Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-01-14
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 janvier 1936 14 janvier 1936
Description : 1936/01/14 (A56,N19229). 1936/01/14 (A56,N19229).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52636390z
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
5Ge Année. — No 19.229
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112, Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone : 65.91 • 65.92 • 50.47 - 25.31
Le Petit Havre
MARDI 14 Janvier 1936
BOITE POSTALE < N* 1.384
Chèques Postaux ROUEN < 7.368
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 25 C m ” le Numéro
-===========ss==========ssuszssrr
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 288
ANNONCES
= Au Havre == !|I A Paris : Agence Havas
112, Bout, de Strasbourg 33 62, Rue de Riche leu
Les Progrès
de l’Aviation
commerciale
On parle beaucoup
nation des transports,
sent, il n’est encore
de la coordi-
Jusqu’à pré
question que
des transports par fer, par route et
par eau. Mais bientôt les transports
aériens entreront en ligne de comp
te. Pour juger sainement la naviga
tion aérienne, il ne faut pas oublier
qu’elle est toute récente ; elle date
en somme de la guerre, c’est-à-dire
d’une vingtaine d’années. Qu’étaient
le chemin de fer et l’automobile au
bout de vingt ans ?
La Société des Nations a publié,
il y a quelques mois, un rapport de
M. Henri Bouché sur l’économie
des transports aériens en Europe et
leur évolution. Cette synthèse s’ap
puie sur des chiffres précis et très
intéressants.
Observons d’abord que l’aviation,
dans tous les pays, ne se soutient
qu’avec l’appui de l’État. C’est nor
mal. Aujourd’hui encore, les che
mins de fer coûtent à l’Etat des
milliards, et s’il n’en est pas de
même des transports automobiles,
c’est que l’Etat assume pour eux
l’entretien des routes.
Les premiers chiffres cités par M.
Bouché nous montrent les rapports
des recettes de la clientèle à la sub
vention de l’Etat. Dans trois pays,
Grande-Bretagne, Finlande et Pays-
Bas, elles leur sont un peu supé
rieures. Le chiffre 1 exprimant
l’égalité dé la recette et de la sub
vention, en Italie et en Pologne, le
rapport est de 0,07 ; en France, de
0,26 ; en Suède, de 0,46.
D’autres indices expriment le de
gré d’autonomie financière de cha
que entreprise, c’est-à-dire le rap
port de la recette de clientèle à l’en
caissement global. Pour l’ensemble
de l’Europe, 100 francs d’encaisse
ment se décomposent en 68 % de
subvention, 32 % de recettes. C’est
la Grande-Bretagne qui se trouve
dans la situation la meilleure. Ces
chiffres se rapportent à 1932 et, pour
juger de leur importance, il faut no
ter que ces résultats, si faibles
qu’ils paraissent, ont été acquis en
une douzaine d’années. La supério
rité de la Grande-Bretagne et des
Pays-Bas vient que, dans ces pays,
il n’y a qu’une seule entreprise sub
ventionnée, tandis qu’en France,
c’est seulement depuis le milieu de
1933 que nous avons réalisé cette
réforme, et ces statistiques sont an
térieures.
Regardons maintenant le rôle et
l’importance des divers frets. De
1930 à 1932, il y a une légère aug
mentation des recettes postales, une
régression plus marquée des messa
geries, une augmentation très nette
des passagers. Le tonnage offert aux
transports par avion est loin d’être
utilisé dans sa totalité. Le coeffi
cient d’utilisation, qui est de 62 %
en Grande-Bretagne, est de 51 % en
France et 30 % en Belgique.
Antoine de TARLÉ.
(Lire la suite en 2e page.)
RENTRÉE
aiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Les Ministres délibéreront
ce matin à l’Elysée
La séance de la Chambre sera consacrée
au renouvellement du bureau
C’est aujourd’hui la rentrée du Parlement. La buvette de la Chambre s’est
réapprovisionnée. Les livreurs d’une brasserie apportent des caisses de bière.
Les membres du gouvernement se
réuniront en Conseil des ministres, ce
matin, à 10 heures, à l’Elysée, ainsi que
nous l’avons annoncé, sous la prési
dence de M. Albert Lebrun.
L’ordre du jour de cette séance, qui
précède l’ouverture de la session ordi
naire des Chambres, est particulière
ment chargé.
En premier lieu, M. Pierre Laval
compte entretenir ses collègues des tra
vaux qui vont avoir lieu, la semaine
prochaine, à Genève, et qui doivent re
vêtir une importance particulière.
M. Paganon fera signer le mouvement
préfectoral dont le point de départ est
la nomination — qui a été faite récem
ment — comme préfet de l’Hérault, de
M. Cassagnau, préfet du Tarn.
Le ministre de l’intérieur saisira éga
lement le Conseil du projet de loi, dont
nous avons parlé, sur l’aide gouverne
mentale aux victimes des récentes inoni
dations.
Au cours de la réunion, les ministres
seront appelés à examiner les candida
tures des hauts dignitaires des promo
tions de janvier dans Tordre de la
Légion d’honneur, ainsi que Tordre du
jour des deux Chambres.
Enfin, il est possible que le Conseil
procède aux premiers échanges de vues
sur la date des élections législatives.
M. Pierre LAVAL
confère avec le chef de l’Etat
La fixation de la date
des élections
à
M. Laval s’est rendu hier après-midi
l’Elysée, où il a conféré avec M. Al-
bert Lebrun, président de la Républi
que.
L’entretien, à la veille du Conseil
des ministres et de la rentrée des Cham
bres, a porté sur la situation politique.
La question qui domine cette reprise
XX *“AX AXKMAAXXKXMKXXXX x**=KxX*rxx x xxxx=xx=x=x=
L’auteur du triple assassinat
de Bellenot est arrêté à Paris
C’est un Russe qui travailla
chez les frères Bornot
comme ouvrier agricole
Le
criminel a fait sans émotion le récit de son forfait
Paris, 13 janvier.
Doyenne de Paris
des travaux parlementaires est, à n’en
pas douter, la date des prochaines élec
tions. C’est pourquoi on doit prévoir
qu’elle sera, au Conseil des ministres,
l’objet d’un examen approfondi.
Quoi qu’il en soit, il est peu probable
qu’une décision soit prise lors de cette
réunion gouvernementale.
Dans les milieux politiques, deux ten- ,
dances se sont faites jour, favorables,
l’une à des élections anticipées, l’autre
à un scrutin ayant lieu à l’époque nor
male.
Le président du Conseil, au cours des
conversations qu’il a eues hier après-
midi dans les couloirs de la Chambre,
avec de nombreux députés, n’a pas ca
ché sa préférence pour la première so
lution, mais il est prématuré d'affirmer
qu’il a déjà pris parti.
Si cet avis devait prévaloir, on pour
rait, dit-on, envisager les élections vers
la fin t mois de mars, c’cst-à-d re, par ।
exemple, les 22 et 29 mars prochains.
L’entrée en fonctions de la nouvelle
Chambre qui, conformément aux lois
existantes, ne doit avoir lieu que le 1er
juin, pourrait être avancée à la seconde
quinzaine d’avril. Le gouvernement dé
poserait à cet effet les projets de loi
nécessaires.
(Lire la suite en 2e page.)
L'auteur du triple assassinat de Belle-
not-sur-Origny (Côte-d’Or), le domesti
que russe Gouzouliakov, a été arrêté
cet après-midi à la porte de Clignan-
court. Il a été amené aussitôt dans les
lureaux de la police judiciaire.
Des inspecteurs de la police judiciaire
chargés de rechercher Gouzouliakov
avaient appris que celui-ci s’étai réfu
gié auprès d’un de ses compatriotes ha
bitant Montrouge, chez lequel il avait
laissé une valise.
Cet après-midi, les inspecteurs char
gés de procéder à l’arrestation de Gou
zouliakov suivirent son ami qui lui ap
portait sa valise jusqu’à la porte de
Clignancourt, où, devant la station du
métropolitain, ils aperçurent l’individu
qu’ils recherchaient ; ils appréhendèrent
aussitôt Gouzouliakov qui opposa une
vive résistance aux inspecteurs et tenta
de se servir d’un revolver qu’il avait
dans la poche de son paletot de cuir ;
mais, rapidement maîtrisé, il fut poussé
dans un taxi et amené à la police judi
ciaire.
Dès le premier interrogatoire qu’il a
subi devant M. Guillaume, commissaire
divisionnaire, Gouzouliakov a avoué.
res. On lui offrit à dîner et on le fit
coucher dans la-grange.
Gouzouliakov se rend à Châtillon-sur-
Seine en volant une bicyclette à Saint-
Guergues mais, en cours de route, il
change d’avis et revient chez les frères
Bornot, où il arrive à 18 h. 30. Trouvant
la porte d’une chambre ouverte, il tire
sur le plus âgé des frères, puis abat le
second qui s’était réveillé au bruit. Se
rendant dans la cuisine, il tue ensuite le
domestique de deux coups de revolver.
Fouillant les meubles, l’assassin s’em
pare de 3.525 francs et d’une montre de
dame.
Quittant la ferme à 4 heures du ma
tin, il se rend à Châtillon-sur-Seine à
bicyclette, d’où il se fait conduire à
Hier après-midi, Mme Estelle AUFAUR a été fêtée dans son appartement et a
reçu le titre de doyenne de Paris. Mme AUFAUR a eu 103 ans le 8 novembre
dernier. On la voit, au côté de la petite Jeanine LUTZ, sa cadette d’un siècle,
déléguée des enfants de Paris, qui lui récita un compliment et lui remit une
gerbe de fleurs aux armes de la capitale.
Les aveux
Il a fait sans
crime.
Gouzouliakov
de Gouzouliakov
émotion le récit de son
avait travaillé chez les
frères Bornot, de novembre 1933 à mars
1934, comme ouvrier agricole. Les fer
miers passaient pour très riches. En les
quittant, Gouzouliakov essaya inutile
ment de s’engager dans la Légion étran
gère. Il travailla successivement dans
une ferme, aux environs de Nancy, puis
à Jarville, Vitry-le-François, Brienne-
le-Château, Toussus-le-Noble, Nangis,
Jouy-le-Château, Provin. Mormans. puis
vint à p-ra
V -J T-e —
vint à Paris.
II y a un mois, il se rendit chez un de
ses anciens employeurs, à Ville-Gagnon,
où il déroba une automobile. Gouzou-
liakov voulait se rendre à Genève, mais,
manquant d’essence, il abandonna la voi
ture près de Lyon. C’est alors que, vou
lant se procurer de l’argent, il se rendit
chez les frères Bornot, le 16 décembre.
Il arriva chez les fermiers vers 17 heu-
GOUZOULIAKOV à la police judiciaire.
Troyes en automobile, Là, il prend
train pour Paris.
Gouzouliakov va voir à Montrouge
famille russe Manomoff, avec qui
le
la
il
La Seine remonte
Une nouvelle hausse de la Loire est à craindre
passe la soirée, vient ensuite à Mont
martre, où il fait la connaissance d’une
femme de mœurs légères. Il erre en
suite dans Paris, se rend à Versailles, à
Chaville, où il passe ses nuits à danser.
En arrivant hier à Paris, il avait télé
phoné à Manomoff pour que celui-ci lui
apporte une valise qu’il avait laissée
chez eux.
C’est au rendez-vous qu’il fut arrêté.
A la suite de l’interrogatoire, le Par
quet de Dijon, prévenu, a envoyé deux
commissaires pour entendre à nouveau
l’assassin, qui a été mis à la disposition
du Parquet.
De la clarté, s. V. p. t
À la fin d’un ar
ticle de L’Œuvre,
intitulé : « Dans le
brouillard », M. Jean
Zay, bouillant dépu
té valoisien, écrit :
« Les jours qui
viennent vont passer vite. Faute
d’une explication loyale, redoutons
un effroyable malentendu, qui ne
peut servir les républicains, tou
jours victimes des manœuvres obli
ques.
« Sur la situation présente, proje
tons un large faisceau de lumière.
Elle sera peut-être crue et brutale ?
Tant mieux! Seuls s’en plaindront
ceux dont les opérations s’accom
modent de l’obscurité. »
Prenons acte de la promesse, ne
demandant qu’à voir clair dans la
situation bourrée d’incohérence vou
lue.
Ce n’est pas la connaissance du
programme rédigé par le Comité
directeur du Rassemblement popu
laire qui éclaircira les données po
litiques.
Ce document a déjà produit dans
les milieux parlementaires un effet
décevant. Il contient de tout et mê
me du bon. Ses rédacteurs, étran
gers au maniement des affaires pu
bliques et au sentiment des néces
sités gouvernementales, ont tra
vaillé pour la propagande, plus que
pour l’action. Ils ont fait une excel
lente affiche électorale. Des pro
messes et encore des promesses ;
mais le vague de la plupart de
leurs formules dissimule à peine les
vues divergentes sur des points es
sentiels.
Avec des plans aux contours in
décis, le Rassemblement populaire
pourra piper les suffrages des élec
teurs, il n’arrivera point à rendre
viable une formation parlementaire
disciplinée, encore moins à consti
tuer un gouvernement stable.
Qu’il s’agisse de collaborer au
Parlement avec les communistes ou
avec les radicaux ou avec les deux
réunis, les socialistes maintiendront
une position doctrinale qui ne leur
permettra jamais une collaboration
sans réticence.
Les communistes montrent au
contraire un opportunisme dont
l’acceptation progressive effare les
radicaux les plus résolus à ne voir
à gauche que des amis. Disparue la
silhouette historique de l’homme au
couteau entre les dents, mais am
plifié l’entrainement militaire, mais
en honneur les maréchaux, les uni
formes, les distinctions honorifi
ques.
Ils refusent la candidature uni
que au premier tour et aussi la par
ticipation au gouvernement. Ils don
neront, disent-ils, au second tour,
leurs voix au candidat du Front po
pulaire le plus favorisé.
C'est la consigne de Moscou.
Mais les radicaux, fins manœu
vriers politiques, se demandent
quelle peut être la valeur d’engage
ments conclus avec des alliés qui,
eux-mêmes, ne sont pas les maîtres
de leurs décisions.
, Toujours, donc, l’équivoque et
l’incohérence.
Si, pour gouverner, il faut un pro
gramme, il faut aussi une majorité,
et cette majorité ne naîtra point du
Rassemblement populaire. Les hom
mes sont trop divisés par les princi
pes et les traditions. Nous conti
nuons à affirmer que, seule, la Re
présentation proportionnelle per
mettrait de maintenir devant le
corps électoral la suprématie des
doctrines qui devrait être de règle
dans notre démocratie.
A. PITARD.
La Diplomatie
japonaise
La petite bourgade de Sucé, sur les bords de TErdre, près de Nantes,
renommée par ses fritures et son beurre blanc, est envahie par la crue.
Voici une guinguette inondée.
EN ANGLETERRE
Huit enfants
et leur mère
meurent
carbonisés
dans un incendie
Le père a été gravement brûlé
en tentant de les sauver
Londres, 13 janvier.
Une effroyable catastrophe s’est pro
duite, cette nuit, près de la ville de
Teich, à Tywesley, petit bourg habité en
majeure partie par des mineurs. Une me-
re et ses huit enfants ont péri dans un
incendie. Le père de la famille est l’uni
que survivant : il parvint à s’échapper
de la fournaise en sautant du premier
étage par la fenêtre de sa chambre à
coucher.
C’est à cinq heures, ce matin, qu’on
s’aperçut que la maisonnette occupée
par le mineur Tyrer, sa femme et leurs
huit enfants — dont l'aîné dépassait à
peine treize ans — avait pris feu.
Lorsque, en toute hâte, les premiers
secours s’organisèrent, la maison n’était
déjà plus qu’un immense brasier tra
versé de lueurs sauvages. Tout le haut
du bâtiment s’était effondré aux pre
mières attaques du feu, découvrant son
échine noircie et chancelante. Le logis
tout entier menaçait de se disloquer
d’un instant à l’autre.
Vers quatre heures et demie, M. Ty
rer s’était réveillé en sursaut, à demi
suffoqué par les torrents de fumée et
de flammes qui avaient déjà fait éclater
les vitres du logement.
Voyant que ses propres vêtements de
nuit commençaient de brûler et que la
maison elle-même ne formait plus qu’une
torche, il sauta par la fenêtre et cria à sa
femme de lui lancer un à un leurs en
fants, et d’abord le plus jeune, qui n’est
âgé que de 13 mois à peine. Mais la
pauvre femme, intoxiquée par l'oxyde de
carbone et la fumée, s’évanouit.
Les huit enfants, qu’il fut impossible
de sauver, même au prix des efforts les
plus héroïques, devaient mourir carbo
nisés avec leur mère. Les pompes
s’étaient avérées impuissantes à maî
triser l’incendie qui, dès les premières
minutes, s’était montré d’une violence
inouïe, et les pompiers durent se con
tenter de préserver les habitations en
vironnantes, directement menacées par
le sinistre.
Grièvement brûlé au cours des efforts
qu’il fournit vainement pour arracher
ses petits à leur horrible trépas, M. Ty
rer a été recueilli par des voisins.
o-0
Les réceptions au quai d’Orsay
La pluie a fait remonter le niveau de
quelques rivières en décrue depuis plu
sieurs jours. Il en résulte que la Seine
a dépassé de nouveau la cote d’alerte de
4 mètres. On enregistrait hier, au pont
d’Austerlitz, 4 m. 12 contre 3 m. 90 di
manche, et Ton prévoyait 4 m. 35 le 14
janvier, puis' 4 m. 30 le 15, 3 m. 85 le
16 et de nouveau la baisse. Rappelons
que le maximum de la semaine dernière
avait été de 4 m. 43.
La Marne est en hausse à Châlons
(3 m. 10 contre 2 m. 98 dimanche).
Le Rhône et la Garonne continuent à
baisser lentement, mais la situation re
devient inquiétante dans la région de
Nantes. L’Erdre est en crue.
On surveille attentivement la jetée de
la Divatte, qui supporte depuis des se
maines une formidable pression, et Ton
craint que la Loire ne remonte légère
ment cette semairc. La Charente est en
crue.
La Sèvre Niortaise déborde
Rochefort, 13 janvier.
Dans le Marais, la situation créée par
les inondations demeure toujours grave.
La plupart des maisons sont envahies
par les eaux de la Sèvre Niortaise. Plu
sieurs habitants ont déménagé, d’autres'
ont rehaussé le sol des écuries avec des
fagots, d’autres, enfin, ont abandonné
les rez-de-chaussée et se sent installés
dans les greniers.
D’après les points de repère, la crue
a dépassé celle de 1904.
D’autre part, les digues de protection
du Marais desséché sont menacées ; à
plusieurs reprises, l'eau a passé par
dessus et il a fallu établir des barrages.
On espère que ces digues, qui datent de
trois siècles résisteront à la pression
des flots. Mais la situation n’en reste
pas moins grave pour le Marais dessé
ché.
Quant à l’inondation des marais
mouillés, elle ne pouvait être évitée.
>*e <
Un médecin parisien est blessé
à coups de revolver
Paris, 13 janvier.
Un drame rapide s’est déroulé au 130,
rue de la Roquette, chez le docteur Tau-
bann.
José Brovermann, 20 ans, domicilié
57, rue du Paradis, protestant que le
médecin avait mal soigné son frère —
qui était mort des suites d’une doulou
reuse maladie — voulut venger ce der
nier.
Brovermann se présenta donc chez le
docteur et, sans explication, sortit un
revolver de sa poche, fit feu par deux
fois sur le praticien.
M. Taubann a été transporté dans un
état grave à l’Hôpital Saint-Antoine.
José Brovermann a été arrêté.
M. Pierre Laval, président du Conseil,
ministre des affaires étrangères, a reçu
hier matin M. Cerruti, ambassadeur
d’Italie, qui vient de passer quelques
jours à Rome, puis M. Le Breton, am
bassadeur de la République argentine.
ESCROCS PINCÉS
Deux faussaires
allaient toucher
des coupons
à la recette
des finances
...lorsque l’encaisseur
en titre survint
Paris, 13 janvier.
En 1933, on constatait, au ministère
des finances, que, grâce à de faux bor
dereaux, des escrocs avaient pu se faire
payer, à diverses reprises, des coupons
déjà encaissés.
Une enquête menée par le brigadier
Hauret, de la brigade spéciale de la po
lice judiciaire, amena l’arrestation d’un,
nommé René Ducand, chef de travée
du service des classeurs, ainsi que de dix
cambistes. Ducand fut condamné et il
sortit de prison au mois de mai dernier.
Or, samedi matin, à la recette prin
cipale des finances, rue de Rivoli, se
présentait un encaisseur de la Banque
de l’Union industrielle immobilière et
financière, 34 et 36, rue Feydeau, qui
déposait au guichet un récépissé de dé
pôt de coupons. On allait le payer, lors
qu’un encaisseur de la Société Générale
se présenta également pour toucher le
même récépissé.
Les deux pièces portaient un numéro
identique et indiquaient la même som
me de 225.870 fr. 75.
La brigade spéciale de la police judi
ciaire fut aussitôt alertée. On retrouva
trace du dépôt à. la Société Générale,
mais pas à la Banque de l’Union indus
trielle immobilière et financière. D’ail
leurs, cette société, interrogée, déclara
qu’elle n’avait chez elle aucun dépôt
semblable à celui dont il était question,
et que l’encaisseur ne pouvait être qu’un
imposteur.
L’inspecteur principal Hauret et son
collègue Petit furent envoyés aussitôt
au ministère des finances. Dès qu’il pé
nétra dans le hall, M. Hauret reconnut
Ducand, qui avait l'air de s’intéresser à
l’affaire. Il l’appréhenda, en même
temps que l’encaisseur, et tous deux dé
clarèrent ne pas se connaître. Mais une
perquisition fut effectuée aussitôt au
domicile de Ducand, 8, cité d’Angou-
lême. On y retrouva l’empreinte d’un
cachet semblable à celle relevée sur un
buvard qui se trouvait dans la sacoche
du faux encaisseur.
Ducand se décida alors à avouer : il
déclara que, dans la nuit de vendredi à
samedi, à l’aide de fausses clefs, il
s’était introduit au ministère des finan
ces et s’était approprié des formulaires
sur lesquels il avait apposé les cachets
d'usage. Il avait ainsi établi de faux
bordereaux.
Le matin, à la première heure, il était
retourné rue de Rivoli, où il savait que
des bordereaux contrôlés se trouvaient
dans le bureau d’un chef, M. Varineur.
Utilisant toujours ses fausses clefs, il
avait ouvert un tiroir et substitué les
faux bordereaux aux vrais.
A ce moment-là, il avait pu remettre
M. T. SUZUKI, premier secrétaire à
l’ambassade du Japon à Paris, vient
d’être nommé pour diriger la nouvelle
légation que le Japon a décidé d’ouvrir
à Addis-Abeba.
A LA CONFÉRENCE NAVALE
En attendant la réponse
de Tokio
Londres, 13 janvier.
A la suite d’un échange de vues entre
les délégations japonaise et anglaise, il
a été décidé de reporter à plus tard la
réunion de la commission navale, qui
devait avoir lieu demain.
Ce changement de programme a pour
but de permettre aux Japonais de de
mander à leur gouvernement des ins
tructions plus complètes sur l’attitude
qu’ils doivent adopter à la conférence.
La date de la prochaine réunion sera
fixée ultérieurement.
La Flotte française en Extrême-Orient
Le croiseur « Primauguet », qui avait quitté la France au mois de mai 1932,
est parti de Saigon le 10 janvier pour Lorient, où il doit subir d'importantes
réparations. Cette photo, prise à Saïgon, a été transportée en France par avien.
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Les Progrès
de l’Aviation
commerciale
On parle beaucoup
nation des transports,
sent, il n’est encore
de la coordi-
Jusqu’à pré
question que
des transports par fer, par route et
par eau. Mais bientôt les transports
aériens entreront en ligne de comp
te. Pour juger sainement la naviga
tion aérienne, il ne faut pas oublier
qu’elle est toute récente ; elle date
en somme de la guerre, c’est-à-dire
d’une vingtaine d’années. Qu’étaient
le chemin de fer et l’automobile au
bout de vingt ans ?
La Société des Nations a publié,
il y a quelques mois, un rapport de
M. Henri Bouché sur l’économie
des transports aériens en Europe et
leur évolution. Cette synthèse s’ap
puie sur des chiffres précis et très
intéressants.
Observons d’abord que l’aviation,
dans tous les pays, ne se soutient
qu’avec l’appui de l’État. C’est nor
mal. Aujourd’hui encore, les che
mins de fer coûtent à l’Etat des
milliards, et s’il n’en est pas de
même des transports automobiles,
c’est que l’Etat assume pour eux
l’entretien des routes.
Les premiers chiffres cités par M.
Bouché nous montrent les rapports
des recettes de la clientèle à la sub
vention de l’Etat. Dans trois pays,
Grande-Bretagne, Finlande et Pays-
Bas, elles leur sont un peu supé
rieures. Le chiffre 1 exprimant
l’égalité dé la recette et de la sub
vention, en Italie et en Pologne, le
rapport est de 0,07 ; en France, de
0,26 ; en Suède, de 0,46.
D’autres indices expriment le de
gré d’autonomie financière de cha
que entreprise, c’est-à-dire le rap
port de la recette de clientèle à l’en
caissement global. Pour l’ensemble
de l’Europe, 100 francs d’encaisse
ment se décomposent en 68 % de
subvention, 32 % de recettes. C’est
la Grande-Bretagne qui se trouve
dans la situation la meilleure. Ces
chiffres se rapportent à 1932 et, pour
juger de leur importance, il faut no
ter que ces résultats, si faibles
qu’ils paraissent, ont été acquis en
une douzaine d’années. La supério
rité de la Grande-Bretagne et des
Pays-Bas vient que, dans ces pays,
il n’y a qu’une seule entreprise sub
ventionnée, tandis qu’en France,
c’est seulement depuis le milieu de
1933 que nous avons réalisé cette
réforme, et ces statistiques sont an
térieures.
Regardons maintenant le rôle et
l’importance des divers frets. De
1930 à 1932, il y a une légère aug
mentation des recettes postales, une
régression plus marquée des messa
geries, une augmentation très nette
des passagers. Le tonnage offert aux
transports par avion est loin d’être
utilisé dans sa totalité. Le coeffi
cient d’utilisation, qui est de 62 %
en Grande-Bretagne, est de 51 % en
France et 30 % en Belgique.
Antoine de TARLÉ.
(Lire la suite en 2e page.)
RENTRÉE
aiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Les Ministres délibéreront
ce matin à l’Elysée
La séance de la Chambre sera consacrée
au renouvellement du bureau
C’est aujourd’hui la rentrée du Parlement. La buvette de la Chambre s’est
réapprovisionnée. Les livreurs d’une brasserie apportent des caisses de bière.
Les membres du gouvernement se
réuniront en Conseil des ministres, ce
matin, à 10 heures, à l’Elysée, ainsi que
nous l’avons annoncé, sous la prési
dence de M. Albert Lebrun.
L’ordre du jour de cette séance, qui
précède l’ouverture de la session ordi
naire des Chambres, est particulière
ment chargé.
En premier lieu, M. Pierre Laval
compte entretenir ses collègues des tra
vaux qui vont avoir lieu, la semaine
prochaine, à Genève, et qui doivent re
vêtir une importance particulière.
M. Paganon fera signer le mouvement
préfectoral dont le point de départ est
la nomination — qui a été faite récem
ment — comme préfet de l’Hérault, de
M. Cassagnau, préfet du Tarn.
Le ministre de l’intérieur saisira éga
lement le Conseil du projet de loi, dont
nous avons parlé, sur l’aide gouverne
mentale aux victimes des récentes inoni
dations.
Au cours de la réunion, les ministres
seront appelés à examiner les candida
tures des hauts dignitaires des promo
tions de janvier dans Tordre de la
Légion d’honneur, ainsi que Tordre du
jour des deux Chambres.
Enfin, il est possible que le Conseil
procède aux premiers échanges de vues
sur la date des élections législatives.
M. Pierre LAVAL
confère avec le chef de l’Etat
La fixation de la date
des élections
à
M. Laval s’est rendu hier après-midi
l’Elysée, où il a conféré avec M. Al-
bert Lebrun, président de la Républi
que.
L’entretien, à la veille du Conseil
des ministres et de la rentrée des Cham
bres, a porté sur la situation politique.
La question qui domine cette reprise
XX *“AX AXKMAAXXKXMKXXXX x**=KxX*rxx x xxxx=xx=x=x=
L’auteur du triple assassinat
de Bellenot est arrêté à Paris
C’est un Russe qui travailla
chez les frères Bornot
comme ouvrier agricole
Le
criminel a fait sans émotion le récit de son forfait
Paris, 13 janvier.
Doyenne de Paris
des travaux parlementaires est, à n’en
pas douter, la date des prochaines élec
tions. C’est pourquoi on doit prévoir
qu’elle sera, au Conseil des ministres,
l’objet d’un examen approfondi.
Quoi qu’il en soit, il est peu probable
qu’une décision soit prise lors de cette
réunion gouvernementale.
Dans les milieux politiques, deux ten- ,
dances se sont faites jour, favorables,
l’une à des élections anticipées, l’autre
à un scrutin ayant lieu à l’époque nor
male.
Le président du Conseil, au cours des
conversations qu’il a eues hier après-
midi dans les couloirs de la Chambre,
avec de nombreux députés, n’a pas ca
ché sa préférence pour la première so
lution, mais il est prématuré d'affirmer
qu’il a déjà pris parti.
Si cet avis devait prévaloir, on pour
rait, dit-on, envisager les élections vers
la fin t mois de mars, c’cst-à-d re, par ।
exemple, les 22 et 29 mars prochains.
L’entrée en fonctions de la nouvelle
Chambre qui, conformément aux lois
existantes, ne doit avoir lieu que le 1er
juin, pourrait être avancée à la seconde
quinzaine d’avril. Le gouvernement dé
poserait à cet effet les projets de loi
nécessaires.
(Lire la suite en 2e page.)
L'auteur du triple assassinat de Belle-
not-sur-Origny (Côte-d’Or), le domesti
que russe Gouzouliakov, a été arrêté
cet après-midi à la porte de Clignan-
court. Il a été amené aussitôt dans les
lureaux de la police judiciaire.
Des inspecteurs de la police judiciaire
chargés de rechercher Gouzouliakov
avaient appris que celui-ci s’étai réfu
gié auprès d’un de ses compatriotes ha
bitant Montrouge, chez lequel il avait
laissé une valise.
Cet après-midi, les inspecteurs char
gés de procéder à l’arrestation de Gou
zouliakov suivirent son ami qui lui ap
portait sa valise jusqu’à la porte de
Clignancourt, où, devant la station du
métropolitain, ils aperçurent l’individu
qu’ils recherchaient ; ils appréhendèrent
aussitôt Gouzouliakov qui opposa une
vive résistance aux inspecteurs et tenta
de se servir d’un revolver qu’il avait
dans la poche de son paletot de cuir ;
mais, rapidement maîtrisé, il fut poussé
dans un taxi et amené à la police judi
ciaire.
Dès le premier interrogatoire qu’il a
subi devant M. Guillaume, commissaire
divisionnaire, Gouzouliakov a avoué.
res. On lui offrit à dîner et on le fit
coucher dans la-grange.
Gouzouliakov se rend à Châtillon-sur-
Seine en volant une bicyclette à Saint-
Guergues mais, en cours de route, il
change d’avis et revient chez les frères
Bornot, où il arrive à 18 h. 30. Trouvant
la porte d’une chambre ouverte, il tire
sur le plus âgé des frères, puis abat le
second qui s’était réveillé au bruit. Se
rendant dans la cuisine, il tue ensuite le
domestique de deux coups de revolver.
Fouillant les meubles, l’assassin s’em
pare de 3.525 francs et d’une montre de
dame.
Quittant la ferme à 4 heures du ma
tin, il se rend à Châtillon-sur-Seine à
bicyclette, d’où il se fait conduire à
Hier après-midi, Mme Estelle AUFAUR a été fêtée dans son appartement et a
reçu le titre de doyenne de Paris. Mme AUFAUR a eu 103 ans le 8 novembre
dernier. On la voit, au côté de la petite Jeanine LUTZ, sa cadette d’un siècle,
déléguée des enfants de Paris, qui lui récita un compliment et lui remit une
gerbe de fleurs aux armes de la capitale.
Les aveux
Il a fait sans
crime.
Gouzouliakov
de Gouzouliakov
émotion le récit de son
avait travaillé chez les
frères Bornot, de novembre 1933 à mars
1934, comme ouvrier agricole. Les fer
miers passaient pour très riches. En les
quittant, Gouzouliakov essaya inutile
ment de s’engager dans la Légion étran
gère. Il travailla successivement dans
une ferme, aux environs de Nancy, puis
à Jarville, Vitry-le-François, Brienne-
le-Château, Toussus-le-Noble, Nangis,
Jouy-le-Château, Provin. Mormans. puis
vint à p-ra
V -J T-e —
vint à Paris.
II y a un mois, il se rendit chez un de
ses anciens employeurs, à Ville-Gagnon,
où il déroba une automobile. Gouzou-
liakov voulait se rendre à Genève, mais,
manquant d’essence, il abandonna la voi
ture près de Lyon. C’est alors que, vou
lant se procurer de l’argent, il se rendit
chez les frères Bornot, le 16 décembre.
Il arriva chez les fermiers vers 17 heu-
GOUZOULIAKOV à la police judiciaire.
Troyes en automobile, Là, il prend
train pour Paris.
Gouzouliakov va voir à Montrouge
famille russe Manomoff, avec qui
le
la
il
La Seine remonte
Une nouvelle hausse de la Loire est à craindre
passe la soirée, vient ensuite à Mont
martre, où il fait la connaissance d’une
femme de mœurs légères. Il erre en
suite dans Paris, se rend à Versailles, à
Chaville, où il passe ses nuits à danser.
En arrivant hier à Paris, il avait télé
phoné à Manomoff pour que celui-ci lui
apporte une valise qu’il avait laissée
chez eux.
C’est au rendez-vous qu’il fut arrêté.
A la suite de l’interrogatoire, le Par
quet de Dijon, prévenu, a envoyé deux
commissaires pour entendre à nouveau
l’assassin, qui a été mis à la disposition
du Parquet.
De la clarté, s. V. p. t
À la fin d’un ar
ticle de L’Œuvre,
intitulé : « Dans le
brouillard », M. Jean
Zay, bouillant dépu
té valoisien, écrit :
« Les jours qui
viennent vont passer vite. Faute
d’une explication loyale, redoutons
un effroyable malentendu, qui ne
peut servir les républicains, tou
jours victimes des manœuvres obli
ques.
« Sur la situation présente, proje
tons un large faisceau de lumière.
Elle sera peut-être crue et brutale ?
Tant mieux! Seuls s’en plaindront
ceux dont les opérations s’accom
modent de l’obscurité. »
Prenons acte de la promesse, ne
demandant qu’à voir clair dans la
situation bourrée d’incohérence vou
lue.
Ce n’est pas la connaissance du
programme rédigé par le Comité
directeur du Rassemblement popu
laire qui éclaircira les données po
litiques.
Ce document a déjà produit dans
les milieux parlementaires un effet
décevant. Il contient de tout et mê
me du bon. Ses rédacteurs, étran
gers au maniement des affaires pu
bliques et au sentiment des néces
sités gouvernementales, ont tra
vaillé pour la propagande, plus que
pour l’action. Ils ont fait une excel
lente affiche électorale. Des pro
messes et encore des promesses ;
mais le vague de la plupart de
leurs formules dissimule à peine les
vues divergentes sur des points es
sentiels.
Avec des plans aux contours in
décis, le Rassemblement populaire
pourra piper les suffrages des élec
teurs, il n’arrivera point à rendre
viable une formation parlementaire
disciplinée, encore moins à consti
tuer un gouvernement stable.
Qu’il s’agisse de collaborer au
Parlement avec les communistes ou
avec les radicaux ou avec les deux
réunis, les socialistes maintiendront
une position doctrinale qui ne leur
permettra jamais une collaboration
sans réticence.
Les communistes montrent au
contraire un opportunisme dont
l’acceptation progressive effare les
radicaux les plus résolus à ne voir
à gauche que des amis. Disparue la
silhouette historique de l’homme au
couteau entre les dents, mais am
plifié l’entrainement militaire, mais
en honneur les maréchaux, les uni
formes, les distinctions honorifi
ques.
Ils refusent la candidature uni
que au premier tour et aussi la par
ticipation au gouvernement. Ils don
neront, disent-ils, au second tour,
leurs voix au candidat du Front po
pulaire le plus favorisé.
C'est la consigne de Moscou.
Mais les radicaux, fins manœu
vriers politiques, se demandent
quelle peut être la valeur d’engage
ments conclus avec des alliés qui,
eux-mêmes, ne sont pas les maîtres
de leurs décisions.
, Toujours, donc, l’équivoque et
l’incohérence.
Si, pour gouverner, il faut un pro
gramme, il faut aussi une majorité,
et cette majorité ne naîtra point du
Rassemblement populaire. Les hom
mes sont trop divisés par les princi
pes et les traditions. Nous conti
nuons à affirmer que, seule, la Re
présentation proportionnelle per
mettrait de maintenir devant le
corps électoral la suprématie des
doctrines qui devrait être de règle
dans notre démocratie.
A. PITARD.
La Diplomatie
japonaise
La petite bourgade de Sucé, sur les bords de TErdre, près de Nantes,
renommée par ses fritures et son beurre blanc, est envahie par la crue.
Voici une guinguette inondée.
EN ANGLETERRE
Huit enfants
et leur mère
meurent
carbonisés
dans un incendie
Le père a été gravement brûlé
en tentant de les sauver
Londres, 13 janvier.
Une effroyable catastrophe s’est pro
duite, cette nuit, près de la ville de
Teich, à Tywesley, petit bourg habité en
majeure partie par des mineurs. Une me-
re et ses huit enfants ont péri dans un
incendie. Le père de la famille est l’uni
que survivant : il parvint à s’échapper
de la fournaise en sautant du premier
étage par la fenêtre de sa chambre à
coucher.
C’est à cinq heures, ce matin, qu’on
s’aperçut que la maisonnette occupée
par le mineur Tyrer, sa femme et leurs
huit enfants — dont l'aîné dépassait à
peine treize ans — avait pris feu.
Lorsque, en toute hâte, les premiers
secours s’organisèrent, la maison n’était
déjà plus qu’un immense brasier tra
versé de lueurs sauvages. Tout le haut
du bâtiment s’était effondré aux pre
mières attaques du feu, découvrant son
échine noircie et chancelante. Le logis
tout entier menaçait de se disloquer
d’un instant à l’autre.
Vers quatre heures et demie, M. Ty
rer s’était réveillé en sursaut, à demi
suffoqué par les torrents de fumée et
de flammes qui avaient déjà fait éclater
les vitres du logement.
Voyant que ses propres vêtements de
nuit commençaient de brûler et que la
maison elle-même ne formait plus qu’une
torche, il sauta par la fenêtre et cria à sa
femme de lui lancer un à un leurs en
fants, et d’abord le plus jeune, qui n’est
âgé que de 13 mois à peine. Mais la
pauvre femme, intoxiquée par l'oxyde de
carbone et la fumée, s’évanouit.
Les huit enfants, qu’il fut impossible
de sauver, même au prix des efforts les
plus héroïques, devaient mourir carbo
nisés avec leur mère. Les pompes
s’étaient avérées impuissantes à maî
triser l’incendie qui, dès les premières
minutes, s’était montré d’une violence
inouïe, et les pompiers durent se con
tenter de préserver les habitations en
vironnantes, directement menacées par
le sinistre.
Grièvement brûlé au cours des efforts
qu’il fournit vainement pour arracher
ses petits à leur horrible trépas, M. Ty
rer a été recueilli par des voisins.
o-0
Les réceptions au quai d’Orsay
La pluie a fait remonter le niveau de
quelques rivières en décrue depuis plu
sieurs jours. Il en résulte que la Seine
a dépassé de nouveau la cote d’alerte de
4 mètres. On enregistrait hier, au pont
d’Austerlitz, 4 m. 12 contre 3 m. 90 di
manche, et Ton prévoyait 4 m. 35 le 14
janvier, puis' 4 m. 30 le 15, 3 m. 85 le
16 et de nouveau la baisse. Rappelons
que le maximum de la semaine dernière
avait été de 4 m. 43.
La Marne est en hausse à Châlons
(3 m. 10 contre 2 m. 98 dimanche).
Le Rhône et la Garonne continuent à
baisser lentement, mais la situation re
devient inquiétante dans la région de
Nantes. L’Erdre est en crue.
On surveille attentivement la jetée de
la Divatte, qui supporte depuis des se
maines une formidable pression, et Ton
craint que la Loire ne remonte légère
ment cette semairc. La Charente est en
crue.
La Sèvre Niortaise déborde
Rochefort, 13 janvier.
Dans le Marais, la situation créée par
les inondations demeure toujours grave.
La plupart des maisons sont envahies
par les eaux de la Sèvre Niortaise. Plu
sieurs habitants ont déménagé, d’autres'
ont rehaussé le sol des écuries avec des
fagots, d’autres, enfin, ont abandonné
les rez-de-chaussée et se sent installés
dans les greniers.
D’après les points de repère, la crue
a dépassé celle de 1904.
D’autre part, les digues de protection
du Marais desséché sont menacées ; à
plusieurs reprises, l'eau a passé par
dessus et il a fallu établir des barrages.
On espère que ces digues, qui datent de
trois siècles résisteront à la pression
des flots. Mais la situation n’en reste
pas moins grave pour le Marais dessé
ché.
Quant à l’inondation des marais
mouillés, elle ne pouvait être évitée.
>*e <
Un médecin parisien est blessé
à coups de revolver
Paris, 13 janvier.
Un drame rapide s’est déroulé au 130,
rue de la Roquette, chez le docteur Tau-
bann.
José Brovermann, 20 ans, domicilié
57, rue du Paradis, protestant que le
médecin avait mal soigné son frère —
qui était mort des suites d’une doulou
reuse maladie — voulut venger ce der
nier.
Brovermann se présenta donc chez le
docteur et, sans explication, sortit un
revolver de sa poche, fit feu par deux
fois sur le praticien.
M. Taubann a été transporté dans un
état grave à l’Hôpital Saint-Antoine.
José Brovermann a été arrêté.
M. Pierre Laval, président du Conseil,
ministre des affaires étrangères, a reçu
hier matin M. Cerruti, ambassadeur
d’Italie, qui vient de passer quelques
jours à Rome, puis M. Le Breton, am
bassadeur de la République argentine.
ESCROCS PINCÉS
Deux faussaires
allaient toucher
des coupons
à la recette
des finances
...lorsque l’encaisseur
en titre survint
Paris, 13 janvier.
En 1933, on constatait, au ministère
des finances, que, grâce à de faux bor
dereaux, des escrocs avaient pu se faire
payer, à diverses reprises, des coupons
déjà encaissés.
Une enquête menée par le brigadier
Hauret, de la brigade spéciale de la po
lice judiciaire, amena l’arrestation d’un,
nommé René Ducand, chef de travée
du service des classeurs, ainsi que de dix
cambistes. Ducand fut condamné et il
sortit de prison au mois de mai dernier.
Or, samedi matin, à la recette prin
cipale des finances, rue de Rivoli, se
présentait un encaisseur de la Banque
de l’Union industrielle immobilière et
financière, 34 et 36, rue Feydeau, qui
déposait au guichet un récépissé de dé
pôt de coupons. On allait le payer, lors
qu’un encaisseur de la Société Générale
se présenta également pour toucher le
même récépissé.
Les deux pièces portaient un numéro
identique et indiquaient la même som
me de 225.870 fr. 75.
La brigade spéciale de la police judi
ciaire fut aussitôt alertée. On retrouva
trace du dépôt à. la Société Générale,
mais pas à la Banque de l’Union indus
trielle immobilière et financière. D’ail
leurs, cette société, interrogée, déclara
qu’elle n’avait chez elle aucun dépôt
semblable à celui dont il était question,
et que l’encaisseur ne pouvait être qu’un
imposteur.
L’inspecteur principal Hauret et son
collègue Petit furent envoyés aussitôt
au ministère des finances. Dès qu’il pé
nétra dans le hall, M. Hauret reconnut
Ducand, qui avait l'air de s’intéresser à
l’affaire. Il l’appréhenda, en même
temps que l’encaisseur, et tous deux dé
clarèrent ne pas se connaître. Mais une
perquisition fut effectuée aussitôt au
domicile de Ducand, 8, cité d’Angou-
lême. On y retrouva l’empreinte d’un
cachet semblable à celle relevée sur un
buvard qui se trouvait dans la sacoche
du faux encaisseur.
Ducand se décida alors à avouer : il
déclara que, dans la nuit de vendredi à
samedi, à l’aide de fausses clefs, il
s’était introduit au ministère des finan
ces et s’était approprié des formulaires
sur lesquels il avait apposé les cachets
d'usage. Il avait ainsi établi de faux
bordereaux.
Le matin, à la première heure, il était
retourné rue de Rivoli, où il savait que
des bordereaux contrôlés se trouvaient
dans le bureau d’un chef, M. Varineur.
Utilisant toujours ses fausses clefs, il
avait ouvert un tiroir et substitué les
faux bordereaux aux vrais.
A ce moment-là, il avait pu remettre
M. T. SUZUKI, premier secrétaire à
l’ambassade du Japon à Paris, vient
d’être nommé pour diriger la nouvelle
légation que le Japon a décidé d’ouvrir
à Addis-Abeba.
A LA CONFÉRENCE NAVALE
En attendant la réponse
de Tokio
Londres, 13 janvier.
A la suite d’un échange de vues entre
les délégations japonaise et anglaise, il
a été décidé de reporter à plus tard la
réunion de la commission navale, qui
devait avoir lieu demain.
Ce changement de programme a pour
but de permettre aux Japonais de de
mander à leur gouvernement des ins
tructions plus complètes sur l’attitude
qu’ils doivent adopter à la conférence.
La date de la prochaine réunion sera
fixée ultérieurement.
La Flotte française en Extrême-Orient
Le croiseur « Primauguet », qui avait quitté la France au mois de mai 1932,
est parti de Saigon le 10 janvier pour Lorient, où il doit subir d'importantes
réparations. Cette photo, prise à Saïgon, a été transportée en France par avien.
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