Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-01-08
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 janvier 1936 08 janvier 1936
Description : 1936/01/08 (A56,N19223). 1936/01/08 (A56,N19223).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t526363847
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
56e Année. — No 19.223
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112, Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone : 65.91 - 65.92 • 50.47 - 25.31
BOITE POSTALE । N' 1.384
Chèques Postaux ROUEN t 7.368
Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 25 C mes le Numéro
MERCREDI 8 Janvier 1936
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 288
ANNONCES
== Au Havre —= (Il A Paris « Agence Havas |
112, Bout, de Strasbourg 3 62, Rue de Richelieu
5a20k:arcatoncesd
L’esprit
L'INVASION DE VEAU
et les méthodes
de la production
aux Etats-Unis
La Crue de la Loire
s'aggrave d'heure en heure
6-==-==--=--
New-York, le 20 décembre 1935.
Essayons de déterminer, au len
demain de la crise et à la veille
d’une reprise éventuelle des affai
res, l’esprit et les méthodes de la
production industrielle aux Etats-
Unis. Les principes, cent fois van
tés au lendemain de la guerre, de
la « rationalisation » sont-ils tou
jours acceptés comme devant con
duire au succès ? La crise en a-t-elle
enseigné de nouveaux ? Il est diffi
cile de répondre par oui ou par non,
parce qu’il y a en réalité plusieurs
tendances, parfois divergentes,
ion les industries.
Dans la période des vingt-cinq
trente années qui avait précédé
se-
ou
la
guerre, la politique des grands
trusts comportait une concentration
susceptible de produire une baisse
des prix de revient ; mais les trusts
cherchaient néanmoins à. maintenir,
les prix de vente. C’était une poli
tique de restriction. La loi Sherman
interdisait les combinaisons et mo
nopoles, mais la grande industrie
s’en accommodait et savait la tour-
ner. Seule, une baisse accentuée
des tarifs douaniers eût pu l’empê
cher de pratiquer des prix trop éle
vés, mais elle savait bien que l’Amé
rique serait toujours protection
niste. Ainsi, et encore que l’opinion
publique fût hostile aux trusts,
ceux-ci avaient le dernier mot. Il
n’est pas sûr qu’ils servissent leur
véritable intérêt en agissant ainsi,
car en abaissant les prix, ils eussent
stimulé la consommation. C’est là
une vérité que Ford, et en général
l’industrie automobile, devaient dis
cerner au lendemain de la guerre.
La politique de Ford, dont on ne
dira jamais assez la sagesse, la har
diesse et la grandeur, devait être
toute différente : réduire le prix de
revient en accroissant sans cesse la
masse de production, mais faire pro
fite! le public de cett 2 réduction en
diminuant systématiquement les
prix ; accroître en même temps les
salaires au maximum compatible
avec le rendement, et de la sorte
contribuer à augmenter le niveau
de vie populaire, de façon à stimu
ler la consommation.
L’industrie automobile paie de
hauts salaires, mais ils ne pèsent
pas sur le prix de revient, parce
que l’organisation, la mécanisation
et la production de masse permet
tent de donner à chaque travailleur
une complète efficacité. Les Etats-
Unis sont le pays où l’ouvrier se
paie le plus cher, mais c’est en mê
me temps le pays où les autos sont
le meilleur marché et où tout le
monde pour ainsi dire est en me
sure d'en acheter.
La leçon de Ford, c’est que l’in
dustrie doit chercher l’accroisse
ment du pouvoir d’achat populaire
dans le bas prix du produit vendu
et que plus ce prix s’abaisse, plus
le public achète. L’industrie améri
caine paraissait, dans son ensemble,
avoir suivi cette doctrine pendant
les années magnifiques de la pros
périté d’après-guerre. Mais il sem
ble maintenant, quand on observe
les choses avec le recul du temps,
qu'elle ne l’avait pas suffisamment
fait. Beaucoup de chefs d’industrie
cherchaient à stimuler la vente,
sans baisser les prix : il leur fallait
alors avoir recours, pour ainsi dire,
à des excitants, équivalents à la pi
qûre de cacodylate qui ranime les
gens fatigués.
André SIEGFRIED.
(Lire la suite en 2e page.)
Les dix millions d’escroqueries
Le Tribunal de Commerce
de Rouen prononce la faillite
de Delpierre
Rouen, 7 janvier.
Le Tribunal de commerce de Rouen a
prononcé la faillite de Gaston Delpierre,
associé-gérant de la succursale à Rouen,
d’un comptoir charbonnier de Paris et
qui vient d’être arrêté à Athènes.
Cette succursale était l’une des affai
res personnelles de Delpierre, qui avait
égalemnt créé, rue Le-Nostre, un comp
toir normand de produits forestiers.
Dans ces deux entreprises, Delpierre
a englouti la majeure partie des détour
nements qu’il commit au préjudice de
sociétés dont il était le directeur régio
nal : un comptoir charbonnier auquel il
a dérobé trois millions et une société de
navigation au préjudice de laquelle il a
détourné plus de six millions.
Gaston Delpierre, qui était vice-con
sul- d’un pays nordique, menait une vie
luxueuse. Outre un appartement à Paris
où était son domicile, il avait occupé
jusqu’à la fin de l’été dernier une des
plus belles villas de Mont-Saint-Aignan,
sur les hauteurs dominant Rouen.
Ses réceptions étaient fastueuses dans
la ferme de 20 hectares qu’il possédait
an Mont-de-l’If, non loin de Rouen.
A Nantes, tous les quartiers bas
sont maintenant inondés
Le cote de 1910 serait Repassée ce matin..-
A Paris
la Seine
est étale
A
fn
soees
Une rue de La Réole (Gironde).
′′
y
Les lotissements de Villeneuve-Saint-
Georges envahis par les eaux.
Nantes, 7 janvier.
«ji
O
La situation
s’améliore
dans le bassin
du Rhône
Les Inondations
de la Loire
Une vue prise d’avion de la région
d’Ancenis. Au premier plan, la voie
ferrée Paris-Nantes.
neutralité américaine
Le 2 décembre
1823, le président
Monroë signifiait au
monde que « les
Continents améri
cains ne devaient
plus être désormais
ssvek
tFoya
considérés
pre à la
comme un domaine pro
colonisation par aucune
puissance européenne ».
Le 3 janvier 1936, le président
Franklin Roosevelt, après avoir dé
noncé le danger des institutions au
tocratiques « synonymes d’esclavage
à l’intérieur et d’agression à l’exté
rieur », stigmatisé l’influence des
puissances d’argent, et constaté que
les neuf dixièmes des peuples
étaient pacifiques, proclame
« tous les combattants doivent
mis- également hors la loi et
tous les belligérants
simultanément privés
ces de l’Amérique ».
Si nous approuvons
doivent
que
être
que
être
des ressour-
M. Roosevelt
dans ses appréciations sur l’auto
cratie, « menace de guerre », et sur
ceux qui recourent à la « loi de
l'épée, nous sommes surpris de l’il
logisme de son raisonnement qui,
refusant d’établir une distinction
entre « l’assaillant et l’assailli »,
frappe du même verdict l’agresseur
et la victime. Il favorise, en effet,
la nation coupable, celle qui a eu le
temps de préparer son mauvais
coup au détriment de celle qui,
ayant misé sur la paix, serait en
droit de compter sur l’assistance
des autres pays.
Nous trouvons encore inconsé
quente la nouvelle législation que
veut instaurer
Elle réglemente
trole, du coton,
du nickel, etc.,
la Neutrality Act.
la livraison du pé-
du cuivre, du fer,
tout en spécifiant
que les deux belligérants resteront
libres d’acheter armes et matières
premières jusqu’à concurrence du
montant de leurs achats dans les
dernières années.
Avec cette doctrine, nous tom
bons de l’illogisme dans l’égoïsme.
Suivant ces données, les pays
soucieux de leur avenir pacifique
devront beaucoup moins compter
sur la justesse de leur cause que sur
les réserves des matières premières
indispensables qu’ils auront su se
constituer.
La fermeture ou la semi-ouver
ture du réservoir américain fera le
jeu, aujourd’hui, de l’Empire bri
tannique, demain de l’U.R.S.S. dont
les virtualités industrielles sont im
menses, et aussi... de l’Allemagne.
Le nerf de la guerre ne sera plus
l’argent, mais la chimie avec les
ersatz. Berlin l’a compris, en déve
loppant la production du pétrole
synthétique et du coton artificiel.
C’est pourquoi il appert que la
neutralité américaine ne repose
point sur un postulat de justice.
On peut trouver aussi décevante
la Neutrality Act que l’initiative
passée du président Hoover, met
tant le point final aux maigres ver
sements de l’Allemagne et, partant,
aux réparations, sans toutefois em
pêcher les Américains de réclamer
le paiement des dettes de guerre...
On doit aussi rappeler que les
Etats-Unis ont une grande part de
responsabilité dans les événements
contemporains. En refusant d’adhé
rer à la Société des Nations, ils l’ont
privée de toute force agissante.
Cependant, plus que toute autre,
la grande nation américaine de 120
millions d'habitants peut — elle le
sait — faire triompher la loi du
droit sur celle de l’épée. Nous vou
lons croire que M. Roosevelt céde
rait, comme M. Wilson, en 1917, à
l’attraction d’une cause
A.
juste...
PITARD. ‘
La situation des inondations, à Nantes
et dans la région nantaise, ne s’est mal
heureusement pas améliorée, au con
traire.
Au pont transbordeur de Nantes, la
hauteur à la haute mer, qui avait été
prévue pour 8 m. 95 est montée à 9 m. 02,
soit près de quarante centimètres de
plus qu’hier.
Rappelons qu’en 1910, la crue avait
atteint 9 m. 10.
L’inondation s’est (jonc accrue dans les
quartiers déjà atteints et elle est appa
rue dans d’autres quartiers, notamment
place du Commerce, rue des Halles, quai
Duquesne, rue d’Erdre, rue Gougain-
ville où des appontements nouveaux
furent dressés pour la circulation.
Tous les bas quartiers de la ville sont
maintenant inondés.
Plusieurs transformateurs de la So
ciété Nantaise d’Electricité sont inondés ;
il est à prévoir que le quartier indus
triel de Chantenay sera privé momen
tanément de force et de lumière élec
triques.
Ce matin, les ateliers d’un chantier de
constructions navales ont licencié plus
de 200 ouvriers. Une importante biscui
terie a fermé ses portes. De nombreuses
usines et ateliers de moindre impor
tance sont fermés.
La plupart des lignes de tramways ont
dû modifier leur itinéraire et les tram
ways ne desservent plus les quartiers
inondés.
A la sortie de Nantes, la route Nantes-
La Rochelle-Bordeaux est recouverte
par un mètre d’eau et toute circulation
est interrompue.
La population attend avec angoisse la
pleine mer de ce soir, car c’est une ma
rée importante et la cote va s’élever
encore de plus de 20 centimètres.
Les eaux de la Loire
commenceraient à baisser
ce matin
Nantes, 7 janvier.
Les ingénieurs des Ponts-et-Chaus-
sées, venant de contrôler toutes les cotes
reçues d’amont et provenant des consta
tations faites dans la matinée, sont
maintenant résolument optimistes. Le
maximum de la crue est envisagé pour
demain matin à 7 heures, avec la cote
à Nantes de 9 m. 20, ce qui donnerait
18 centimètres de plus que n’a l’étiage
du fleuve actuellement.
Aussitôt après les eaux commence
raient à baisser, mais il n’en reste pas
moins que le fleuve, dans sa montée,
va encore faire de grands ravages.
Les services de la municipalité annon
cent qu’ils ont maintenant plus de dix
kilomètres d’appontements placés dans
la ville.
C’est par centaines que petits com
merçants et petits industriels ont dû
fermer leurs magasins et licencier leur
personnel.
La grosse crainte des services muni
cipaux se localise autour de l’écluse du
canal Saint-Félix, qui fait communi
quer la petite rivière l’Erdre avec la
Loire. L’écluse est fermée et, jusqu’à
présent, a résisté à la poussée des eaux
de la Loire, dont le niveau est supé
rieur à celui des eaux de l’Erdre, de
plus d’un mètre ; mais la porte de
l’écluse et les vannes du barrage résis
teront-elles quand, cette nuit, l’eau va
encore
monter ?
£Lire la suite en 2e paga.^
Les Cortès
espagnoles
sont dissoutes
Les élections auront lieu
le 16 Février
Madrid, 7 janvier.
Au cours du Conseil des ministres
d’aujourd’hui, le chef du gouvernement
s’est rendu au Palais national pour sou
mettre au président de la République
les décrets de dissolution des Cortès et
de convocation d'élections générales.
De ce fait, la Chambre sera dissoute
immédiatement et la réunion de la dé
légation permanente, convoquée pour
délibérer sur la plainte déposée par qua
rante députés contre la prorogation du
budget par décret ainsi que contre celle
des vacances des Cortès ne doit pas
avoir lieu.
Les élections sont annoncées pour le
16 février prochain. Le ballottage aura
lieu le 1 er mars et le nouveau Parlement
sera constitué le 16 mars.
M. Portela Valladeras a déclaré que
le motif d’avoir soumis aujourd’hui
même le décret de dissolution au chef
d’Etat était d’empêcher qu’une situation
délicate puisse se produire à la suite de
la délibération de la délégation de la
Chambre réunie .sur l’inconstitutionnalité
des décrets précités.
Avec la publication du décret de dis
solution des Cortès, le restant de l’état
d’exception sera abrogé et la normalité
constitutionnelle est complètement ré
tablie.
AU CAIRE
Un Egyptien
est blessé
grièvement par un
Officier britannique
Le Caire, 7 janvier.
Au cours de la nuit, un officier bri
tannique en civil s'est pris de querelle
avec un balayeur des rues égyptien, qu’il
a abattu à coups de revolver dans le
dos.
Transportée à l’hôpital, la victime se
trouve dans un état grave
Le Comité des étudiants a fait une
démarche auprès du gouvernement et
proclamé la grève de l’Université.
Communiqué des autorités
britanniques
Les autorités britanniques ont publié
un communiqué au sujet de l’incident.
« Trouvant un indigène qui touchait à
son automobile, dit notamment le com
muniqué, un officier anglais qui ren
trait chez lui hier soir, avec un autre
officier de ses amis, a donné la chasse à
l’indiscret, mais a été bientôt arrêté par
la foule, attirée par l’incident.
« Devant l’hostilité de ceux qui l’entou
raient, l’officier sortit son revolver de
son étui et la foule se dispersa immédia
tement.
« A ce moment, un coup partit acciden
tellement et un balayeur des rues fut
blessé. »
LE MYSTÈRE DE LA BELLE-EPINE
=================================================
4 la recherche des parents
de la petite victime
La piste (( Liévy-Lévy )) se complique
et les policiers sont occupés à démêler
les ramifications de l’affaire
De gauche à droite : Jules LEVY, le petit Henry LEVY, la femme DAVID, amie
de Charles WEBER, et WEBER.
Paris, 7 janvier.
L’interrogatoire, à la gendarmerie des
Minimes, des nomades Charles Weber et
Joséphine David, appréhendés hier à
Ferrières-en-Gatinais et amenés ce ma
tin à Paris, n’a duré que quelques mi
nutes.
Contrairement à ce qu’on croyait, c’est
le frère de celui que la brigade de Ver
sailles recherche qui a été arrêté avec
sa compagne.
Néanmoins Charles Weber, à qui on a
soumis le document photographique, a
formellement reconnu le père et l’en
fant.
Dans le milieu des romanichels, Jules
Lévy n’était connu que sous le nom de
« l’acrobate ».
Quant à Joséphine David, à qui on a
montré également la photographie, elle
a confirmé en tous points les déclara
tions de Weber, précisant qu’elle recon
naissait, elle aussi, formellement, ceux
L’acrobate Jules Lévy est arrêté
Est-ce le père criminel ?
Versailles, 7 janvier.
Le service de diffusion des recher
ches, qui fonctionne à la gendarmerie
de Versailles, vient d’être avisé que la
gendarmerie de l ’ Isis - sur - Serein
(Yonne), avait procédé à l’arrestation
du nommé Jules Lévy, l'acrobate am
bulant accusé d’avoir tué son enfant,
dont le cadavre a été découvert à la
Belle-Epine.
Un enfant l’accompagne
Auxerre, 7 janvier.
C’est à Massangis, commune de l’Isle-
sur-Serein, que les gendarmes ont dé
couvert un vannier ambulant du nom
de Lévy. Ce dernier se trouvait dans
cette localité depuis un mois environ
et était passé inaperçu. Il s’y livrait a
la confection et à la réparation de pa-
niers, et il donnait également des spec-
tacle d’acrobatie, en compagnie d’un en-t
fant qui se nommerait Henry Lévy.
Immédiatement conduit à la gendar-
merie, ce vannier y est soumis à un in
terrogatoire rigoureux. Il semble que
l’enfant accompagnant ce personnage
serait le frère même de l’enfant dont
le cadavre a été découvert à la Belle-
Epine.
Le forain va être confronté avec
son fils aîné, qui dit reconnaître
son frère
Versailles, 7 janvier.
Le forain Jules Lévy, l’auteur présu-
mé du crime de la Belle-Epine, arrêté à
L’Nle.sur-Serein et interrogé par la
gendarmerie de cette localité, a préten-
du ne plus se souvenir de ce qu’étaient
devenus ses enfants.
« Je les ai perdus de vue », s’est-il
borné à répondre.
Mais l’enquête a établi que Jules Lévy
avait fait les vendanges à Chablis avec
ses deux enfants, Maurice, 12 ans, et
Serge, 7 ans, et qu’il avait quitté cette
localité en novembre dernier avec son
plus jeune fils, puisque son aîné Mau
rice, voulant échapper aux brutalités de
son père, était resté travailler dans une
ferme, à Thenisy-sur-Serein.
Les gendarmes de Chablis montrèrent
la photographie de la victime de la
Belle-Epine au jeune Maurice Lévy, et
ce dernier reconnut parfaitement son
jeune frère.
Mais, comme Jules Lévy persiste à'
nier être l’auteur du crime, il est proba
ble qu’il sera amené dans la matinée de
demain à la caserne de gendarmerie des
Minimes, à Paris, pour être confronté
avec son fils Maurice.
L’enfant assassiné est-il
Serge Lévy ?
L ASS ASS UN AL DE Mme ABDEL
Thérèse Buttatoghi
est inculpée de complicité
de vol par recel
De nombreux curieux suivent les fouilles dans le jardin de Mme EGENDER,
Auxerre, 7 janvier.
Trois des enfants de Jules Lévy, ar-
rêté à L’Isle-sur-Serein, ont été identi-
fiés plus ou moins complètement. Ce
sont : 1° Maurice Levy, né le 15 juin
1923, à Fleury (Somme), qui s’était sé-
paré de son père parce que celui-ci le
frappait, et qui a été interrogé par les
gendarmes à Milly, dans une ferme où II
s’était placé ; 2° Henry-Joseph, né le
26 juillet 1929, aux Riceys (Aube), et qui
était en compagnie de son père ; 30
Serge, qui pourrait être l’enfant dont
le cadavre a été découvert à la Belle" 1
Epine.
Le père a déclaré aux enquêteurs qu'Il
n’avait pas vu cet enfant depuis long
temps, sa femme l’ayant quitté alors que
le petit Serge était âgé de six mois.
On a découvert un petit
Henry Lévy dans une roulotte..
« Paris-Soir » publie la dépêche suie
vante reçue de son correspondant parti-
culier à Dunkerque : A la suite d’une
enquête minutieuse menée par la sûreté
de Dunkerque, on a découvert, dans une
roulotte, un enfant nommé Henry Lévy,
dont le signalement correspond en tous
points à celui de la petite victime trou
vée à la Belle-Epine.
Cet Henry Lévy est né à Calais, de
père inconnu, sa mère, Marie Lévy, l’a
abandonné il y a plusieurs années. On
ne sait encore où elle se trouve actuelle
ment.
L’enfant fut recueilli par ses grands-
parents avec lesquels il habite dans la
roulotte. Ces derniers exploitaient jadis
un jeu de boules.
à. Viviers.
Thérèse BUTTAFOGHI photographiée
au cours d son transfert à Nice,
Nice, 7 janvier.
Entendue ce matin par M. Vachier,
juge d’instruction, Thérèse Buttafoghi a
confirmé ses précédentes déclarations.
D’après les confidences d’Egender, fai
tes le 22 octobre, le crime se situerait
le dernier samedi de septembre.
Egender se trouvait dans l’apparte
ment quand Mme Arbel y pénétra, car
il s’était fait fabriquer une clef de la
porte d’entrée.
Le cadavre resta dans la chambre du
crime, la malle n'ayant pu être achetée
que le lundi.
Thérèse Buttafoghi a été inculpée de
complicité de vol par recel
Le vagabond François Liévy
Metz, 7 janvier.
L’enquête ouverte à la suite de l’iden
tification, à la prison de Metz, de Fran
çois Liévy. 62 ans, condamné pour vaga
bondage, se poursuit activement.
— — —0 - — — —
Clôture de l’emprunt
Les renseignements recueillis par le
ministère des finances faisant apparaî
tre l’opération du trésor comme entiè
rement couverte, le ministre a décidé
que l’émission des obligations 5 0/0 1935,
pour le financement des programmes de
défense nationale, était définitivement
close hier soir.
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et les méthodes
de la production
aux Etats-Unis
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s'aggrave d'heure en heure
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New-York, le 20 décembre 1935.
Essayons de déterminer, au len
demain de la crise et à la veille
d’une reprise éventuelle des affai
res, l’esprit et les méthodes de la
production industrielle aux Etats-
Unis. Les principes, cent fois van
tés au lendemain de la guerre, de
la « rationalisation » sont-ils tou
jours acceptés comme devant con
duire au succès ? La crise en a-t-elle
enseigné de nouveaux ? Il est diffi
cile de répondre par oui ou par non,
parce qu’il y a en réalité plusieurs
tendances, parfois divergentes,
ion les industries.
Dans la période des vingt-cinq
trente années qui avait précédé
se-
ou
la
guerre, la politique des grands
trusts comportait une concentration
susceptible de produire une baisse
des prix de revient ; mais les trusts
cherchaient néanmoins à. maintenir,
les prix de vente. C’était une poli
tique de restriction. La loi Sherman
interdisait les combinaisons et mo
nopoles, mais la grande industrie
s’en accommodait et savait la tour-
ner. Seule, une baisse accentuée
des tarifs douaniers eût pu l’empê
cher de pratiquer des prix trop éle
vés, mais elle savait bien que l’Amé
rique serait toujours protection
niste. Ainsi, et encore que l’opinion
publique fût hostile aux trusts,
ceux-ci avaient le dernier mot. Il
n’est pas sûr qu’ils servissent leur
véritable intérêt en agissant ainsi,
car en abaissant les prix, ils eussent
stimulé la consommation. C’est là
une vérité que Ford, et en général
l’industrie automobile, devaient dis
cerner au lendemain de la guerre.
La politique de Ford, dont on ne
dira jamais assez la sagesse, la har
diesse et la grandeur, devait être
toute différente : réduire le prix de
revient en accroissant sans cesse la
masse de production, mais faire pro
fite! le public de cett 2 réduction en
diminuant systématiquement les
prix ; accroître en même temps les
salaires au maximum compatible
avec le rendement, et de la sorte
contribuer à augmenter le niveau
de vie populaire, de façon à stimu
ler la consommation.
L’industrie automobile paie de
hauts salaires, mais ils ne pèsent
pas sur le prix de revient, parce
que l’organisation, la mécanisation
et la production de masse permet
tent de donner à chaque travailleur
une complète efficacité. Les Etats-
Unis sont le pays où l’ouvrier se
paie le plus cher, mais c’est en mê
me temps le pays où les autos sont
le meilleur marché et où tout le
monde pour ainsi dire est en me
sure d'en acheter.
La leçon de Ford, c’est que l’in
dustrie doit chercher l’accroisse
ment du pouvoir d’achat populaire
dans le bas prix du produit vendu
et que plus ce prix s’abaisse, plus
le public achète. L’industrie améri
caine paraissait, dans son ensemble,
avoir suivi cette doctrine pendant
les années magnifiques de la pros
périté d’après-guerre. Mais il sem
ble maintenant, quand on observe
les choses avec le recul du temps,
qu'elle ne l’avait pas suffisamment
fait. Beaucoup de chefs d’industrie
cherchaient à stimuler la vente,
sans baisser les prix : il leur fallait
alors avoir recours, pour ainsi dire,
à des excitants, équivalents à la pi
qûre de cacodylate qui ranime les
gens fatigués.
André SIEGFRIED.
(Lire la suite en 2e page.)
Les dix millions d’escroqueries
Le Tribunal de Commerce
de Rouen prononce la faillite
de Delpierre
Rouen, 7 janvier.
Le Tribunal de commerce de Rouen a
prononcé la faillite de Gaston Delpierre,
associé-gérant de la succursale à Rouen,
d’un comptoir charbonnier de Paris et
qui vient d’être arrêté à Athènes.
Cette succursale était l’une des affai
res personnelles de Delpierre, qui avait
égalemnt créé, rue Le-Nostre, un comp
toir normand de produits forestiers.
Dans ces deux entreprises, Delpierre
a englouti la majeure partie des détour
nements qu’il commit au préjudice de
sociétés dont il était le directeur régio
nal : un comptoir charbonnier auquel il
a dérobé trois millions et une société de
navigation au préjudice de laquelle il a
détourné plus de six millions.
Gaston Delpierre, qui était vice-con
sul- d’un pays nordique, menait une vie
luxueuse. Outre un appartement à Paris
où était son domicile, il avait occupé
jusqu’à la fin de l’été dernier une des
plus belles villas de Mont-Saint-Aignan,
sur les hauteurs dominant Rouen.
Ses réceptions étaient fastueuses dans
la ferme de 20 hectares qu’il possédait
an Mont-de-l’If, non loin de Rouen.
A Nantes, tous les quartiers bas
sont maintenant inondés
Le cote de 1910 serait Repassée ce matin..-
A Paris
la Seine
est étale
A
fn
soees
Une rue de La Réole (Gironde).
′′
y
Les lotissements de Villeneuve-Saint-
Georges envahis par les eaux.
Nantes, 7 janvier.
«ji
O
La situation
s’améliore
dans le bassin
du Rhône
Les Inondations
de la Loire
Une vue prise d’avion de la région
d’Ancenis. Au premier plan, la voie
ferrée Paris-Nantes.
neutralité américaine
Le 2 décembre
1823, le président
Monroë signifiait au
monde que « les
Continents améri
cains ne devaient
plus être désormais
ssvek
tFoya
considérés
pre à la
comme un domaine pro
colonisation par aucune
puissance européenne ».
Le 3 janvier 1936, le président
Franklin Roosevelt, après avoir dé
noncé le danger des institutions au
tocratiques « synonymes d’esclavage
à l’intérieur et d’agression à l’exté
rieur », stigmatisé l’influence des
puissances d’argent, et constaté que
les neuf dixièmes des peuples
étaient pacifiques, proclame
« tous les combattants doivent
mis- également hors la loi et
tous les belligérants
simultanément privés
ces de l’Amérique ».
Si nous approuvons
doivent
que
être
que
être
des ressour-
M. Roosevelt
dans ses appréciations sur l’auto
cratie, « menace de guerre », et sur
ceux qui recourent à la « loi de
l'épée, nous sommes surpris de l’il
logisme de son raisonnement qui,
refusant d’établir une distinction
entre « l’assaillant et l’assailli »,
frappe du même verdict l’agresseur
et la victime. Il favorise, en effet,
la nation coupable, celle qui a eu le
temps de préparer son mauvais
coup au détriment de celle qui,
ayant misé sur la paix, serait en
droit de compter sur l’assistance
des autres pays.
Nous trouvons encore inconsé
quente la nouvelle législation que
veut instaurer
Elle réglemente
trole, du coton,
du nickel, etc.,
la Neutrality Act.
la livraison du pé-
du cuivre, du fer,
tout en spécifiant
que les deux belligérants resteront
libres d’acheter armes et matières
premières jusqu’à concurrence du
montant de leurs achats dans les
dernières années.
Avec cette doctrine, nous tom
bons de l’illogisme dans l’égoïsme.
Suivant ces données, les pays
soucieux de leur avenir pacifique
devront beaucoup moins compter
sur la justesse de leur cause que sur
les réserves des matières premières
indispensables qu’ils auront su se
constituer.
La fermeture ou la semi-ouver
ture du réservoir américain fera le
jeu, aujourd’hui, de l’Empire bri
tannique, demain de l’U.R.S.S. dont
les virtualités industrielles sont im
menses, et aussi... de l’Allemagne.
Le nerf de la guerre ne sera plus
l’argent, mais la chimie avec les
ersatz. Berlin l’a compris, en déve
loppant la production du pétrole
synthétique et du coton artificiel.
C’est pourquoi il appert que la
neutralité américaine ne repose
point sur un postulat de justice.
On peut trouver aussi décevante
la Neutrality Act que l’initiative
passée du président Hoover, met
tant le point final aux maigres ver
sements de l’Allemagne et, partant,
aux réparations, sans toutefois em
pêcher les Américains de réclamer
le paiement des dettes de guerre...
On doit aussi rappeler que les
Etats-Unis ont une grande part de
responsabilité dans les événements
contemporains. En refusant d’adhé
rer à la Société des Nations, ils l’ont
privée de toute force agissante.
Cependant, plus que toute autre,
la grande nation américaine de 120
millions d'habitants peut — elle le
sait — faire triompher la loi du
droit sur celle de l’épée. Nous vou
lons croire que M. Roosevelt céde
rait, comme M. Wilson, en 1917, à
l’attraction d’une cause
A.
juste...
PITARD. ‘
La situation des inondations, à Nantes
et dans la région nantaise, ne s’est mal
heureusement pas améliorée, au con
traire.
Au pont transbordeur de Nantes, la
hauteur à la haute mer, qui avait été
prévue pour 8 m. 95 est montée à 9 m. 02,
soit près de quarante centimètres de
plus qu’hier.
Rappelons qu’en 1910, la crue avait
atteint 9 m. 10.
L’inondation s’est (jonc accrue dans les
quartiers déjà atteints et elle est appa
rue dans d’autres quartiers, notamment
place du Commerce, rue des Halles, quai
Duquesne, rue d’Erdre, rue Gougain-
ville où des appontements nouveaux
furent dressés pour la circulation.
Tous les bas quartiers de la ville sont
maintenant inondés.
Plusieurs transformateurs de la So
ciété Nantaise d’Electricité sont inondés ;
il est à prévoir que le quartier indus
triel de Chantenay sera privé momen
tanément de force et de lumière élec
triques.
Ce matin, les ateliers d’un chantier de
constructions navales ont licencié plus
de 200 ouvriers. Une importante biscui
terie a fermé ses portes. De nombreuses
usines et ateliers de moindre impor
tance sont fermés.
La plupart des lignes de tramways ont
dû modifier leur itinéraire et les tram
ways ne desservent plus les quartiers
inondés.
A la sortie de Nantes, la route Nantes-
La Rochelle-Bordeaux est recouverte
par un mètre d’eau et toute circulation
est interrompue.
La population attend avec angoisse la
pleine mer de ce soir, car c’est une ma
rée importante et la cote va s’élever
encore de plus de 20 centimètres.
Les eaux de la Loire
commenceraient à baisser
ce matin
Nantes, 7 janvier.
Les ingénieurs des Ponts-et-Chaus-
sées, venant de contrôler toutes les cotes
reçues d’amont et provenant des consta
tations faites dans la matinée, sont
maintenant résolument optimistes. Le
maximum de la crue est envisagé pour
demain matin à 7 heures, avec la cote
à Nantes de 9 m. 20, ce qui donnerait
18 centimètres de plus que n’a l’étiage
du fleuve actuellement.
Aussitôt après les eaux commence
raient à baisser, mais il n’en reste pas
moins que le fleuve, dans sa montée,
va encore faire de grands ravages.
Les services de la municipalité annon
cent qu’ils ont maintenant plus de dix
kilomètres d’appontements placés dans
la ville.
C’est par centaines que petits com
merçants et petits industriels ont dû
fermer leurs magasins et licencier leur
personnel.
La grosse crainte des services muni
cipaux se localise autour de l’écluse du
canal Saint-Félix, qui fait communi
quer la petite rivière l’Erdre avec la
Loire. L’écluse est fermée et, jusqu’à
présent, a résisté à la poussée des eaux
de la Loire, dont le niveau est supé
rieur à celui des eaux de l’Erdre, de
plus d’un mètre ; mais la porte de
l’écluse et les vannes du barrage résis
teront-elles quand, cette nuit, l’eau va
encore
monter ?
£Lire la suite en 2e paga.^
Les Cortès
espagnoles
sont dissoutes
Les élections auront lieu
le 16 Février
Madrid, 7 janvier.
Au cours du Conseil des ministres
d’aujourd’hui, le chef du gouvernement
s’est rendu au Palais national pour sou
mettre au président de la République
les décrets de dissolution des Cortès et
de convocation d'élections générales.
De ce fait, la Chambre sera dissoute
immédiatement et la réunion de la dé
légation permanente, convoquée pour
délibérer sur la plainte déposée par qua
rante députés contre la prorogation du
budget par décret ainsi que contre celle
des vacances des Cortès ne doit pas
avoir lieu.
Les élections sont annoncées pour le
16 février prochain. Le ballottage aura
lieu le 1 er mars et le nouveau Parlement
sera constitué le 16 mars.
M. Portela Valladeras a déclaré que
le motif d’avoir soumis aujourd’hui
même le décret de dissolution au chef
d’Etat était d’empêcher qu’une situation
délicate puisse se produire à la suite de
la délibération de la délégation de la
Chambre réunie .sur l’inconstitutionnalité
des décrets précités.
Avec la publication du décret de dis
solution des Cortès, le restant de l’état
d’exception sera abrogé et la normalité
constitutionnelle est complètement ré
tablie.
AU CAIRE
Un Egyptien
est blessé
grièvement par un
Officier britannique
Le Caire, 7 janvier.
Au cours de la nuit, un officier bri
tannique en civil s'est pris de querelle
avec un balayeur des rues égyptien, qu’il
a abattu à coups de revolver dans le
dos.
Transportée à l’hôpital, la victime se
trouve dans un état grave
Le Comité des étudiants a fait une
démarche auprès du gouvernement et
proclamé la grève de l’Université.
Communiqué des autorités
britanniques
Les autorités britanniques ont publié
un communiqué au sujet de l’incident.
« Trouvant un indigène qui touchait à
son automobile, dit notamment le com
muniqué, un officier anglais qui ren
trait chez lui hier soir, avec un autre
officier de ses amis, a donné la chasse à
l’indiscret, mais a été bientôt arrêté par
la foule, attirée par l’incident.
« Devant l’hostilité de ceux qui l’entou
raient, l’officier sortit son revolver de
son étui et la foule se dispersa immédia
tement.
« A ce moment, un coup partit acciden
tellement et un balayeur des rues fut
blessé. »
LE MYSTÈRE DE LA BELLE-EPINE
=================================================
4 la recherche des parents
de la petite victime
La piste (( Liévy-Lévy )) se complique
et les policiers sont occupés à démêler
les ramifications de l’affaire
De gauche à droite : Jules LEVY, le petit Henry LEVY, la femme DAVID, amie
de Charles WEBER, et WEBER.
Paris, 7 janvier.
L’interrogatoire, à la gendarmerie des
Minimes, des nomades Charles Weber et
Joséphine David, appréhendés hier à
Ferrières-en-Gatinais et amenés ce ma
tin à Paris, n’a duré que quelques mi
nutes.
Contrairement à ce qu’on croyait, c’est
le frère de celui que la brigade de Ver
sailles recherche qui a été arrêté avec
sa compagne.
Néanmoins Charles Weber, à qui on a
soumis le document photographique, a
formellement reconnu le père et l’en
fant.
Dans le milieu des romanichels, Jules
Lévy n’était connu que sous le nom de
« l’acrobate ».
Quant à Joséphine David, à qui on a
montré également la photographie, elle
a confirmé en tous points les déclara
tions de Weber, précisant qu’elle recon
naissait, elle aussi, formellement, ceux
L’acrobate Jules Lévy est arrêté
Est-ce le père criminel ?
Versailles, 7 janvier.
Le service de diffusion des recher
ches, qui fonctionne à la gendarmerie
de Versailles, vient d’être avisé que la
gendarmerie de l ’ Isis - sur - Serein
(Yonne), avait procédé à l’arrestation
du nommé Jules Lévy, l'acrobate am
bulant accusé d’avoir tué son enfant,
dont le cadavre a été découvert à la
Belle-Epine.
Un enfant l’accompagne
Auxerre, 7 janvier.
C’est à Massangis, commune de l’Isle-
sur-Serein, que les gendarmes ont dé
couvert un vannier ambulant du nom
de Lévy. Ce dernier se trouvait dans
cette localité depuis un mois environ
et était passé inaperçu. Il s’y livrait a
la confection et à la réparation de pa-
niers, et il donnait également des spec-
tacle d’acrobatie, en compagnie d’un en-t
fant qui se nommerait Henry Lévy.
Immédiatement conduit à la gendar-
merie, ce vannier y est soumis à un in
terrogatoire rigoureux. Il semble que
l’enfant accompagnant ce personnage
serait le frère même de l’enfant dont
le cadavre a été découvert à la Belle-
Epine.
Le forain va être confronté avec
son fils aîné, qui dit reconnaître
son frère
Versailles, 7 janvier.
Le forain Jules Lévy, l’auteur présu-
mé du crime de la Belle-Epine, arrêté à
L’Nle.sur-Serein et interrogé par la
gendarmerie de cette localité, a préten-
du ne plus se souvenir de ce qu’étaient
devenus ses enfants.
« Je les ai perdus de vue », s’est-il
borné à répondre.
Mais l’enquête a établi que Jules Lévy
avait fait les vendanges à Chablis avec
ses deux enfants, Maurice, 12 ans, et
Serge, 7 ans, et qu’il avait quitté cette
localité en novembre dernier avec son
plus jeune fils, puisque son aîné Mau
rice, voulant échapper aux brutalités de
son père, était resté travailler dans une
ferme, à Thenisy-sur-Serein.
Les gendarmes de Chablis montrèrent
la photographie de la victime de la
Belle-Epine au jeune Maurice Lévy, et
ce dernier reconnut parfaitement son
jeune frère.
Mais, comme Jules Lévy persiste à'
nier être l’auteur du crime, il est proba
ble qu’il sera amené dans la matinée de
demain à la caserne de gendarmerie des
Minimes, à Paris, pour être confronté
avec son fils Maurice.
L’enfant assassiné est-il
Serge Lévy ?
L ASS ASS UN AL DE Mme ABDEL
Thérèse Buttatoghi
est inculpée de complicité
de vol par recel
De nombreux curieux suivent les fouilles dans le jardin de Mme EGENDER,
Auxerre, 7 janvier.
Trois des enfants de Jules Lévy, ar-
rêté à L’Isle-sur-Serein, ont été identi-
fiés plus ou moins complètement. Ce
sont : 1° Maurice Levy, né le 15 juin
1923, à Fleury (Somme), qui s’était sé-
paré de son père parce que celui-ci le
frappait, et qui a été interrogé par les
gendarmes à Milly, dans une ferme où II
s’était placé ; 2° Henry-Joseph, né le
26 juillet 1929, aux Riceys (Aube), et qui
était en compagnie de son père ; 30
Serge, qui pourrait être l’enfant dont
le cadavre a été découvert à la Belle" 1
Epine.
Le père a déclaré aux enquêteurs qu'Il
n’avait pas vu cet enfant depuis long
temps, sa femme l’ayant quitté alors que
le petit Serge était âgé de six mois.
On a découvert un petit
Henry Lévy dans une roulotte..
« Paris-Soir » publie la dépêche suie
vante reçue de son correspondant parti-
culier à Dunkerque : A la suite d’une
enquête minutieuse menée par la sûreté
de Dunkerque, on a découvert, dans une
roulotte, un enfant nommé Henry Lévy,
dont le signalement correspond en tous
points à celui de la petite victime trou
vée à la Belle-Epine.
Cet Henry Lévy est né à Calais, de
père inconnu, sa mère, Marie Lévy, l’a
abandonné il y a plusieurs années. On
ne sait encore où elle se trouve actuelle
ment.
L’enfant fut recueilli par ses grands-
parents avec lesquels il habite dans la
roulotte. Ces derniers exploitaient jadis
un jeu de boules.
à. Viviers.
Thérèse BUTTAFOGHI photographiée
au cours d son transfert à Nice,
Nice, 7 janvier.
Entendue ce matin par M. Vachier,
juge d’instruction, Thérèse Buttafoghi a
confirmé ses précédentes déclarations.
D’après les confidences d’Egender, fai
tes le 22 octobre, le crime se situerait
le dernier samedi de septembre.
Egender se trouvait dans l’apparte
ment quand Mme Arbel y pénétra, car
il s’était fait fabriquer une clef de la
porte d’entrée.
Le cadavre resta dans la chambre du
crime, la malle n'ayant pu être achetée
que le lundi.
Thérèse Buttafoghi a été inculpée de
complicité de vol par recel
Le vagabond François Liévy
Metz, 7 janvier.
L’enquête ouverte à la suite de l’iden
tification, à la prison de Metz, de Fran
çois Liévy. 62 ans, condamné pour vaga
bondage, se poursuit activement.
— — —0 - — — —
Clôture de l’emprunt
Les renseignements recueillis par le
ministère des finances faisant apparaî
tre l’opération du trésor comme entiè
rement couverte, le ministre a décidé
que l’émission des obligations 5 0/0 1935,
pour le financement des programmes de
défense nationale, était définitivement
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