Titre : Le Petit Havre : organe républicain, démocratique, socialiste ["puis" organe républicain démocratique "puis" bulletin d'informations locales]
Éditeur : [s.n.] (Havre)
Date d'édition : 1936-01-04
Contributeur : Fénoux, Hippolyte (1842-1913). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836500g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 janvier 1936 04 janvier 1936
Description : 1936/01/04 (A56,N19219). 1936/01/04 (A56,N19219).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t52636380k
Source : Bibliothèque municipale du Havre, PJ5
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/04/2023
1
66* Année. - N» 19.219
RÉDACTION - ADMINISTRATION
112, Boulevard de Strasbourg, 112
Téléphone : 65.91 - 65.92 - 50.47 - 25.31
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Le Petit Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN DÉMOCRATIQUE
Le plus fort tirage des Journaux de la Région 25 C me3 le Numéro
SAMEDI 4 Janvier 1936
IMPRIMERIE COMMERCIALE
35, Rue Fontenelle, 35
Registre du Commerce Havre B 288
ANNONCES
== : Au Havre ; IB A Paris t Agence Havas
112, Boul. de Strasbourg 33 62, Rue de Richelieu
Tendances Saint-Exupéry et Provost
religieuses reviennent de loin
aux Etats-Unis
LE CONFLIT ITALO-ETHIOPIEN
LES INONDATIONS
Quelle va être
New-York, le 15 décembre 1935.
L’impression qui s’impose la pre
mière, c'est que l’importance du
facteur religieux dans la vie améri
caine a sérieusement diminué de
puis dix ans ; la seconde, c’est que
le protestantisme apparaît plutôt
sur la défensive et ne fait pas de
nouveaux progrès, tandis que le
catholicisme affirme son existence
avec une vigueur qui ne diminue
pas.
Traditionnellement, l’esprit du
protestantisme américain comporte
deux tendances : l’une, orthodoxe
et figée dans le conservatisme doc
trinal le plus étroit, qu’on appelle
le fondamentalisme ; l’autre, libé
rale et de plus en plus libérée de
tout dogme, qu’on appelle le mo
dernisme. C’est dans la seconde que
se sont surtout développées ces
Tombés en plein désert, c'est miracle qu'ayant
échappé à l'accident ils n'aient pas succombé
à la soif et à la fatigue
Le dramatique récit de l’aviateur
Le Caire, 3 janvier.
l'attitude
américaine ?
Au Congrès qui vient
de s'ouvrir, est soumis
un important projet
d’embargo général
is de
dé-
ntér,
ir. j4
39)
ans
nde
cède
beau
oyer
mpt,
AC-
lires
5)
, ou
mp-
tille
rari.
; au
715);
préoccupations d’action sociale,
dans le cadre le plus actuel, qui
avaient fini par vider la religion
presque de tout caractère propre
ment religieux : tout l’intérêt allait
à la morale, plus encore à la mo
rale sociale ; certaines réunions pro
testantes finissaient par ressembler
à des congrès politiques. Sur ce
front de gauche, le protestantisme
se diluait dans une action quasi-
laïque ; sur le front de droite, son
danger était de se dessécher dans
un piétisme de plus en plus étroit,
à vrai dire obscurantiste (qu’on se
rappelle simplement le fameux pro
cès du Tennessee sur l’enseigne
ment de l’évolution).
Je note aujourd’hui un change
ment important dans ces tendances.
Le fondamentalisme est toujours là,
principalement dans les communau
tés de l’Ouest et du Sud (le fameux
Bible belt, ou zone de la Bible).
Mais les milieux modernistes sont
en évolution profonde, ce qui s’expli
que aisément par le fait qu’ils man
quent essentiellement de base doc
trinale ; il leur faut sans cesse cher
cher du nouveau et ils répondent,
avec beaucoup de sensibilité, aux
actions et réactions du milieu am
biant.
Ils avaient mis jusqu'ici l’avcent
sur l’action sociale, sur la religion
vécue dans la communauté : du fait
de cette action, qui les mettait natu
rellement en contact avec la vie de
la communauté, ils tendaient à per
dre leur caractère religieux, en tout
cas leur caractère ecclésiastique ; ils
se laïcisaient avec aisance, parfois
avec excès. Certaines églises pre
naient ainsi je ne sais quelle vulga
rité, qui plaisait aux foules. L’évan
géliste Billy Sunday, qui vient de
mourir, se mettait parfois, pour
prêcher, en manches de chemise et,
dans la chaleur de son éloquence, il
lui arrivait d’enlever son col. Le
public goûtait ce sans-gêne vrai
ment démocratique, qui faisait la
religion, sinon plus accessible, du
moins plus familière.
On distingue aujourd’hui un revi
rement très net et nombre de gens
paraissent lassés de ce prosaïsme.
Ils éprouvent le besoin de faire ren
trer un peu de religion dans l’église;
dans la lutte symbolique entre la
chaire et l’autel, ce dernier reprend
de l’importance ; à côté de l’action,
l’adoration est de nouveau recom
mandée Le Conseil fédéral des :
Eglises du Christ, fédération protes ¬
tante, hier quasi-exclusivement
vouée aux œuvres sociales, a créé
récemment un Department of wors-
hip, c’est-à-dire une section chargée
d’étudier le moyen de restaurer chez
les fidèles le sens de l’adoration.
Pareil mouvement n’a rien de pro-
prement américain et on en trouve
l’équivalent. actuellement, dans
tous les pays protestants, mais les
Etats-Unis sont le dernier pays ou
l'on pût s’attendre à le trouver. Le
théologie de Barth, cet Allemand
(d’origine suisse) qui déshumanise
en quelque sorte la notion de Dieu
et lui restitue la figure ineffable et
à vrai dire terrible qu’il avait pour
les anciens, a pénétré en Amérique
et elle répond à ce besoin de reli
gion, distinct de la morale, qui cons
titue manifestement une réaction
contre la tendance, si dépourvue de
poésie et de mystère, de la généra
tion précédente.
L’évolution s’accompagne, moins
chez les fondamentalistes que chez
les modernistes, d’un attrait singu
lier pour le ritualisme, c’est-à-dire
pour les formes catholiques du
culte. Un décorum quasi sacerdotal
tend à s’introduire : on voit des
vitraux, des croix relevées de lam
pes électriques, des autels mis à la
place d’honneur et tendant à éclip
ser la chaire ; les architectes imi
tent, tant qu’ils peuvent, non les
vieilles églises protestantes, si sim
ples, mais la splendeur romaine. La
nouvelle église que Rockefeller a
fait construire au bord de l’Hud-
son, à Riverside drive, est une copie
de la cathédrale de Chartres ; elle
est sombre, volontairement, et con
tient des chapelles toujours ouver
tes aux fidèles.
André SIEGFRIED.
CLire la suite en 2e page.)
Rue Ibrahim-Pacha. Minuit trente.
Devant les hôtels, hommes en habit et
femmes en robe du soir s’efforcent de
retrouver leurs automobiles. Le minis
tre de l instruction publique vient d’of
frir une grande réception à l’occasion
du Congrès international de la chirur
gie.
Au milieu de cette brillante cohue,
deux pauvres diables aux vêtements en
lambeaux, sales, recouverts de poussière
de sable, les cheveux hirsutes, se frayent
un passage.
Ils marchent avec difficulté, appuyés
l’un sur l’autre, semblant ne pas avoir
même la force de lever le bras.
Au seuil de la porte de l’hôtel Conti
nental, ces deux pauvres diables font le
geste de mettre le pied sur le tapis du
perron. Le chasseur s’interpose :
— On ne reçoit pas les mendiants !
Alors ils se nomment :
— Saint-Exupéry, Provost !...
Aussitôt, le chasseur se précipite, de
mande de l’aide. Saint-Exupéry et Pro
vost sont portés dans le hall. Cinquante
chirurgiens, parmi les plus renommés,
les entourent.
Au premier qui veut prendre son
pouls, Saint-Exupéry murmure :
— Un whisky, pour l’amour de Dieu!
Provost préfère un verre de champa
gne.
Ce matin, après avoir passé une bonne
nuit de repos, Saint-Exupéry a dicté le
récit de son aventure, que voici :
« Nous étions partis de Benghazi vers
23 heures, dans la nuit de dimanche à
lundi, dit-il. Pour éviter la zone interdi
te, nous décidâmes de ne pas longer la
côte, mais de nous diriger en ligne droi-
de tout autre point de repère, par suite
de l’obscurité, que nous nous trouvions
en plein désert. Le sol était recouvert
de petits cailloux, ne laissant place au
moindre brin d’herbe.
« La situation se révélait inquiétante.
Nous, décidâmes d’attendre l’aube.
« Au petit jour, lundi, nous avons
constaté qùe le réservoir d’eau était
écrasé. Le désert s’étendait à perte de
vue autour de nous. Nous avions une
boussole, mais ne savions par où nous
diriger sans provisions, ni boissons.
Reconnaissance
« Pour boire, nous avions tout juste
une bouteille contenant un litre de café
oriental. La situation était dramatique.
Néanmoins, Provost et moi décidâmes
de partir en reconnaissance et de consa
crer la journée de lundi à l'examen du
terrain dans les différentes directions.
« Nous marchâmes de l’aube jusqu’à ;
18 heures, franchissant une cinquan-l
taine de kilomètres dans le sable, en.
prenant bien soin de racler le sol avec
nos pieds, de façon à retrouver nos
traces.
« Nous mourions de soif, malgré le
litre de café que nous bûmes entière
ment, pensant recueillir, les jours sui
vants, la rosée que nous avions aperçue
le matin sur les ailes de notre appa
reil.
« Comme le soir tombait, nous re
tournâmes sur nos pas. Nous dormîmes
dans les débris de l’avion.
« Le deuxième jour, munis de chif
fons, nous recueillîmes la valeur d’un
verre de rosée.
« Ce breuvage n’était guère appétis
sant, c’était une eau saumâtre qui sen
tait la graisse à machine et l’essence.
Nous l’avalâmes avec répugnance.
« Quant à manger, il n’en était pas
Le Gouvernement
anglais ne prendrait pas
l’initiative
de nouvelles sanctions
Mais il appliquera
toutes les mesures
que la S. D. N. croira
devoir décider
Elles affectent de nombreux départements
et dans certains,
en Ile-et-Vilaine, notamment,
la situation devient très grave
>*e—<
Des pluies torrentielles continuent de tomber
WMV
=v=v=
SAINT-EXUPERY étudiant la carte avant son départ
te, au-dessus du désert, vers Le Caire.
« La nuit était très sombre. La lune,
qui nous avait éclairés faiblement, lors
de notre arrivée sur l’aérodrome de
Benghazi, avait disparu au moment de
notre décollage.
« Les prévisions météorologiques
étaient favorables. On nous avait an
noncé que nous aurions un vent arrière
d’au moins 40 kms-heure. Dans ces con
ditions, nous aurions dû arriver au Cai
re, après 4 heures de vol à peine.
question, car nous avions beaucoup trop
soif pour avoir faim.
« Nous décidâmes que le lendemain
nous recueillerions la rosée en nous ser
vant comme récipient d’un pneu de
l’avion, ce qui nous permettrait
avoir une quantité plus grande.
d’en
Washington, 3 janvier.
Le Congrès s’est ouvert aujourd’hui,
après un ajournement de quatre mois,
réunissant une majorité démocratique
dans la proportion de 3 à 2 contre les
républicains.
La Chambre a commencé ses travaux
après avoir fait prêter serment à quatre
nouveaux membres. Puis, après les dis-
Londres, 3 janvier.
Il semble douteux que la délégation
anglaise à Genève prenne, le 20 janvier,
l’initiative de nouvelles sanctions. Telle
est l’impression que l’on recueille ce
soir à Londres dans les milieux auto
risés.
Néanmoins le gouvernement anglais
reste disposé à appliquer toutes les me
sures que la S.D.N. croira devoir dé
cider.
Ces précisions suffisent à montrer le
caractère prématuré des informations
parues dans certains organes de presse,
annonçant que le gouvernement britan
nique allait, sur l’initiative de M. Eden,
s’engager résolument dans la voie d’une
coercition économique accentuée.
La politique qui semble devoir demeu
rer la clé de l’attitude future de la dé
légation anglaise est celle que sir Aus-
ten Chamberlain avait conseillée le 19
octobre, lorsqu’il recommandait qu’on
restât vigoureusement fidèle au pacte,
mais qu’on n’anticipât pas en pratiquant
une diplomatie d’avant-garde.
(Lire la suite en 2* page.?
-0-%
Les vacances de M. Pierre Laval
Paris, 3 janvier.
we
fos
- TT133 . .
Un Instantané de M. ROUSEVELT, à la
tribune du Congrès, lors de la précédente
session.
M. Pierre Laval, président du Conseil,
ministre des affaires étrangères, a quitté
le quai d’Orsay, en automobile, à mi
di 10, pour se rendre en Auvergne.
Vol au-dessus des nuages
Mais les cumulus étaient nombreux,
entassés en étages, et nous étions forcés
de voler assez haut. Après quatre heu
res de vol environ, je pensai donc que
les nuages nous cachaient les lumières
de la ville.
« Je n’avais emporté ni goniomètre,
ni appareil de radio ; je ne pouvais,
sans clarté, me repérer avec exactitude.
Je résolus de descendre sous la couche
de nuages,' pensant découvrir sous moi
le panorama du Caire.
Découragement
« Nous avions, le premier jour, explo
ré le nord de notre point de chute.
« Le deuxième jour, nous marchâmes
vers l’est, toute la journée, sans résul
tat. Nous commencions à désespérer. Le
soir, revenant auprès des débris de no
tre appareil, nous étions exténués et dé
couragés.
Au matin du troisième jour, mer
credi, nous recueillîmes avec notre pneu
d’avion, la rosée que nous conservâmes
précieusement dans le réservoir à es
sence.
cours des représentants de l’opposition
républicaine, contre la séance de nuit,
la Chambre, passant outre, a donné son
consentement à la séance conjointe avec
le Sénat, séance qui doit se tenir ce
soir.
MM. Hull, secrétaire d’Etat ; Mc Rey
nolds, président de la Commission des
affaires étrangères de la Chambre, et
Pittman, président de la Commission des
affairés étrangères du Sénat, sont tom
bés d’accord sur le projet de loi de
neutralité élaboré par l’administration.
Ce projet, qui a été présenté au Con
grès, donnera au président Roosevelt
des armes puissantes pour entraver le
commerce avec les nations en guerre.
Selon des renseignements puisés à
bonne source, il contiendrait les dispo
sitions suivantes :
Mise de l’embargo sur les exporta
tions d’armes, de munitions et de maté
riel de guerre, après constatation par le
président que l’Etat de guerre existe ;
Pouvoir discrétionnaire donné au pré
sident pour empêcher l’exportation en
masse de tous les articles susceptibles
d’être utilisés à des fins de guerre,
comme le pétrole, la ferraille, le fer, le
coton, le cuivre, etc. ;
Application uniforme de l’embargo à
tous les belligérants ;
Défense d’accorder des crédits ou des
prêts aux belligérants, à l’exception du
crédit normal pour le commerce géné
ral ;
Interdiction aux citoyens américains
de voyager sur des navires des puis-
sanoes belligérantes ;
Défense d’utiliser les ports américains
comme bases d’approvisionnement ;
Défense d’employer le drapeau amé
ricain sur les navires belligérants ;
Continuation de l’activité du bureau
national des munitions pour le contrôle
de la fabrication et de l’exportation des
armes et munitions.
L’accident
du «City-of-Karthoum»
i y
\Cinq cadavres remonté^ 1
1 . . , , s
a la sur) ace
Alexandrie, 3 janvier.
Les scaphandriers ont réussi à péné
trer dans la cabine du City-of-Kar
thoum. Ils ont remonté cinq corps à la
surface. Ce sont ceux de Mme Horse-
man, de Miss Eckord, du steward, et
d’un passager italien, M. Tartaglione. Le
cinquième cadavre n’a pu être identifié.
On considère qu’il sera probablement
impossible de ramener à la surface
l’épave de l’hydravion, étant donné que
les haussières des remorqueurs et des
grues se sont déjà cassées deux fois.
XXX
On a réussi à sauver de l’épave du
City-of-Karthoum la moitié du courrier
et une partie considérable de bagages.
On dit maintenant que l’avion s’est
enfoncé dans les flots, alors qu’il avan
çait à une vitesse d’environ 110 kilo
mètres à l’heure.
Descente.
« Je descendis avec précaution, et je
m’aperçus que j’avais
moi et non pas le vent
Un violent vent debout
der logiquement ma
le vent contre
arrière annoncé,
aurait dû retar-
marche, mais
j’avais déjà dépassé le temps normal
nécessaire pour couvrir la distance sé
parant la Tripolitaine de la vallée du
Nil.
..Et choc
« Les cumulus étant bas, je descendis
encore pour découvrir le fleuve. Alors
que j’arrivais au-dessous des nuages, je
sentis un choc extraordinaire. Nous
heurtâmes le sol à la vitesse de 250 kilo
mètres à l’heure. Le choc fut très vio
lent. mais prolongé, « glissé » pour ainsi
dire.
« L’appareil s’était complètement apla
ti lorsque je pris conscience de l’acci
dent. J’étais absolument indemne et
sortais de la catastrophe sans la moin
dre foulure. Prévost était également sain
et sauf.
En plein désert
« J’avais heurté un plateau rocheux.
Je cherchais aussitôt à repérer notre
position. Le sol m’apprk, en l’absence
Le quai Malakoff, à Nantes.
EN ANGLETERRE
Une route complètement envahie par les eaux.
Rennes, 3 janvier.
Les inondations en Ille-et-Vilaine
prennent un caractère de plus en plus
grave.
A Redon et à Saint-Nicolas-de-Redon,
plus de 100 ménages ont évacué leurs
habitations. Les routes nationales abou
tissant à Redon sont inondées ; le quar
tier de la Digue est également inondé.
La cote est de 6 mètres ; c’est la plus
haute qu’on ait connue de mémoire
d’homme.
Aux environs de Rennes, la route du
Mont Saint-Michel est coupée. La ré
gion des marais de Dol n’est plus qu’un
lac.
La situation est également grave dan®
la vallée du Muss, depuis Montford jus-*
qu’à Mordelles. |
Un cyclone a causé de grands dégâts
dans la commune de Chasné. i
Les cultures sont ravagées en main-
tes communes du département. Les
pluies continuent, torrentielles.
‘X x x
Lorient, 3 janvier.
Le Blavet inférieur est en pleine cru*
On a dû évacuer la poste et certain
immeubles.
Par contre, sur mer, la situation s’a
méliore.
IX X X
LA PETITE VICTIME DE CHOISY-LE-ROI
— •===%—— — —
Plusieurs témoins se sont présentés
à M. Guillaume
mais le mystère demeure
Laval, 3 janvier. .
Les pluies qui tombent sans disconti
nuer ont amené la Mayenne au niveau
de la dernière crue, qui avait provoqué
des inondations en aval de Laval,
On redoute une aggravation.
X X X|
(Lire la suite en 2 e page.)
M. PLOYAERT, hôtelier, qui
Paris, 3 janvier.
croit avoir reconnu l’enfant.
Chalon-sur-Saône, 3 janvier. >
Le mauvais temps persiste et ce matin
encore, la bourrasque souffle rageuse
ment cependant que la pluie tombe en
violentes averses.
A Chalon-sur-Saône, la Saône paraît
étale à la cote 5 m. 80. Mais, en raison
des pluies d’hier la rivière vient de re-
monter de 25 centimètres à Saint-Albin.
La route de Marnay à Ouroux-sur-
Saône est coupée et les habitants du
port voisin doivent être ravitaillés en
barques. Il en est de même des person
nes habitant la rive gauche de la Saône
entre Ormes et Tournus.
Les pluies violentes de ce matin font
craindre une nouvelle poussée d’eau sur
la Saône supérieure.
A Louhans, le parc des sports et le
champ de foire sont déjà inondés.
XXX
Avignon, 3 janvier.
Le Rhône a baissé légèrement au cours
de la nuit, par suite de la décrue de
plusieurs de ses affluents du bassin su
périeur, mais on annonce pour la soirée
une nouvelle hausse, qui sera provoquée
par l’arrivée d’une crue de la Saône.
SUR LE FRONT DE L’OGADEN. — Les Italiens pompent l'eau en vue de sa
stérilisation.
M. Guillaume, commissaire à la police
judiciaire, a entendu aujourd’hui, à
Choisy-le-Roi, plusieurs témoins au su
jet de la reconnaissance de l’enfant
dont le cadavre a été trouvé au carre
four de la Belle-Epine.
Trois de ces témoins : M. Ployaert, lo
geur, rue Sébastopol, à Choisy-le-Roi,
une locataire de celui-ci, Mlle Clairiot,
et une institutrice, ont déclaré qu’ils
croyaient reconnaître, dans la photogra
phie de l’enfant, le fils d’une femme L...,
qui avait habité l’hôtel et qui en est par
tie en novembre 1934.
Conduits à l’Institut médico - légal,
deux des témoins, le logeur et l’institu
trice, n’ont pas reconnu l’enfant, mais
Mlle Clairiot a été plus affirmative.
Aussitét des vérifications ont été opé-
rées par la gendarmerie à Saint-Marc-
la-Bruyère (Sarthe), où habite Mme L...
avec ses quatre enfants. Toute la famille
y est vivante et au complet.
D'autre part, d’autres témoins se sont
présentés à M. Guillaume, à qui ils ont
déclaré qu’aux environs de la Pentecôte
1935, au cours d’un camping près de
Soisy, ils avaient vu un enfant, vivant
avec deux hommes dans une roulotte.
Cet enfant était dans un état complet de
dénuement. Les témoins l’avaient hé
bergé et nourri pendant plusieurs jours.
Ils Croyaient utile de faire cette déclara
tion aux magistrats.
Le signalement de l’enfant paraissant
correspondre à celui de la victime, des
vérifications vont être faites sur ce
point, notamment dans la région de
Dunkerque, où les gens de U roulotte
ont dû résider.
XXX
EN NORMANDIE
Rouen, 3 janvier.
Les fortes pluies qui tombent depuis
plusieurs jours sur la Normandie causent
des crues de rivières, provoquant des
inondations.
Dans la région de Bernay, la Charen-
tonne est en très forte crue. Dans la
vallée, toutes les prairies sont inondées.
Les services des ponts et chaussées ont
fait annoncer ce soir à Bernay une nou
velle montée des eaux, dont les effets
pourraient être désastreux.
A Vimoutiers, dans l’Orne, la rivière
La Vie a quitté son lit, inondant les
bas quartiers de la ville. Dans certains
immeubles, l’eau atteint une hauteur de
1 m. 50, causant d’importants dégâts. On s
ne signale pas d’accident de personne, s
A Caen, le niveau des eaux est tel que a
les bas quartiers sont menacés d’être
inondés cette nuit.
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Tendances Saint-Exupéry et Provost
religieuses reviennent de loin
aux Etats-Unis
LE CONFLIT ITALO-ETHIOPIEN
LES INONDATIONS
Quelle va être
New-York, le 15 décembre 1935.
L’impression qui s’impose la pre
mière, c'est que l’importance du
facteur religieux dans la vie améri
caine a sérieusement diminué de
puis dix ans ; la seconde, c’est que
le protestantisme apparaît plutôt
sur la défensive et ne fait pas de
nouveaux progrès, tandis que le
catholicisme affirme son existence
avec une vigueur qui ne diminue
pas.
Traditionnellement, l’esprit du
protestantisme américain comporte
deux tendances : l’une, orthodoxe
et figée dans le conservatisme doc
trinal le plus étroit, qu’on appelle
le fondamentalisme ; l’autre, libé
rale et de plus en plus libérée de
tout dogme, qu’on appelle le mo
dernisme. C’est dans la seconde que
se sont surtout développées ces
Tombés en plein désert, c'est miracle qu'ayant
échappé à l'accident ils n'aient pas succombé
à la soif et à la fatigue
Le dramatique récit de l’aviateur
Le Caire, 3 janvier.
l'attitude
américaine ?
Au Congrès qui vient
de s'ouvrir, est soumis
un important projet
d’embargo général
is de
dé-
ntér,
ir. j4
39)
ans
nde
cède
beau
oyer
mpt,
AC-
lires
5)
, ou
mp-
tille
rari.
; au
715);
préoccupations d’action sociale,
dans le cadre le plus actuel, qui
avaient fini par vider la religion
presque de tout caractère propre
ment religieux : tout l’intérêt allait
à la morale, plus encore à la mo
rale sociale ; certaines réunions pro
testantes finissaient par ressembler
à des congrès politiques. Sur ce
front de gauche, le protestantisme
se diluait dans une action quasi-
laïque ; sur le front de droite, son
danger était de se dessécher dans
un piétisme de plus en plus étroit,
à vrai dire obscurantiste (qu’on se
rappelle simplement le fameux pro
cès du Tennessee sur l’enseigne
ment de l’évolution).
Je note aujourd’hui un change
ment important dans ces tendances.
Le fondamentalisme est toujours là,
principalement dans les communau
tés de l’Ouest et du Sud (le fameux
Bible belt, ou zone de la Bible).
Mais les milieux modernistes sont
en évolution profonde, ce qui s’expli
que aisément par le fait qu’ils man
quent essentiellement de base doc
trinale ; il leur faut sans cesse cher
cher du nouveau et ils répondent,
avec beaucoup de sensibilité, aux
actions et réactions du milieu am
biant.
Ils avaient mis jusqu'ici l’avcent
sur l’action sociale, sur la religion
vécue dans la communauté : du fait
de cette action, qui les mettait natu
rellement en contact avec la vie de
la communauté, ils tendaient à per
dre leur caractère religieux, en tout
cas leur caractère ecclésiastique ; ils
se laïcisaient avec aisance, parfois
avec excès. Certaines églises pre
naient ainsi je ne sais quelle vulga
rité, qui plaisait aux foules. L’évan
géliste Billy Sunday, qui vient de
mourir, se mettait parfois, pour
prêcher, en manches de chemise et,
dans la chaleur de son éloquence, il
lui arrivait d’enlever son col. Le
public goûtait ce sans-gêne vrai
ment démocratique, qui faisait la
religion, sinon plus accessible, du
moins plus familière.
On distingue aujourd’hui un revi
rement très net et nombre de gens
paraissent lassés de ce prosaïsme.
Ils éprouvent le besoin de faire ren
trer un peu de religion dans l’église;
dans la lutte symbolique entre la
chaire et l’autel, ce dernier reprend
de l’importance ; à côté de l’action,
l’adoration est de nouveau recom
mandée Le Conseil fédéral des :
Eglises du Christ, fédération protes ¬
tante, hier quasi-exclusivement
vouée aux œuvres sociales, a créé
récemment un Department of wors-
hip, c’est-à-dire une section chargée
d’étudier le moyen de restaurer chez
les fidèles le sens de l’adoration.
Pareil mouvement n’a rien de pro-
prement américain et on en trouve
l’équivalent. actuellement, dans
tous les pays protestants, mais les
Etats-Unis sont le dernier pays ou
l'on pût s’attendre à le trouver. Le
théologie de Barth, cet Allemand
(d’origine suisse) qui déshumanise
en quelque sorte la notion de Dieu
et lui restitue la figure ineffable et
à vrai dire terrible qu’il avait pour
les anciens, a pénétré en Amérique
et elle répond à ce besoin de reli
gion, distinct de la morale, qui cons
titue manifestement une réaction
contre la tendance, si dépourvue de
poésie et de mystère, de la généra
tion précédente.
L’évolution s’accompagne, moins
chez les fondamentalistes que chez
les modernistes, d’un attrait singu
lier pour le ritualisme, c’est-à-dire
pour les formes catholiques du
culte. Un décorum quasi sacerdotal
tend à s’introduire : on voit des
vitraux, des croix relevées de lam
pes électriques, des autels mis à la
place d’honneur et tendant à éclip
ser la chaire ; les architectes imi
tent, tant qu’ils peuvent, non les
vieilles églises protestantes, si sim
ples, mais la splendeur romaine. La
nouvelle église que Rockefeller a
fait construire au bord de l’Hud-
son, à Riverside drive, est une copie
de la cathédrale de Chartres ; elle
est sombre, volontairement, et con
tient des chapelles toujours ouver
tes aux fidèles.
André SIEGFRIED.
CLire la suite en 2e page.)
Rue Ibrahim-Pacha. Minuit trente.
Devant les hôtels, hommes en habit et
femmes en robe du soir s’efforcent de
retrouver leurs automobiles. Le minis
tre de l instruction publique vient d’of
frir une grande réception à l’occasion
du Congrès international de la chirur
gie.
Au milieu de cette brillante cohue,
deux pauvres diables aux vêtements en
lambeaux, sales, recouverts de poussière
de sable, les cheveux hirsutes, se frayent
un passage.
Ils marchent avec difficulté, appuyés
l’un sur l’autre, semblant ne pas avoir
même la force de lever le bras.
Au seuil de la porte de l’hôtel Conti
nental, ces deux pauvres diables font le
geste de mettre le pied sur le tapis du
perron. Le chasseur s’interpose :
— On ne reçoit pas les mendiants !
Alors ils se nomment :
— Saint-Exupéry, Provost !...
Aussitôt, le chasseur se précipite, de
mande de l’aide. Saint-Exupéry et Pro
vost sont portés dans le hall. Cinquante
chirurgiens, parmi les plus renommés,
les entourent.
Au premier qui veut prendre son
pouls, Saint-Exupéry murmure :
— Un whisky, pour l’amour de Dieu!
Provost préfère un verre de champa
gne.
Ce matin, après avoir passé une bonne
nuit de repos, Saint-Exupéry a dicté le
récit de son aventure, que voici :
« Nous étions partis de Benghazi vers
23 heures, dans la nuit de dimanche à
lundi, dit-il. Pour éviter la zone interdi
te, nous décidâmes de ne pas longer la
côte, mais de nous diriger en ligne droi-
de tout autre point de repère, par suite
de l’obscurité, que nous nous trouvions
en plein désert. Le sol était recouvert
de petits cailloux, ne laissant place au
moindre brin d’herbe.
« La situation se révélait inquiétante.
Nous, décidâmes d’attendre l’aube.
« Au petit jour, lundi, nous avons
constaté qùe le réservoir d’eau était
écrasé. Le désert s’étendait à perte de
vue autour de nous. Nous avions une
boussole, mais ne savions par où nous
diriger sans provisions, ni boissons.
Reconnaissance
« Pour boire, nous avions tout juste
une bouteille contenant un litre de café
oriental. La situation était dramatique.
Néanmoins, Provost et moi décidâmes
de partir en reconnaissance et de consa
crer la journée de lundi à l'examen du
terrain dans les différentes directions.
« Nous marchâmes de l’aube jusqu’à ;
18 heures, franchissant une cinquan-l
taine de kilomètres dans le sable, en.
prenant bien soin de racler le sol avec
nos pieds, de façon à retrouver nos
traces.
« Nous mourions de soif, malgré le
litre de café que nous bûmes entière
ment, pensant recueillir, les jours sui
vants, la rosée que nous avions aperçue
le matin sur les ailes de notre appa
reil.
« Comme le soir tombait, nous re
tournâmes sur nos pas. Nous dormîmes
dans les débris de l’avion.
« Le deuxième jour, munis de chif
fons, nous recueillîmes la valeur d’un
verre de rosée.
« Ce breuvage n’était guère appétis
sant, c’était une eau saumâtre qui sen
tait la graisse à machine et l’essence.
Nous l’avalâmes avec répugnance.
« Quant à manger, il n’en était pas
Le Gouvernement
anglais ne prendrait pas
l’initiative
de nouvelles sanctions
Mais il appliquera
toutes les mesures
que la S. D. N. croira
devoir décider
Elles affectent de nombreux départements
et dans certains,
en Ile-et-Vilaine, notamment,
la situation devient très grave
>*e—<
Des pluies torrentielles continuent de tomber
WMV
=v=v=
SAINT-EXUPERY étudiant la carte avant son départ
te, au-dessus du désert, vers Le Caire.
« La nuit était très sombre. La lune,
qui nous avait éclairés faiblement, lors
de notre arrivée sur l’aérodrome de
Benghazi, avait disparu au moment de
notre décollage.
« Les prévisions météorologiques
étaient favorables. On nous avait an
noncé que nous aurions un vent arrière
d’au moins 40 kms-heure. Dans ces con
ditions, nous aurions dû arriver au Cai
re, après 4 heures de vol à peine.
question, car nous avions beaucoup trop
soif pour avoir faim.
« Nous décidâmes que le lendemain
nous recueillerions la rosée en nous ser
vant comme récipient d’un pneu de
l’avion, ce qui nous permettrait
avoir une quantité plus grande.
d’en
Washington, 3 janvier.
Le Congrès s’est ouvert aujourd’hui,
après un ajournement de quatre mois,
réunissant une majorité démocratique
dans la proportion de 3 à 2 contre les
républicains.
La Chambre a commencé ses travaux
après avoir fait prêter serment à quatre
nouveaux membres. Puis, après les dis-
Londres, 3 janvier.
Il semble douteux que la délégation
anglaise à Genève prenne, le 20 janvier,
l’initiative de nouvelles sanctions. Telle
est l’impression que l’on recueille ce
soir à Londres dans les milieux auto
risés.
Néanmoins le gouvernement anglais
reste disposé à appliquer toutes les me
sures que la S.D.N. croira devoir dé
cider.
Ces précisions suffisent à montrer le
caractère prématuré des informations
parues dans certains organes de presse,
annonçant que le gouvernement britan
nique allait, sur l’initiative de M. Eden,
s’engager résolument dans la voie d’une
coercition économique accentuée.
La politique qui semble devoir demeu
rer la clé de l’attitude future de la dé
légation anglaise est celle que sir Aus-
ten Chamberlain avait conseillée le 19
octobre, lorsqu’il recommandait qu’on
restât vigoureusement fidèle au pacte,
mais qu’on n’anticipât pas en pratiquant
une diplomatie d’avant-garde.
(Lire la suite en 2* page.?
-0-%
Les vacances de M. Pierre Laval
Paris, 3 janvier.
we
fos
- TT133 . .
Un Instantané de M. ROUSEVELT, à la
tribune du Congrès, lors de la précédente
session.
M. Pierre Laval, président du Conseil,
ministre des affaires étrangères, a quitté
le quai d’Orsay, en automobile, à mi
di 10, pour se rendre en Auvergne.
Vol au-dessus des nuages
Mais les cumulus étaient nombreux,
entassés en étages, et nous étions forcés
de voler assez haut. Après quatre heu
res de vol environ, je pensai donc que
les nuages nous cachaient les lumières
de la ville.
« Je n’avais emporté ni goniomètre,
ni appareil de radio ; je ne pouvais,
sans clarté, me repérer avec exactitude.
Je résolus de descendre sous la couche
de nuages,' pensant découvrir sous moi
le panorama du Caire.
Découragement
« Nous avions, le premier jour, explo
ré le nord de notre point de chute.
« Le deuxième jour, nous marchâmes
vers l’est, toute la journée, sans résul
tat. Nous commencions à désespérer. Le
soir, revenant auprès des débris de no
tre appareil, nous étions exténués et dé
couragés.
Au matin du troisième jour, mer
credi, nous recueillîmes avec notre pneu
d’avion, la rosée que nous conservâmes
précieusement dans le réservoir à es
sence.
cours des représentants de l’opposition
républicaine, contre la séance de nuit,
la Chambre, passant outre, a donné son
consentement à la séance conjointe avec
le Sénat, séance qui doit se tenir ce
soir.
MM. Hull, secrétaire d’Etat ; Mc Rey
nolds, président de la Commission des
affaires étrangères de la Chambre, et
Pittman, président de la Commission des
affairés étrangères du Sénat, sont tom
bés d’accord sur le projet de loi de
neutralité élaboré par l’administration.
Ce projet, qui a été présenté au Con
grès, donnera au président Roosevelt
des armes puissantes pour entraver le
commerce avec les nations en guerre.
Selon des renseignements puisés à
bonne source, il contiendrait les dispo
sitions suivantes :
Mise de l’embargo sur les exporta
tions d’armes, de munitions et de maté
riel de guerre, après constatation par le
président que l’Etat de guerre existe ;
Pouvoir discrétionnaire donné au pré
sident pour empêcher l’exportation en
masse de tous les articles susceptibles
d’être utilisés à des fins de guerre,
comme le pétrole, la ferraille, le fer, le
coton, le cuivre, etc. ;
Application uniforme de l’embargo à
tous les belligérants ;
Défense d’accorder des crédits ou des
prêts aux belligérants, à l’exception du
crédit normal pour le commerce géné
ral ;
Interdiction aux citoyens américains
de voyager sur des navires des puis-
sanoes belligérantes ;
Défense d’utiliser les ports américains
comme bases d’approvisionnement ;
Défense d’employer le drapeau amé
ricain sur les navires belligérants ;
Continuation de l’activité du bureau
national des munitions pour le contrôle
de la fabrication et de l’exportation des
armes et munitions.
L’accident
du «City-of-Karthoum»
i y
\Cinq cadavres remonté^ 1
1 . . , , s
a la sur) ace
Alexandrie, 3 janvier.
Les scaphandriers ont réussi à péné
trer dans la cabine du City-of-Kar
thoum. Ils ont remonté cinq corps à la
surface. Ce sont ceux de Mme Horse-
man, de Miss Eckord, du steward, et
d’un passager italien, M. Tartaglione. Le
cinquième cadavre n’a pu être identifié.
On considère qu’il sera probablement
impossible de ramener à la surface
l’épave de l’hydravion, étant donné que
les haussières des remorqueurs et des
grues se sont déjà cassées deux fois.
XXX
On a réussi à sauver de l’épave du
City-of-Karthoum la moitié du courrier
et une partie considérable de bagages.
On dit maintenant que l’avion s’est
enfoncé dans les flots, alors qu’il avan
çait à une vitesse d’environ 110 kilo
mètres à l’heure.
Descente.
« Je descendis avec précaution, et je
m’aperçus que j’avais
moi et non pas le vent
Un violent vent debout
der logiquement ma
le vent contre
arrière annoncé,
aurait dû retar-
marche, mais
j’avais déjà dépassé le temps normal
nécessaire pour couvrir la distance sé
parant la Tripolitaine de la vallée du
Nil.
..Et choc
« Les cumulus étant bas, je descendis
encore pour découvrir le fleuve. Alors
que j’arrivais au-dessous des nuages, je
sentis un choc extraordinaire. Nous
heurtâmes le sol à la vitesse de 250 kilo
mètres à l’heure. Le choc fut très vio
lent. mais prolongé, « glissé » pour ainsi
dire.
« L’appareil s’était complètement apla
ti lorsque je pris conscience de l’acci
dent. J’étais absolument indemne et
sortais de la catastrophe sans la moin
dre foulure. Prévost était également sain
et sauf.
En plein désert
« J’avais heurté un plateau rocheux.
Je cherchais aussitôt à repérer notre
position. Le sol m’apprk, en l’absence
Le quai Malakoff, à Nantes.
EN ANGLETERRE
Une route complètement envahie par les eaux.
Rennes, 3 janvier.
Les inondations en Ille-et-Vilaine
prennent un caractère de plus en plus
grave.
A Redon et à Saint-Nicolas-de-Redon,
plus de 100 ménages ont évacué leurs
habitations. Les routes nationales abou
tissant à Redon sont inondées ; le quar
tier de la Digue est également inondé.
La cote est de 6 mètres ; c’est la plus
haute qu’on ait connue de mémoire
d’homme.
Aux environs de Rennes, la route du
Mont Saint-Michel est coupée. La ré
gion des marais de Dol n’est plus qu’un
lac.
La situation est également grave dan®
la vallée du Muss, depuis Montford jus-*
qu’à Mordelles. |
Un cyclone a causé de grands dégâts
dans la commune de Chasné. i
Les cultures sont ravagées en main-
tes communes du département. Les
pluies continuent, torrentielles.
‘X x x
Lorient, 3 janvier.
Le Blavet inférieur est en pleine cru*
On a dû évacuer la poste et certain
immeubles.
Par contre, sur mer, la situation s’a
méliore.
IX X X
LA PETITE VICTIME DE CHOISY-LE-ROI
— •===%—— — —
Plusieurs témoins se sont présentés
à M. Guillaume
mais le mystère demeure
Laval, 3 janvier. .
Les pluies qui tombent sans disconti
nuer ont amené la Mayenne au niveau
de la dernière crue, qui avait provoqué
des inondations en aval de Laval,
On redoute une aggravation.
X X X|
(Lire la suite en 2 e page.)
M. PLOYAERT, hôtelier, qui
Paris, 3 janvier.
croit avoir reconnu l’enfant.
Chalon-sur-Saône, 3 janvier. >
Le mauvais temps persiste et ce matin
encore, la bourrasque souffle rageuse
ment cependant que la pluie tombe en
violentes averses.
A Chalon-sur-Saône, la Saône paraît
étale à la cote 5 m. 80. Mais, en raison
des pluies d’hier la rivière vient de re-
monter de 25 centimètres à Saint-Albin.
La route de Marnay à Ouroux-sur-
Saône est coupée et les habitants du
port voisin doivent être ravitaillés en
barques. Il en est de même des person
nes habitant la rive gauche de la Saône
entre Ormes et Tournus.
Les pluies violentes de ce matin font
craindre une nouvelle poussée d’eau sur
la Saône supérieure.
A Louhans, le parc des sports et le
champ de foire sont déjà inondés.
XXX
Avignon, 3 janvier.
Le Rhône a baissé légèrement au cours
de la nuit, par suite de la décrue de
plusieurs de ses affluents du bassin su
périeur, mais on annonce pour la soirée
une nouvelle hausse, qui sera provoquée
par l’arrivée d’une crue de la Saône.
SUR LE FRONT DE L’OGADEN. — Les Italiens pompent l'eau en vue de sa
stérilisation.
M. Guillaume, commissaire à la police
judiciaire, a entendu aujourd’hui, à
Choisy-le-Roi, plusieurs témoins au su
jet de la reconnaissance de l’enfant
dont le cadavre a été trouvé au carre
four de la Belle-Epine.
Trois de ces témoins : M. Ployaert, lo
geur, rue Sébastopol, à Choisy-le-Roi,
une locataire de celui-ci, Mlle Clairiot,
et une institutrice, ont déclaré qu’ils
croyaient reconnaître, dans la photogra
phie de l’enfant, le fils d’une femme L...,
qui avait habité l’hôtel et qui en est par
tie en novembre 1934.
Conduits à l’Institut médico - légal,
deux des témoins, le logeur et l’institu
trice, n’ont pas reconnu l’enfant, mais
Mlle Clairiot a été plus affirmative.
Aussitét des vérifications ont été opé-
rées par la gendarmerie à Saint-Marc-
la-Bruyère (Sarthe), où habite Mme L...
avec ses quatre enfants. Toute la famille
y est vivante et au complet.
D'autre part, d’autres témoins se sont
présentés à M. Guillaume, à qui ils ont
déclaré qu’aux environs de la Pentecôte
1935, au cours d’un camping près de
Soisy, ils avaient vu un enfant, vivant
avec deux hommes dans une roulotte.
Cet enfant était dans un état complet de
dénuement. Les témoins l’avaient hé
bergé et nourri pendant plusieurs jours.
Ils Croyaient utile de faire cette déclara
tion aux magistrats.
Le signalement de l’enfant paraissant
correspondre à celui de la victime, des
vérifications vont être faites sur ce
point, notamment dans la région de
Dunkerque, où les gens de U roulotte
ont dû résider.
XXX
EN NORMANDIE
Rouen, 3 janvier.
Les fortes pluies qui tombent depuis
plusieurs jours sur la Normandie causent
des crues de rivières, provoquant des
inondations.
Dans la région de Bernay, la Charen-
tonne est en très forte crue. Dans la
vallée, toutes les prairies sont inondées.
Les services des ponts et chaussées ont
fait annoncer ce soir à Bernay une nou
velle montée des eaux, dont les effets
pourraient être désastreux.
A Vimoutiers, dans l’Orne, la rivière
La Vie a quitté son lit, inondant les
bas quartiers de la ville. Dans certains
immeubles, l’eau atteint une hauteur de
1 m. 50, causant d’importants dégâts. On s
ne signale pas d’accident de personne, s
A Caen, le niveau des eaux est tel que a
les bas quartiers sont menacés d’être
inondés cette nuit.
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