réformer l’Etat, sont
cependant inquiets, quant aux
moyens à utiliser pour sauvegarder
toutes les libertés garanties par la
Constitution et les socialistes n’en
tendent démentir ni leur program
me, ni leurs aspirations, ni leur
idéal, tout en maintenant les con
cessions qu’ils ont faites pour le
maintien de l'action gouvernemen
tale.
Dans ces conditions, on ne voit,
pas avec qui M. Van Zeeland pour
rait former le super parti dont on
parle et que le libéral M. Devèze
vient d’épauler en un article fort
remarqué.
Sans doute, le courant qui s’est
manifesté il y a quelque temps, et
qui fut favorable à la création d’un
« front populaire » est-il pour quel
que chose dans la naissance des con
ceptions de M. A. Van Zeeland. Un
« front populaire » en Belgique n’a
pas de raison d’être. Le Belge est
attaché à son parti et tous les par
tis sont traités sur un pied d’égalité
par le suffrage universel, tempéré
par une juste application de la re
présentation proportionnelle. C’est
ce qui différencie notre situation de
celle de la France où, dans les cas
de ballottages, les partis doivent se
plier à des combinaisons discipli
naires parfois désagréables. Le
Front populaire en Belgique n’au
rait aucune chance de succès. Les
libéraux n’en veulent pas et il y a
une forte tendance dans le parti so
cialiste qui pousse à n’accepter au
cune espèce de solidarité avec les
communistes.
Ce qui est certain, c’est que l’opi
nion n’est pas sans inquiétude au su
jet de l’action latente des Moscou-
taires d’un côté et de Trotsky de
l’autre, mais le danger paraît plus
apparent que réel, à moins que M.
Van Zeeland ne nous cache une si
tuation qu’il aurait intérêt à nous
faire connaître. Peut-être aussi
s’exagère-t-il la menace rexiste qui
continue à rechercher ses inspira
tions dé l’autre côté du Rhin et la
menace activiste qui vient d’aller
chercher des réconforts en Hollande
auprès de ceux que la justice de
leur pays a condamnés pour trahi
son.
Sans doute, y a-t-il là un ensemble
de menaces sérieuses, mais pour y
faire face, pour combattre les éven
tualités qu’elles peuvent provoquer
pas n’est besoin, semble-t-il, de s’en
remettre à un super parti qui, peu
nombreux, ne pourrait venir à bout
des difficultés qu’en s’attribuant
des pouvoirs forts, selon l’image de
ces dictatures réprouvées par M.
Van Zeeland lui-même.
M. Devèze estime qu’il est néces
saire de dégager des partis la « vraie
majorité pour placer à l’arrière plan
les questions religieuse et scolaire »
pour réaliser un corporatisme qui
serait en somme la réorganisation
des métiers et professions et pour,
résoudre les problèmes économiques
et sociaux en dehors de tout esprit
politique. »
C’est évidemment une formule.
C'est sans doute celle de M. Van
Zeeland, mais on se demande com
ment l’on pourrait s’y prendre pour
l’imposer aux partis qui ne veulent
pas mourir.
Personne, je pense, ne songe à
supprimer le suffrage universel, né
de la guerre et qui, pour cela, nous
est, en quelque sorte, sacré. Dès lors,
si le super parti entend solliciter le
corps électoral, il sera soumis à la
loi commune de la majorité — et de
vra s’incliner. S’il avait la préten
tion de vouloir s’insurger contre la
force numérique des autres partis,
ce serait l’aventure de la force con
tre le droit, régime que déclare re
pousser M. Van Zeeland, alors ?
Je ne puis croire que notre Pre
mier risque les chances que lui don
ne le pouvoir. Il a une solide majo
rité qui le suit, qui lui est fidèle.
Ses collaborateurs au gouvernement
lui sont dévoués. Le pays se rend
compte des efforts déjà effectués et
de leurs résultats. Il sait que l’œu
vre n’est qu’entreprise, qu’elle n’est
pas terminée. Il attend avec con
fiance.
Il y a des braillards ? Il en existe
partout. Ils forment l’opposition,
l’opposition de Sa Majesté, selon la
formule anglaise et le roi Léopold
l’a reconnue puisqu’il a consulté,
lors de la dernière crise ministé
rielle, et le rexiste, M. Degrelle, et
le communiste, M. Jacquemotte.
M. Van Zeeland se pose en gar
dien de l’ordre. Il a raison. Tous les
Belges soucieux du bien national,
sont du même avis que lui. L’ordre
doit être garanti dans la liberté. Il
y a des lois qui règlent les abus de
l’exercice de la liberté. Il suffit de
les appliquer avec fermeté. Mais, le'
Premier ministre se doit de ne pas
écouter les quelques mauvais con
seillers qui l’incitent à prendre des
mesures d’exception de nature à
étouffer toute opposition quelcon
que.
Le Belge est inébranlablement
attaché à la liberté. Il est prêt à la
défendre en se défendant lui-même,
mais il ne comprendrait pas qu’on
veuille la lui ravir, sous quelque rai
son que ce soit.
M. Van Ze’land le sait. Il ne heur
tera certainement pas un sentiment
si profondément enraciné dans
lâme populaire.
Herman DONS.
M. Gœmbœs
est dans un état
désespéré
Budapest, 5 octobre.
L’aggravation de l’état du président du
Conseil, M. Gœmbœes, actuellement en
traitement à Nymphenburg, aux envi
rons de Munich, est confirmée.
Le général, qui souffrait depuis plu
sieurs mois d’un cancer dans les reins,
vient d’avoir une crise d’urémie et son
état est considéré comme désespéré.
M. BASTID PARLE
en faveur de l'abolition
des barrières douanières
et monétaires
« La France commence à élaborer un tarif douanier
d r où sont exclus les contingents... Mais il est bien
évident qu'il ne pourra être mis en vigueur que
si l'exemple est suivie »
•••--=-V=ve====V--o===-%-=-%9
M. Paul B ASTI D sortant du Palais de la S.D.N.
Genève, 5 octobre.
La discussion générale sur l’activité
de la Société des Nations étant close
depuis samedi devant l’Assemblée, toute
l’attention se porte maintenant à Genève
Mais c’est surtout aux travaux
de la 2 e commission, chargée des ques
tions techniques, qu’on s’intéressait, car,
sous la présidence de M. Van Langen-
hove, délégué belge, elle abordait l’exa
men des problèmes économiques et finan
ciers sur la base des. rapports déjà pu
bliés de ses comités économique et finan
cier.
Cinq orateurs étaient inscrits, dont M.
Paul Bastid, ministre français du com
merce.
M. Van Langenhove, en ouvrant la
séance, souligne l’importance de l’accord
survenu entre la France, la Grande-
Bretagne et les Etats-Unis pour l’« ajus
tement » des monnaies.
Ces trois grandes puissances ayant fait
appel à la collaboration de toutes les na
tions, le président estime que les autres
membres de la Commission voudront
faire connaître leur opinion sur cette
question. Il propose toutefois, avant
I d’ouvrir la discussion, de nommer M.
Charles Spinasse, ministre français de
l’économie nationale, comme rapporteur
de la Commission.
(Lire la suite en 2 page.)
L’Italie décide de dévaluer la lire
Cette mesure
‘ ' *)
—.—?%-% wa —
s’accompagnera d’un contrôle rigoureux
des prix à l’intérieur
<
Rome, 5 octobre.
Le communiqué officiel publié à l’issue du Conseil des ministres précise que
celui-ci a approuvé, à l’unanimité, une proposition de M. Mussolini, « de reporter
la valeur de la lire au niveau fixé' seize mois après le discours de Pesaro par la loi
sur la stabilisation du 21 décembre 1927, c’est-à-dire à la cote de 90 pour la livre
sterling et de 19 pour le dollar. »
Ce niveau avait été fixé à cette époque et avait été observé pendant quatre
ans,'c’est-à-dire jusqu’à la dévaluation de la livre sterling, le 20 septembre 1931. ■
Le nouveau taux rétablit, à quelque chose près, le rapport qui existait entre la
monnaie française et la monnaie italienne avant la dévaluation de la première,
c’est-à-dire que si, au cours officiel il fallait donner 119 francs pour avoir 100 lires,
il faudra en donne: désormais 117 environ.
Le Conseil a approuvé un décret-loi déterminant la nouvelle valeur de la lire
par rapport à la'dévaluation des principales monnaies étrangères.
La lire sera évaluée à 4 gr. 677 d’or fin pour 100 lires de valeur nominale, au
lieu de 7 gr. 919 de la parité de 1927.
La Fête de la Moisson en Allemagne
C’est devant une foule innombrable qu’a eu lieu, dimanche, la Fête de la Moisson,
sur lo Bückeberg. — Une vue du défilé auquel assistait Adolf Hitler.
Le communiqué officiel ajoute :
« Le Duce a envisagé les répercussions
éventuelles de la mesure en ce 'qui con
cerne l’étranger. Celle-Ci éclaircit la si
tuation spécialement à l’égard de l’ex
portation et du tourisme, qui seront fa
cilités. Seule une augmentation des prix
à l’intérieur pourrait compromettre ces
avantages. Mais le Duce a proposé, et le
Conseil des ministres a approuvé, de blo
quer certains prix et de contrôler rigou
reusement les fluctuations des autres,
quand celles-ci seront en relation avec
les prix mondiaux.
« En plus de cette mesure et d’autres
de caractère répressif contre toutes ten
tatives de spéculation (tentatives qui sont
à exclure étant donné le sentiment de
civisme et la discipline de toutes les caté
gories économiques italiennes désormais
éprouvées), le Conseil des ministres a
autorisé le sous-secrétaire d’Etat aux
échanges et aux devises, à modifier le
volume des contingents d’importation
pour les marchandises de large consom
mation et à éliminer sans délai le sys
tème des compensations privées.
« Le pouvoir d’achat de la lire, c’est-
à-dire la valeur effective réelle de la
monnaie, sera par conséquent défendu
avec la dernière énergie dans tous les
domaines.
« Le Duce a examiné la déclaration an
glo-franco-américaine qui a précédé l’ali
gnement du franc et il a déclaré qu’il
était d’accord avec elle sur l’idée que le
redressement économique du monde est
l’une des conditions nécessaires pour la
collaboration entre les peuples aux fins
de la paix.
« Il faut cependant sortir du provisoi
re pour entrer dans le durable.
« Le Conseil des ministres a enfin con
firmé à nouveau de la façon la plus caté
gorique que la politique tendant à at
teindre le maximum d’autonomie écono
mique sera poursuivie parce que cette
politique est essentielle en vue de la dé
fense militaire de la nation. »
D’autre part, le communiqué précise
que les réserves or de la Banque d’Italie
seront réévaluées sur la base de la nou
velle parité de la lire et que la plus-va
lue sera mise à la disposition du trésor
de l’Etat.
Pour éviter la hausse des prix
marchandises à des prix supérieurs à
ceux de septembre, tels qu’ils ont été
fixés à cette date par les Conseils pro
vinciaux de l’économie corporative et
par les comités intersyndicaux provin
ciaux.
Un emprunt
pour les propriétaires
Le Conseil des ministres a décidé un
emprunt obligatoire pour les proprié
taires de propriétés bâties.
Cette mesure est justifiée par le fait |
que l’alignement de la lire a des réper- ।
eussions auxquelles les propriétaires de j
biens immobiliers sont seuls à échapper.
D’autre part, les dépenses de la guerre
d’Afrique ont été alimentées en grande
partie par la propriété mobilière, en par
ticulier par la conversion de la rente
5 % en 3 1/2 %, par la cession de cré
dits et titres étrangers, etc.
En conséquence, et au nom de la jus
tice, on décide d’émettre un emprunt
amortissable « qui servira à mettre en
valeur le fruit de la victoire et à procu
rer au pays les moyens nécessaires pour
garantir la sécurité nationale ».
« La propriété immobilière sera tenue
de souscrire à cet emprunt dans la me
sure de 5 0/0 de la valeur patrimoniale
immobilière nette. »
Impôt progressif
sur les superdividendes
Les dividendes des sociétés supérieurs
à 6 0/0 sont frappés d’un impôt progres
sif.
On se rappelle que le 5 septembre
1935, il avait été décidé d’interdire aux
sociétés de distribuer des dividendes su
périeurs à 6 0/0. Cette mesure fut ap
pliquée pendant toute la guerre afri
caine, les bénéfices supérieurs à 6 0/0
étant investis obligatoirement en fonds
d’Etat.
Cette mesure est supprimée, mais une
taxe nouvelle et progressive frappe les
superdividendes.
——>+e <
Le Japon et le nouveau franc
le régime
douanier
est modifié
Suppression
de la. taxe
ad valorem
En dehors de la dévaluation de la lire
et du décret-loi concernant le contrôle
des prix, le Conseil des ministres dé
cide de supprimer la taxe ad valorem
qui frappait jusqu’à présent le plus grand
nombre des produits d’importation. Le
régime douanier italien est donc mo
difié.
Cette taxe ad valorem grevait de 15 %
presque tous les produits compris dans
le tarif général des douanes et, parmi
ceux-ci, un grand nombre de denrées ali
mentaires et de matières premières. Cette
taxe grevait de 10 % le prix d'entrée du
charbon et du coke.
Parmi les produits de large consom
mation qui étaient frappés, on peut citer :
les poissons secs, salés ou fumés, les grai
nes oléagineuses, les huiles et les grais
ses, le jute, le crin, la ferraille, les en
grais chimiques, les acides gras, les co
lorants, le charbon de bois et la houille.
En outre, le chef du gouvernement
est autorisé à modifier par décret le ré
gime douanier.
Le Conseil des ministres a approuvé
un décret-loi concernant le contrôle des
prix. Ce décret-loi est destiné à éviter
les perturbations du marché national et
l’augmentation du prix de la vie à la
suite de la dévaluation décidée aujour
d’hui.
Il stipule l’interdiction de vendre les
Tokio, 5 octobre.
Le ministre des affaires étrangères a
donné des instructions à M. Sato, am-
bassadeur du Japon en France, pour que
celui-ci informe le gouvernement fran
çais que le Japon ne saurait déterminer
sa position à l’égard du franc tant que la
nouvelle valeur de celui-ci ne serait pas
fixée.
MISS JEAN BATTEN
s'envole d'Angleterre
pour la Nouvelle-Zélande
La célèbre aviatrice, seule à bord de son appareil*
tente d'établir un nouveau record
(Lire nos informations en deuxième page.)
Paroles Françaises
,+e—<
L’Ere Nouvelle, journal d’essence
radicale-socialiste, est le porte-parole
presqu’ officiel de l’Entente des Gau-
ché. Elle est le seul journal parisien
auquel collabore régulièrement M.
Edouard Herriot. On y lit tour à tour
des articles signés de noms qui font
autorité dans le parti radical-socia
liste, tels que ceux de MM. Joseph
Caillaux, Abel Gardey, Julien Du
rand, Émile Borel, Jean Mistler, Al
bert Le Bail, Bertrand Nogaro, Al
bert Milhaud, Pierre Mille, etc...
Hier matin, elle publiait un. édito
rial que nous croyons devoir repro
duire intégralement. La cause d’une
France unie et ordonnée, aussi éloi
gnée du bolchevisme que du fascis
me, y est mise en clarté.
Qu’on en juge :
« Nous croyons fort que l’immense
majorité du pays républicain com
mence à désirer sincèrement qu’un
point final soit mis à ces démons
trations dont l’ordre public, la paix
sociale ne sortent pas précisément
consolidés.
« Il ne s’agit certes pas de mettre
en cause ni la liberté d’opinion ni la
liberté de réunion.
« Loin de là. Tout au contraire mê
me, car l’expérience nous prouve que
manifestations et contre-manifesta
tions n ’ aboutissent pratiquement
qu’à entraver et la liberté d’opinion
et la liberté de réunion.
« Ces démonstrations de masses
sent des démonstrations de force, de
force matérielle, en présence des
quelles — qu’on le veuille ou non —
les droits, les libertés des individus
finissent, en fait, par s’abolir.
« Et où allons-nous si ces métho
des se généralisent ? Car il apparaît
bien que si un terme n’y est pas
promptement mis elles risquent fort
de se généraliser. Est-il concevable
en effet qu’on refuse aux uns ce qu’on
accorde aux autres ? Il ne saurait y
avoir, pour les citoyens français,
deux poids ni deux mesures. L’iné
galité finit en ce cas par ressembler
singulièrement à l’iniquité. Et de
l’iniquité pas plus que de l’inégalité,
nous ne voulons assurément ni les
uns ni les autres.
« Un peu de bon sens, donc, un
peu de sagesse. Reprenons les vieilles,
habitudes françaises, républicaines,
démocratiques au lieu d’aller em
prunter, ailleurs que chez nous, des
usages qui ne sont conformes ni à
notre tempérament ni à nos tradi
tions.
« La France prend en ce moment,-
et depuis de trop longs mois déjà, un
visage qui n’est pas le sien, qui n’d
jamais été le sien.
« Et non seulement V étranger, mai^
même les gens de nos provinces qui
passent par Paris sont tellement stu
péfaits qu’ils s’imaginent, devant de
pareils spectacles, se trouver bruta
lement transportés dans une atmos
phère de révolution.
« D’aucuns par delà nos frontières}-,
peuvent se complaire dans ces dé-
m.onstrations. Ils en ont peut-être
même besoin, n’étant capables que,
de penser collectivement.
« Nous pensons, nous,- que noue,
sommes arrivés à un degré de matu
rité politique qui nous dispense de
ces manifestations de masses.
« Disons-le franchement : elles ont.
un caractère un peu rétrograde. »
Oui, le Français démocrate et ré-
publicain veut en finir avec les ma-
nifestations des uns et des autres, les
rassemblements partisans, les mobi
lisations. Il faut laisser à Moscou et
à Berlin ces palinodies...
Que s’efface l’idée de parti ! Les
nécessités de salut public comman-
dent la discipline et la sagesse. Si
les Français sont unanimes à l’in
térieur, on ne sera pas tenté à l’Est
de profiter de nos déchirements po
litiques et sociaux.
Albert P.
La conclusion du Traité franco-syrien
La délégation syrienne, qui a signé le traité franco-syrien, a été reçue, à son
arrivée à Alep, par une foule considérables elle a passé l’inspection de la nouvelle
armés, les « Chemises de Fer », destinée à remplacer l’armée française. ,—
Ci-dessus : La délégation arrivant à Alep.
« Deux poids et deux mesures »
Une explication
gouvernementale
Le ministère de l’intérieur a publié
hier soir le communiqué suivant :
« Une partie de la presse a paru
s’étonner et s’offusquer que le gouver
nement, après avoir interdit vendredi lai
manifestation du parti social français,
au Vélodrome d’Hiver, ait autorisé, le
dimanche, la réunion communiste du
Parc des Princes.
« Le gouvernement a été accusé de ne
pas tenir la balance égale, de faire deux
poids et deux mesures. Les événements
d’hier éclairent les raisons.
« La manifestation du parti social
français au Vélodrome d’Hiver, quali
fiée de réunion privée alors qu’elle était
projetée dans un local pouvant contenir,
30.000 personnes, et la contre-manifes
tation projetée par lui autour du Parc
des Princes, présentaient exactement le
même caractère. Elles ont été montées
avec les mêmes procédés, procédés bien
connus et remis en train depuis quelques
semaines, après une longue interruption 5
rassemblement par convocations rapides
et secrètes supposant nécessairement
une organisation, une hiérarchie, una
discipline du type militaire : mobilisa
tion de groupes, plan de transports, con
centration sur des points donnés.
« Aucune analogie, dès lors, avec les
réunions publiques à caractère politique
organisées publiquement par un parti
politique, faisant l’objet d’une publicité
publique, comme celles qui se sont dé
roulées jusqu’ici sans provoquer le
moindre trouble ; aucune analogie avec
une contre-manifestation exprimant uns
réaction spontanée d’une partie de l’opi
nion publique.
« Si le moindre doute pouvait subsiste!
-—
RÉDACTION - ADMINISTRATION
' 112, Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone i 65.91 • 65.92 • 50.47 - 25.31
BOITE POSTALE . N* 1.384
Chèques Postaux ROUEN « 7.368
ORGANE REPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 30 C ma le Numéro
DMSBeRsORNEASSSeEOSTan xsnecrst
MARDI 6 Octobre 1930
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 289
ANNONCES
= Au Havre = = 3 A Paris ■ Agence Havas
<12. Boul. de Strasbourg yj 62. Rue de Richelieu
Xeitre de Belgique
A LA SOCIETE DES NATIONS
Les grands raids
Allons-nous connaître un super parti ?
Les avis diffèrent.
Selon les uns, c’est vers cette fin
qu’a tendu le tout récent discours
radiodiffusé de M. Van Zeeland. Il
a mis en garde les Belges contre
toute formule dictatoriale, qu’elle
soit de droite ou qu’elle vienne de
gauche. Il a vigoureusement plaidé
contre le désordre et pour l’action
nationale de tous les patriotes de
bonne volonté d’où qu’ils viennent.
Il a renouvelé des propos déjà te
nus par lui en faveur de la réforme
nécessaire de la structure de l’Etat.
Sur le terrain de la politique étran
gère, il a affirmé la nécessité de ne
rechercher que des solutions essen
tiellement et exclusivement belges,
ce qui semblerait écarter l’éventua
lité de rapprochements efficaces
avec d’autres pays.
En réalité, la pensée du premier
ministre a besoin d’être complétée
et précisée, mais il semblerait que
son but, — peut-être moins immé
diat qu’on ne le prévoit, — serait de
constituer un nouveau parti, parti
du centre, qui engloberait toutes les
bonnes volontés éparses dans les an
ciens partis et on annonce pour
l’expiration de la présente année la
fondation d’un nouveau journal quo
tidien qui défendrait la réalisation
pratique de cette politique person
nelle de M. Van Zeeland.
Selon d’autres, tout ceci n’est
qu’un bruit mis en circulation pour
discréditer le chef du gouvernement
aux yeux de ses collaborateurs.
Ceux-ci, en effet, pourraient diffici
lement partager de telles vues. Les
catholiques viennent de se réunir eh
congrès et tentent un réel effort
pour rebâtir leur maison sur de nou
velles bases, capables de leur donner
l’unité à laquelle ils aspirent. Les
libéraux, «qui ne demandent pas
mieux que de réformer l’Etat, sont
cependant inquiets, quant aux
moyens à utiliser pour sauvegarder
toutes les libertés garanties par la
Constitution et les socialistes n’en
tendent démentir ni leur program
me, ni leurs aspirations, ni leur
idéal, tout en maintenant les con
cessions qu’ils ont faites pour le
maintien de l'action gouvernemen
tale.
Dans ces conditions, on ne voit,
pas avec qui M. Van Zeeland pour
rait former le super parti dont on
parle et que le libéral M. Devèze
vient d’épauler en un article fort
remarqué.
Sans doute, le courant qui s’est
manifesté il y a quelque temps, et
qui fut favorable à la création d’un
« front populaire » est-il pour quel
que chose dans la naissance des con
ceptions de M. A. Van Zeeland. Un
« front populaire » en Belgique n’a
pas de raison d’être. Le Belge est
attaché à son parti et tous les par
tis sont traités sur un pied d’égalité
par le suffrage universel, tempéré
par une juste application de la re
présentation proportionnelle. C’est
ce qui différencie notre situation de
celle de la France où, dans les cas
de ballottages, les partis doivent se
plier à des combinaisons discipli
naires parfois désagréables. Le
Front populaire en Belgique n’au
rait aucune chance de succès. Les
libéraux n’en veulent pas et il y a
une forte tendance dans le parti so
cialiste qui pousse à n’accepter au
cune espèce de solidarité avec les
communistes.
Ce qui est certain, c’est que l’opi
nion n’est pas sans inquiétude au su
jet de l’action latente des Moscou-
taires d’un côté et de Trotsky de
l’autre, mais le danger paraît plus
apparent que réel, à moins que M.
Van Zeeland ne nous cache une si
tuation qu’il aurait intérêt à nous
faire connaître. Peut-être aussi
s’exagère-t-il la menace rexiste qui
continue à rechercher ses inspira
tions dé l’autre côté du Rhin et la
menace activiste qui vient d’aller
chercher des réconforts en Hollande
auprès de ceux que la justice de
leur pays a condamnés pour trahi
son.
Sans doute, y a-t-il là un ensemble
de menaces sérieuses, mais pour y
faire face, pour combattre les éven
tualités qu’elles peuvent provoquer
pas n’est besoin, semble-t-il, de s’en
remettre à un super parti qui, peu
nombreux, ne pourrait venir à bout
des difficultés qu’en s’attribuant
des pouvoirs forts, selon l’image de
ces dictatures réprouvées par M.
Van Zeeland lui-même.
M. Devèze estime qu’il est néces
saire de dégager des partis la « vraie
majorité pour placer à l’arrière plan
les questions religieuse et scolaire »
pour réaliser un corporatisme qui
serait en somme la réorganisation
des métiers et professions et pour,
résoudre les problèmes économiques
et sociaux en dehors de tout esprit
politique. »
C’est évidemment une formule.
C'est sans doute celle de M. Van
Zeeland, mais on se demande com
ment l’on pourrait s’y prendre pour
l’imposer aux partis qui ne veulent
pas mourir.
Personne, je pense, ne songe à
supprimer le suffrage universel, né
de la guerre et qui, pour cela, nous
est, en quelque sorte, sacré. Dès lors,
si le super parti entend solliciter le
corps électoral, il sera soumis à la
loi commune de la majorité — et de
vra s’incliner. S’il avait la préten
tion de vouloir s’insurger contre la
force numérique des autres partis,
ce serait l’aventure de la force con
tre le droit, régime que déclare re
pousser M. Van Zeeland, alors ?
Je ne puis croire que notre Pre
mier risque les chances que lui don
ne le pouvoir. Il a une solide majo
rité qui le suit, qui lui est fidèle.
Ses collaborateurs au gouvernement
lui sont dévoués. Le pays se rend
compte des efforts déjà effectués et
de leurs résultats. Il sait que l’œu
vre n’est qu’entreprise, qu’elle n’est
pas terminée. Il attend avec con
fiance.
Il y a des braillards ? Il en existe
partout. Ils forment l’opposition,
l’opposition de Sa Majesté, selon la
formule anglaise et le roi Léopold
l’a reconnue puisqu’il a consulté,
lors de la dernière crise ministé
rielle, et le rexiste, M. Degrelle, et
le communiste, M. Jacquemotte.
M. Van Zeeland se pose en gar
dien de l’ordre. Il a raison. Tous les
Belges soucieux du bien national,
sont du même avis que lui. L’ordre
doit être garanti dans la liberté. Il
y a des lois qui règlent les abus de
l’exercice de la liberté. Il suffit de
les appliquer avec fermeté. Mais, le'
Premier ministre se doit de ne pas
écouter les quelques mauvais con
seillers qui l’incitent à prendre des
mesures d’exception de nature à
étouffer toute opposition quelcon
que.
Le Belge est inébranlablement
attaché à la liberté. Il est prêt à la
défendre en se défendant lui-même,
mais il ne comprendrait pas qu’on
veuille la lui ravir, sous quelque rai
son que ce soit.
M. Van Ze’land le sait. Il ne heur
tera certainement pas un sentiment
si profondément enraciné dans
lâme populaire.
Herman DONS.
M. Gœmbœs
est dans un état
désespéré
Budapest, 5 octobre.
L’aggravation de l’état du président du
Conseil, M. Gœmbœes, actuellement en
traitement à Nymphenburg, aux envi
rons de Munich, est confirmée.
Le général, qui souffrait depuis plu
sieurs mois d’un cancer dans les reins,
vient d’avoir une crise d’urémie et son
état est considéré comme désespéré.
M. BASTID PARLE
en faveur de l'abolition
des barrières douanières
et monétaires
« La France commence à élaborer un tarif douanier
d r où sont exclus les contingents... Mais il est bien
évident qu'il ne pourra être mis en vigueur que
si l'exemple est suivie »
•••--=-V=ve====V--o===-%-=-%9
M. Paul B ASTI D sortant du Palais de la S.D.N.
Genève, 5 octobre.
La discussion générale sur l’activité
de la Société des Nations étant close
depuis samedi devant l’Assemblée, toute
l’attention se porte maintenant à Genève
Mais c’est surtout aux travaux
de la 2 e commission, chargée des ques
tions techniques, qu’on s’intéressait, car,
sous la présidence de M. Van Langen-
hove, délégué belge, elle abordait l’exa
men des problèmes économiques et finan
ciers sur la base des. rapports déjà pu
bliés de ses comités économique et finan
cier.
Cinq orateurs étaient inscrits, dont M.
Paul Bastid, ministre français du com
merce.
M. Van Langenhove, en ouvrant la
séance, souligne l’importance de l’accord
survenu entre la France, la Grande-
Bretagne et les Etats-Unis pour l’« ajus
tement » des monnaies.
Ces trois grandes puissances ayant fait
appel à la collaboration de toutes les na
tions, le président estime que les autres
membres de la Commission voudront
faire connaître leur opinion sur cette
question. Il propose toutefois, avant
I d’ouvrir la discussion, de nommer M.
Charles Spinasse, ministre français de
l’économie nationale, comme rapporteur
de la Commission.
(Lire la suite en 2 page.)
L’Italie décide de dévaluer la lire
Cette mesure
‘ ' *)
—.—?%-% wa —
s’accompagnera d’un contrôle rigoureux
des prix à l’intérieur
<
Rome, 5 octobre.
Le communiqué officiel publié à l’issue du Conseil des ministres précise que
celui-ci a approuvé, à l’unanimité, une proposition de M. Mussolini, « de reporter
la valeur de la lire au niveau fixé' seize mois après le discours de Pesaro par la loi
sur la stabilisation du 21 décembre 1927, c’est-à-dire à la cote de 90 pour la livre
sterling et de 19 pour le dollar. »
Ce niveau avait été fixé à cette époque et avait été observé pendant quatre
ans,'c’est-à-dire jusqu’à la dévaluation de la livre sterling, le 20 septembre 1931. ■
Le nouveau taux rétablit, à quelque chose près, le rapport qui existait entre la
monnaie française et la monnaie italienne avant la dévaluation de la première,
c’est-à-dire que si, au cours officiel il fallait donner 119 francs pour avoir 100 lires,
il faudra en donne: désormais 117 environ.
Le Conseil a approuvé un décret-loi déterminant la nouvelle valeur de la lire
par rapport à la'dévaluation des principales monnaies étrangères.
La lire sera évaluée à 4 gr. 677 d’or fin pour 100 lires de valeur nominale, au
lieu de 7 gr. 919 de la parité de 1927.
La Fête de la Moisson en Allemagne
C’est devant une foule innombrable qu’a eu lieu, dimanche, la Fête de la Moisson,
sur lo Bückeberg. — Une vue du défilé auquel assistait Adolf Hitler.
Le communiqué officiel ajoute :
« Le Duce a envisagé les répercussions
éventuelles de la mesure en ce 'qui con
cerne l’étranger. Celle-Ci éclaircit la si
tuation spécialement à l’égard de l’ex
portation et du tourisme, qui seront fa
cilités. Seule une augmentation des prix
à l’intérieur pourrait compromettre ces
avantages. Mais le Duce a proposé, et le
Conseil des ministres a approuvé, de blo
quer certains prix et de contrôler rigou
reusement les fluctuations des autres,
quand celles-ci seront en relation avec
les prix mondiaux.
« En plus de cette mesure et d’autres
de caractère répressif contre toutes ten
tatives de spéculation (tentatives qui sont
à exclure étant donné le sentiment de
civisme et la discipline de toutes les caté
gories économiques italiennes désormais
éprouvées), le Conseil des ministres a
autorisé le sous-secrétaire d’Etat aux
échanges et aux devises, à modifier le
volume des contingents d’importation
pour les marchandises de large consom
mation et à éliminer sans délai le sys
tème des compensations privées.
« Le pouvoir d’achat de la lire, c’est-
à-dire la valeur effective réelle de la
monnaie, sera par conséquent défendu
avec la dernière énergie dans tous les
domaines.
« Le Duce a examiné la déclaration an
glo-franco-américaine qui a précédé l’ali
gnement du franc et il a déclaré qu’il
était d’accord avec elle sur l’idée que le
redressement économique du monde est
l’une des conditions nécessaires pour la
collaboration entre les peuples aux fins
de la paix.
« Il faut cependant sortir du provisoi
re pour entrer dans le durable.
« Le Conseil des ministres a enfin con
firmé à nouveau de la façon la plus caté
gorique que la politique tendant à at
teindre le maximum d’autonomie écono
mique sera poursuivie parce que cette
politique est essentielle en vue de la dé
fense militaire de la nation. »
D’autre part, le communiqué précise
que les réserves or de la Banque d’Italie
seront réévaluées sur la base de la nou
velle parité de la lire et que la plus-va
lue sera mise à la disposition du trésor
de l’Etat.
Pour éviter la hausse des prix
marchandises à des prix supérieurs à
ceux de septembre, tels qu’ils ont été
fixés à cette date par les Conseils pro
vinciaux de l’économie corporative et
par les comités intersyndicaux provin
ciaux.
Un emprunt
pour les propriétaires
Le Conseil des ministres a décidé un
emprunt obligatoire pour les proprié
taires de propriétés bâties.
Cette mesure est justifiée par le fait |
que l’alignement de la lire a des réper- ।
eussions auxquelles les propriétaires de j
biens immobiliers sont seuls à échapper.
D’autre part, les dépenses de la guerre
d’Afrique ont été alimentées en grande
partie par la propriété mobilière, en par
ticulier par la conversion de la rente
5 % en 3 1/2 %, par la cession de cré
dits et titres étrangers, etc.
En conséquence, et au nom de la jus
tice, on décide d’émettre un emprunt
amortissable « qui servira à mettre en
valeur le fruit de la victoire et à procu
rer au pays les moyens nécessaires pour
garantir la sécurité nationale ».
« La propriété immobilière sera tenue
de souscrire à cet emprunt dans la me
sure de 5 0/0 de la valeur patrimoniale
immobilière nette. »
Impôt progressif
sur les superdividendes
Les dividendes des sociétés supérieurs
à 6 0/0 sont frappés d’un impôt progres
sif.
On se rappelle que le 5 septembre
1935, il avait été décidé d’interdire aux
sociétés de distribuer des dividendes su
périeurs à 6 0/0. Cette mesure fut ap
pliquée pendant toute la guerre afri
caine, les bénéfices supérieurs à 6 0/0
étant investis obligatoirement en fonds
d’Etat.
Cette mesure est supprimée, mais une
taxe nouvelle et progressive frappe les
superdividendes.
——>+e <
Le Japon et le nouveau franc
le régime
douanier
est modifié
Suppression
de la. taxe
ad valorem
En dehors de la dévaluation de la lire
et du décret-loi concernant le contrôle
des prix, le Conseil des ministres dé
cide de supprimer la taxe ad valorem
qui frappait jusqu’à présent le plus grand
nombre des produits d’importation. Le
régime douanier italien est donc mo
difié.
Cette taxe ad valorem grevait de 15 %
presque tous les produits compris dans
le tarif général des douanes et, parmi
ceux-ci, un grand nombre de denrées ali
mentaires et de matières premières. Cette
taxe grevait de 10 % le prix d'entrée du
charbon et du coke.
Parmi les produits de large consom
mation qui étaient frappés, on peut citer :
les poissons secs, salés ou fumés, les grai
nes oléagineuses, les huiles et les grais
ses, le jute, le crin, la ferraille, les en
grais chimiques, les acides gras, les co
lorants, le charbon de bois et la houille.
En outre, le chef du gouvernement
est autorisé à modifier par décret le ré
gime douanier.
Le Conseil des ministres a approuvé
un décret-loi concernant le contrôle des
prix. Ce décret-loi est destiné à éviter
les perturbations du marché national et
l’augmentation du prix de la vie à la
suite de la dévaluation décidée aujour
d’hui.
Il stipule l’interdiction de vendre les
Tokio, 5 octobre.
Le ministre des affaires étrangères a
donné des instructions à M. Sato, am-
bassadeur du Japon en France, pour que
celui-ci informe le gouvernement fran
çais que le Japon ne saurait déterminer
sa position à l’égard du franc tant que la
nouvelle valeur de celui-ci ne serait pas
fixée.
MISS JEAN BATTEN
s'envole d'Angleterre
pour la Nouvelle-Zélande
La célèbre aviatrice, seule à bord de son appareil*
tente d'établir un nouveau record
(Lire nos informations en deuxième page.)
Paroles Françaises
,+e—<
L’Ere Nouvelle, journal d’essence
radicale-socialiste, est le porte-parole
presqu’ officiel de l’Entente des Gau-
ché. Elle est le seul journal parisien
auquel collabore régulièrement M.
Edouard Herriot. On y lit tour à tour
des articles signés de noms qui font
autorité dans le parti radical-socia
liste, tels que ceux de MM. Joseph
Caillaux, Abel Gardey, Julien Du
rand, Émile Borel, Jean Mistler, Al
bert Le Bail, Bertrand Nogaro, Al
bert Milhaud, Pierre Mille, etc...
Hier matin, elle publiait un. édito
rial que nous croyons devoir repro
duire intégralement. La cause d’une
France unie et ordonnée, aussi éloi
gnée du bolchevisme que du fascis
me, y est mise en clarté.
Qu’on en juge :
« Nous croyons fort que l’immense
majorité du pays républicain com
mence à désirer sincèrement qu’un
point final soit mis à ces démons
trations dont l’ordre public, la paix
sociale ne sortent pas précisément
consolidés.
« Il ne s’agit certes pas de mettre
en cause ni la liberté d’opinion ni la
liberté de réunion.
« Loin de là. Tout au contraire mê
me, car l’expérience nous prouve que
manifestations et contre-manifesta
tions n ’ aboutissent pratiquement
qu’à entraver et la liberté d’opinion
et la liberté de réunion.
« Ces démonstrations de masses
sent des démonstrations de force, de
force matérielle, en présence des
quelles — qu’on le veuille ou non —
les droits, les libertés des individus
finissent, en fait, par s’abolir.
« Et où allons-nous si ces métho
des se généralisent ? Car il apparaît
bien que si un terme n’y est pas
promptement mis elles risquent fort
de se généraliser. Est-il concevable
en effet qu’on refuse aux uns ce qu’on
accorde aux autres ? Il ne saurait y
avoir, pour les citoyens français,
deux poids ni deux mesures. L’iné
galité finit en ce cas par ressembler
singulièrement à l’iniquité. Et de
l’iniquité pas plus que de l’inégalité,
nous ne voulons assurément ni les
uns ni les autres.
« Un peu de bon sens, donc, un
peu de sagesse. Reprenons les vieilles,
habitudes françaises, républicaines,
démocratiques au lieu d’aller em
prunter, ailleurs que chez nous, des
usages qui ne sont conformes ni à
notre tempérament ni à nos tradi
tions.
« La France prend en ce moment,-
et depuis de trop longs mois déjà, un
visage qui n’est pas le sien, qui n’d
jamais été le sien.
« Et non seulement V étranger, mai^
même les gens de nos provinces qui
passent par Paris sont tellement stu
péfaits qu’ils s’imaginent, devant de
pareils spectacles, se trouver bruta
lement transportés dans une atmos
phère de révolution.
« D’aucuns par delà nos frontières}-,
peuvent se complaire dans ces dé-
m.onstrations. Ils en ont peut-être
même besoin, n’étant capables que,
de penser collectivement.
« Nous pensons, nous,- que noue,
sommes arrivés à un degré de matu
rité politique qui nous dispense de
ces manifestations de masses.
« Disons-le franchement : elles ont.
un caractère un peu rétrograde. »
Oui, le Français démocrate et ré-
publicain veut en finir avec les ma-
nifestations des uns et des autres, les
rassemblements partisans, les mobi
lisations. Il faut laisser à Moscou et
à Berlin ces palinodies...
Que s’efface l’idée de parti ! Les
nécessités de salut public comman-
dent la discipline et la sagesse. Si
les Français sont unanimes à l’in
térieur, on ne sera pas tenté à l’Est
de profiter de nos déchirements po
litiques et sociaux.
Albert P.
La conclusion du Traité franco-syrien
La délégation syrienne, qui a signé le traité franco-syrien, a été reçue, à son
arrivée à Alep, par une foule considérables elle a passé l’inspection de la nouvelle
armés, les « Chemises de Fer », destinée à remplacer l’armée française. ,—
Ci-dessus : La délégation arrivant à Alep.
« Deux poids et deux mesures »
Une explication
gouvernementale
Le ministère de l’intérieur a publié
hier soir le communiqué suivant :
« Une partie de la presse a paru
s’étonner et s’offusquer que le gouver
nement, après avoir interdit vendredi lai
manifestation du parti social français,
au Vélodrome d’Hiver, ait autorisé, le
dimanche, la réunion communiste du
Parc des Princes.
« Le gouvernement a été accusé de ne
pas tenir la balance égale, de faire deux
poids et deux mesures. Les événements
d’hier éclairent les raisons.
« La manifestation du parti social
français au Vélodrome d’Hiver, quali
fiée de réunion privée alors qu’elle était
projetée dans un local pouvant contenir,
30.000 personnes, et la contre-manifes
tation projetée par lui autour du Parc
des Princes, présentaient exactement le
même caractère. Elles ont été montées
avec les mêmes procédés, procédés bien
connus et remis en train depuis quelques
semaines, après une longue interruption 5
rassemblement par convocations rapides
et secrètes supposant nécessairement
une organisation, une hiérarchie, una
discipline du type militaire : mobilisa
tion de groupes, plan de transports, con
centration sur des points donnés.
« Aucune analogie, dès lors, avec les
réunions publiques à caractère politique
organisées publiquement par un parti
politique, faisant l’objet d’une publicité
publique, comme celles qui se sont dé
roulées jusqu’ici sans provoquer le
moindre trouble ; aucune analogie avec
une contre-manifestation exprimant uns
réaction spontanée d’une partie de l’opi
nion publique.
« Si le moindre doute pouvait subsiste!
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.95%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.95%.
- Auteurs similaires Fénoux Hippolyte Fénoux Hippolyte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Fénoux Hippolyte" or dc.contributor adj "Fénoux Hippolyte")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t52636917w/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t52636917w/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t52636917w/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t52636917w
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t52636917w
Facebook
Twitter